Lève Toi et Marche

Chapitre 1: Les Enfants Perdus

Série: Les Contes de Gundam
Auteurs: Les Wonderfolles originelles
Genre: Le début de la fin, y'a des anguilles sans tête. Ben ca compte pas pour du gore ?
Couple: 3+4. 2+Hilde, 2 bave sur 1
Disclaimer: Avec l'obsession que j'ai avec eux, je leur appartiens plus que le contraire
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La complainte de Mandin

Nous étions vingt ou trente brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc à la mode des, vous m'entendez,
Tous habillés de blanc à la mode des marchands.
- La première volerie que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un, vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un curé,
- J'entrai dedans sa chambre, mon Dieu, qu'elle était grande,
J'y trouvai mille écus, je mis la main, vous m'entendez,
J'y trouvai mille écus, je mis la main dessus,
- J'entrai dedans une autre, mon Dieu, qu'elle était haute.
De robes et de manteaux, j'en chargeai, vous m'entendez,
De robes et de manteaux, j'en chargeai trois chariots.
- Je les portai pour vendre à la foire en Hollande.
J'les vendis bon marché, ils n'm'avaient rien, vous m'entendez,
J'les vendis bon marché, ils n'm'avaient rien coûté.
- Ces messieurs de Grenoble avec leur longue robe
Et leur bonnet carré m'eurent, vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés m'eurent bientôt jugé.
- Ils m'ont jugé à pendre, que c'est dur à entendre.
A pendre et étrangler sur la place du, vous m'entendez,
A pendre et étrangler sur la place du marché.
- Monté sur la potence, je regardai la France.
Je vis mes compagnons à l'ombre d'un, vous m'entendez,
Je vis mes compagnons à l'ombre d'un buisson.
- Compagnon de misère, allez dire à ma mère
Qu'elle n'me verra plus, j'suis un enfant, vous m'entendez,
Qu'elle n'me verra plus, j'suis un enfant perdu.

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-WOOHOO !!!!!! J'ADORE LES JOURS DE FÊTES !!!
Je m'élance en courant, les bras écartés, vers la petite place illuminée de lampions ou a lieu la fête. Les autres suivent derrière moi. Quatre et moi avons réussi a les persuader de venir. Trowa a accepté dés qu'il a su que Quatre venait. Je lui ai glissé un mot ou deux à ce sujet… Hey, il m'a interdit de me mêler de leur affaire de cœur à tout les deux, mais faut bien que je leur file un petit coup de pouce de temps en temps non ? Ils en sont au stade de se dévorer des yeux sans oser ouvrir la bouche. Si je n'étais pas déjà intervenu, ils en seraient encore a éviter par tout les moyens de se regarder ou de se toucher.
Le Dieu de La Mort en entremetteur, on croit rêver…
Wufei a été un peu plus dur à convaincre par contre. Finalement, j'ai invoqué le prétexte social et culturel. Je viens pour les bonbons, Wufy pour les prières au temple.
Nous nous complétons parfaitement.
Parfois je me demande si c'est pas lui que je devrais poursuivre de mes assiduités… Mais non.
Façon l'est hétéro…
Qui est l'élu de mon cœur ?
Relena.
Non je déconnais.. Remettez vous enfin ! Inspiration, expiration… voilà, vous reprenez votre couleur normale…
Non, Relena est trop petite fille gâtée a mon goût.. Trop princesse. Tant qu'à sortir avec une fille, je les préfère avec du caractère. Hilde par exemple.
Oui oui, je suis sorti avec Hilde et je continue d'ailleurs. Courir deux lièvres à la fois c'est tout moi.. J'aime vivre dangereusement.
Qui est l'autre lapin ?
Heero.
Non, c'est pas une blague.
Je fantasme sur Heero " Face-de Cerceuil " Yuy.
Je dois avoir un truc pour les bruns aux yeux bleus…
Surtout métis avec un Putain de Cul, majuscule s'il vous plait…
M'enfin, vu que la notion de sexe s'apparente pour lui à un truc du genre " collision des atomes ", je suis pas sorti…
C'est étonnant qu'il ait accepté de venir, son ordi doit être en panne ou un truc comme ça… Il est un peu nerveux. Je le sait. Suffit que je regarde ses yeux. Ils n'arrête pas de fouiller les environs du regard.
Bon, je suis censé être le clown de l'équipe et j'ai pas fait de connerie ou emmerdé mon monde en dix minutes. Ma réputation est en jeu. J'entame à tue-tête " Don't fear the reaper ", en chantant faux bien sur, ça enquiquine Wufy. Alors que je vais directement au marchand de bonbons, j'entend Wufei râler.. Pardon.. S'exprimer.
-Rappelle moi comment il nous as persuadé de venir ? Demande t'il à Quatre.
-Il nous as enquiquiné pendant trois heures ?
Vrai. Et Quatre m'a aidé, pur et innocent, mes fesses oui. Il traîne trop avec moi… Au goût des autres…
-Que sommes nous censé fêter ? Demande Trowa en regardant passer deux enfants munis de masques hideux.
Woohoo, cinq mots à la suite, il progresse !!! Vache, je suis arrivé la fête depuis moins de cinq minutes et je suis déjà hyper. Record battu.
-O-Bon, la fête des morts, répond Heero alors que je repasse en courant devant lui, les mains pleines de Mochi, avisant un étal de masque en papier mâché.
Les masques sont déments ! Le papier utilisé est plutôt ocre pale et le fabricant les as laissé à l'état naturel, ne les rehaussant que de lisières rouge, dorée ou noire ça et la. Agenouillé devant l'étal, je montre un masque fin orné de rouge, aux yeux fendus.
-Heero, c'est quoi cui la ? Et cui la ?
-Nekojin, répondit Heero en approchant, l'air de s'ennuyer a fond, yohko.
-Euuuuuh, en langue compréhensible pour le commun des mortels Heero ?
Je comprend le japonais, mais la j'ai du mal a identifier les mots. Neko c'est le chat, jin l'homme.. Le chat homme. Et Yohko ? Ko l'enfant, la jeune fille, mais Yoh…
-Esprit démon chat et renard.
Ho dément !!!!
-Et cui la ? Demandais je en montrant un autre masque, presque entièrement rouge et avec un loooooooong nez.
-Tengu… L'esprit du corbeau.
Classe ! Je l'aurais fait plutôt noir moi, mais ça doit être un symbolisme asiatique encore…
-Et cui…
-Shinigami, répond Heero, sans même attendre que j'ai finit ma phrase.
Je sais. Je souris bêtement. Je résiste ?
Nan, surtout pas… C'est mauvais pour mon teint.
Je me tourne vers le vendeur qu a suivi l'échange avec amusement et je montre le masque noir et blanc. Le visage de Shinigami.
-Je prend cui la !!! Heu, comment on dis…
A mon grand étonnement, Heero s'occupe de la transaction, marchande rapidement puis me fait signe de prendre le masque.
-Tu payes, ajoute t'il avant de s'éloigner.
J'aurais essayé. Je fourre un billet dans la main du marchand et suit Heero vers les trois autres qui ont décidé de tenter la cuisine japonaise.
J'arrive au moment ou Quatre se détourne du stand, vert. Ah c'est sur, les anguilles ça gigote, même sans tête. Trowa et Wufei en bavent d'anticipation alors qu'une bonne odeur de grillé emplis l'air, faisant devenir Quatre encore plus vert. On a pas idée d'être végétarien non ? Un petit problème pour la relation entre Quatre et Trowa. Trowa est carnivore et Quatre herbivore.
D'accord j'exagère, mais n'empêche que j'aime pas trop le regard de Trowa chaque fois que Wufei demande la cuisson pour sa viande.
Crue.
Berk.
Quand a Quatre, il ne mange que des légumes, des œufs a la rigueur, non fécondés bien sur.
Un truc avec son empathie d'après ce que j'ai compris.
Wufei empoigne le bol de riz couvert de pièce d'anguilles grillées et entame son repas avec délectation, ne s'interrompant que pour signaler à Quatre qu'il rate quelque chose.
Wufy me tourne le dos.
Il devrait pas.
-SHINIGAMI LIVE !!!! Hurlais je en lui pincant la taille par derrière.
Wufei avale de travers un morceau de poisson et part dans un quinte de toux de tuberculeux en phase terminale. Trowa lui tape flegmatiquement dans le dos alors que Quatre retient avec peine un fou rire tandis que j'esquisse une danse de la victoire. Je dois avoir des ancêtres sioux. Wufei me jette un regard noir mais l'effet est plutôt gâché par sa toux convulsive. Tadam, j'ai encore fait sortir Wufei de ses gonds. Je suis un génie !
Je serais un génie mort si je ne suis pas partit dans les cinq secondes, aussi je repart en courant, vers le temple cette fois, ou des hommes vêtus d'un string (Quatre s'obstine à appeler ça un cache sexe rituel, moi je dis que c'est un string) tapent avec énergie sur d'immenses tambours aussi haut qu'eux… Me demande si je pourrais en installer un sur DeathScythe… finalement, je vois du coin de l'œil que Wufei est calmé et je reviens vers mes camarades, le masque de travers et dévorant mes derniers mochi. Mmmm. Pâte de haricot rouge sucrée. Du sucre presque pur… Le professeur G prendrait peur si il apprenait que je mange ça …
-Duo a une de ces énergies… Fait Trowa, toujours occupé a tapoter le dos de Wufei.
-On croirait un gosse hyperactif, grommelle Wufei en reprenant peu à peu son souffle.
-Duo est juste très énergique, commence Quatre avant de se faire bousculer par une troupe d'enfants masqués.
Merci Quatre, je t'adore.
Et la je suis immédiatement en alerte. Les gosses qui ont bousculé Quatre sont pas japonais. En effet, même si quelques uns ont les cheveux noirs, d'autres les ont châtains, brun, voir roux dans le cas d'une fillette. A part les masques, ils portent des vêtements plutôt usagés, même élimés, qui contrastent étrangement avec les riches kimonos de fêtes autour d'eux. Appelez moi parano si vous voulez, mais je sent qu'un truc cloche. Et ne me sortez pas que ce sont juste des gosses… Je sais pertinemment que Tro, Heero et moi faisions des choses à leur age qui hérisserait les cheveux d'un homme adulte. Les enfants se précipitèrent vers moi, chacun tenant la main de son voisin et forment une ronde autour de moi. Je les regarde faire, a la fois intrigués, sur mes gardes et un peu amusé… Ils chantent une vieille comptine en français. Je la connais, Solo me l'avait apprise quand on était petit. Il disait que ça s'appliquait 'achement bien a nos culs, je cite.
- Nous étions vingt ou trente brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc à la mode des, vous m'entendez,
Les autres font une drôle de tête et je vois Trowa bouger des lèvres. Il leur traduit la chanson sûrement. J'en connais qui vont avoir une drôle de surprise… N'empêche, d'ou ces gosses tiennent ce truc ?
-La première volerie que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un, vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un curé !
Les trois autres.. Enfin les deux autres vu que Heero agit avec le même enthousiasme que d'habitude, c'est à dire d'une intensité proche du zéro absolu. Donc les deux autres semblent surpris. Je pourrais les comprendre..
-Ces messieurs de Grenoble avec leur longue robe
Et leur bonnet carré m'eurent, vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés m'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre, que c'est dur à entendre.
Wow, Trowa écarquille les yeux. Tain Quatre a raison, il a de ses yeux… Enfin j'en vois jamais qu'un a la fois mais bon… Ça vaut presque ceux d'Heero.
Presque.
Je soutiens mon poulain.
-A pendre et étrangler sur la place du, vous m'entendez,
A pendre et étrangler sur la place du marché.
Les enfants ne chantent plus en rythme, même si ils continuent à danser autour de moi. Je relève mon masque, inquiet. Un truc cloche. Je sais pas quoi… comme si quelque chose n'était pas a sa place. Comme un vent malsain. Je met un moment a me rappeler ou j'ai déjà senti cette impression puis je me souviens et la mémoire me fais l'effet d'un douche froide.
La Tragédie Maxwell.
Quand j'ai marché sur le charnier, à la recherche de Sœur Helen et Père Maxwell. J'ai soudain la brusque envie de m'enfuir, de sortir du cercle des gosses. Alors que je m'apprête a briser leur ronde pour décamper, un des gosses me pousse brutalement d'un coup d'épaule. Je ne tombe pas, mais je reprend mon équilibre de justesse. Ce gosse a une force de yéti ou quoi ? Un autre me bouscule à son tour, sur le côté cette fois et je manque de poser un genou à terre.
Ils n'arrêtent pas de chanter pour autant, répétant sans fin la strophe morbide.
- A pendre et étrangler sur la place du marché.
A pendre et étrangler sur la place du marché.
Je vois un éclair rouge passer côté de moi et une petite fille, la rousse, se pend a ma natte, m'arrachant un cri de surprise et le ruban noir qui la retient. A peine le butin en leur possession, les gosses s'éparpillent comme une nuée de moineaux. Etant l'américain grossier que je suis, je pousse une bordée de juron qui leur apprendra les choses de la vie jusqu'à la troisième génération et poursuit la rouquine qui brandit mon ruban en guise de trophée. Grrr, je sent ma natte qui se défait au rythme de sa course. Ça va morfler sévère.
-REND MOI ÇA !!!
- A pendre et étrangler sur la place du marché !!! Réplique la môme en traversant la route en courant.
Elle bondit sur le trottoir d'en face et se retourne, me jetant un regard de défi au travers de son masque.
-SANS NOM !!!!
Je ralentit brusquement sa course, surpris alors que Trowa relève lui aussi la tête, intrigué d'entendre ce surnom de son enfance au même titre que moi . La fillette retire son masque en partie, dévoilant une moitié de visage pâle et un œil vert d'eau. Cette fois, je stoppe net.
-Gwendy ?
Je fais un pas en avant, sans y croire. Gwendy ? Gwendolina ? C'est elle ? Vraiment elle ? Oui c'est sa tignasse, aussi sale que la mienne l'était, plus emmêlée encore a cause des boucles. Et l'œil est bien vert eau. Comme celui de Gwendy. Mais Gwendy…
La fillette me sourit, je vois sa joue remonter, puis retire son masque d'un coup vif.
Et je retiens mon souffle.

/-Sans nom !! Solo !!! Gwendy !!! Une voiture !!!
-Hein ?
-Non !!! GWEN !!!
-GWENDY !!!!

-Solo ? Où est le visage de Gwendy ? Où est son visage ? Où il est ? Solo ? Solo ?/

-DUO ATTENTION !!!
Je sursaute en entendant la voix de Trowa et fait volte face, vif comme un lièvre. Un camion se précipite vers moi en klaxonnant bruyamment. Comme d'hab, je remarque distinctement ce qui se passe autour de moi alors que mon corps refuse de bouger, paralysé de trouille. Comment j'ai fait pour pas l'entendre venir ? Et la gamine, est ce vraiment Gwendy ? Et merde je vais me faire RENVERSER ?!!!!
Deux mains forte m'agrippent soudain et m'attirent en arrière, me sortant du piège en un clin d'œil.
Je me laisse aller d'instinct, tel un chaton transporté par sa mère. Je me fais le plus léger possible afin que mon sauveur puisse sauver toutes les parties de moi. Le camion passer devant lui avec un bruit d'enfer, évitant de justesse un de mes pieds. Le mouvement de chute continue, comme au ralenti, jusqu'à ce que nous touchions brutalement le sol. Mon bras frotte contre le macadam rugueux du sol et la douleur à vif me ramène dans la ligne normale du temps. Aie. Quelqu'un trébuche sur mes jambes mais évite fort heureusement de me piétiner. Dieu soit loué. Je suis pas d'humeur a ça.
-Duo ça va ? Duo ?
-Répond Duo ! ça va ?
Duo. Oui c'est moi. Mon nom depuis bientôt… Sept ans. Au moins. Je suis toujours en mode divisé et je met un long moment à détourner le regard du lampadaire au dessus de moi. Je finis par tourner la tête et vois Trowa penché au dessus de moi, ainsi que Quatre agenouillé a ses côtés, frénétique. Note à moi même, ne pas laisser Quatre prendre du sucre, ça le fait passer au format Mère Poule hystérique.
-Comment te sens tu ? demande t'il en me tendant la main.
Je met un autre long moment à penser à la réplique appropriée.
-Déphasé avec le monde.
Quatre referme sa main sur mon bras écorché et je ne peux m'empêcher de grimacer, provoquant une mini crise de panique chez Quatre qui ne se calme qu'une fois sûr que je ne resterai pas handicapé a vie. Ça fait plaisir d'avoir quelqu'un qui se soucie de moi, mais Quatre semble vouloir rattraper les quinze premières années de ma vie où j'avais personne.
-Pourquoi t'es-tu arrêté ? Demande Wufei en se laissant tomber à genoux a côté de moi.
Je meurs d'envie de lui demander pourquoi le poulet traverse la route mais il comprendrait pas la blague. Et puis l'enfant me revient en mémoire. Je regarde de l'autre côté de la rue, mais la foule commençant à s'accumuler, attirée par le grabuge, l'enfant a disparu.
Ou a-t-elle existé?
-Disparaissons, ordonne Heero d'un ton monocorde. Vite.
Weepee, le soldat parfait a parlé, adieu ma soirée de fête. Bon, j'avais plus la tête à ça, mais c'est pour le principe quoi. Trowa et Quatre m'aident a me relever et je me hisse en grognant. Ough, mes fesses… Mes genoux… Mon dos.. Mes épaules. Bobo partout… Je porte la main à ma tête, cherchant mon masque afin de camoufler mon visage, Heero appréciera peut être l'initiative. Merde, je l'ai perdu où…
Il est au milieu de la route, écrasé par le camion.
Vous savez, je ne crois pas aux présages.
J'aurais peut être dû.

[Bienvenue dans mon cauchemar] [Chapitre 2]