Nous étions vingt ou trente brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc à la mode des, vous m'entendez,
Tous habillés de blanc à la mode des marchands.
- La première volerie que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un, vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un curé,
- J'entrai dedans sa chambre, mon Dieu, qu'elle était grande,
J'y trouvai mille écus, je mis la main, vous m'entendez,
J'y trouvai mille écus, je mis la main dessus,
- J'entrai dedans une autre, mon Dieu, qu'elle était haute.
De robes et de manteaux, j'en chargeai, vous m'entendez,
De robes et de manteaux, j'en chargeai trois chariots.
- Je les portai pour vendre à la foire en Hollande.
J'les vendis bon marché, ils n'm'avaient rien, vous m'entendez,
J'les vendis bon marché, ils n'm'avaient rien coûté.
- Ces messieurs de Grenoble avec leur longue robe
Et leur bonnet carré m'eurent, vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés m'eurent bientôt jugé.
- Ils m'ont jugé à pendre, que c'est dur à entendre.
A pendre et étrangler sur la place du, vous m'entendez,
A pendre et étrangler sur la place du marché.
- Monté sur la potence, je regardai la France.
Je vis mes compagnons à l'ombre d'un, vous m'entendez,
Je vis mes compagnons à l'ombre d'un buisson.
- Compagnon de misère, allez dire à ma mère
Qu'elle n'me verra plus, j'suis un enfant, vous m'entendez,
Qu'elle n'me verra plus, j'suis un enfant perdu.
********************
-WOOHOO !!!!!! J'ADORE LES JOURS DE FÊTES !!!
Je m'élance en courant, les bras écartés, vers la petite
place illuminée de lampions ou a lieu la fête. Les autres suivent
derrière moi. Quatre et moi avons réussi a les persuader de venir.
Trowa a accepté dés qu'il a su que Quatre venait. Je lui ai glissé
un mot ou deux à ce sujet
Hey, il m'a interdit de me mêler
de leur affaire de cur à tout les deux, mais faut bien que je leur
file un petit coup de pouce de temps en temps non ? Ils en sont au stade de
se dévorer des yeux sans oser ouvrir la bouche. Si je n'étais
pas déjà intervenu, ils en seraient encore a éviter par
tout les moyens de se regarder ou de se toucher.
Le Dieu de La Mort en entremetteur, on croit rêver
Wufei a été un peu plus dur à convaincre par contre. Finalement,
j'ai invoqué le prétexte social et culturel. Je viens pour les
bonbons, Wufy pour les prières au temple.
Nous nous complétons parfaitement.
Parfois je me demande si c'est pas lui que je devrais poursuivre de mes assiduités
Mais non.
Façon l'est hétéro
Qui est l'élu de mon cur ?
Relena.
Non je déconnais.. Remettez vous enfin ! Inspiration, expiration
voilà, vous reprenez votre couleur normale
Non, Relena est trop petite fille gâtée a mon goût.. Trop
princesse. Tant qu'à sortir avec une fille, je les préfère
avec du caractère. Hilde par exemple.
Oui oui, je suis sorti avec Hilde et je continue d'ailleurs. Courir deux lièvres
à la fois c'est tout moi.. J'aime vivre dangereusement.
Qui est l'autre lapin ?
Heero.
Non, c'est pas une blague.
Je fantasme sur Heero " Face-de Cerceuil " Yuy.
Je dois avoir un truc pour les bruns aux yeux bleus
Surtout métis avec un Putain de Cul, majuscule s'il vous plait
M'enfin, vu que la notion de sexe s'apparente pour lui à un truc du genre
" collision des atomes ", je suis pas sorti
C'est étonnant qu'il ait accepté de venir, son ordi doit être
en panne ou un truc comme ça
Il est un peu nerveux. Je le sait.
Suffit que je regarde ses yeux. Ils n'arrête pas de fouiller les environs
du regard.
Bon, je suis censé être le clown de l'équipe et j'ai pas
fait de connerie ou emmerdé mon monde en dix minutes. Ma réputation
est en jeu. J'entame à tue-tête " Don't fear the reaper ",
en chantant faux bien sur, ça enquiquine Wufy. Alors que je vais directement
au marchand de bonbons, j'entend Wufei râler.. Pardon.. S'exprimer.
-Rappelle moi comment il nous as persuadé de venir ? Demande t'il à
Quatre.
-Il nous as enquiquiné pendant trois heures ?
Vrai. Et Quatre m'a aidé, pur et innocent, mes fesses oui. Il traîne
trop avec moi
Au goût des autres
-Que sommes nous censé fêter ? Demande Trowa en regardant passer
deux enfants munis de masques hideux.
Woohoo, cinq mots à la suite, il progresse !!! Vache, je suis arrivé
la fête depuis moins de cinq minutes et je suis déjà hyper.
Record battu.
-O-Bon, la fête des morts, répond Heero alors que je repasse en
courant devant lui, les mains pleines de Mochi, avisant un étal de masque
en papier mâché.
Les masques sont déments ! Le papier utilisé est plutôt
ocre pale et le fabricant les as laissé à l'état naturel,
ne les rehaussant que de lisières rouge, dorée ou noire ça
et la. Agenouillé devant l'étal, je montre un masque fin orné
de rouge, aux yeux fendus.
-Heero, c'est quoi cui la ? Et cui la ?
-Nekojin, répondit Heero en approchant, l'air de s'ennuyer a fond, yohko.
-Euuuuuh, en langue compréhensible pour le commun des mortels Heero ?
Je comprend le japonais, mais la j'ai du mal a identifier les mots. Neko c'est
le chat, jin l'homme.. Le chat homme. Et Yohko ? Ko l'enfant, la jeune fille,
mais Yoh
-Esprit démon chat et renard.
Ho dément !!!!
-Et cui la ? Demandais je en montrant un autre masque, presque entièrement
rouge et avec un loooooooong nez.
-Tengu
L'esprit du corbeau.
Classe ! Je l'aurais fait plutôt noir moi, mais ça doit être
un symbolisme asiatique encore
-Et cui
-Shinigami, répond Heero, sans même attendre que j'ai finit ma
phrase.
Je sais. Je souris bêtement. Je résiste ?
Nan, surtout pas
C'est mauvais pour mon teint.
Je me tourne vers le vendeur qu a suivi l'échange avec amusement et je
montre le masque noir et blanc. Le visage de Shinigami.
-Je prend cui la !!! Heu, comment on dis
A mon grand étonnement, Heero s'occupe de la transaction, marchande rapidement
puis me fait signe de prendre le masque.
-Tu payes, ajoute t'il avant de s'éloigner.
J'aurais essayé. Je fourre un billet dans la main du marchand et suit
Heero vers les trois autres qui ont décidé de tenter la cuisine
japonaise.
J'arrive au moment ou Quatre se détourne du stand, vert. Ah c'est sur,
les anguilles ça gigote, même sans tête. Trowa et Wufei en
bavent d'anticipation alors qu'une bonne odeur de grillé emplis l'air,
faisant devenir Quatre encore plus vert. On a pas idée d'être végétarien
non ? Un petit problème pour la relation entre Quatre et Trowa. Trowa
est carnivore et Quatre herbivore.
D'accord j'exagère, mais n'empêche que j'aime pas trop le regard
de Trowa chaque fois que Wufei demande la cuisson pour sa viande.
Crue.
Berk.
Quand a Quatre, il ne mange que des légumes, des ufs a la rigueur,
non fécondés bien sur.
Un truc avec son empathie d'après ce que j'ai compris.
Wufei empoigne le bol de riz couvert de pièce d'anguilles grillées
et entame son repas avec délectation, ne s'interrompant que pour signaler
à Quatre qu'il rate quelque chose.
Wufy me tourne le dos.
Il devrait pas.
-SHINIGAMI LIVE !!!! Hurlais je en lui pincant la taille par derrière.
Wufei avale de travers un morceau de poisson et part dans un quinte de toux
de tuberculeux en phase terminale. Trowa lui tape flegmatiquement dans le dos
alors que Quatre retient avec peine un fou rire tandis que j'esquisse une danse
de la victoire. Je dois avoir des ancêtres sioux. Wufei me jette un regard
noir mais l'effet est plutôt gâché par sa toux convulsive.
Tadam, j'ai encore fait sortir Wufei de ses gonds. Je suis un génie !
Je serais un génie mort si je ne suis pas partit dans les cinq secondes,
aussi je repart en courant, vers le temple cette fois, ou des hommes vêtus
d'un string (Quatre s'obstine à appeler ça un cache sexe rituel,
moi je dis que c'est un string) tapent avec énergie sur d'immenses tambours
aussi haut qu'eux
Me demande si je pourrais en installer un sur DeathScythe
finalement, je vois du coin de l'il que Wufei est calmé et je reviens
vers mes camarades, le masque de travers et dévorant mes derniers mochi.
Mmmm. Pâte de haricot rouge sucrée. Du sucre presque pur
Le professeur G prendrait peur si il apprenait que je mange ça
-Duo a une de ces énergies
Fait Trowa, toujours occupé a
tapoter le dos de Wufei.
-On croirait un gosse hyperactif, grommelle Wufei en reprenant peu à
peu son souffle.
-Duo est juste très énergique, commence Quatre avant de se faire
bousculer par une troupe d'enfants masqués.
Merci Quatre, je t'adore.
Et la je suis immédiatement en alerte. Les gosses qui ont bousculé
Quatre sont pas japonais. En effet, même si quelques uns ont les cheveux
noirs, d'autres les ont châtains, brun, voir roux dans le cas d'une fillette.
A part les masques, ils portent des vêtements plutôt usagés,
même élimés, qui contrastent étrangement avec les
riches kimonos de fêtes autour d'eux. Appelez moi parano si vous voulez,
mais je sent qu'un truc cloche. Et ne me sortez pas que ce sont juste des gosses
Je sais pertinemment que Tro, Heero et moi faisions des choses à leur
age qui hérisserait les cheveux d'un homme adulte. Les enfants se précipitèrent
vers moi, chacun tenant la main de son voisin et forment une ronde autour de
moi. Je les regarde faire, a la fois intrigués, sur mes gardes et un
peu amusé
Ils chantent une vieille comptine en français.
Je la connais, Solo me l'avait apprise quand on était petit. Il disait
que ça s'appliquait 'achement bien a nos culs, je cite.
- Nous étions vingt ou trente brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc à la mode des, vous m'entendez,
Les autres font une drôle de tête et je vois Trowa bouger des lèvres.
Il leur traduit la chanson sûrement. J'en connais qui vont avoir une drôle
de surprise
N'empêche, d'ou ces gosses tiennent ce truc ?
-La première volerie que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un, vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé la bourse d'un curé !
Les trois autres.. Enfin les deux autres vu que Heero agit avec le même
enthousiasme que d'habitude, c'est à dire d'une intensité proche
du zéro absolu. Donc les deux autres semblent surpris. Je pourrais les
comprendre..
-Ces messieurs de Grenoble avec leur longue robe
Et leur bonnet carré m'eurent, vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés m'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre, que c'est dur à entendre.
Wow, Trowa écarquille les yeux. Tain Quatre a raison, il a de ses yeux
Enfin j'en vois jamais qu'un a la fois mais bon
Ça vaut presque
ceux d'Heero.
Presque.
Je soutiens mon poulain.
-A pendre et étrangler sur la place du, vous m'entendez,
A pendre et étrangler sur la place du marché.
Les enfants ne chantent plus en rythme, même si ils continuent à
danser autour de moi. Je relève mon masque, inquiet. Un truc cloche.
Je sais pas quoi
comme si quelque chose n'était pas a sa place.
Comme un vent malsain. Je met un moment a me rappeler ou j'ai déjà
senti cette impression puis je me souviens et la mémoire me fais l'effet
d'un douche froide.
La Tragédie Maxwell.
Quand j'ai marché sur le charnier, à la recherche de Sur
Helen et Père Maxwell. J'ai soudain la brusque envie de m'enfuir, de
sortir du cercle des gosses. Alors que je m'apprête a briser leur ronde
pour décamper, un des gosses me pousse brutalement d'un coup d'épaule.
Je ne tombe pas, mais je reprend mon équilibre de justesse. Ce gosse
a une force de yéti ou quoi ? Un autre me bouscule à son tour,
sur le côté cette fois et je manque de poser un genou à
terre.
Ils n'arrêtent pas de chanter pour autant, répétant sans
fin la strophe morbide.
- A pendre et étrangler sur la place du marché.
A pendre et étrangler sur la place du marché.
Je vois un éclair rouge passer côté de moi et une petite
fille, la rousse, se pend a ma natte, m'arrachant un cri de surprise et le ruban
noir qui la retient. A peine le butin en leur possession, les gosses s'éparpillent
comme une nuée de moineaux. Etant l'américain grossier que je
suis, je pousse une bordée de juron qui leur apprendra les choses de
la vie jusqu'à la troisième génération et poursuit
la rouquine qui brandit mon ruban en guise de trophée. Grrr, je sent
ma natte qui se défait au rythme de sa course. Ça va morfler sévère.
-REND MOI ÇA !!!
- A pendre et étrangler sur la place du marché !!! Réplique
la môme en traversant la route en courant.
Elle bondit sur le trottoir d'en face et se retourne, me jetant un regard de
défi au travers de son masque.
-SANS NOM !!!!
Je ralentit brusquement sa course, surpris alors que Trowa relève lui
aussi la tête, intrigué d'entendre ce surnom de son enfance au
même titre que moi . La fillette retire son masque en partie, dévoilant
une moitié de visage pâle et un il vert d'eau. Cette fois,
je stoppe net.
-Gwendy ?
Je fais un pas en avant, sans y croire. Gwendy ? Gwendolina ? C'est elle ? Vraiment
elle ? Oui c'est sa tignasse, aussi sale que la mienne l'était, plus
emmêlée encore a cause des boucles. Et l'il est bien vert
eau. Comme celui de Gwendy. Mais Gwendy
La fillette me sourit, je vois sa joue remonter, puis retire son masque d'un
coup vif.
Et je retiens mon souffle.
/-Sans nom !! Solo !!! Gwendy !!! Une voiture !!!
-Hein ?
-Non !!! GWEN !!!
-GWENDY !!!!
-Solo ? Où est le visage de Gwendy ? Où est son visage ? Où
il est ? Solo ? Solo ?/
-DUO ATTENTION !!!
Je sursaute en entendant la voix de Trowa et fait volte face, vif comme un lièvre.
Un camion se précipite vers moi en klaxonnant bruyamment. Comme d'hab,
je remarque distinctement ce qui se passe autour de moi alors que mon corps
refuse de bouger, paralysé de trouille. Comment j'ai fait pour pas l'entendre
venir ? Et la gamine, est ce vraiment Gwendy ? Et merde je vais me faire RENVERSER
?!!!!
Deux mains forte m'agrippent soudain et m'attirent en arrière, me sortant
du piège en un clin d'il.
Je me laisse aller d'instinct, tel un chaton transporté par sa mère.
Je me fais le plus léger possible afin que mon sauveur puisse sauver
toutes les parties de moi. Le camion passer devant lui avec un bruit d'enfer,
évitant de justesse un de mes pieds. Le mouvement de chute continue,
comme au ralenti, jusqu'à ce que nous touchions brutalement le sol. Mon
bras frotte contre le macadam rugueux du sol et la douleur à vif me ramène
dans la ligne normale du temps. Aie. Quelqu'un trébuche sur mes jambes
mais évite fort heureusement de me piétiner. Dieu soit loué.
Je suis pas d'humeur a ça.
-Duo ça va ? Duo ?
-Répond Duo ! ça va ?
Duo. Oui c'est moi. Mon nom depuis bientôt
Sept ans. Au moins. Je
suis toujours en mode divisé et je met un long moment à détourner
le regard du lampadaire au dessus de moi. Je finis par tourner la tête
et vois Trowa penché au dessus de moi, ainsi que Quatre agenouillé
a ses côtés, frénétique. Note à moi même,
ne pas laisser Quatre prendre du sucre, ça le fait passer au format Mère
Poule hystérique.
-Comment te sens tu ? demande t'il en me tendant la main.
Je met un autre long moment à penser à la réplique appropriée.
-Déphasé avec le monde.
Quatre referme sa main sur mon bras écorché et je ne peux m'empêcher
de grimacer, provoquant une mini crise de panique chez Quatre qui ne se calme
qu'une fois sûr que je ne resterai pas handicapé a vie. Ça
fait plaisir d'avoir quelqu'un qui se soucie de moi, mais Quatre semble vouloir
rattraper les quinze premières années de ma vie où j'avais
personne.
-Pourquoi t'es-tu arrêté ? Demande Wufei en se laissant tomber
à genoux a côté de moi.
Je meurs d'envie de lui demander pourquoi le poulet traverse la route mais il
comprendrait pas la blague. Et puis l'enfant me revient en mémoire. Je
regarde de l'autre côté de la rue, mais la foule commençant
à s'accumuler, attirée par le grabuge, l'enfant a disparu.
Ou a-t-elle existé?
-Disparaissons, ordonne Heero d'un ton monocorde. Vite.
Weepee, le soldat parfait a parlé, adieu ma soirée de fête.
Bon, j'avais plus la tête à ça, mais c'est pour le principe
quoi. Trowa et Quatre m'aident a me relever et je me hisse en grognant. Ough,
mes fesses
Mes genoux
Mon dos.. Mes épaules. Bobo partout
Je porte la main à ma tête, cherchant mon masque afin de camoufler
mon visage, Heero appréciera peut être l'initiative. Merde, je
l'ai perdu où
Il est au milieu de la route, écrasé par le camion.
Vous savez, je ne crois pas aux présages.
J'aurais peut être dû.