Neuf Vies

Chapitre 8: Amour, gloire et ninjutsu

Série : Naruto
Autrice : Kineko
Genre : Sérieux, suite de 'Neuf rêves', hétéro pour ce chapitre, ANGST
Couple : Naruto+Neji, Shikamaru+Ino, Kurenaï+Asuma, Temari?Shikamaru.
Disclaimer: Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : Okori est à moi et c'est pas un cadeau...

L'automne à Konoha est gris. Gris et pluvieux. C'est pour cela que Shikamaru n'est pas dehors, allongé sur un banc ou une pelouse, à regarder les nuages se déplacer. En automne, il préfère rester à l'intérieur et jouer au go, sirotant un thé bien chaud pour se réchauffer du climat humide. Et en hiver, seule une mission peut le faire sortir de la maison, ou patauger dans la neige. Chouji plaisante souvent la dessus en disant que Shikamaru est un lézard ou au moins à sang-froid. Il ne supporte pas le froid. En été, pas de problème, il se promène en filet et en short, parfois même torse nu. Ca ne le dérange pas, il n'est pas particulièrement pudique et son corps n'est pas hideux, ou du moins, il espère que ce n'est pas à ce point là.
Mais en automne, pendant la saison des pluies et en hiver, Shikamaru devient un tas de vêtements ambulant, ronchonnant, la goutte au nez.
Alors tant qu'à faire, autant rester à l'intérieur et réfléchir à des tactiques pour une prochaine mission.
Ou mieux.
Essayer de se battre au go.
Quoique jouer au go seul n'est pas si drôle. En fait, il se connaît si bien qu'il n'y a plus de challenge, mais personne à Konoha ne peut le battre maintenant, même son père a abandonné depuis longtemps et Asuma est trop occupé avec Kurenaï-senseï. Il n'y a personne pour jouer avec lui.
-Noir en F8.
Shikamaru ne releva même pas les yeux, mais laissa échapper un sourire.
-Salut Temari, en visite?
-C'est non officiel, déclara la blonde en posant son éventail près du goban, dénouant son écharpe.
Elle aime le froid aussi peu que Shikamaru. Ayant grandi dans le désert, même l'été de Konoha lui semble tiède. C'est rare qu'elle vienne en cette saison sans une bonne raison.
-Ho, Temari-chan! S'exclama la mère de Shikamaru en entrant dans le salon, un plateau à la main, je ne savais pas que tu étais là...
-J'essayais de surprendre Shika Madame, expliqua Temari avec son grand sourire féroce, comme celui du démon qui possède son frère.
-Ho, j'ai abandonné l'idée de surprendre un Nara depuis des années, soupira la mère de Shikamaru en posant une tasse de thé devant Temari.
-Hey, la vieille, je croyais que c'était mon thé! Protesta Shikamaru.
-Va te le chercher tout seul, je ne suis pas ta bonne!
-Galère, marmonna Shikamaru en se relevant, traînant des pieds vers la cuisine.
Il manqua de trébucher sur un jeune faon qui essayait de boire dans la gamelle du chat et le repoussa du pied avant de se servir en thé.
-Tsuno bon sang... Grogna t'il alors que le faon frottait sa joue contre sa cuisse.
Empoignant le jeune animal et le fourrant sous son bras, il le ramena dans le salon ou Temari s'était installée et observait le goban.
-Tiens, un petit nouveau dans ta harde?
-Mouais, une espèce de salopiaud, grommela le brun, posant le faon pour ouvrir la porte du jardin. Allez ouste! Maman te veux pas ici et tu le sais.
Le faon déguerpit et Shikamaru referma la porte derrière lui avant de se tourner vers son amie.
-Galère ces bestioles. Quoi de neuf chez toi? Tes frères sont toujours aussi frappadingues?
-Toujours, et tes amis?
-Encore pire.
-Comme d'habitude quoi, marmonna Temari en posant un pion noir sur le goban.
oOo
Le temps se couvrait, nota Ino alors qu'elle arrivait devant la porte des Nara, le sac de marrons grillés fourré dans son manteau pour la garder au chaud.
Bien, au moins, elle était sûre que Shikamaru serait chez lui. Avec un temps pareil, il était probablement sous la table chauffante, voire même encore au lit.
Ino ricana tout en frappant à la porte. Avec de la chance, elle aurait même à le tirer du lit par la force et le flanquer dans le bain. La mère de Shikamaru ne s'étonnait plus des méthodes d'Ino pour le forcer à se bouger. Elles échangeaient même des astuces dans la catégorie: Secouons nos hommes.
-Ho! Ino-chan!
-Bonjour Madame, je suis venu voir Shikamaru.
-Il est dans le salon, entre et fais comme chez toi.
-Merci!
-Ho, ajouta la mère de Shikamaru alors qu'Ino retirait ses bottes, il a une invitée.
-Une... invitée? Répéta Ino, stupéfaite.
-Oui, Temari-chan vient juste d'arriver, elle devrait être contente de te voir.
Ho oui. Ravie même, grimaça Ino. Extatique. Temari et elle ne pouvaient pas être dans la même pièce sans que les injures et les moqueries commencent à voler bas. Les kunaïs avaient aussi volés, jusqu'au jour ou Shikamaru, fatigué de se retrouver coincé entre les deux furies, les avaient toutes deux immobilisées avec sa technique et confisqués leurs armes avant de les menacer de les jeter à poil dans la rue.
Connaissant le garçon, il en aurait été capable.
Ino soupira et sortit le paquet de marrons de son manteau, y jetant un coup d'œil pensif avant de soupirer. Elle allait juste donner les marrons à Shikamaru, échanger deux, trois vacheries avec Temari et prétexter un rendez-vous avec Sakura. Elle n'était pas d'humeur à commencer une grosse bagarre avec l'autre blonde. Elle leva le sachet hors de portée du faon, qui avait profité de la porte ouverte pour rentrer et se dirigea vers la salle de séjour, le jeune animal sur les talons.
-T'as rien d'autre à faire Tsuno? Grommela t'elle, amusée malgré elle par le faon tentant de voler un marron odorant.
Elle finit par en décortiquer un et souffla dessus, le faisant refroidir pour que l'adorable bestiole puisse y goûter.
-T'es choupi Bambi, murmura-t-elle d'un ton moqueur, s'attirant un regard noir du faon.
-Y'a pas moyen Temari.
Ino sursauta en entendant la voix de Shikamaru à travers la paroi coulissante.
-Hey? Je te demande ton avis? C'est ça ou rien! Rétorqua la blonde.
-J'ai pas envie d'avoir l'air ridicule devant tes frères!
Ha, Shikamaru se chamaillait avec Temari. Comme d'habitude quoi. Ino se demandait souvent comment ils pouvaient être amis en se disputant autant. Encore que la seule preuve de leur amitié était ce qu'elle avait entendu Shikamaru confier à Chouji, après une dispute particulièrement violente entre Temari et lui.
"Juste ami."
Chouji avait rigolé et prétendu que l'âme sœur était soit son meilleur ami soit son pire ennemi.
Ce à quoi Shikamaru avait déclaré qu'il préférait encore sauter Temari que Chouji.
Ino se secoua, essayant d'ignorer le petit pincement de jalousie à ce souvenir et tendit l'oreille, écoutant la conversation par pure déformation professionnelle.
-Tu mettras un habit traditionnel, ou il n'y aura pas de mariage.
-T'es chiante.
Mariage? Comment ça mariage? Quel mariage?
-Comment veux-tu que je me marie si tu n'es pas là? Reprit Temari
Temari se marie?
-Mais pourquoi moi? Grommela Shikamaru d'un ton affligé.
-Mes frères t'acceptent, tu fais désormais partie de la famille.
Ino sentit comme un petit passage à blanc en comprenant la discussion. Comme si son cerveau avait brusquement déconnecté sous le choc.
Temari et Shikamaru se marient.
Temari et Shikamaru se marient!
L'hystérique blonde va épouser SON équipier?
Elle va épouser ce flemmard, ce paresseux, ce bon à rien?
Et pourquoi Shikamaru ne lui en a-t-il pas parlé avant? C'est quand même son mariage, c'est important, c'est à vie et...
Tsuno donna soudain un petit coup de tête sur la main d'Ino, lui faisait lâcher le sachet de marrons. Le léger bruit que firent les châtaignes en tombant résonna comme un coup de canon aux oreilles d'Ino.
Et elle fit quelque chose que son père lui avait toujours interdit de faire.
Elle paniqua.
oOo
Tous les habitants de la maison poussèrent un cri de surprise et de douleur en sentant un esprit étranger, confus et blessé, les frapper de plein fouet.
-Ow, merde! S'exclama Shikamaru, portant la main à sa tempe.
-Qu'est ce que c'est... Grommela Temari, les mains sur les oreilles, espérant empêcher l'invasion comme s'il s'agissait d'un bruit.
Le brun se rua vers la porte et l'ouvrit en grand, mais le temps qu'il arrive, encore sonné par le choc mental, il n'y avait plus que Tsuno dans le couloir, croquant les marrons avec délice.
-Qu'est ce qui s'est passé? Marmonna Temari en se levant à son tour, frottant son crâne douloureux.
-C'était une attaque mentale.
-Mentale? Ino est dans le coin?
-Je sais pas, Maman?! MAMAN? Répéta Shikamaru en se précipitant vers la cuisine.
Il trouva sa mère à terre, encore en train de rassembler ses esprits, entourée de fragments de verre brisés.
-Maman, comment te sens-tu?
-Ca va... Marmonna-t-elle en portant la main à son front. Ho, Seigneur... Mais qu'est ce que tu as dis à Ino?
-Mais... Je n'ai rien dis, protesta le jeune homme en grommelant.
-Ne me sert pas de ça jeune homme, rétorqua sa mère en se levant, évitant les fragments de verre, je n'ai jamais vu Ino perdre le contrôle de ses pouvoirs comme ça... Tu as dut lui dire quelque chose qu'elle a mal prit.
-tu dérailles la vieille, on ne savait même pas qu'elle était là...
Temari qui analysait les informations rapidement, tira soudain sur la manche de Shikamaru.
-Holà holà, Shika, il faut qu'on la retrouve.
-Quoi?
-Shika bon sang, mets-toi à la place d'une jeune fille qui surprend notre conversation.
-Heu... ouais, et?
Temari roula des yeux en marmonnant sur les aptitudes émotionnelles des adolescents à peine pubères.
-Sans avoir entendu le début?
Shikamaru cligna des yeux.
Réfléchit.
Et jura comme un charretier.
-Elle croit qu'on... Ho MERDE!
-Où vas-t-elle en général quand elle est furieuse ou effrayée?
-Parler à Sakura.
-On y va alors, dépêche-toi!
-Mais, enfin, qu'est ce qui se passe? Demanda la mère de Shikamaru qui avait assisté à la scène sans comprendre ou allaient les esprits ultrarapides des deux amis.
-Je vais me marier! Répondit Temari tout en disparaissant par la porte, suivie de Shikamaru.
-Hein?
oOo
Sakura retint un petit rire en observant les cousins Hyûga, tout deux adossés à un arbre de la cour d'école, le regard fixé sur la porte d'entrée. Hinata se tordait nerveusement les doigts, se retenant à grand peine d'utiliser le byakugan pour vérifier si tout se passait bien à l'intérieur. Neji, lui tapotait nerveusement l'écorce de l'arbre, ce qui ternissait définitivement son image de ténébreux je-m'en-foutiste. Le jeune homme jeta un regard noir à Sakura quand un gloussement échappa à la jeune fille et elle recula, levant les mains en signe de paix, mais sans pouvoir s'empêcher de ricaner.
-Calmez-vous tout les deux, c'est la première de sa classe, comment voulez-vous qu'elle rate l'examen?
-Et si elle avait le trac? S'exclama Hinata, attrapant au vol l'occasion d'exprimer son inquiétude, et si elle paniquait?
-Ayez confiance, soupira Sakura avant de designer trois gamins extatique du pouce. Udon, Moegi et Konohamaru ont réussi l'examen, je vois pas pourquoi Hanabi n'y arriverais pas.
-Hey!! Ca veux dire quoi ça? Protesta Konohamaru.
-Ca veut dire qu'elle te latte d'une main sans même utiliser le byakugan et le juken et que ça n'arriverait pas si tu faisais autre chose de foncer tête baissée...
-La voilà! S'exclama Hinata en se redressant.
Hanabi refermait calmement la porte derrière elle quand Sakura la repéra. Elle ne portait pas le bandeau sur le front et un moment, la fille aux cheveux roses se demanda si la petite surdouée n'avait pas raté l'examen quand même. Et puis la fillette se retourna, brandissant le bandeau protecteur d'une main.
-'NEEEEE-SAAAAN! J'ai réussi!
Deux secondes plus tard, Hinata réceptionnait un missile humain dans ses bras, sans même reculer ou fléchir sous le choc.
-Je suis fière de toi Hanabi.
-Merci Grande sœur! Hey, Neji 'Nii-san, tu as vu? Je l'ai! J'ai réussi! Et Iruka-senseï a dis que j'avais les meilleures notes de la classe jusque là!
-C'est bien Hanabi, déclara calmement Neji.
La fillette cessa de sautiller sur place et se composa une expression sérieuse avant de saluer Neji d'une petite inclinaison du crâne.
-Merci de m'avoir aider à m'entraîner Neji 'Nii-san.
Neji sourit cette fois, amusé de voir sa cousine imiter son air trop sérieux, et tapota l'épaule de la fillette.
-Je t'en prie Hanabi.
-Ha évidemment, si elle a été aidée, grommela Konohamaru.
-Tu me cherches? Demanda Hanabi.
-Ouais! Rétorqua Konohamaru sans réfléchir.
-Tu m'as trouvé! S'exclama la brune en sautant à la gorge de son camarade de classe.
-Hanabi! Protesta Hinata.
-Félicitation Hinata, ta sœur est la parfaite fusion entre Naruto et Neji, déclara Sakura, pince sans rire.
Neji et Hinata séparèrent les deux gamins, esquivant habilement les coups perdus. Finalement, Konohamaru fut renvoyé à ses parents, Hanabi grondée et les amis se dirigèrent lentement vers une autre destination.
-Alors, tu ne restes pas Neji? Demanda Sakura.
-Hiashi-sama m'a demandé de venir le prévenir dès que Hanabi a son résultat. Je passerais peut être plus tard, si j'arrive à échapper à la sôke.
-Il y a des problèmes? S'inquiéta Sakura.
Le brun haussa les épaules, peu soucieux de partager ses problèmes avec elle. C'était l'amie de Naruto, pas la sienne, et même si elle était au courant de leur relation, il n'avait pas envie de partager ses moindres problèmes avec elle. Surtout pas des problèmes de famille. Ses longues absences répétées commençaient à attirer l'attention des membres de la sôke et Hiashi l'avait déjà convoqué pour avoir une discussion d' "homme à homme" avec lui, consistant surtout à lui conseiller de ne pas mettre de fille enceinte.
-J'y vais, finit-il par dire, tapotant le crâne d'Hanabi une dernière fois.
-A plus tard Neji-'nii-san! Lança la fillette.
-Bon, fit Sakura avant de passer son bras sous celui d'Hanabi, et bien, nous sommes entre filles maintenant, on va fêter ça?
-Je veux du ramen! S'écria Hanabi.
-Hooo, Naruto a vraiment une mauvaise influence sur toi.
La fillette éclata de rire s'interrompant soudain pour désigner un point devant elle.
-Ino 'Nee-san!
Ses deux aînées relevèrent la tête et virent la blonde arriver vers eux, d'un pas las, reniflant, les yeux gonflés.
-INO!
Sakura se précipita vers son amie, la prenant par les épaules avant de vérifier rapidement si elle n'avait pas de blessures.
-Ino que se passe-t-il? Où sont tes chaussures?
La blonde baissa les yeux sur ses pieds nus et écorchés avant de renifler, rabattant une mèche rebelle en arrière.
-Les ais oubliés...Chez Shika...
-Shikamaru?
-Elle n'a pas de blessure interne, souffla Hinata.
-Ino, qu'est ce qui s'est passé? Shikamaru a fait quelque chose?
-Shika... Shikamaru...
-Oui?
-SHIKAMARU EST UN IMBECILE! Brailla la blonde en levant le poing.
Hinata et Hanabi sursautèrent, prises par surprise et échangèrent un regard inquiet, à peine rassurée par le fait que Sakura n'avait pas bougé.
-Bon, si elle hurle, c'est que ça va déjà mieux, déclara la jeune fille aux cheveux rose. Viens avec nous.
-Un abruti, un idiot, un...
-Oui, oui, Hinata, Hanabi, ça ne vous déranges pas? S'enquit Sakura à part, tapotant toujours le dos de son amie.
-N..Non Sakura-chan, souffla Hinata, prenant la main de sa sœur, allons-y.
oOo
-Et voilà Naruto, une portion de ramen au porc!
-Merci Rouchi-san [1]! S'exclama Naruto en plongeant dans son bol, hey, hey, c'est moi ou tes bols sont de plus en plus petit?
-C'est parce que tu grandis Naruto, fit son apprentie en posant des bols vides sur le comptoir.
-C'est pas trop tôt d'ailleurs, reprit le cuisinier, taquinant son meilleur client sans merci.
-C'est dommage, il était si mignon tout petit, continua la jeune femme sur la même lancée, ébouriffant la crinière de Naruto.
-Heyyyy! Ayame! Arrête bon sang!
La tranquillité d'un après midi à l'Ichiraku fut alors bouleversée par un hurlement de harpie atteinte de syndrome prémenstruel.
-Les garçons sont tous des MUFLES !
Rouchi décida sagement de retourner à ses fourneaux et sa fille se dépêcha de passer derrière le comptoir pour échapper à la furie blonde. Naruto, lui, manqua avaler ses nouilles de travers et jeta un regard apeuré à Ino, se demandant ce qu'il avait encore fait cette fois.
-J'ai rien fait je te jure !
-T'es pas mieux que Shikamaru de toute façon ! Rétorqua Ino, Sakura tentant de la pousser vers un siège libre.
-Ino, Ino, du calme, Naruto n'y est pour rien.
Naruto acheva d'avaler sa bouchée puis se tourna vers Hinata qui prenait place entre lui et Ino.
-Que se passe-t-il?
La brune haussa les épaules tandis qu'Hanabi escaladait le tabouret près de Naruto.
-Shikamaru 'Nii-san a encore mit Ino 'Nee-san en colère.
-Celui là, soupira Naruto, aucun instinct de survie...
-J'AI ENTENDU CA!!! S'exclama Ino.
Naruto se tassa sur lui-même, caché entre les sœurs Hyûga et attendit que Sakura détourne l'attention de la blonde.
-Un ramen végétarien, demanda Hinata.
-Je veux du miso! S'exclama Hanabi en sautant sur son siège. Hey, Naruto 'Nii-san, t'as vu? Ajouta-t-elle en désignant son bandeau frontal. J'ai réussi!
-Je n'en doutais pas une seconde Hana-chan! Déclara fièrement Naruto avant de se tasser sur lui-même comme la voix d'Ino retentissait à nouveau.
-CE QU'IL A FAIT?!!! CE FLEMMARD A.. A... a...
-Pas besoin de crier, grimaça Sakura tout en protégeant son oreille. Qu'est ce qu'il a fait? Il s'est moqué de toi? Il t'a injurié? Il a essayé de te forcer?
-NON! Protesta Ino. Il a... Il va... Il va se marier, acheva Ino d'une toute petite voix, les larmes recommençant à pleurer.
-IL VA QUOI?! S'exclamèrent de concert Naruto et Sakura.
-C'est la saison ou quoi? Marmonna la drôle de voix d'Okori, c'est pas le moment, rétorqua Naruto.
-Mais... Shikamaru? Se marier? Répéta Sakura, c'est.. C'est un mariage arrangé?
-Non... Enfin je ne sais pas... Je ne crois pas... Je l'ai entendu en parler avec Temari.
-Temari...Temari comme Sabakuno Temari? Commença Naruto. Comme la blonde coiffée comme un caniche? Comme l'hystérique surdouée grande sœur de Gaara? Comme celle qui arrive à tenir tête à Shikamaru, que ce soit au go ou au combat?
-T'en connais d'autre? Rétorqua Ino, Ayame lui tendant une serviette en papier pour se moucher.
-Non.. Mais d'un autre côté, c'est pas si étonnant que ça, ils s'entendent comme larrons en.. Aie! Hanabiiii, pourquoi tu m'as frappé?
-Naruto, idiot! Grinça Sakura entre ses dents, essayant de réconforter Ino, maintenant en larmes, qui déchirait la serviette entre ses doigts.
-c'était pas ce qu'il fallait dire pour réconforter Ino 'Nee-san, déclara Hanabi, croisant les bras devant elle, ça va la faire pleurer encore plus.
-JE PLEURE PAAAAAAS! Gémit Ino à pleins poumons avant de replonger le nez dans la serviette.
-Je met la boite là, déclara Ayame en posant le distributeur de serviette devant Ino et Sakura.
Naruto grimaça puis échangea un regard avec Hanabi, qui haussa les épaules, et Hinata, qui secoua la tête, aussi perdue que lui. Finalement le blond grogna et posa ses baguettes près de son bol avant de payer.
-Merci, Rouchi-san...
-Ho tu t'en vas déjà? S'étonna le cuisinier.
-Pas exactement soupira Naruto en se levant, s'appuyant sur le comptoir.
Hanabi détourna le regard de sa propre portion de ramen et manqua avaler de travers en voyant une longue main de femme posée là ou aurait dut se trouver celle de Naruto. Bouche bée, elle vit une grande femme aller vers Ino, son long kimono vert sombre traînant presque au sol.
-Nee-san, murmura-t-elle, qui c'est?
-C'est Okori-dono, murmura Hinata en réponse. Kyûbi no Yohko.
Hanabi aspira une nouille qui pendait de ses lèvres, sans cesser de contempler la belle femme. C'était une des dames les plus jolies qu'Hanabi avait jamais vue. Plus jolie encore que la mère de Neji, qui était pourtant une des plus belles du clan. Hanabi ne comprenait pas vraiment pourquoi les adultes méprisaient Naruto et craignaient Kyûbi no Yohko. Naruto 'Nii-san était vraiment gentil, il jouait toujours avec elle quand elle venait avec Neji 'Nii-san ou Hinata 'Nee-san et la dame était trop jolie pour être méchante. Elle ne pouvait pas être méchante, se persuada Hanabi en voyant la renarde se pencher sur Ino, lui caressant gentiment les épaules en murmurant de petits mots de réconfort.
-Allons allons... susurrait-t-elle, passant ses longs doigts dans les cheveux d'Ino, là, calme-toi, respire un peu. Chhhh. Ha la la, les Yamanaka sont trop émotifs pour leur bien.
Sakura manqua s'étrangler en entendant ces mots, mais dut bien admettre qu'Ino et son père avaient tendance à suivre leurs émotions plutôt que leur raison. Yamanaka père, au demeurant un homme charmant, se montrait férocement protecteur et extraordinairement obtus dès que son seul enfant était menacé, que ce soit par un ninja, un démarcheur à domicile ou tout simplement un être de sexe mâle. Ino, de son côté, piquait des colères monstrueuses quand elle était contredite ou que quelque chose n'allait pas comme elle voulait, la colère allant parfois à la crise de larmes.
Comme dans le cas présent.
-Se mettre dans des états pareils pour un homme, soupira Okori, piochant quelques mouchoirs dans la boite, sous le regard abasourdi d'Ayame. Mouche-toi.
Ino obéit de manière bien peu distinguée, puis laissa la renarde lui essuyer les yeux.
-Voilà, c'est mieux sans le maquillage qui coule, sourit Okori, maintenant dis moi ce qui ne va pas... Tavernier, à boire.
Surpris de se faire appeler ainsi, Rouchi cligna bêtement des yeux quelques secondes avant de sortir des verres et une grande bouteille de bière.
-Heu... Voilà Kyûbi no Yohko... fit-il en la servant, manquant d'en verser à côté tant il était nerveux.
-Merci. Ino-chan? Boit ça mais va douc...
La blonde saisit le verre et le vida d'une lampée avant de le reposer et tousser.
-... doucement, acheva Okori, décidant sagement de pousser le verre de côté pour empêcher sa descendante de remettre ça. Ca va mieux?
-C'est...berk!!! S'exclama Ino en s'éventant de la main, berk berk berk.
Hanabi tendit la main pour prendre le verre mais se reçut une petite tape de sa sœur sur les doigts. Sakura, restée silencieuse pendant l'échange entre Okori et Ino se pencha de nouveau en avant.
-Ino... Je ne pensais pas que... ça te mettrait dans un état pareil d'apprendre que Shikamaru... Va se marier.
-Mais... Mais tu ne comprends pas Sakura? Je ne le verrais plus! Juste pour les missions! On... on ne traîneras plus ensemble, je pourrais plus le persuader de sortir s'amuser avec Chouji et moi, ou essayer de le battre au go, même si j'y arriverais jamais... Peut être même qu'il ira habiter au Pays du Vent!!! MAIS QU'EST CE QUE JE VAIS DEVENIR SANS LUI?!!!
-Tu lui as parlé de ça? S'enquit calmement Okori en sirotant un verre de bière.
Ino s'empourpra, bafouillant des protestations.
-Qu.. Quoi? Non! Jamais! Je veux dire, ce n'est pas à moi...
-Je me demande d'où vient la fierté stupide de mes descendants... Marmonna Okori avant de froncer les sourcils, écoutant la voix intérieure de Naruto. Comment ça de moi?!! Naruto, petit con! J'ai jamais pleuré pour un homme!
-Vous... vous avez été mariée beaucoup de fois Okori-dono... Peut être que.. Que vous pourriez conseiller Ino-chan.
-Le seul conseil que je peux lui donner c'est de lui dire ce qu'elle ressent. Kinro mis à part, j'ai pratiquement toujours dut expliquer à mes mâles ce que je voulais par écrit... Non Naruto, pas sexuellement. Ils n'avaient aucun problème à ce niveau.
-Trop d'information, marmonna Sakura.
-Comment est-ce qu'on sait qu'on est amoureuse? Demanda soudain Ino, d'un ton qui aurait put paraître curieux s'il n'avait pas semblé aussi dépressif.
Okori la fixa avec étonnement, puis croisa les bras, réfléchissant longuement avant de répondre.
-Difficile à dire. Ce n'est pas toujours pareil. Kinro...
La renarde sourit, encore attendrie par le souvenir de son premier époux, même des siècles après sa mort.
-Kinro, répéta-t-elle doucement, ça a été au premier coup d'œil. Je l'ai vu, il m'a vue et on a passé presque deux siècles ensemble.
-Juste comme ça? Demanda Ino.
-Juste 'comme ça', répondit Okori avec un petit sourire amusé. Ca nous a parut si naturel que nous n'avons même pas réfléchit. Ca et dans les premiers temps, j'étais en chaleur. Nous n'étions pas vraiment en état de réfléchir.
-c'est quoi des 'chaleurs' 'Nee-san? S'enquit la petite voix d'Hanabi.
-Heuuuuuu, commença Hinata, écarlate.
-Période de reproduction, répondit Okori à la petite fille, venue manger ses nouilles debout près d'elle.
-Comme Akamaru?
-Exactement.
-Ha d'accord, fit Hanabi, buvant le bouillon de ses nouilles à grandes gorgées.
Malgré sa récente crise de larmes, Ino ne put retenir un gloussement devant l'expression outragée d'Hinata, qui balbutiait des 'Kiba-kun!!!' horrifié.
-Alors, quand on est amoureuse, c'est trouvé naturel d'être avec quelqu'un?
-Pas forcément... C'est compliqué... Nire, ce n'était pas pareil. Kinro avait toujours été trop sérieux, mais Nire me faisait rire. Avec lui, tout était drôle, et au début je le considérais juste comme un ami, un conseiller.
-Et après? Demanda Sakura.
-C'est-à-dire qu'il étais très doué pour le sexe, déclara Okori, s'amusant du couinement offensé d'Hinata qui plaqua ses mains sur les oreilles de sa sœur.
-Je veux dire... A part le... sexe... rougit Sakura.
-Nire était gentil, déclara Okori. Prêt à tout pour moi... Il voulait me protéger, s'occuper de moi, même si je n'en avais pas besoin... Il me faisait rire quand j'étais triste, me chouchoutait chaque fois que j'étais enceinte, que l'enfant soit de lui ou pas... au fil des ans, je suis devenu accro. Je n'imaginais plus la vie sans lui.
Okori pencha la tête vers Sakura qui fixait son verre, les lèvres serrées, son grand front plissé par la réflexion. Elle sourit puis lui caressa la tempe d'un doigt, attirant son attention.
-Tu as quelqu'un en tête petite?
Sakura hésita avant d'hocher la tête, presque timidement.
-Alors laisse lui sa chance. Il en vaut sûrement la peine.
La jeune fille aux cheveux roses hocha de nouveau la tête, un petit sourire aux lèvres.
-Et.. Heu... Hum... Okori-dono... Heu.. Quand vous.. Vous deviez 'expliquer' à vos époux que.. Vous les vouliez... vous faisiez comment?
-Je rêve ou vous me prenez pour une conseillère matrimoniale? S'amusa Okori, sirotant son verre.
Hinata s'empourpra aussitôt, embarrassée.
-Je.. Je veux dire... Je ne veux pas déranger ou... Ou m'insinuer dans votre vie privée, c'est juste que.. Que. Oh Seigneur.
-Je plaisantais... La tranquillisa Okori avec un petit sourire. C'est quoi ton problème Hinata ?
Hinata baissa les yeux sur son bol presque vide, touillant une nouille perdue au fond du bouillon et sentant confusément qu'Ino et Sakura la regardaient avec intérêt.
-Et bien… K... Enfin, il y a un garçon…Il est très gentil… Très protecteur, mais... Mais j'ai l'impression qu'il… Qu'il ne me voit pas comme une femme…
-Met un débardeur. Crois moi, s'il ne te voit pas comme une femme avec ça, c'est qu'il a besoin de lunettes ou est pédé comme un phoque.
-J'avais un peu le même problème avec Naruto… Avoua Hinata.
-Ho, ça c'est la deuxième solution…
Les filles s'étouffèrent avec leurs boissons, sauf Sakura qui hocha gravement la tête.
-Ca veut dire quoi 'pédé comme un phoque'? Demanda Hanabi en se tournant vers Hinata.
-Okori-dono! Supplia Hinata, pas devant ma sœur!
La renarde se tourna vers la fillette, maintenant accoudée sur son genou et qui l'écoutait attentivement.
-Ca te choque?
-Je sais pas ce que ça veut dire, répondit franchement Hanabi.
-Deux hommes qui font l'amour.
-Okori-dono! Couina Hinata.
-C'est possible? S'étonna la fillette.
-Ouais.
-Ha bon.
Okori ricana puis souleva la fillette par les aisselles et la jucha sur son genou.
-Pose-toi là.
Hanabi s'installa confortablement sur les genoux de la renarde. Elle était tellement grande qu'Hanabi avait l'impression d'être de nouveau une toute petite fille sur les genoux de sa mère. Pendant ce temps, Sakura s'efforçait de changer les idées d'Ino en la recrutant pour relooker Hinata. Laquelle Hinata atteignait des nuances insoupçonnées dans le carmin chaque fois que ses amies la taquinaient sur le mystérieux K. Okori caressa les cheveux de sa descendante, rajustant le bandeau sur son front. Elle avait l'impression de tenir une petite Koosai sur ses genoux, avec le tempérament de Kani ou Toopuu. Okori avait aimé tout ses enfants, qu'ils aient été yohkos ou hybrides, mais elle devait avouer que les jumelles avaient malheureusement hérité du caractère froid et distant de leur père. Hideaki [2] avait été tellement sérieux, plus encore que Kinro, et le mettre dans son lit avait été un défi personnel d'Okori. Malgré ça, le ninja n'était pas resté parmi les renards et avait rejoint ses enfants dans la fondation de Konoha. Elle ne l'avait plus jamais vu par après, même quand un de ses petits fils vint lui annoncer que le clan Hyûga était désormais scindé en deux, et que les Hyûga pouvaient toujours rêver, les Uchiha ne seraient jamais leurs larbins. Le gamin s'était actuellement exprimé de manière beaucoup plus crue et avait réclamé auprès de sa grand-mère qu'elle lui donne d'autres pouvoirs pour surclasser les Hyûga. Après la guerre intestine et particulièrement atroce qui avait suivie, Okori avait juré de ne plus jamais offrir de pouvoirs à ses descendants, ce qui avait été une des raisons pour laquelle le clan des yohkos et celui de Konoha s'étaient peu à peu dissociés.
-Bienvenue! Lança soudain Rouchi quand un client entra.
Okori tourna légèrement la tête en arrière, jetant un regard au nouveau venu.
Nouvelle venue.
-Excusez-moi, déclara Kurenaï, est-ce que Ino est là? Quelqu'un la cherche.
Ino leva la tête, dévisageant le professeur avec surprise, quelques secondes avant qu'une seconde personne n'entre, poussant les rideaux de l'entrée. Tout le monde grimaça au hurlement qui échappa à Ino, tant physique que mental.
-TOI!!!
Temari réprima l'envie de flanquer un coup d'éventail à la blonde et leva les mains en signe de paix.
-Je te cherchais, écoute... commença Temari.
-T'ECOUTER?!!! TU VAS EPOUSER SHIKAMARU ESPECE... ESPECE DE GARCE!
Temari avait souvent entendu de la bouche de Shikamaru, le proverbe 'L'enfer de soutient nulle comparaison face à une femme en colère'. Elle le trouvait machiste et déplacé, mais dans le cas présent, elle ne pouvait que commencer à le comprendre. Malgré l'envie qui la tenaillait, elle ne répondit pas à Ino sur le même ton. Ca n'amènerait rien de bon, sinon bouleverser sa cadette encore plus et Shikamaru risquerait de se fâcher avec elle.
-Tu peux me dire ce que je pourrais trouver d'attractif chez Shika?
-IL EST LOYAL ET INTELLIGENT! IL PROTEGE SES AMIS SANS LES ETOUFFER, IL ENCOURAGE SES CAMARADES A FAIRE DE LEUR MIEUX! C'EST UN TRES BON NINJA MEME S'IL EST FOUTUMENT FLEMMARD ET IL A LES PLUS BEAUX ABDOS DE TOUT LES GARCONS QUE JE CONNAIS!!!
-J'espère qu'elle lui aura trouvé d'autre qualité quand il aura cinquante ans et de la bedaine, marmonna Okori à mi-voix.
Il fallut tout le self-contrôle de Sakura pour ne pas éclater de rire et rester objective devant la dispute entre sa meilleure amie et la pire ennemie de celle-ci.
-Ecoute Ino... Essaya de nouveau Temari, sa patience touchant à sa fin.
-Tu n'auras JAMAIS JAMAIS Shikamaru!! Je préfèrerais encore que tu...
La main de Temari s'arrima sur les lèvres d'Ino, adhérant à son visage avec l'aide d'un peu de chakra.
-Bien. Maintenant que le silence est revenu, on va pouvoir par... HORS DE MA TETE!!!
Ino plissa les yeux, s'apprêtant à mitrailler Temari d'une attaque mentale.
-Je n'épouse pas Shikamaru, déclara Temari, le plus calme qu'elle put en la circonstance.
L'équivalent d'un couinement de surprise mental résonna dans son crâne et Temari grimaça. Elle aurait besoin d'une aspirine après ça... Et d'un massage. Son expression s'adoucit à cette idée et elle relâcha Ino.
-Mais... Commença la jeune fille, tout à l'heure j'ai entendu... Vous parliez de mariage.
-De MON mariage, expliqua Temari. Je me marie dans six mois et je veux que Shika soit mon témoin.
Ino cligna des yeux.
Plusieurs fois.
-Tu.. Te marie.
-Hmhm.
-Mais pas à Shikamaru?
-Exact.
-Mais je croyais, balbutia Ino.
-Voilà ce que c'est de sauter tout de suite aux conclusions, gamine, rétorqua Temari en lui assenant une pichenette sur le front. Shika est et restera un ami et un camarade de combat. Je ne le veux sûrement pas dans mon lit.
Ino redevint écarlate, ne sachant si elle devait s'offenser de la réprimande ou de se faire traiter de gamine. Temari eut un petit sourire, presque amical et s'effaça d'un pas sur le côté.
-Shika te cherche partout dans Konoha pour te rendre tes chaussures. Va le voir.
Ino hésita, jetant un long regard perplexe à Temari, puis à Sakura. Leur aînée roula des yeux et se tourna vers la fille aux cheveux roses.
-Sakura, occupe-toi de la pousser au cul, j'ai autre chose à faire aujourd'hui, mon homme m'attend à l'hôtel.
La jeune fille hocha la tête et sauta au bas de son tabouret pour entraîner Ino derrière elle.
-Heu... Je... Merci Temari, finit par dire Ino.
-De quoi, d'aider une incapable à trouver un moyen de se reproduire?!
-POUFFIASSE! Rétorqua aussitôt Ino avant de disparaître hors de vue, entraînée par Sakura.
-Que c'est beau une amitié qui dure, ricana Okori.
Temari lui jeta un regard intrigué puis haussa les épaules et remercia Kurenaï d'un signe de tête.
-Merci de m'avoir aidée, à une autre fois. Ho, et si vous voyez Naruto, dites lui que je le tue à vue pour avoir persuadé Gaara de courir les filles.
-C'est noté, déclara très sérieusement Kurenaï alors qu'Okori s'étranglait de rire derrière elle.
La blonde jeta un dernier regard dubitatif à Okori, se demandant qui diable elle était et qui elle lui rappelait [3] , puis partit, laissant la renarde, les Hyûga et Kurenaï dans le restaurant.
-Et Asuma demande pourquoi je n'ai pas la télé, soupira Kurenaï d'un ton affecté. Je jure que la vie à Konoha vaut tout les soap-opéra du monde.
Si Okori n'avait pas été en train de rire, effondrée sur le comptoir, elle aurait probablement demandé ce qu'était un soap-opéra. Kurenaï approcha du comptoir en souriant, félicitant Hanabi pour sa réussite aux examens.
-Je te sers quelque chose Kurenaï? Demanda Ayame en débarrassant les bols abandonnés sur le comptoir.
La brune grimaça, pâlissant légèrement et refusa.
-Merci, mais je me sent barbouillée...
-Vous êtes malade Kurenaï-senseï? S'exclama Hanabi avant de former quelques sceaux. Hinata m'a appris à trouver les maladies, je vais regarder ça, byakugan!
Hinata s'excusa d'un regard auprès de Kurenaï mais son professeur se contenta de sourire, habituée à l'impulsivité d'Hanabi. La fillette poussa un soudain hurlement de terreur et bondit à bas des genoux d'Okori, attrapant la main de Kurenaï.
-Il faut que vous alliez à l'hôpital! Grande sœur vite! Aide moi!
-qu'est ce qui se passe? S'enquit Hinata, activant immédiatement le byakugan pour voir le problème.
-Kurenaï-senseï a une tumeur dans le ventre! Comme maman avait! Faut qu'elle voit un médecin vite!
Hanabi tira sur la main de Kurenaï, choquée, mais Hinata retint la fillette par le col, la forçant à se calmer.
-Hanabi, Hanabi tout va bien...
-Mais y'a un amas de cellule dans son ventre!!! C'est au moins gros comme ça! S'exclama Hanabi en écartant le pouce et l'index d'un petit centimètre.
-Qu'est ce que j'ai? S'inquiéta Kurenaï.
Hinata lui jeta un regard stupéfait puis se reconcentra rapidement sur son ventre avant de relever les yeux.
-Vous voulez dire que vous ne savez pas?
-Savoir quoi? Rétorqua Kurenaï, franchement inquiète cette fois.
Hinata se tut, cherchant rapidement ses mots. Voyant l'expression anxieuse de son professeur, elle sourit gentiment avant de la rassurer.
-Vous êtes enceinte, Senseï.
La brune la fixa longuement de son regard étrangement rouge puis secoua la tête.
-Tu as du mal voir, Hinata...
Hinata haussa les sourcils, comme pour dire "ha, vraiment" et la juunin se souvint à qui elle parlait. Elle pâlit derechef.
Okori fut près d'elle en un éclair, la tenant fermement par le coude pour la guider vers les tabourets.
-Assied-toi, ordonna la renarde, Tavernier, un verre d'eau.
Ayame se dépêcha d'obéir, tendant un verre d'eau fraîche à Kurenaï.
-Un mois, un mois et demi? Demanda Okori à Hinata qui hocha la tête.
-Mais comment vous... commença Kurenaï.
Okori roula des yeux.
-Gamine, j'ai eut cent douze enfants en soixante-seize grossesses... Quatre-vingt quatre si on compte les fausses couches, ajouta t'elle entre ses dents. S'il y a une personne qui s'y connaît en matière de grossesses ici, c'est bien moi.
-Asuma-senseï va être content! S'exclama Hanabi, rassurée sur l'état de santé de Kurenaï.
-Ca je n'en sais rien, soupira Kurenaï. On ne s'est pas mis ensemble pour fonder une famille tu sais.
-Ha bon? Fit Okori tout en lui caressant le dos.
-Ecoutez... débuta Kurenaï à mi-voix, j'ai... J'ai déjà été enceinte, mais j'ai perdu le bébé et... Les médecins m'avaient affirmés que j'étais désormais stérile.
-C'est sous-estimer la capacité de récupération des hybrides, déclara sagement Okori.
Kurenaï se contenta de la fixer d'un long regard accablé.
-Vous savez pour ça aussi... Murmura t'elle avant de baisser ses yeux rouge.
-J'ai vu assez de métissage de pouvoir pour reconnaître un sharingan incomplet, fit la renarde, un poil agacé que ses descendants la prenne pour une imbécile. Maintenant revenons au bébé. Qu'est ce que tu vas faire?
-Voir un docteur d'abord, murmura Kurenaï. Et après... en parler avec Asuma.
oOo
C'était facile à dire 'parler à Asuma'. Mais elle n'avait pas la moindre idée de comment lui dire.
Bon sang, la veille, elle n'avait pas la moindre idée qu'elle était enceinte. Ses nausées n'avaient pas été aussi impressionnantes que la première fois et l'absence de ses règles ne l'avaient pas affolée outre mesure vu leur relative régularité depuis... Depuis le premier bébé.
Kurenaï s'assit sur la branche d'arbre sur laquelle elle reposait et jeta un regard à ses élèves. L'entraînement matinal s'était achevé et Kiba avait été désigné volontaire à l'unanimité pour aller acheter de la nourriture. Hinata et Shino l'attendaient, assis dans l'herbe et discutaient, de tout et de rien. Hinata rougissait beaucoup. Intriguée, Kurenaï approcha de ses élèves, à pas comptés. Apparemment, Hinata voulait essayer quelque chose concernant Kiba mais n'en trouvait pas le courage et Shino tentait de la pousser à sa manière. Autrement dis, il laissait Hinata étaler ses craintes et grognait affirmativement ou négativement de temps en temps. Kurenaï approcha sans se faire repérer, prenant note d'obliger Hinata a rester sur ses gardes en permanence et écouta la discussion.
-Je veux dire... je veux dire, je n'ai pas l'habitude de porter ça! Et puis, il fait frais, je devrais peut être attendre le printemps, ou l'été... C'est trop... trop révélateur...
-Le principe des débardeurs est de dévoiler la peau Hinata, pas de se porter sous une parka, objecta calmement Shino.
Hinata ajouta quelque chose à mi-voix.
-Pardon? Fit Shino.
-... ça me gène de ne pas porter de soutien-gorge, répéta Hinata d'une toute petite voix.
Shino resta silencieux.
-J'avais pas à savoir ça.
-Désolée Shino-kun, rosit Hinata. Mais je.. je voulais avoir ton avis... Tu penses que...que ça ira?
Shino tourna à nouveau la tête vers Hinata puis tendit les mains vers son blouson et ouvrit la fermeture éclair.
Réaction automatique, Hinata 'eepa' et se rhabilla à la vitesse lumière, écarlate jusqu'au bout des oreilles.
-Je pense que ce n'est pas gagné, répondit Shino.
-OOOOOYYY!
-Et voilà ton néanderthalien, nota Shino en se tournant en direction du chemin, voyant Kiba approcher, encombré de quatre boites à repas, Akamaru bondissant autour de lui.
-Shino-kun!!! Protesta Hinata
Kurenaï ricana pour elle-même, amusée par ses élèves. Shino développait un sens de l'humour, Hinata avait apparemment fait un trait sur Naruto et tentait d'attirer l'attention d'un autre garçon. Et Kiba... bon, Kiba n'avait pas encore décidé de grandir apparemment, même s'il avait dépassé sa phase 'les filles c'est dégoûtant' depuis un petit moment. Elle rejoignit ses élèves comme Kiba arrivait près d'eux, distribuant les repas.
-Je vous ai prit des beignets de poulpe Senseï, déclara fièrement Kiba en ouvrant une boite pour la lui tendre.
Ho.. Bon.. Sang...
Un haut le cœur la prit soudainement et elle bondit en arrière à plusieurs mètres, décidant d'aller vomir plus loin pour protéger l'appétit de ses élèves.
-Je croyais que c'était ses préférés, s'étonna Kiba, stupéfait, tenant toujours la boite dans sa main.
-C'est pas de ta faute Kiba-kun, expliqua Hinata en se levant rapidement. Kurenaï-senseï?
-Ca va, ça va, marmonna Kurenaï en revenant parmi eux, fouillant sa poche d'arme à la recherche de sa gourde.
Bien. Elle devrait se priver de son plat favori jusqu'à la fin de sa grossesse apparemment De mieux en mieux...
Kiba reniflait la nourriture, inquiet.
-Ca m'as pas l'air périmé, ni tourné, marmonna-t-il, vous êtes malade Senseï?
-Non, enceinte, répondit Kurenaï en s'asseyant près de Shino.
Les deux garçons pausèrent dans la dégustation de leur déjeuner et lui jetèrent un regard stupéfait. Puis Shino haussa les épaules et retourna à son repas de beignets. Kurenaï décida de s'éloigner de quelques pas, l'odeur lui retournant encore l'estomac.
-Prenez votre après midi tout les trois, finit-t-elle par déclarer, pas d'entraînement. Demain rendez vous à sept heures pour une mission.
-Oui Senseï... Ca ira? Demanda Kiba en se balançant nerveusement.
-Hmmm, vais juste rentrer dormir...
-Je vous accompagne Senseï, déclara soudain Shino, remballant les restes de son repas.
Kurenaï s'apprêta à signifier à son élève le plus sérieux qu'elle était suffisamment grande pour rentrer chez elle, mais repéra aussitôt les discrets signes de mains codés qu'il lui envoyait par-dessus les têtes d'Hinata et Kiba.
"Laisser... Hinata... Kiba... seuls."
Ho...
Ho hoooooooo! Le professeur se leva et s'étira avant de se rapprocher de Shino.
-Merci Shino, c'est une bonne idée. Kiba, Hinata, à plus tard.
-Vous êtes sûre... Commença la jeune fille, poussée par l'instinct du guérisseur.
-Oui Hinata. Reste avec Kiba.
Au moment de partir, Shino fit signe d'attendre et revint vers Hinata. Il fit lever la jeune fille en la tirant par les bras, dézippa son blouson, ouvrit les pans sur ses épaules, l'empêchant ainsi de se rhabiller rapidement, puis la retourna de nouveau.
-Kiba? Appela t'il.
Le brun se tourna vers Shino...
Et resta hypnotisé par la poitrine d'Hinata, à demi dévoilée par un élégant débardeur noir.
-Je crois qu'on peut les laisser, ricana Kurenaï quand Shino revint près d'elle, presque souriant.
-Bonne idée.
-Ano...Kurenaï-senseï... Shino-kun... Maiiiiis, gémit Hinata, écarlate.
-S'il essaye d'aller trop vite, n'hésite pas à lui en coller une Hinata, conseilla Kurenaï avant de s'éloigner, ricanant en chœur avec son élève.
oOo
Kurenaï s'appuya à l'embrassure de la porte, faisait distraitement tourner sa tasse entre ses doigts. Asuma dormait encore, affalé sur le ventre, bras et jambes étalés sur tout l'espace du lit. Il était rentré de mission tard la veille. Il s'était effondré dans le lit à peine arrivé, avait jeté ses chaussures et sa veste de l'autre côté de la pièce, serré son amante contre lui et seulement là, demandé s'il pouvait rester pour la nuit.
D'autres auraient trouvé qu'Asuma était d'un sans-gêne révoltant.
Mais Kurenaï savait qu'il avait fait exprès un détour d'une heure pour aller la voir et la rassurer sur son état de santé.
Asuma semblait être un flemmard, un peu comme Shikamaru, toujours à donner l'impression que rien ne pouvait le secouer. Quand ils avaient été adolescents, Kurenaï avait longtemps cru que Gai traînait avec Asuma pour le secouer, mais l'expérience lui avait appris qu'au contraire, le fumeur agissait plutôt comme un calmant sur la nature extra exubérante de Gai. Asuma le forçait à ralentir et réfléchir au lieu de foncer tête baissée. Il avait eut le même effet sur Kakashi et Iruka, et même Obito avait souvent eut droit à la sagesse nonchalante d'Asuma
Au souvenir du chuunin, Kurenaï soupira et leva sa main gauche, observant les deux alliances qu'elle y portait. Ca faisait sept ans maintenant.
-Tu penses à eux?
La femme aux yeux rouge tourna de nouveau la tête vers son amant, toujours affalé, mais les yeux grands ouverts. Elle lui sourit et alla s'asseoir près de lui, lui caressant l'épaule quand il se poussa sur le flanc pour lui faire de la place.
-Ils te manquent...
-Toujours. Pas toi?
-Si... Sept ans en octobre... C'est ça?
Kurenaï remonta ses jambes sur le lit, les croisant sous elle tout en hochant la tête. Elle posa sa tasse vide sur la table de chevet et s'installa plus confortablement contre Asuma, jouant avec les cheveux derrière son oreille, son autre main caressant son propre ventre par réflexe.
-Et la puce aurait six ans et demi, continua Asuma, posant sa main sur le ventre de son amante, croisant leurs doigts sur sa peau.
-Je me demande à qui elle aurait ressemblé, murmura Kurenaï.
Asuma laissa échapper un petit ricanement et se redressa pour embrasser Kurenaï dans le cou.
-A toi j'espère, je plains la gamine qui aurait eut la gueule d'Obito.
Kurenaï sourit brièvement et caressa la joue d'Asuma avant de regarder à nouveau les alliances.
-Je crois que... Je vais les ranger, finit-t-elle par dire.
Elle sentit les lèvres d'Asuma s'immobiliser contre sa nuque, puis l'homme s'écarter d'elle. Elle tourna la tête vers lui, surprenant son regard, sérieux comme il l'avait rarement été.
-C'est tout ce qui te reste d'Obito, Kurenaï, commença-t-il à dire prudemment.
-Oui mais... Il est temps que... J'arrête de le pleurer. Et puis... Asuma, il faut que je te parle.
-tu veux prendre un rendez-vous pour un moment particulier ou ça iras juste maintenant?
-Je suis sérieuse.
Asuma redevint raisonnable aussitôt et écouta sa petite amie.
Laquelle chercha longuement ses mots avant de commencer, prenant une des grandes paluches d'Asuma dans ses mains plus fine.
-Je dois te dire quelque chose et... Je ne sais pas comment tu vas le prendre. Ca risque de... tout changer entre nous. Je...
Etrangement, ça avait été plus rapide quand elle avait annoncé la nouvelle à son époux, sept ans auparavant. Mais Obito avait voulu une famille, même avant qu'il ait remarqué que Kurenaï n'était pas un des 'potes', ou qu'ils aient commencé à sortir ensemble, bien longtemps même avant leur mariage.
-Je suis enceinte.
La réaction d'Asuma fut minime. Sa mâchoire bailla juste un peu plus, ses yeux s'écarquillèrent à peine et il ne jura même pas. En fait, il tendit la main vers son paquet de cigarette et en sortit une avant de se raviser et la ranger.
-tu es sûre?
-Oui. Cent pour cent. Hinata a confirmé.
-Combien de temps?
-Un mois et demi, continua Kurenaï, la gorge sèche.
Elle déplia les jambes et se pencha pour ramasser la bouteille d'eau qu'elle gardait toujours près du lit. Asuma restait toujours aussi calme, réfléchissant sûrement à la révélation. Elle but une longue gorgée d'eau tiède et rebouchait la bouteille maladroitement, les mains rendues tremblante par l'émotion, quand les paluches d'Asuma se refermèrent sur les siennes et fermèrent la bouteille à sa place.
-Je croyais que tu étais stérile.
-Je croyais aussi... Un miracle, ajouta-t-elle.
-Kurenaï... répond-moi franchement: Est-ce qu'il y a le moindre risque pour ta santé si tu... Si tu portes le bébé à terme?
-Il... Il y a un risque, déclara-t-elle en passant une main dans ses cheveux. Il y a toujours un risque, précisa-t-elle. Je veux dire... Bon sang, j'ai déjà fait une fausse couche, et j'ai manqué y rester et puis... Je suis une kunoichi, c'est énormément de stress et...
-Calme-toi, fit Asuma, resserrant un peu ses mains sur celles de Kurenaï. Tu veux garder le bébé? Ajouta-t-il après un petit silence.
La kunoichi réprima l'envie de ronger ses ongles nerveusement, ce qui ne lui était plus arrivée depuis l'adolescence. Mais pourquoi est-ce qu'il était si calme? Elle voulait savoir ce que lui voulait, ce que lui pensait d'un bébé, de leur enfant, s'il le voulait ou pas, s'il l'aimait vraiment ou pas, si elle était plus qu'une amie avec qui il couchait ou...
-Je veux ce bébé, finit-elle par avouer, mais je ne le veux pas seule.
Cette fois, Asuma hocha légèrement la tête, se perdant dans ses pensées.
-Tu sais... Je ne suis pas sûr que ce soit possible.
Ho non. Elle allait pleurer. Elle sentait qu'elle allait commencer à pleurer. Ca faisait des années qu'elle n'avait pas pleuré non plus, pas après la mort d'Obito et la perte de la petite, à trois mois du terme. Elle avait crut avoir pleuré assez pour toute une vie. Elle avait pleuré sur l'épaule de Kakashi qui n'avait pas su quoi dire, tout comme les autres garçons, pour qui consoler consistait à payer un pot et attendre que ça passe. Sauf Asuma, qui avait présenté son épaule, fournit des mouchoirs et s'était occupé des funérailles d'Obito et de la petite. Il avait été là en permanence pendant un an, cuisinant sans relâche les trois seuls plats qu'il connaissait pour la forcer à manger, la mettant sous la douche, la faisant sortir. Il avait été celui qui l'avait emmenée à l'hôpital après l'avoir trouvée en train de jouer avec un kunaï, qui l'avait engueulée en bonne et dû forme, puis qui avait menacé les médecins de mille souffrances s'ils ne la sortaient pas immédiatement de sa dépression.
Elle était tombée amoureuse de lui le jour ou elle s'était réveillée, dans une chambre d'hôpital, les yeux gonflés, la tête lourde de calmants, et l'avait vu ronfler dans une chaise, tête en arrière, une poubelle pleine de plats à emporter près de lui et une cigarette éteinte aux lèvres.
Elle le voulait autant qu'elle voulait le bébé.
-Je veux dire, reprit-t-il, ton appart est peut être plus grand que le mien, mais on se marche déjà dessus à deux. Alors élever un gosse dedans...
Elle releva les yeux, en oubliant de retenir ses larmes. Asuma haussa les épaules.
-Il nous faudra un autre appart. Plus grand. Avec une chambre pour le petit quand il aura grandi. On pourra toujours l'utiliser comme bureau en attendant, comme ça, on n'y perd rien. Je crois que je me souviens à peu près comment on met une couche. Mais bon, Konohamaru avait trois mois, j'ai du perdre la main.
Asuma soupira puis secoua la tête.
-Kurenaï, je sais vraiment pas comment on va pouvoir élever le gosse. Je ne sais même pas si je ferais un bon père. Je n'y ai jamais réfléchi et puis, je me disais qu'avec mon frère et Konohamaru, je n'avais pas besoin de perpétuer la lignée. Et je t'avoue que j'ai une trouille monstre de tout ce que ça va changer. Mais... Mais je veux essayer.
L'instant d'après, il avait les bras pleins d'une Kurenaï en larme.
-Ho non, non! Paniqua Asuma, cherchant un mouchoir du regard avant d'empoigner le drap, ne pleure pas, tiens.
-C'est... C'est nerveux, assura-t-elle en essayant ses yeux, c'est les hormones... c'est rien...
-Allez, ça va... tiens, mouche-toi.
Kurenaï jeta un regard dubitatif au drap que lui tendait Asuma puis secoua la tête, amusée malgré elle et prit un mouchoir sur sa table de chevet. Elle sourit à son compagnon puis se blottit contre son torse.
-Merci Asuma.
-De quoi? Tu crois que j'aurais refusé le gosse? Je ne suis pas un salaud à ce point quand même?
-Non... non... Merci d'être là.
Il l'embrassa dans les cheveux, puis lui caressa la joue et se détendit contre le matelas.
-Hmmm, Kurenaï? Reprit-il au bout d'un moment.
-Hm?
-Heu...Y'a une autre condition...
-Laquelle? S'étonna Kurenaï.
-Tu t'interposes entre Kakashi et moi quand on lui annoncera que j'ai mis sa grande sœur chérie enceinte.
oOo
-QU'EST-CE QUE TU AS FAIT A MA SŒUR?!!!!
Anko, assise sur le bureau d'Ebisu, sursauta, manquant arroser le professeur d'élite de thé brûlant. Elle tourna la tête par-dessus son épaule et repéra les cinq inséparables assis à une table de la salle de professeur. Apparemment, Asuma venait de déclarer quelque chose au sujet de Kurenaï. Amusée, la juunin pivota sur elle-même pour mieux écouter la conversation.
-Ho pitié, Gai, Iruka, calmez le... gémit Kurenaï.
Les deux bruns obéirent aussitôt, attrapant leur ami chacun par un bras et le forçant à se rasseoir entre deux. Kakashi jeta un regard noir à ses camarades, marmonnant quelque chose comme 'traître' puis un autre à Asuma, assis en face de lui, près de Kurenaï et jouant avec son briquet.
-Tu as mis ma sœur enceinte? Répéta-t-il d'une voix glaciale.
-Je tiens à dire qu'elle était consentante, précisa Asuma, se recevant un regard sombre du frère et la sœur.
-Félicitation Kurenaï, déclara Iruka en lui prenant les mains, c'est pour dans combien de temps?
-Sept, huit mois, répondit Kurenaï, si tout se passe bien... Kakashi, si tu donnes encore un seul coup de pied à Asuma, ça iras mal.
Les quatre hommes se figèrent en entendant le ton de Kurenaï, se souvenant fort bien de son irritabilité pendant sa première grossesse. Kakashi ramena prudemment ses pieds sous sa chaise mais croisa les bras d'un air boudeur et jeta un œil noir à Asuma.
-Quand est-ce que vous vous mariez?
Cette déclaration fit tomber une chape de silence sur la salle des professeurs, tout le monde fixant Kakashi avec surprise.
Et aussi rapidement que le silence était tombé, un fou rire général secoua tous les professeurs, même Ebisu, en train de corriger des copies et quelques autres enseignants de l'académie. Kakashi se renfrogna, n'aimant pas qu'on se moque de lui sans qu'il y trouve à rire non plus.
-Je peux savoir ce qui vous prend? Grommela-t-il.
-Toi qui parles de mariage, hoqueta Iruka, c'est comme Naruto qui parle de manger équilibré...
-Ou Shikamaru qui décide de bosser avec acharnement!
-Ou Lee qui refuse de s'entraîner!
-Ou Hinata qui saute sur Kiba pour le violer, hoqueta Kurenaï.
-Hé ho, JE suis peut être contre MON mariage, reprit Kakashi en pointant l'index vers sa sœur, essayant de ne pas se faire contaminer par les fou rires environnant, mais TA mère M'a fait jurer de TE marier à quelqu'un de valable! Et je suis pas sur que sa définition de 'valable' concernait Asuma.
-Kakashi, tu te souviens ce que je t'ai dit au sujet d'intervenir dans ma vie amoureuse? Demanda aimablement Kurenaï.
Kakashi ouvrit la bouche... Et la referma.
-Pas de mariage alors?
Asuma se gratta la barbiche, perplexe.
-Franchement... Je sais pas trop. Qu'est ce que ça changerais le mariage? Je vais pas aimer plus Kurenaï et le bébé parce qu'on aura fait une bonne bouffe avec toute la bande et échangé un serment devant Hokage-sama.
Kurenaï sourit à son homme, attendrie et lui serra brièvement la main avant de se tourner vers leurs amis.
-Et puis, je vais demander un congé exceptionnel. Vu mes antécédents, je préfère ne pas courir de risque.
-Besoin d'une baby sitter pour tes élèves? Demanda Anko, venant jeter ses bras autour du cou de Kurenaï, posant le menton sur ses cheveux bruns.
-Et bien, oui... Pour quelques mois du moins... Je pense qu'ils sont prêts pour prendre le prochain examen des chuunins au printemps, mais je préfère ne pas les laisser seuls pour s'entraîner...
-Très bien! Lança la jeune femme en se redressant, un doigt en l'air, moi Mitarashi Anko, vais m'occuper de tes élèves!
-Ils ont pas mérité ça, marmonna Kakashi, à peine assez distinctement pour que Anko l'entende.

[Réunion familiale] [La flamme éteinte]

[1] Rouchi et Ayame sont les noms officiels du cuisinier de l'Ichiraku et de son aide, mais leur lien n'a pas été précisé, je part donc du principe que ces petits restaurants sont en général des exploitations familiale et qu'Ayame est la fille de Rouchi.
[2] Hideaki: Excellent et brillant
[3] C'est-à-dire: A peu près toute la bande