Neuf Vies

Chapitre 10: Entre chien et renard

Série : Naruto
Autrice : Kineko
Genre : Sérieux (quoique…), suite de 'Neuf rêves', yaoï et hétéro, pourrissage de Sasuke (et il l'a bien cherché !)
Couple: Shino+Mushiko, Naruto+?, Sakura+Lee
Disclaimer: Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : Okori, est à moi

-Bon, c'est très bien tout ça, vous êtes libre maintenant, déclara Iruka en posant le rapport sur la pile à côté de lui. Bonne fête de la lune.
Hanabi, Konohamaru et Matsuri, une petite brune aux longs rastas s'éparpillèrent en hurlant de joie et au grand désespoir de leur professeur.
-DITES AU REVOIR À IRUKA-SENSEI BANDE DE SAGOUINS! Aboya Kotetsu aux trois monstres. Que quelqu'un me rappelle pourquoi j'ai accepté d'être prof.
-Passage obligé de la vie de juunin, rétorqua Iruka, je t'avais prévenu que c'était plus de responsabilité.
Le juunin renifla bruyamment en guise de réponse et s'appuya contre le bureau d'Iruka, croisant les bras.
-Ils ont été intenables aujourd'hui.
-Plus que d'habitude?
-C'est la fête de la lune ce soir, rétorqua Kotetsu, comment tu veux tenir des gosses tranquilles quand ils vont faire la bringue, se bourrer de cochonneries et exploser des feux d'artifice jusqu'au petit matin?
-Ho, je me contente de leur dire que personne ne sortira tant que le travail ne sera pas finit.
-J'ai pas ta pédagogie. Tu fais quoi ce soir?
-Ho...Et bien... J'emmène Naruto au festival et je retrouve les autres plus tard.
-Soirée beuverie?
-Nous? Jamais Kotetsu, tu me connais.
-Justement.
-Je plaide la mauvaise influence de Kakashi.
-Kakashi n'est pas une mauvaise influence, c'est une mauvaise force gravitationnelle. Passe une bonne soirée Iruka!
-Bonne fête de la lune!
Quelques équipes de genins et chounins arrivèrent à leur tour, s'éclipsant dès que leur travail était finit. Dès que la dernière équipe fut passée, Iruka rassembla les rapports, les relut rapidement puis rangea le bureau des assignations. Encore quelques minutes et il serait libre à son tour. Mit de bonne humeur par cette idée, il se dirigea vers le bureau de l'Hokage, la pile de documents à signer sous le bras.
-Salut Iruka.
-Bonjour Raidou, tu es encore là? S'étonna Iruka en voyant l'homme au visage brûlé adossé près de la porte de l'Hokage.
-Je suis de surveillance rapprochée ce soir...
-Ce n'était pas Gemma?
-Celui la je lui enfonce son aiguille par les trous de nez dès que je le revois, maugréa Raidou.
Iruka retint un ricanement moqueur et agita sa liasse de papiers officiels.
-Est-ce que Maître Hokage est là? J'ai quelques rapports à lui faire signer.
-Oui, bien sûr, vas y. ho, attend, se ravisa t'il aussitôt.
Raidou accomplit quelques gestes des mains et posa un doigt sur le front d'Iruka. Au manque de réaction du sort, il retourna à sa place près de la porte.
-C'est bon, vas y.
-Toi et tes précautions...
-J'aurais été plus parano il y a dix ans, j'aurais plus de succès avec les filles maintenant, rétorqua Raidou en désignant sa cicatrice.
Iruka hocha la tête et toqua à la porte.
-Hokage-sama, c'est Iruka, j'apporte des documents à signer.
-Entre Iruka.
Iruka obéit... et recula précipitamment, une main sur sa poche d'arme. Raidou fut aussitôt à ses côtés, sortant un couteau de l'étui de sa cuisse. Les deux hommes se figèrent de concert quand une grande chienne rousse au regard un peu fou avança vers eux, toute hérissée, grondant comme un fauve.
-Yohmaru! Aux pieds! Tonna une voix grave.
La chienne obéit aussitôt, retournant vers son maître et s'asseyant contre lui, la tête sur sa cuisse. Raidou et Iruka regardèrent longuement la scène devant eux, peinant à comprendre ce qui se passait.
Le maître Hokage, très calme, était assis derrière son bureau, discutant apparemment en toute tranquillité avec Ran. Assis aux pieds de la renarde, Kiba jetait un regard méfiant aux deux hommes, une main sur la nuque de sa chienne.
-Ho.. Hokage-sama, que...
-Tout va bien Raidou, le tranquillisa le vieil homme, que personne ne nous dérange. Iruka?
-Oui Hokage-sama?
-Donne-moi les dossiers et prend le reste de la journée, je m'occuperais du reste.
-Ou.. Oui Hokage-sama...
Iruka approcha du bureau, s'efforçant de ne pas montrer de peur en passant près de la grande chienne féroce. Il n'aimait pas trop les chiens, plus particulièrement les chiens de cette taille, et c'était assez dérangeant de sentir le regard de l'Inuzuka sur lui, ne le quittant pas d'un centimètre. Il tendit les documents à l'Hokage, puis salua et sortit, refermant les portes derrière Raidou et lui. Une fois hors de la pièce, ils se remirent à respirer normalement, prenant appuis sur le mur.
-Ho bon sang... Bon sang, que... Qu'est ce qu'elle fait là?
-Chais pas, avoua Raidou, tu sais qui est la fille?
-Hein? Ho, c'est une fille d'Okori-dono... La Reine de la forêt... Et lui.. c'est un Inuzuka?
-Yep... Ha c'est vrai, tu le connais pas, t'étais trop jeune.
Le grand ninja se redressa, essuya la sueur sur sa mâchoire d'un revers de main.
-Il s'appelle Kiba. Inuzuka Kiba. C'est le frère aîné d'Inuzuka Tsume. Quand la guerre contre Kyûbi no Yohko a éclaté, il a prit partit pour les yohkos et a trahi Konoha.
-Il était au procès, non?
-Ouais. Et ça m'étonnes qu'il n'ait pas tué Yoruno à vue... Même avant, ces deux là n'attendaient qu'une excuse pour s'entretuer.
-Ils se connaissaient?
-Inuzuka Kiba a été chef des Anbus avant sa trahison, expliqua Raidou, s'amusant intérieurement de l'expression ébahie d'Iruka. Il a pas l'air comme ça, mais c'est un excellent combattant. Doublé avec ses instincts d'animal, c'était redoutable. Tu pourras demander à Kakashi, ils ont travaillé un moment ensemble.
-Kakashi n'aime pas parler de sa période anbu, marmonna Iruka avant de se tourner vers la porte.
Mais qu'est ce qu'il faisait ici avec Ran-dono?
oOo
-Veuillez excuser cette intrusion Ran-dono, déclara le maître Hokage tout en rangeant les documents. Je vous écoute.
Ran jeta un petit regard à Kiba qui l'encouragea d'un signe de tête. Elle soupira et se lança.
-Je viens ici sur les conseils de Mère, commença-t-elle, ainsi que par le désir des autres Seigneurs des Bakemono. Après mûre réflexion, il nous a semblé sage de renouveler l'alliance entre nos races.
Le vieil homme hocha la tête, expirant un petit nuage de fumée et prenant le temps de réfléchir.
-Il me semble que cela n'a pourtant pas l'air de vous enchanter Ran-dono.
La renarde se hérissa, serrant les dents, et Kiba posa aussitôt sa main sur son genou.
-Calme Rouquine... Excusez-là Hokage-sama... Mais elle en veut encore aux humains pour la mort de son frère.
-Je peux aisément comprendre. Je ne peux garantir que cette alliance soit acceptée par le conseil, il me faudrait des assurances de votre bonne volonté ainsi que vos... requêtes.
La renarde prit une profonde inspiration et caressa distraitement son ventre gonflé avant de reprendre.
-Que la chasse aux bakemono soit interdite. Que nous soyons libre d'aller et venir sur notre territoire. En échange, nous promettons protection aux voyageurs qui accomplissent les sacrifices usuels.
Kiba donna un petit coup de coude au mollet de la renarde qui grogna, agacée, avant de reprendre.
-Bon, bon, ainsi que notre aide dans la mesure du possible si Konoha et sa forêt sont en danger.
-Ma foi, reprit le vieil homme avec un petit clin d'œil complice à Kiba, ce sont des propositions raisonnable que le conseil discuteras avec intérêt. Un point m'interpelle encore ceci dit.
-c'est-à-dire? Demanda la renarde, s'agitant nerveusement.
L'hokage désigna Kiba de sa pipe.
-Lui. Ainsi que tout les ninjas renégats qui sont partit de Konoha il y a seize ans. Quelle serait leur place dans cet accord?
-Ils ont quitté votre clan pour le notre, ce sont désormais des yohkos, répondit sèchement Ran.
-Ne m'en voulez pas Ran-dono, mais je souhaiterais en parler avec Kiba.
Le vieil homme jeta un regard appuyé au renégat, toujours assis par terre.Sei
-Tu sais que tu peux prendre un siège Kiba.
-Nan, ça va.
-Que penses-tu de cet accord Kiba?
-Que c'est la meilleure chose à faire. J'ai parcourut Konoha récemment et désolé de dire ça, mais le niveau a baissé. La nouvelle génération promet pas mal, mais ils sont encore trop jeunes et il n'y a plus assez de ninja confirmé ici. Le village est une cible facile. Tch, il y a seize ans, j'aurais pas pu entrer ici sans que personne ne s'en aperçoive.
-Et pour les renégats?
L'homme sauvage ramena ses jambes sous lui, s'asseyant plus confortablement.
-Je pense pas que les gens soient près à nous revoir. Ran l'a dit: Nous faisons partit du clan des yohkos maintenant. Nos enfants sont des hybrides et certains d'entre nous ont passé plus de la moitié de leur vie dans la forêt. Nous ne serions pas chez nous à Konoha.
-Personne ne veut revenir?
Kiba secoua la tête.
-Et toi? Que veux-tu? Je pourrais avoir besoin d'un bon anbu. Depuis ton départ, nous avons perdu plusieurs hommes puissants. Obito est mort, Itachi renégat et Kakashi a démissionné. Et sans oublier Koomori.
-Mais qui vous dis que je veux retourner à Konoha ? Demanda Kiba, calmant d'un geste le grondement de la renarde.
-Tu ne veux pas? S'étonna le vieil homme.
-Ecoutez, reprit le brun, chez les yohkos, j'ai une compagne, qui bientôt mettre au monde nos enfants, je suis respecté, j'ai ma place là bas. Pas à Konoha.
-Tu préfères donc que nous maintenions ton état de traître ? S'enquit le maître Hokage.
-Non… Je veux... Je veux juste l'autorisation de rendre visite à... A mon frère et sa famille de temps en temps.
-En échange de quoi ?
-En échange de ma participation à la protection de Konoha contre quelque ennemi que ce soit, excepté bien sur en cas de guerre contre les bakemono. Si Konoha est menacé, alors je viendrais me battre à vos côtés, comme un des vôtres.
oOo
-Fêtedelalunefêtedelalunefêtedelalune...
-Hanabi, reste calme quelques secondes, supplia Hinata, tentant désespérément de coiffer sa sœur malgré les bonds de la gamine.
-On va à la fête de la luneuh, on va à la fête de la luneuh...
Hinata abandonna l'idée de peigner l'enfant et alla déplier les vêtements qu'elle lui avait préparés. Hanabi sauta presque à pied joint dans son hakama et commença à le nouer par-dessus son kimono inférieur, sautillant d'un pied sur l'autre.
-Voilà, j'ai retrouvé le kimono que tu voulais...
-MERCI NEE-SAAAAAAN!!! Brailla la gamine en se jetant à son cou.
Hinata parvint à sauver les kimonos qu'elle tenait d'un écrasement frontal, les soulevant au dessus de la tête de sa sœur.
- Hanabi, tu n'as pas déjà commencé à manger des gâteaux?
La fillette se mordit légèrement la lèvre puis fit un petit sourire penaud.
-Kotetsu-senseï nous a payé un gâteau fourré chacun, j'allais pas l'offenser en refusant...
-Ca ne te déranges pas d'offenser les gens quand il s'agit de manger du crabe, objecta Hinata en s'agenouillant devant sa sœur, arrangeant le kimono et le hakama noir de la fillette. Tu as mis ton filet?
-Ouiiiii, soupira Hanabi.
-Tu veux de l'aide?
Hanabi accepta joyeusement et enfila rapidement le kimono blanc brodé de nuages bleus, laissant sa sœur l'arranger et nouer la ceinture pour elle. Hinata s'était déjà changée et avait enfilé un kimono noir à col blanc, tenu fermé par une ceinture immaculée. C'était la tenue traditionnelle des Hyûga, sauf pour les héritiers de la branche aînés, autorisés à porter du blanc, comme Hanabi.
-Dis Nee-san?
-Oui Hanabi?
-Pourquoi tu portes pas le kimono des aînés?
-Je ne veux pas causer de remous aujourd'hui. J'irais au temple en kimono des cadets et je me changerais après. Ne bouge pas, laisse moi te coiffer.
-Hinata? Appela Neji, Hiashi-sama et Hikari-ojisan [1] voudraient te parler de ta place dans le cortège.
-Ho, Merci Neji 'Nii-san. Hanabi, soit sage...
-Oui 'Nee-san!
Neji accompagna Hinata jusqu'aux appartements de son père.
-Tu n'es pas encore changé Neji 'Nii-san? S'étonna Hinata.
-Je n'ai pas besoin de cent ans pour ça, contrairement aux kunoïchi.
-Je le dirais à Tenten-sempai, rétorqua Hinata du ton le plus menaçant qu'elle pouvait.
Neji s'accroupit à la porte et toqua contre le bois du panneau.
-Hiashi-sama, je vous amène Hinata-sama.
-Fais la entrer.
Le brun obéit, laissant passer la jeune fille. Il jeta un rapide coup d'œil dans la pièce, remarquant la présence des anciens et du chef de la bunke, son oncle Hikari. Lequel lui dédia un regard particulièrement venimeux en le remarquant. Pour la énième fois depuis la mort de Nire, Neji regretta de s'être laissé aller à montrer de l'affection pour Naruto devant sa famille. Depuis l'incursion de son amant dans la résidence des Hyûga et leur démonstration d'intimité à la porte de Konoha, au sus et au vu des gardes, tout le monde connaissait leur relation. Et si l'oncle Hikari n'avait pas été très particulièrement affectueux avec lui par le passé, Neji avait perdu tout crédit auprès de lui. Hikari détestait deux choses plus que tout au monde, à savoir Hinata, avec l'injustice qui la laissait vivre sans sceau et ceux qui amenaient la critique sur la bunke. Hikari n'était pas vraiment quelqu'un de mauvais en soi, même s'il souffrait de l'entêtement commun à presque tout les Hyûga, ainsi que leur égoïsme héréditaire, mais c'était un bon chef de clan, et il tentait de protéger les membres de la branche cadette, autant qu'Hiashi protégeait la branche aînée.
Neji referma la porte, sans ajouter un mot, et s'éloigna vers les appartements de la bunke. Alors qu'il allait entrer dans la chambre de sa mère, une voix l'arrêta.
-Neji-kun. Un moment.
Le jeune homme se retint de soupirer et se tourna vers le jeune homme qui venait de l'interpeller. Il reconnut un de ses cousins éloignés.
-Hikui[2] -sama...
Il était accompagné d'une jeune femme que Neji reconnut comme la fille aînée d'une de ses tantes... Ou grande tante... Bah, sans liste à portée de main, il était dur de définir le degré de parenté entre eux. Les mariages consanguins n'avaient pas seulement exacerbé les ressemblances physiques dans le clan, donnant naissance à des clones presque parfaits, mais avaient aussi créé un imbroglio généalogique impossible à démêler et on utilisait le terme cousin de manière très large.
-Hoshiko [3]-sama.
-Neji-kun, reprit Hikui, lissant d'une main son col blanc, la sôke m'envoie te donner quelques recommandations.
-Je vous écoute Hikui-sama.
-Cela concerne ton... comment dire...
-Amant, déclara Hoshiko. Le clan aimerait que tu t'abstiennes de fréquenter ce jeune homme.
-Est-ce un ordre d'Hiashi-sama? Demanda Neji.
Ah, touché. Les deux cousins échangèrent un bref regard embarrassé qui n'échappa nullement à Neji. Il savait qu'il les effrayait. Il était le seul, à part Hiashi, à maîtriser le hakke et aucun, pas même Hikari ou les anciens, ne pouvaient prétendre à ça.
-J'ai été très discret au sujet de ma relation avec Naruto, au point que personne ne s'en est aperçut jusqu'au moment ou je l'ai révélé. Tant qu'Hiashi-sama ne m'aura pas fait de remontrance, je continuerais ainsi. Je vous assure de ma plus grande discrétion...
-Nous ne te demandons pas d'être discret mais d'arrêter! Coupa Hikui d'un ton sec. Un tel comportement attire l'opprobre sur notre clan tout entier et...
-Pouvez-vous me forcer à changer d'avis?
-Prendre garde Neji, ton attitude se fait impertinente. Ca pourrais avoir de grave répercussion sur...
-Hoshiko. Hikui. Quel honneur de vous voir devant mes humbles appartements.
Les trois jeunes gens sursautèrent et se tournèrent vers la femme apparue à la porte, engoncée dans le kimono des Hyûga, un bandeau rouge appliqué sur son front pour cacher sa marque.
-Hasu [4]-san.
-J'espère que mon fils n'a commis aucun impair... Veuillez excuser Neji, il est à l'âge où on est encore impétueux.
-Nous lui... rappelions quelques règles Hasu-san, expliqua rapidement Hoshiko, s'inclinant légèrement, nous allions partir. Hikui?
Le jeune homme salua sèchement la mère de Neji puis s'éloigna fièrement, Hoshiko au bras, laissant Neji avec sa mère. Laquelle lui fit signe d'entrer et referma derrière lui.
-Combien de fois devrais-je te dire de ne pas les laisser te provoquer? Lâcha-t-elle aussitôt entrée. Je ne pourrais pas toujours te protéger de la sôke.
Neji ne se tourna même pas vers elle pour répondre, retirant sa tunique d'un geste rageur.
-Je n'ai pas besoin de protection Mère, gronda-t-il, dépliant son kimono.
-Ce serais étonnant, vu ton attitude, rétorqua aussitôt Hasu, retournant s'asseoir devant le miroir posé contre le mur.
Neji ne répondis pas, serrant son yukata inférieur avant d'enfiler le lourd kimono noir et blanc de son clan. Sa mère soupira lourdement et se tourna à demi vers lui.
-Neji, écoute-moi...
-Si c'est pour me dire que je vous déçois en étant homosexuel, ce n'est pas la peine Mère.
-Fils idiot! Lança Hasu, fronçant ses yeux aussi blancs que ceux de son fils.
Le brun se figea, dévisageant sa mère avec surprise. Qu'est ce que sa famille avait à le surprendre comme ça ces temps ci?
-Neji... Commença-t-elle sèchement avant de s'adoucir, baissant les yeux. Ecoute je suis déçue, c'est vrai. Mais pas de la manière dont tu penses... Je voulais être grand-mère... Et j'ai peur de devoir renoncer à ça...
-Mère, ça ne vous déranges pas que je...
-Neji, j'ai accouché de toi deux jours avant mon mariage avec ton père, annonça Hasu. Pour les Hyûga, un enfant hors mariage est du même niveau qu'une relation homosexuelle avérée.
-Pardon?
-C'est une longue histoire Neji, reprit sa mère en se tournant vers le miroir, arrangeant le bandeau sur son front. La mère d'Hinata et moi étions toutes deux pressenties depuis notre enfance pour épouser ton père ou ton oncle. Il se trouve, continua t'elle en se maquillant soigneusement, que j'étais la plus forte des deux. J'aurais du épouser Hiashi-sama.
-Mais alors...
-J'aimais ton père Neji. C'est rare ici d'aimer, d'aimer vraiment, à tout sacrifier.
Hasu se contempla dans le miroir, observant pensivement son reflet.
-J'ai sacrifié ma place dans la sôke pour lui. Et j'ai imposé ce choix aux Anciens.
-Mais...Comment avez-vous fait?
-Neji, on ne peut décemment pas marier le chef de famille à une fille enceinte d'un autre homme, même si c'est des œuvres de son jumeau.
Neji s'accroupit près de sa mère, éberlué. Celle-ci se tourna à demi et lui caressa la joue.
-Tu nous as sauvé ton père et moi. Tu nous as permis de vivre heureux, au moins un moment. Et pour ça Neji, rien que pour ça, je veux que tu sois heureux. Que tu fasses tes choix.
Elle arrangea le bandeau frontal de Neji, puis le col de son kimono avant de tirer légèrement sur les épaules.
-Ne laisse personne décider pour toi Neji. Ni les Anciens, ni Hiashi-sama, ni Hikari. Et si c'est ce...Naruto qui peux te rendre heureux... alors vas-y.
-Je...d'accord.
-Et... J'aimerais le rencontrer...
-Je.. Je ne sais pas, hésita Neji.
-Je jure d'essayer de ne pas le mettre mal à l'aise.
-Je vais lui en parler, marmonna Neji.
oOo
-J'y vais!
-Kiba! Protesta sa mère, tu viens avec nous au temple d'abord!
-Mais M'man! Je suis grand! Je dois vraiment aller prier au temple?!
-Oui! Les dieux n'attendront pas que tu ais quarante ans pour que tu les pries! Reviens ici immédiatement!
-Kegawa, j'essaye de nouer ta ceinture, soupira Tsume, debout derrière sa femme, se battant avec le noeud du obi.
-Désolée Tsume... KIBA! Kuromaru, va chercher!
Le chien eut un gros soupir las et se leva, traînant son immense carcasse à la suite de l'héritier des Inuzuka. Kuromaru était vieux, même pour un chien ninja. Il avait connu l'attaque d'Okori-dono, alors qu'il était à peine plus gros qu'akamaru, il avait combattu aux côtés de son maître contre son propre frère, avait du tuer Kumomaru, le premier chien de Kiba-sama, avait baby-sitté Kiba-kun depuis sa naissance, le ramenant par le fond des couches chaque fois que le gamin s'apprêtait à faire une connerie...
Et que le gosse soit maintenant presque adulte ne l'empêchait pas de continuer.
Kiba poussa un cri de surprise quand les énormes mâchoires du chien se refermèrent sur son bras, l'attrapant fermement, sans toutefois le blesser.
-Kuroooo! Allez lâche-moi! Hinata et Shino vont m'attendre!
Akamaru tenta une attaque des yeux de chien battu sur son grand-père, avec assez peu de succès. Inflexible, le vieux chien traîna son jeune maître loin de la porte d'entrée, malgré ses promesses de friandises, de baballes qui couinent ou d'épouillage soigné.
Et puis soudain l'odeur.
En un éclair, Kuromaru poussa Kiba contre le mur d'un coup d'épaule, s'interposant entre la porte et lui et envoyant Akamaru bouler sous lui d'un coup de patte. Protéger Kiba était devenu une habitude depuis seize ans, mais protéger Akamaru, fils de ses filles, part de sa meute, était un pur instinct. Il entendit Kiba crier et un bruit de déchirure quand son bras passa au travers d'un panneau de séparation de la maison. Les adultes furent aussitôt là, inquiet d'entendre le plus vieux de leurs chiens grogner un signal d'attaque.
-KIBA?!
-Kuromaru que se passe t'il?
-La vache, la boule de poil a drôlement grandit, déclara une voix d'un ton amusée.
Les parents Inuzuka se figèrent, alors que leur fils se relevait d'un bond, repoussant Kuromaru pour accueillir l'homme sur le pas de la porte.
-ONCLE KIBA!
Trois respirations se bloquèrent quand le neveu reçut une bourrade affectueuse sur le crâne de la part de son oncle.
-Salut chiot!
-Hey, chuis pas un chiot!!! Râla l'adolescent en faisant mine de mordre.
-Mais oui,on lui diras, rétorqua son oncle en ébouriffant la tignasse brune qui ressemblait tant à la sienne.
Kegawa se redressa, foudroyant son beau-frère du regard.
-Kiba.
Les deux bruns se tournèrent vers elle, arborant la même expression interrogative, si semblable l'un à l'autre sans s'être quasiment rencontré qu'elle sentit son coeur se serrer de peur.
-Va t'amuser avec Shino et Hinata.
-J'ai pas à aller au temple alors?
-Vas avec eux, continua sa mère d'un ton dangereux, le même ton que Sasuke utilisait quand quelque chose l'agaçait suffisamment pour passer en mode psycho-sharingan.
-Heu... t'es sûre?
-FILE!
Kiba disparut en quelques secondes, Akamaru sur les talons, prenant à peine le temps de saluer son oncle.
-On se verra un autre jour Oncle Kiba!
-Amuse-toi bien chiot! J'adore ton gosse Keg'.
-Je peux savoir ce que tu fais ici? Rétorqua la femme, ses mains tâtonnant son kimono à la recherche de ses armes cachées.
S'il n'arrêtait pas de sourire comme ça, comme si rien ne s'était passé comme s'ils étaient toujours des jeunes gens, comme si... comme si tout s'était passé comme il aurait fallu... elle allait le tuer.
-Je peux pas rendre visite à mon cher frère et sa femme?
-Pas quand on est un renégat de rang A vivant avec des bakemonos et reniant son héritage humain, rétorqua calmement Tsume, retenant sa femme par le coude.
-C'est peut être pas pire que de renier son héritage de yohko, rétorqua Kiba sans cesser de sourire.
Elle allait lui casser les crocs un à un. Avec un plaisir immense et inégalé.
-Tu as cinq minutes pour sortir de Konoha avant que je n'appelle les anbus, grogna Kegawa.
-J'ai l'autorisation d'Hokage-sama, rétorqua Kiba, sortant un papier plié d'une de ses poches.
-Tu n'as pas la mienne! S'écria Kegawa, et je suis la chef de meute ici!!!
-Dois-je te défier pour obtenir le droit de venir voir Kiba-kun?
Malgré son assurance, Kiba ne put s'empêcher de reculer précipitamment quand la chef des Inuzukas se rua vers lui, crocs au clair.
-APPROCHE LE ENCORE UNE FOIS ET JE TE MASSACRE!!!
-Kegawa ! Protesta son époux en la retenant par la taille.
-J'ai le droit de venir le voir quand je veux, reprit Kiba, son humeur affable refroidie par le ton de sa belle-soeur.
-Tu n'as AUCUN DROIT sur LUI !!!
-Arrêtez de crier tout les deux ! Ordonna Tsume en s'interposant entre son frère et sa femme.
-Ne me prend pas pour un imbécile Kegawa ! Je sais compter ! Je sais qu'il a été conçu des mois avant ton mariage avec Tsume !
-SORS DE CETTE MAISON !!!!
-M'man, je peux avoir mon argent de po…
-PAS TANT QUE TU NE ME LAISSERAS PAS VOIR MON FILS !!!!
-VOS GUEULES TOUT LES DEUX !!!! Hurla Tsume en assenant deux vigoureuses baffes à son frère et son épouse.
Les deux Inuzuka cessèrent de hurler, dévisageant Tsume avec surprise, mais celui soupira, se frottant le front d'une main et désignant la porte ouverte qui baillait encore dans la brise.
-Kiba vous as entendu.
oOo
Shino se pencha une dernière fois, frottant ses mains l'une contre l'autre et se redressa, adressant une dernière prière aux dieux.
Debout près de lui, vêtue d'un riche kimono prêté par Hinata pour l'occasion, Mushiko se redressa à son tour, lui jetant un petit regard en coin complice. Shino avait profité de la réunion familiale pour annoncer ses fiançailles officielles avec Mushiko. Certes, la nouvelle avait fait des remous, un noble épousant une simple servante, mais Shino avait présenté Mushiko de telle façon - excellente ninja, suffisamment puissante pour que la larve du chi no choo éclose, entièrement dédiée à la protection de la famille Aburame, bonne compatibilité avec les parasites qui n'affaiblirait pas le pouvoir des Aburame- que son père et ses oncles n'avaient put objecter au mariage sans de bonnes raisons.
Les fiançailles avaient été approuvées et signées.
La date du mariage fixé au printemps suivant, dès l'arrivée des beaux jours.
-Et voilà, soupira Mushiko, c'est fait…
-Tu vois ? Aucun problème…
-Aburame-sama n'approuve pas notre union… Objecta Mushiko, suivant Shino hors du temple.
-Je ne lui demande pas son avis, rétorqua Shino, lui tendant la main pour l'aider à traverser la foule. Rentrons nous changer, ajouta-t-il en voyant Mushiko peiner à le suivre, encombrée par le lourd kimono de parade.
-Bonne idée, on sera plus à l'aise pour retrouver les autres et j'ai une peur bleue d'abîmer le kimono d'Hinata-chan.
Main dans la main, les deux amoureux retournèrent chez eux, ou la famille de Mushiko s'activait à préparer le festin. La jeune fille fut aussitôt prise d'assaut par sa mère et sa grand-mère qui la félicitèrent, s'extasièrent sur le kimono et insistèrent pour prendre une photo du couple en souvenir. Ils ne réussirent à échapper à la séance de photos que pour tomber en face du père de Mushiko qui signifia à Shino, bien que très poliment et respectueusement, de prendre bien soin de sa fille ou il le regretterait.
Finalement, Shino parvint à traîner sa fiancée riant aux éclats jusqu'à leur chambre, à l'abri de sa famille de dingue.
-Et je pensais que j'avais une famille envahissante.
-Ce sera pire pour ma première grossesse.
-C'est censé me rassurer ?
Une servante qui venait dans leur direction stoppa net et fit demi-tour, se précipitant en courant vers les appartements d'Aburame-dono.
-Tiens, qu'est ce qui prend à Inago ? s'étonna Mushiko, tendant l'oreille dans l'espoir de capter un nouveau ragot.
Elle entendit sa camarade annoncer leur présence et quelqu'un bondit hors de la pièce, se ruant vers eux.
-Inuzuka-sama ? s'étonna Shino, cinq secondes avant que la grande femme brune ne l'attrape par les épaules pour le secouer.
-Ou est Kiba ?!!! Il est pas avec toi ? Tu l'as vu ?
-N.. Non Inuzuka-sama, mais que se…
-Kegawa Ne'san ?!
Shino jeta un regard surpris à sa mère, ignorant que les deux femmes se connaissent suffisamment pour user du surnom enfantin.
-Maman?
Seulement vêtue d'un kimono inférieur d'un beau vert pâle, pas encore coiffée, ni maquillée - et, remarqua-t-il, plus jolie comme ça- Kitana adressa un petit sourire à son fils avant de prendre doucement Kegawa par les bras, l'écartant de Shino.
-Du calme Kegawa Nee-san… Shino, as-tu vu Kiba-kun?
-Non, nous allions le rejoindre justement.
-Mais ou est-ce qu'il est... gémit Kegawa en se rongeant une griffe, jetant des regards paniqués autour d'elle.
-Que se passe-t-il? S'enquit Shino, maintenant inquiet pour Kiba.
-Disons que c'est une histoire de famille, répondit sa mère d'un ton sans ambages. Shino, sais-tu ce que fais Kiba quand... quand il est perturbé?
-Et bien... Le plus souvent il s'enfuit... Où il va nous voir Hinata et moi.
-Il est chez Hinata! S'exclama Kegawa, tout en s'élançant en direction du quartier des Hyûga.
-Kegawa 'Nee-san! Attendez-moi! Shino, fit-elle en se tournant vers son fils, si tu vois Kiba-kun, essaye de le retenir, d'accord?
-Oui Maman... Mais.. Maman !!! Met ton kimono supérieur ! Ou un haori ! MAMAN !
Les fiancés regardèrent les deux femmes sortir en coup de vent, l'une poursuivant l'autre. Ils échangèrent ensuite un long regard interloqué, que Mushiko fut la première à briser, défaisant son chignon trop serré d'un geste rapide.
-Accorde-moi trois minutes et on les suit.
-Vendu.
oOo
Dès que cette histoire serais finit et quoi qu'en dise le reste du clan, elle reprendrait son entraînement. D'accord, Kegawa avait de toute manière toujours été plus forte qu'elle, mais maintenant, elle pouvait à peine courir un cent mètre sans être essoufflée. Après avoir été une des meilleures juunin de sa promotion, c'était plutôt vexant.
Et inquiétant. Que se passerait-il si Konoha était de nouveau attaqué ? Elle n'allait quand même pas rester cachée au fond de la résidence des Aburames?
Enfin, dans l'immédiat, il fallait surtout ne pas perdre Kegawa 'nee-san de vue et l'empêcher, dans la mesure du possible, de faire une bêtise. Elle n'avait pas été une part intégrante des descendants d'Okori, mais les Inuzuka avaient longtemps été ses voisins et amis, jusqu'à son mariage et elle admirait la brune plus que tout, non sans reconnaître qu'elle avait un caractère assez emporté. Finalement, avec un soupir de soulagement, Kitana vit le mur ceignant l'enceinte des Hyûga approcher. Kegawa ralentis, observant le mur d'un regard pensif, permettant à Kitana de la rattraper et reprendre son souffle.
-Kegawa… 'Nee-san… La porte est par…
-Il est passé par ici, coupa son aînée en reniflant les pierres.
-Bien, passons par…
Sans écouter Kitana, Kegawa sauta par-dessus le mur sans la moindre hésitation.
-Kegawa 'Nee-san! Mais enfin, je ne peux pas... Hoooo, faut que je reprenne mon entraînement, maugréa Kitana en se dépêchant de rejoindre la porte d'entrée.
Elle frappa à la porte, arrangeant son kimono comme elle pouvait et rabattant ses cheveux en arrière. Le vieux Hyûga qui ouvrit la fixa d'un air surpris.
-Veuillez pardonner cette intrusion, mais je dois entrer…
-Qui dois-je annoncer ? Demanda le vieil homme avec un regard soupçonneux au kimono froissé de Kitana.
-Je suis Aburame Kitana, épouse d'Aburame Kagerô.
-Hyûga-sama allait se rendre au temple... Déclara le vieil homme avec dédain, ne croyant visiblement pas la femme aux cheveux bleutés.
-Dites-lui que c'est Aburame-dono qui le demande, répéta Kitana, se maudissant de n'avoir pas enfilé son manteau blasonné.
-J'ai peur qu'il ne puisse…
L'éventail de Kitana traversa l'air en sifflant, frôlant de près la joue du Hyuga, avant de revenir en tournoyant dans la main de sa propriétaire.
-Aburame-dono réclame une audience avec Hyûga-sama de toute urgence. Dois-je encore me répéter ?
oOo
Quand Kegawa parvint enfin à trouver la chambre d'Hinata et ouvrit la porte, l'adolescente l'attendait déjà, le regard probablement tourné vers elle avant même qu'elle ait posé le doigt sur la porte.
Kiba était là.
Il était recroquevillé sur lui-même, la tête sur les genoux d'Hinata, Akamaru blottit contre lui, et la jeune fille passait ses doigts dans sa crinière en bataille, sur un rythme régulier. Kegawa poussa un soupir de soulagement mais hésita à entrer. Elle savait que son fils l'avait entendue venir, il avait beau être un gosse, il était plus puissant qu'elle à son âge, plus puissant que son… son père, même.
Elle ne voulait pas lui parler de ça, pas maintenant, ni probablement jamais, mais… Mais il le fallait.
Elle fit un pas en avant.
-Hinata-chan ?
-Oui Inuzuka-sama ?
-Pourrais-tu me laisser parler à mon fils quelques instants, je te prie ?
Hinata hésita et se pencha sur Kiba, murmurant quelques mots que Kitana ne put comprendre. Elle entendit Kiba soupirer, puis hocher la tête et se redresser, sans lui faire face, laissant Hinata se relever.
-Je vais préparer du thé Inuzuka-sama.
-Akamaru t'aideras.
Le jeune chien gémit, mais un grognement autoritaire de la femme le dissuada de protester et il suivit la petite adolescente, la queue entre les pattes. Kegawa referma la porte derrière elle, puis se tourna vers son fils qui refusait toujours de la regarder.
De mieux en mieux, il était en mode tête de mule.
Elle s'agenouilla près de lui, lissant son kimono pour se donner une contenance.
-Kiba…
-Y'a autre chose que tu m'as caché ? grommela l'adolescent d'un ton rageur.
-Non… Non c'était le dernier… mensonge.
C'est un peu dérangeant d'admettre qu'elle a menti à son propre fils. Dérangeant et inquiétant. Il ressemble trop à Kiba pour le prendre de la bonne manière, mais elle sait qu'elle ne pourrait l'empêcher de partir si… S'il décidait d'aller vivre avec son père.
-Pourquoi tu me l'as pas dit? Continua-t-il sur le même ton, d'un grognement qui préfigure sa voix d'adulte, trop semblable à celle de Kiba quand il hurle ou qu'il rit.
Pourquoi ? Pour son bien. Pour ne pas blesser Tsume. Pour ne pas avoir à s'en souvenir. Pour tant de raison qu'il ne comprendrait pas. Il est trop jeune, trop immature, trop furieux pour même essayer de comprendre.
-Ca aurait changé quelque chose?
-Papa est pas mon père... Je veux dire... tu comprends ce que je veux dire ! S'emporta-t-il soudain en se tournant vivement vers elle.
-Même si je t'avais dit que Tsume n'était pas ton père Kiba, qu'est ce que ça aurait changé? C'est Tsume qui t'a appris à marcher, à tenir un kunaï, à te défendre quand j'étais trop prise par mes responsabilités de chef de clan. C'est lui qui t'a nourri, élevé, aimé. Ce n'est pas Kiba.
Et ça, ça ce n'est pas un mensonge. Elle avait peur, avant, les premières années, que Tsume décide un jour qu'il ne pouvait plus supporter cette vie, d'élever un bâtard, de vivre avec une femme qui ne pourrait plus lui donner d'enfant, d'assumer des responsabilités qui n'auraient jamais dut être les siennes.
Et il était resté.
Il avait choisi le nom du bébé, avait tenu la main de Kiba le premier jour d'académie du gamin, avait donné Akamaru à Kiba, quand le chiot n'était qu'une boule de poil.
Il était resté avec eux.
-Comment ça as pu arriver?! Je croyais que tu aimais papa!
-Je n'ai jamais dit le contraire !
-Alors comment ça se fait que… que papa… Qu'il ne soit pas mon père !
Elle voit à son regard qu'il la supplie de lui donner une explication valable. Une explication qui ne remet pas en cause sa famille telle qu'il l'a toujours connu.
-Tu es assez grand pour comprendre maintenant... J'espère, ajouta-t-elle à mi-voix. A ma naissance, mon père et celui de Kiba et Tsume ont arrangé un mariage. Je devais épouser l'aîné. Kiba.
-Oncle… Je veux dire… Mon vrai père ? Alors, vous avez divorcé ou un truc du genre ?
'Un truc du genre', as-t-elle envie de répondre.
- Laisse-moi parler Kiba… Soupira Kegawa, pausant longuement avant de reprendre. Malgré le mariage arrangé, j'étais amoureuse de Kiba, alors... disons qu'on a été dans les buissons avant la cérémonie.
-MAMAN! S'offusqua Kiba.
-Quoi? Tu croyais que je t'avais conçu par ninjutsu? Et puis il y a eut l'attaque de Kyûbi no yohko... Et beaucoup de descendants de yohkos ont pris partis pour elle. Kiba en faisait partie. Il a toujours été si sauvage, si proche de l'animal... Bref. Après la guerre, j'ai découvert que j'étais enceinte. Ton grand-père a voulu réparer le déshonneur et a organisé le mariage avec le petit frère de Kiba.
Elle avait réussi à cacher son état avant et durant les premiers mois du mariage. Kiba était officiellement prématuré, mais elle se doutait bien que beaucoup de ses amis avaient compris. Fort heureusement, aucun n'avait mentionné le problème en face d'elle. L'accouchement avait été difficile, la privant de la possibilité d'avoir un autre enfant et de renouveler le clan.
-Papa... Il sait? Demanda Kiba, calmé par les révélations.
-Bien sûr. Il a été le premier à savoir. Tu sais, même si j'étais amoureuse de Kiba, Tsume était mon meilleur ami, presque un frère…
-Et ça le dérangeais pas d'élever un gosse qui ne soit pas de lui?
-Infernal comme tu as été, si ça l'avait dérangé, il serait partit ou t'aurais tué depuis longtemps.
-Hé!
-Ton père... Tsume... Il te considère comme son propre fils... Continua Kegawa en caressant la crinière de son fils.
-Et... Et entre vous? Y'a quoi?
-J'aime ton père Kiba. J'ai appris à l'aimer comme j'avais aimé Kiba. Je ne vais pas le quitter parce que Kiba est acquitté. Tout ça c'est fini... Et s'ils veulent, ils peuvent se bagarrer pour savoir qui est ton père... Mais tu restes MON fils avant tout. Et ça, aucun d'eux ne peut me le retirer.
-Personne oserais faire de réclamation à la chienne alpha, hein ?
-Exactement fiston, déclara Kegawa avait un sourire plein de croc. Maintenant va chercher Hinata et allez vous amuser.
-Et… Et pour Oncle Kiba ? Et Papa ?
-Je vais mettre les choses au point avec ces deux brutes, toi, n'y pense pas pour ce soir.

[La flamme éteinte] [Sans titre]

[1] En gros: Oncle Hikari
[2]Hikui: Bas, humble, plat.
[3]Hoshiko: Hoshi: Etoile Ko:Enfant
[4] Hasu:Lotus