Etre à Part

Chapitre 10 : Calme avant la tempête

Série : Final fantasy 8
Autrice : Kineko, Grande prêtresse de la MMM
Genre : Sérieux, suite du jeu, interprétation TRES libre du scénar, yaoi, rome antique
Couple : Seifer+Zell WAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
Disclaimer : Zell est a Seifer, Seifer est à Zell, le yaoi est à moi, le reste à Square.

-Stop stop stoooooooooooooooooooop !
-De toute façon il ne peut rien faire, déclara Seifer, penché par dessus l'élève étalé au sol, la gunblade du blond sous la gorge.
-Almasouille, quand je t'ai demandé de m'aider à donner des cours, l'option " massacrer mes élèves " n'était pas comprise, râla Zell en aidant le jeune homme à se relever, vérifiant qu'il allait bien.
-La meilleure façon de leur apprendre à combattre un escrimeur est de se battre contre un escrimeur.
-Ce qui est juste… Et qui fonctionnerait bien mieux si tu leur laissait le temps de porter une attaque.
Seifer se contenta de répondre d'un grand sourire carnassier.
-Qu'y puis je ? De toute manière un budoka ne peut rien contre un bretteur, affirma Seifer en posant Hyperion sur son épaule.
Zell se détourna de l'élève et fixa un regard amusé vers son aîné, une main sur la hanche.
-Ah ouaiiiiiiiiiiiiiiiiis ?
-Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiis, rétorqua le grand en se penchant, adoptant la même posture que son cadet.
-Ok, une manche, Hyperion contre Ergheiz, gunblade contre art martiaux. Magie et limite interdites, le perdant paye une bière au gagnant.
-c'est un défi Rase Moquette ? s'enquit le grand blond tout en retirant son manteau.
-Nan tu crois Almasouille ? sourit le petit en resserrant les sangles d'Ergheiz sur ses poings, Killy, arbitre veux tu ?
-Oui Zell.
Les élèves s'écartèrent pendant que Zell et Seifer se préparaient au combat, leurs regards fixés l'un sur l'autre. Killy leva la main en regardant tour à tour les deux combattants.
-Prêt ? Allez y !!!
Seifer n'eut que le temps d'incliner Hyperion pour parer le coup que Zell porta. Sans se laisser abattre, le pratiquant d'art martiaux utilisa l'appui sur la gunblade pour se propulser en arrière, hors de portée de la riposte de Seifer. Le bretteur ramena son arme à lui, avancent à pas nerveux vers le petit blond, l'arme se balançant au bout de son bras comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume. Zell évita l'arc de cercle décrit par la pointe brillante, puis avança rapidement presque contre Seifer, portant son coude sur le chemin du bras du grand blond. Le choc de l'os pointu contre le creux de son bras paralysa brièvement l'épaule de Seifer, le privant de force. Sans attendre que son ami se remette, Zell lui attrapa le bras paralysé, arrondit le dos comme un chat tout en se retournant et fit basculer le poids de Seifer par dessus son épaule, sans le moindre mal. Seifer heurta le sol brutalement, sans avoir eut le temps de préparer sa chute. Le souffle coupé et le bras paralysé, il ne put que fixer Zell d'un regard bovin quand celui ci s'assit sans façon sur son ventre, lui dédiant un immense sourire victorieux.
-Vu que je prend toujours mes médocs ce sera une non alcoolisée pour moi…
Seifer essaya de ramener Hyperion à lui, mais son bras, privé de force, ne put même pas soulever la lourde gunblade. Il se laissa retomber en arrière, se frottant le visage de l'autre main.
-Ok ok, tu as gagné crête de coq.
-Admirez l'artiste ! Claironna Zell avec le " V " de la victoire à ses élèves. Et mettez vous ça en tête. Les budokas n'ont pas le bénéfice des armes, avec l'allonge qu'elles procurent, c'est pour ça qu'il faut être rapide et précis.
-Pourquoi Seifer s'est immobilisé alors qu'il pouvait te filer un coup ? Demanda Matt en levant la main.
-Parce que ce paquet de nerfs a justement frappé un de mes nerfs, grommela le grand blond en essayant de bouger son bras.
-Je vous apprendrai le secret des points de pressions à la fin du semestre, expliqua Zell en souriant.
La sonnerie de fin de cours retentit dans la serre et les élèves s'égayèrent en courant, saluant les deux amis au passage.
-A demain Zell !
-Tout le monde sous la douche [1]!!!
-Tu es à l'aise au fait ?
-Pourquoi je le serais pas ? répliqua Zell, il a des abdos confortables.
-Au revoir Zell !
bientôt, les amis se retrouvèrent seul dans la Serre. Seifer soupira en posant son bras sur ses yeux. Zell était toujours assis sur lui et ne semblait pas avoir la moindre intention de bouger.
-Tu permets que je respire Zell ?
-Marrant, en privé tu m'appelles Zell, fit l'intéressé en se penchant en avant, mais en public je reste crête de coq…
-J'ai une réputation à préserver, grommela Seifer, se forçant a ne surtout PAS penser au corps de Zell sur le sien.
"Je suis un lac calme sans une seule onde. Rien ne m'atteint, je suis un lac calme… Non Zell ne t'allonge pas sur moiiiiiiiiiiiiiii "
-A quoi ça te sert ? Depuis l'incident T-Rex, tout le monde sait que tu es un mec bien à l'intérieur. Faut juste chercher très loin.
Seifer ne répondit pas, occupé à essayer de trouver un moyen de s'empêcher de renverser Zell sur le premier roc venu. L'illumination lui vint subitement.
-Et puis mes élèves t'aiment bien tu sais, c'est un peu comme si t…
Zell n'acheva jamais sa phrase.
Difficile quand des doigts baladeurs et agiles vous chatouillent [2] allègrement les côtes.
-PAS LES CHATOUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILLES !!! ALMASY TU ME LE PAIERA HA HA HAHAHA !!!
-Essaye de t'empêcher de rire d'abord !
Zell se débattit, essaya d'échapper à son aîné mais ne parvint qu'à donner un coup sur l'épaule déjà meurtrie de Seifer. Lequel laissa échapper un petit grognement de douleur.
-Seif ?Je t'ai fait mal ?
Seifer secoua la tête tout en faisant fonctionner son articulation. C'était encore ankylosé mais il n'aurait pas de séquelles.
-Ca va, juste un peu grippé…
-Je ne pensais pas avoir frappé si fort, s'excusa Zell en se dégageant, montre voir.
Avant que Seifer ait put protester, Zell avait déplié son bras et lui massait le creux du coude.
-Ca ira, protesta Seifer en arrachant son bras à la prise du jeune homme, ça m'apprendra à chercher des noises à une espèce de ninja blond et tatoué.
Zell sourit tout en remettant sa casquette droite.
-Ca fait vraiment bizarre de te voir comme ça…
-Comme quoi ? Fit innocemment Zell en soufflant sur une de ses mèches.
-Ton changement de look. Plus de short, toujours un truc dans les cheveux.
-Ca me va pas ?
-Si au con… Non je veux dire… Raaaaaaah je vais chercher la bière.
-Je t'attend ici !! Si Quis me prend en train de boire ça, non alcoolisé ou pas, j'aurais droit à un discours de trois heures sur les dangers de la boisson.

-Un béhémoth.
-Un Taurus je te dis.
-Un béhémoth, rétorqua Seifer avant de prendre une gorgée de sa boisson.
-Regarde bien on voit les cornes ! Avec un truc pareil c'est ou un taurus ou un cocu !
-De toute façon ce jeu est stupide, trancha Seifer, le regard fixé sur les étoiles.
-Mais nooooon, tiens regarde ces étoiles la bas, tu trouves pas qu'on dirait un chocobo avec une couronne de fleurs ?
-Tu as une imagination débordante, soupira Seifer.
Zell sourit de tout ses crocs avant de secouer sa canette, vide, et d'en prendre une autre dans le pack posé entre lui et Seifer.
-Ca ressemble plus à une forêt de malboros.
-Chocobo a fleurs.
-Malboro
-Chocobo.
-Malboro.
-Chocobo avec une couronne de fleur de malboro.
-Pauvre bête c'est inhumain, écourtons ses souffrances.
Pendant que Zell s'effondrait de rire contre le mur de la serre, Seifer roula des yeux, évitant de regarder le petit blond. Cela faisait une heure qu'ils papotaient tout les deux, à regarder les étoiles. Le pack de bières posé entre eux deux les empêchaient de se toucher, mais il diminuait rapidement. Bientôt rien ne séparerait les deux amis.
Et franchement, Seifer ne savait pas vraiment ce qui se passerait ensuite.
-On m'aurait dit il y a un an que je serais assis à côté de toi à parler normalement, je ne l'aurais pas cru.
-Parler de constellation de chocobo et de G Force c'est normal pour toi ? Bon sang je voudrais pas être dans les parages quand tu partiras en plein délire…
-Dixit celui qui suggéra que la Grande Ourse était une position du Kama Sutra.
-Qu'est ce que tu connais du kama sutra ?
-Les trois premiers chapitres à deux et les deux premiers à trois.
Seifer recracha violemment sa gorgée pendant que Zell s'écroulait à nouveau de rire.
-Même pour moi Zell tu es un pervers.
-D'ou tu tiens ce surnom de pervers au fait ? Je t'ai jamais vu avec une fille !!! Et si Linoa m'avait pas parlé de vos années en commun j'aurais finit par croire que tu étais abstinent…
-Ca vient de son père… Il me surnommait comme ça… Minute, tu surveille ma vie amoureuse ?
Zell ne répondit pas, sifflant une bonne rasade de sa boisson. Le silence retomba, Seifer attendant la réponse de Zell avant de comprendre que le petit blond ne la lui donnerait pas. Seifer prit une autre canette, grimaçant intérieurement en s'apercevant que c'était la dernière du pack et redirigea son regard vers le ciel noir ou trônait la lune.
-Tu fais toujours des cauchemars ?
-Non.. Pour le moment non…
-Pour le moment ?
Zell haussa les épaules et replia les jambes contre son torse, secouant légèrement sa canette.
-Je sais qu'ils vont revenir… A un moment ou un autre…
-Qui ça ?
Zell pencha la tête vers Seifer, appuyant sa joue contre ses genoux.
-Les croquemitaines, murmura t'il, essayant de donner un ton humoristique à ses paroles, sans vraiment y parvenir.
Seifer le fixa longuement sans rien dire, dévisageant le visage mince de Zell comme si il le voyait pour la première fois. L'adolescent avait un peu reprit de poids, mais il restait encore maigre. Dans la pénombre, encore accentuée par l'ombre de la casquette sur son visage, les yeux de zel semblaient briller de leurs propres feu. Impulsivement, Seifer tendit la main et retira la casquette, libérant les cheveux de Zell qui retombèrent sur son visage, cachant à nouveau ses traits. Seifer laissa retomber la coiffe entre eux deux, le regard fixé dans les yeux bleu de son cadet.
" Mais qu'est ce que je fais là ? qu'est ce que je suis en train de faire ?!!!! "
Malgré ses protestations mentales, le grand blond releva à nouveau la main, la passant dans les cheveux clair de Zell. Un sourire amusé lui échappa quand Zell pencha la tête, comme un chat sous la main de son maître.
-Chaton va.
-Estime toi heureux, je ne ronronne pas pour n'importe qui, rétorqua Zell en penchant la tête de l'autre côté.
Seifer fronça les sourcils comme une mèche s'enroula autour de ses doigts, différente des autres.
-Tu t'es teint une mèche en rouge ?
Zell haussa les épaules d'un air distrait.
-Et alors ?
-Rien… ça te va bien, répondit Seifer en tendant la main de l'autre côté de la tête de Zell.
Il comprit son erreur tactique quand, prenant son geste pour une invitation, le petit blond vint se blottir contre son flanc, poussant un soupir de bien être.
-'core gratouille ? Quémanda Zell en jetant un œil à son camarade.
Seifer détourna le regard, un peu mal à l'aise mais ne cessa pas de caresser les cheveux de Zell pour autant. C'était agréable de passer ses doigts dans les mèches soyeuse de Zell. Presque autant que la main baladeuse qui lui caressait la hanche.
STOP.
Seifer s'immobilisa comme la dernière information sensorielle lui parvenait. La main de Zell, passée derrière son dos, caressait lentement la peau entre la ceinture de son jean et le bas du tee shirt.
-Zell que…
A l'appel de son nom, le jeune homme leva le visage, fixant son aîné d'un air paisible avant de lever son autre main et la poser sur la joue de Seifer. Le grand blond frissonna quand Zell replia le bout des doigts, caressant la base de sa mâchoire puis glisser derrière l'oreille, massant légèrement avant d'attirer le visage de Seifer vers lui.
Le baiser fut très léger, à peine un effleurement des lèvres, comme un papillon qui se serait posé et aurait ensuite changé d'avis. Mais Zell ne s'écarta pas tout de suite, fixant Seifer, les yeux grands ouverts, cherchant une trace de réaction dans ceux de Seifer.
-Zell…
-Seifer je…
La voix de Zell sembla arracher Seifer à son manque de réaction et le bretteur essaya de se lever, de s'écarter, se détournant de Zell en vitesse. Une main se referma sur son bras encore douloureux et le força à rester.
-Attend Seif je suis désolé je voulais pas !! Enfin si mais… non je voulais pas dire ça !
-Laisse tomber Zell je..
-Seifer attend, supplia Zell sans desserrer sa prise.
-Attendre quoi merde ?!!!
-Que je te demande pourquoi tu essayes pas de me frapper plutôt que de fuir…
Seifer se figea, prêt à objecter qu'il ne fuyait jamais, avant de percevoir la justesse de l'information. Sentant son ami cesser de lutter, Zell tira légèrement sur son bras, le faisant doucement se rasseoir près de lui. Puis il passa un bras autour de ses épaules, tachant de paraître le plus amical possible, sans montrer son attirance dans ce geste.
-Seifer, murmura t'il, quand un hétéro se fait embrasser par un bi il n'agit pas en général comme tu viens de le faire…
-Chuis pédé, répondit Seifer sur le même ton, les yeux perdus dans le vague, la mâchoire serrée.
Zell ne répondit pas, resserrant juste sa prise sur les épaules de Seifer.
-Qu'est ce que tu veux que ça me fasse ? Tu oublies a qui tu parles ?
Seifer haussa les épaules, repliant ses jambes comme Zell, appuyant inconsciemment son poids sur le petit blond. Celui ci changea légèrement de position pour supporter le poids de Seifer et posa sa tête au creux de l'épaule de son aîné.
-qu'est ce qui ne vas pas Seif ?
-Je ne sais pas…
-Essaye de me le dire, je pourrais peut être t'aider… encouragea Zell.
Seifer posa sa joue contre les cheveux soyeux du jeune homme, appréciant la douce texture de sa chevelure.
-Comment tu peux être à l'aise avec toi même ? Demanda t'il à voix basse.
-Je suis bien comme je suis, répondit Zell. Pas toi ?
-Non… Oui… Je ne sais pas… J'ai l'impression de me dégoûter, avoua Seifer.
-Parce que tu es homosexuel ?
-Je pensais que ça passerait si je me trouvais une copine… Je pensais que ça avait marché avec Linoa… Mais finalement… non…
-Tu n'en a jamais parlé avec qui que ce soit hein ? s'enquit Zell en caressant gentiment l'épaule de Seifer.
Seifer secoua la tête avant de reposer sa joue sur le haut de crâne de Zell.
-J'avais peur qu'on ne veuille plus de moi… Peu de gens voulaient de moi déjà…
-Seifer, murmura Zel, s'étonnant lui même que depuis le début de la conversation, ils parlaient tout deux à voix basse, je serais vraiment le dernier à te repousser.. Pour commencer je suis logé à la même enseigne que toi niveau tendance… Ensuite, que tu sois homo aurait plutôt tendance a m'arranger…
Seifer releva la tête.
-Tu voudrais de moi ?
-Fais pas cette tête ! s'exclama Zell, je vois pas ce qui est étonnant ! Tu es mignon, bien foutu, intelligent, avec un humour décapant… Et reprend moi si je me trompe mais je ne te laisse pas indifférent.. au moins physiquement…
Seifer eut un reniflement auto dérisoire et détourna le regard.
-Ca durerait pas entre nous.
-Mais ça durera le temps qu'il faudrait… Une semaine, un mois.. un an ou plus si on a du bol…
Seifer se mordilla la lèvre. Il était tenté d'approuver, d'accepter le petit blond dans sa vie… Mais d'un autre coté, il avait peur… Peur de la fin qui viendrait un jour ou l'autre. Une petite poussée sur son flanc ramena son attention au blondinet près de lui.
-Je ne veux pas te forcer à faire un choix Seifer… Mais là c'est important.. autant pour toi que pour moi… Tu peux dire non. Rester tel que tu es… Je ne dirais à personne qu'elles sont tes préférences. On resteras amis… Du moins j'espère… Et puis tu peux dire oui… M'accepter.. Et t'accepter. Apprendre ce que tu es et comment être heureux avec…
Zell relâcha les épaules de Seifer et s'agenouilla, manœuvrant pour faire face au jeune homme.
-Quoique tu choisisses Seifer… Je serais toujours là, ok ? A toi de décider de quelle manière.
Le blond tatoué leva les mains, caressant gentiment les joues de Seifer en souriant.
-Ne fais pas ton choix tout de suite. Réfléchis. Et revient me dire quand tu seras vraiment sûr. Ok ?
Seifer ouvrit la bouche pour répondre mais sa voix refusa d'obéir et il dut se contenter d'un hochement de tête. Zell lui sourit, de son étrange sourire de fauve dévoilant ses crocs.
-Alors je te dis bonne nuit, murmura t'il avant de déposer un baiser sur le front de Seifer.
-Nuit Zell, marmonna Seifer pendant que le cadet des deux se hissait debout.
Le budoka sourit encore une fois et adressa un petit geste de la main à Seifer avant de se détourner, ressortant de la serre en s'étirant.
Seifer soupira en le regardant partir, sentant l'absence de sa chaleur comme un vent froid. Ce serait agréable de rester lové contre Zell toute la journée.. toute la nuit surtout. Ne plus avoir froid le soir, dans son lit.
Rien que pour ça, Seifer eut envie de se lever et de poursuivre son ancienne tête de turc pour lui dire oui. Néanmoins, il se retint, se forçant à rester immobile.
Il réfléchirait sur la proposition de Zell. Et là, seulement, il donnerait sa réponse. Une VRAIE réponse, pas dictée par ses hormones ou ses craintes.
Satisfait de sa résolution, Seifer ramassa les canettes vide et son manteau, levant le camp pour retourner dans sa chambre.

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING
Zell ouvrit un œil, foudroya du regard le téléphone puis se retourna et referma l'œil entrouvert.
-Pas déconner, trop tôt, ronchonna t'il.
Très vite le répondeur s'enclencha, interrompant la litanie de sonnerie.
<Je suis pas là, ou je joue aux jeux vidéos, ou j'ai les mains prises, bref, laissez un message j'essaierais de penser à rappeler, merci !>
<Bien, Zell Dichnt, je sais que tu es là mais que tu as la flemme de répondre au téléphone à ta mère, alors décroche ou tu le regretteras…>
Zell soupira, rampa jusqu'au téléphone et décrocha avant de répondre d'une voix lasse.
-La taupe humaine à l'appareil…
<Tu as fais la fête hier soir ?>
-Nan 'man, juste mal dormi, qu'est ce qu'il y a ?
<Regarde le calendrier…> suggéra la mère de Zell.
Zell s'exécuta et loucha sur le calendrier à côté du téléphone.
-Qu'est ce qu'il y a de spécial aujourd'hui marmonna t'il pour lui même avant de lire les petites lettres sous la date. C'est déjà la Fête nationale de Balamb ?!!!
<Zell un peu de patriotisme ne te ferait pas de mal> soupira sa mère à l'autre bout du fil.
-Excuse moi pour avoir deux mois de retard sur le calendrier maman…
<Bref, je voulais savoir si tes amis et toi vous aviez prévu quelque chose…>
-Je pense pas, admit Zell en s'asseyant au bord du lit, pourquoi ?
<Bien, si ils veulent, invite les a manger, j'aimerais bien les connaître un peu plus…. Surtout le grand blond dont tu me parles tout le temps…>
-Maman pitié ne le chambre pas sur ça, il est tatou ascendant tortue de mer avec du sang de moule en plus, j'ai jamais vu quelqu'un se refermer autant sur lui même à la moindre contrariété…
<D'accord d'accord, je promet de ne pas embêter tes amis… Mais propose leur s'il te plait, puis rappelle moi pour me dire ce qu'il en est…>
-Ok maman… J'y vais...
<A plus bébé…>
-Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaan, râla Zell avant de s'apercevoir que sa mère avait raccroché.
Il ronchonna en raccrochant puis s'étira longuement avant de baisser les yeux sur ses jambes. Une tache blanche recouvrait le genou gauche, mangeant de plus en plus vers sa cuisse. Sur la jambe droite, des marbrures blanches commençaient à apparaître à leur tour, alors que les deux taches sur son ventre et son épaule s'étaient rejointes quelques jours plus tôt… Zell se leva, alla dans la salle de bain et jeta un œil dans le miroir. La mèche rouge s'était étendue elle aussi, fort peu heureusement. Le petit blond soupira avant de pêcher les vêtements les plus couvrant qu'il puisse trouver et s'habilla rapidement. Avant qu'il ne sorte, son regard tomba sur le petit mobile accroché au dessus de son lit, près de sa tête. C'était un cercle de métal, sur lequel était tendus des fils blanc, comme une étrange toile d'araignée. Des plumes et des perles de verres blancs étaient pendues dessous et il s'amusa quelques secondes à les faire tinter, mis de meilleure humeur par le son cristallin. Quand il s'était réveillé, la fois ou ses amis l'avaient veillé, le mobile avait été suspendu au dessus de sa tête. Selphie lui avait dit que c'était Fujin qui l'avait assemblé pendant son tour de garde, prétextant un ennui considérable. Zell fit tinter une dernière fois les perles de verre et sortit enfin pour rejoindre ses amis dans la cafet [3].

-La vie est belle les oiseaux chantent…
-Et Zell s'est réveillé à temps pour le petit déj !!!! acheva Selphie en brandissant un croissant.
-Un weekend, quel miracle ! Plaisanta Irvine.
-Vous êtes juste jaloux pour ma capacité spéciale à dormir quand je le veux ! déclara pompeusement le blond en s'asseyant à leur table, à côté de Fujin et Seifer.
Il adressa un gentil sourire au blond avant de commencer à se servir.
-Au fait, je peux vous demander un truc ?
-bien sur ? c'est quoi ? c'est quoi ? demanda Selphie.
-Premièrement ne pas donner de jus d'orange à Selphie .
-Hey ! Protesta la petite brune.
-Ensuite, maman m'a proposé un truc, c'est la fête nationale de Balamb ce soir, alors elle nous invite a manger à la maison! On pourra aller se balader après et on voit les feus d'artifice de chez moi ! qui veut venir ?
-JE SUIS POUR !!!!
-J'avais dit pas de jus d'orange pour Selphie.
-Zeeeeeeeeeeeeell..
-Je viens, déclara Irvine.
-Car la où vas Selphie, commença Seifer.
-.. VAS IRVINE, achevèrent ses amis d'une même voix.
-Il est bien dressé hein ? Bêtifia faussement la petite brune en s'agrippant au bras d'Irvine.
-Je veux bien moi aussi, fit Linoa, ta mère est vraiment sympa !
-Si je peux échapper à Kramer aujourd'hui soupira Squall, je viens.
-Je viendrais bien, soupira Quistis mais j'ai.. heu.. autre chose de prévu…
-Nida ? Suggéra innocemment Zell.
Quistis rougit, Zell sourit grandement avant de se tourner vers Seifer.
-Seifer ?
Le grand blond haussa les épaules, indécis.
-Viens Seifer, intervint Fujin, tu DOIS goûter la cuisine à la mère de Zell.
-D'ou que tu connais la cuisine de ma mère toi ? Marmonna Zell en fronçant les sourcils.
-J'ai habité chez toi a un moment… Répondit la borgne avec un haussement d'épaule tout en levant sa tasse de café à sa bouche.
-Ha ouaiiiiiis , d'ailleurs maman me demande toujours comment vont la gentille fille aux cheveux gris et son petit copain.
Fujin recracha bruyamment sa gorgée, s'étouffant à moitié avant de gémir.
-Mais c'est pas vraiiiii… Seifer ARRETE de rire….
-Désolé désolé, mais depuis le temps je trouve toujours ça aussi drôle.
-Quoi donc ? Demanda Squall en tendant des serviettes pour éponger.
-Je ne suis PAS la copine de Raijin, je ne l'ai jamais été !
-Si une semaine.
-Pour ESSAYER, précisa la jeune femme avec un regard noir à Seifer, et ça n'as pas marché, il fait trop petit frère.
-Il était si nul que ça au lit ? Demanda innocemment Zell.

-WOEEEEE RANGE CE BOOMERANG !!!!
-AUX PIEDS ZELL !!!!
-COURS ZELL COURS !!!!

-Gare toi là, indiqua Zell en montrant un emplacement, c'est la place de la maison tu auras pas de PV.
Irvine obéit et gara rapidement leur véhicule. Presque aussitôt, Zell était descendu et ouvrait la porte arrière.
-Tout le monde descend, bienvenue chez moi !
-Mmm ! Qu'est ce qui sent si bon ? Demanda Linoa en descendant les marches menant chez Zell.
-Colombo de poisson ! s'exclama Zell, une des spécialités de maman ! Entrez entrez.
-Bonjour madame Di… Chnt…
La mère de Zell se retourna en rougissant vers les adolescents, surprise de leur arrivée.
-Heu… Les enfants, déjà là ?
-Un problème ? S'enquit Zell en se penchant pour voir la scène. Salut M'man, salut Faye !
-Salut Zell, répondit la seconde femme en s'écartant de la mère de Zell, un peu rougissante elle aussi.
Zell lui dédia un regard amusé avant de ricaner.
-Laissez moi deviner, les autres sont arrivé à un moment compromettant ?
-On croyait que vous arriveriez plus tard ! Se défendit la mère de Zell avec des grands gestes.
Zell ricana encore avant de pousser ses amis stupéfait à l'intérieur.
-Ta mère est… Lesbienne ? Fit Irvine.
-Quand on se fait plaquer pour un autre homme, on a tendance a perdre un peu la foi envers le côté mâle de l'espèce, déclara sagement la mère de Zell.
-Romane tu ne trouve pas que ça sent le… Commença faye.
-MON DIEU LES PATATES !!!! s'exclama la matrone en se ruant vers sa cuisine.
Faye et Zell échangèrent un coup d'œil amusé avant de proposer de prendre les manteaux.
-Au fait Zell, ton père a appelé aujourd'hui, signala Faye, il voulait te souhaiter une joyeuse fête nationale. Tu peux le rappeler si tu veux, le visiophone marche en ce moment.
-Miracle !
LES PATATES SONT SAUVEES ! Signala la mère de Zell de sa voix de stentor.
-DOUBLE MIRACLE !!! rit Zell en s'installant devant un écran, excusez moi cinq minutes, réclama t'il à ses amis.
Pendant qu'il jurait, tapait, injuriait, en bref, allumait l'écran, ses amis, mal à l'aise, essayèrent d'entamer une conversation avec Faye.
-Ca fait longtemps que vous êtes avec la mère de Zell ? commença Linoa.
-Trois ans je penses… Oui, Trois ans et quelques… Je n'habite pas avec elle par contre si c'est ce que vous demandez.
-Ha… heu…
-Ecoutez, coupa la femme en levant les mains, si ça vous met mal à l'aise n'en parlons pas, considérez moi comme une amie de la famille.
-Ca y est j'ai la com !!!! Interrompit Zell.
L'écran s'alluma en grésillant et on vit…
Un dossier de chaise.
-Alloooooooooooooooooooooo ? fit Zell.
<ho merde, le visiophone !> Fit une voix jeune avant qu'un homme d'une trentaine d'année ne s'asseye en catastrophe sur la chaise.
-Salut Gordan !
L'interlocuteur de Zell, à la peau tannée et aux cheveux châtains en bataille, eut un grand sourire en reconnaissant l'adolescent.
<Zell !!! ta mère t'as donné le message alors ? Ca va zébulon ?>
-Très bien, papa est là ?
<Oui il transporte mes peintures la et…>
Un crash assourdissant fit grésiller les hauts parleurs et Gordan se redressa vivement, fixant un point au dessus du visiophone avant de se prendre le front dans la main.
<Je jure que la maladresse est de famille…> gémit il.
-Hey ! Il a tout fait tomber ?
<Lui compris> soupira le peintre en se levant,<je te l'envois>
Zell se tourna vers ses mais et haussa les épaules d'un air impuissant.
-C'était Gordan, le copain de mon père.
-Et je me demandais comment tes parents prenaient le fait que tu sois bi, soupira Irvine.
<Zell est au visiophone, vas lui parler> fit la voix de Gordan, assourdie par la distance
<Attend je vais t'aider !> protesta une autre voix.
<Ne touche a rien et vas parler à Zell ! Ouste !>
<Vi Gordan…>
un autre homme s'assit à son tour devant l'écran. Il avait de court cheveux noir, légèrement grisonnant, des lunettes à montures fines qu'il remontait constamment sur son net et sa salopette de jean usagé était couverte de taches de peintures fraîches.
<Salut fiston>
-Salut P'pa, il doit être beau votre sol tout neuf dans votre nouvelle maison.
<Ho ça va> râla le père en essayant d'essuyer ses lunettes sur son jean, uniquement pour en mettre encore plus < Je t'appelais pour te souhaiter une bonne fête !>
-C'est quand celle d'Horizon ?
<Me demande pas j'en sais rien….>
<Dans deux mois !> Fit la voix de Gordan.
<Pourquoi tu viendrais pas au fait !> suggéra le père de Zell <tu pourrais voir la maison et faire des balades en mer et.. Et prendre des vacances quoi !>
-Je verrais pour mes vacances, promis Zell.
Gordan revint dans le camp de l'écran et agrippa son petit ami par une bretelle de sa salopette.
<Désolé Zell, mais je te l'enlève, je dois le mettre sous la douche…>
<Hooo, avec toi ?> suggéra l'intéressé.
Zell retint un fou rire devant les expressions de ses amis et dut expliquer ses ricanements a son père.
-J'ai des amis à côté, et maman et Faye viennent déjà de les traumatiser.
<Ho my gosh> gémit le père de Zell.
<Si ils doivent déjà te supporter petit pervers, ça ne les traumatiseras pas beaucoup plus. Je t'embrasse !>
<Moi aussi, et embrasse ta mère et Faye aussi.>
-Promis, a plus ! salua Zell avant d'éteindre le visiophone et se tourner vers ses amis.
-Sans vouloir offenser la maîtresse de maison, risqua Irvine, ta famille est foutrement bizarre.
-La maîtresse de maison le prend comme un compliment et te fait mettre la table cow boy, déclara la mère de Zell en mettant les assiettes dans les bras d'Irvine.

Le repas fut excellent.
Squall protesta bien quand la cuisinière le fit reprendre trois fois du colombo, mais uniquement pour la forme. Selphie et Linoa devinrent très vite amies avec Faye. La rousse était d'une très agréable compagnie, alimentant la conversation de manière habile et sans bavasser. L'on rit beaucoup des multiples bêtises de Zell enfant, on se moqua gentiment de Fujin et Raijin, laquelle menaça de briser le tibia de Seifer, Zell réussissant a esquiver.
On hurla quand le chat décida de venir voir sur la table si personne n'avait rien pour lui et se retrouva les pattes dans les restes du colombo. On hurla à nouveau quand il fallut le nettoyer sous le robinet et que Squall déclara que les chats étaient l'engeance du diable. Même après que Linoa eut soigné son doigt.
Puis tout le monde prit les grandes serviettes de plages que distribua la mère de Zell et on grimpa sur le toit de la maison pour regarder le feu d'artifice.
-C'est le paradis, soupira Zell, allongé sur sa serviette, le nez vers le ciel.
-J'ai déjà dit " compliments à la cuisinière " ? demanda Seifer, allongé non loin.
-Trois fois, répondit la mère de Zell, assise à côté de Faye.
-Ca feras quatre alors…
-Meoooooow…
-Loin de moi ce chat ! Gronda Squall en montrant le matou.
-Allons Squall, il ne faisait que se défendre !
-Je préfère mille fois Angel a cet animal !
-Tu deviens bavard Squall attention ! Nota Selphie.
-Qu'y avait il VRAIMENT dans ce colombo ? Demanda Irvine, une drogue?
-C'était peut être le poisson à trois yeux, plaisanta la mère de Zell.
-Ca commeeeeeeeeeeeeeence ? Geignit Selphie, les yeux vers le ciel.
-Ca devrait pas tarder, la rassura Zell.
Seifer se hissa sur ses coudes et fixa le ciel noir d'un air soupçonneux.
-Dites, c'est moi ou le ciel est nuageux ?
Une lumière bleue illumina soudain le ciel.
-C'était pas un feu d'artifice ça… fit Selphie au milieu du silence qui suivit.
Et la pluie se mit a tomber si brusquement qu'ils crurent que c'était une vague qui leur était tombé dessus.
-TOUS A L'ABRI !!!
-RETRAITE RETRAITE !!!
-Mettez vous sous les serviettes !!
-On desceeeeeeeeeend !!!
Les amis et les deux femmes se réfugièrent rapidement à l'intérieur, hurlant de rire. Une fois de retour dans la maison, chacun resta, tout dégoulinant, à rire sur le carrelage.
-Ho mon sol, gémit la mère de Zell sans pouvoir s'empêcher de glousser.
-Tant pis pour le feu d'artifice, soupira Faye en s'essuyant les cheveux.
-Je suis trempéeeeeeeeeeeeeeeeeeee… fit Selphie en vidant ses chaussures.
-Moi aussi !
-Bon allez les filles venez avec moi je vais vous prêter des vêtements, toi Zell tu…
La mère de Zell regarda son fils, puis les trois grands garçons et secoua la tête.
-Prête leur des habits de ton père.
Tout en riant elle fit entrer les filles dans sa chambre.
-Mon fils est un avorton…
-Fallait me faire plus de soupe mère indigne !!! Protesta Zell avant de grimper les escaliers, suivit par Squall, Irvine et Seifer.
Une fois dans sa chambre, il ouvrit un placard et sortit des pulls et pantalons de jogging ou de pyjama qu'il tendit à ses amis.
-Squall ça devrait t'aller, Irvine a la rigueur mais toi Seifer…
-Tu veux que je reste en caleçon ?
Zell lui fit un grand sourire en haussant un sourcil encourageant. Seifer roula des yeux en réponse.
-On en reparleras.
-Tiens, ce fute a toujours été trop grand pour papa… finit par déclarer Zell en lui donnant un pantalon muni de poches latérales. Je vais vous chercher d'autres serviettes pour vous essuyer les cheveux, expliqua t'il avant de disparaître dans le couloir, les bras chargés de vêtements.
Quand tout le monde redescendit au rez-de-chaussée, la pluie avait encore redoublée.
-Espérons que la voiture soit waterproof, soupira Zell en jetant un œil par la fenêtre.
-Pas question que vous preniez la route ce soir, déclara la mère de Zell, vous dormirez ici.
-Il y auras assez de lit ? Demanda Linoa.
-Et bien, mon lit, celui de Zell… Le canapé se déplie et j'ai un matelas pneumatique quelques part.
-Bon les filles prendront mon lit, déclara Zell.
-Ben et toi ?
-Je dormirais sur le matelas
-A trois sur ton lit elles tiendront, mais a trois sur le canapé, non, quelqu'un devras partager le matelas avec toi Zell, déclara Faye.
-Un volontaire au hasard ? réclama Selphie.
-Seifer, firent tout les amis d'une même voix.
-Merci les mecs, ronchonna Seifer.
-Au lieu de râler viens m'aider a prendre les couvertures, j'aurais besoin d'une grande perche.
-Je te suit nabot.
Les deux amis retournèrent à l'étage et Zell ouvrit un placard avant de se hisser sur la pointe des pieds, essayant d'attraper les couvertures entassées en haut.
-Je vais me mettre au régime soupe à tout les repas, grommela le petit blond.
-Laisse faire.
Seifer agrippa un pan de couverture et tira, les rattrapant au fur et à mesure de leur chute. Zell l'aida a récupérer les lourds plaids de laine, les repliant soigneusement.
-Merci seif…
-Mais de rien, tu sais bien qu'il faut toujours aider les plus petits que soi, fit Seifer avant de tendre un dernier tas à Zell.
Leurs mains se touchèrent et les deux blonds se figèrent, surpris du contact et s'attendant un peu a ce que l'autre recule en premier.
Ce qui fit que, les yeux dans les yeux, ils ne virent pas un tas de couverture leur tomber dessus du haut du placard.
-EEEEP !!!
-ON EST ATTAQUES ?!!!!
-Dites les enfants quand vous aurez finit vos idioties, intervint la mère de Zell, accoudée à la barrière de l'escalier, il y a des glaçons qui attendent des couvertures en bas.
-Heu oui maman, fit Zell avant de partir en courant, les bras chargés de couettes.
Seifer ramassa d'autres édredons restés au sol et commença a suivre son cadet mais la mère de Zell tendit son bras musculeux en travers du chemin.
-Stop jeune homme, j'ai a vous parler.
Seifer s'immobilisa, tétanisé par une crainte sourde. La mère de Zell haussa un sourcil surpris devant la brusque pâleur du jeune homme et secoua la tête.
-Je ne vais pas te manger… Seifer c'est ça ?
-Hm…
-Bien, je voudrais te parler au sujet de Zell…
-Je ne lui ferais jamais de mal, laissa échapper Seifer avant d'avoir put se retenir.
-Je sais… ho ne me fais pas ces yeux là jeune homme…
-Que quoi pardon ?
La femme croisa les bras, amusée du répondant malhabile de ce grand gaillard.
-Fujin m'avait pourtant assuré que tu étais du genre grande gueule et langue de vipère… Taquina gentiment la femme, j'ai vu les regards que tu avais pour lui… Et ceux qu'il avait pour toi…
Seifer réprima sa furieuse envie de danser d'un pied sur l'autre et se força a rester calme et posé. Pas facile.
-J'ai changé depuis… La guerre.
-Je sais… Zell me parle souvent de toi… Tellement en fait que j'ai l'impression de te connaître…
-Il parle de moi ? S'étonna Seifer.
-Il ne vas pas jusqu'à me raconter ses rêves de toi mais je pense tout savoir…
L'ex chevalier tenta vainement de se persuader qu'il ne rougissait pas. La femme en face de lui sourit a nouveau, du même sourire que Zell, minus les crocs, et tapota gentiment l'épaule du grand blond.
-Zell est ton premier béguin homosexuel hein ?
Seifer frémit et jeta un regard à la fois effrayé et menaçant à la femme en face de lui.
Qui ne releva pas.
-Pas de ça avec moi, je sais très bien de quoi je parles.
-Je.. Je…
-Tu crois que j'ai toujours assumé mon homosexualité ? que quand le père de Zell m'a larguée, je me suis précipitée aussitôt vers la gent féminine ?
-Heu… non, admit Seifer du bout des lèvres.
-C'est Zell qui s'en est mêlé… Il auras beau démentir je suis sûre qu'il savait ou ça mènerais de me présenter Faye…
-Il se mêle de tout… Soupira Seifer.
-Et tu t'en plains ?
Seifer fixa les iris brun de la femme. Brun et chaud. Comment Zell avait il pu croire qu'il était réellement son fils ? Lui si blond et elle si brune… Zell…
-Non… Je ne m'en plains pas… que… Hem de quoi vouliez vous parler a son sujet ?
-Je crois que je sais tout ce que je voulais savoir, sourit la femme en se redressant, tirant sur le pull de Seifer pour le défroisser.
-Mais vous n'avez rien dit…
-J'ai des yeux pour voir l'évidence même Seifer… L'aimes tu ?
Seifer s'humecta les lèvres, la gorge serrée, mais la réponse vint aisément. Comme une vérité universelle.
-Oui.
-Alors dis le lui quand tu seras prêt a assumer.
-Bientôt… Promis Seifer…
La mère de Zell sourit puis obéissant à une impulsion, serra brusquement le grand blond dans une étreinte d'ourse, lui coupant le souffle.
-Malgré tout ce qu'en disent les gens Seifer, tu es un brave petit… n'oublie jamais ça d'accord ?
Seifer ne répondit pas, se contentant de sourire, la tête cachée contre celle de la femme brune.
C'était agréable. Pas d'une manière sexuelle non.. juste… Un trop plein d'amour maternel… Edéa avait été pareille, même si un peu plus délicate.
-MOMAN SEIF ON A BESOIN DE COUVERTURE ICI !!!!
La délicatesse n'était pas de famille on dirais.

-Si vous avez besoin de quelques choses, la cuisine est juste là, indiqua une dernière fois la mère de Zell.
-Romane, ils sont grands et au besoin ils demanderont à Zell, viens te coucher maintenant, appela Faye de la chambre.
-Bonne nuit maman ! Bonne nuit Faye ! BONNE NUIT LES FILLES !!! Ajouta t'il en direction de l'étage.
-BONNE NUIT ZELL !!! Répondirent les filles. BONNE NUIT LES GARCONS !!!
-BONNE NUIT LES FILLES !!! firent Irvine et Seifer.
-Irvine, la couverture, grogna Squall en tirant la couette verte.
-Tu prends toute la place ! Protesta le cow boy.
Zell résolu la dispute en offrant une couverture rose pale à Squall qui le foudroya du regard avant de se draper dans sa dignité, sa bouderie et la couverture. Irvine s'installa à son tour avant de voir Zell amasser des couvertures près du matelas gonflable de Seifer.
-Ben Zell, tu dors pas avec Seif ?
Zell lui jeta un regard agacé et ne répondit pas, retournant a son installation. Seifer intervint a son tour.
-Tu vas dormir par terre ?
Zell haussa les épaules d'un air désinvolte contredit par la tension dans ses muscles.
-Je veux pas te déranger.
Seifer hocha la tête avant de tendre la main et prendre Zell par le poignet.
-Tu ne me dérangeras pas, souffla t'il.
Zell hésita, se laissant traîner par le bras avant de s'arrêter.
-Seifer tu…
-Est ce que tu veux rester avec moi ? redemanda le grand blond.
Seifer hocha la tête et, au grand étonnement de Zell, lui adressa un sourire. Un vrai. Pas ironique ou sardonique. Un vrai sourire chaleureux, amical… amoureux.
-Tu es sur ? Demanda Zell, espérant de tout cœur ne pas se méprendre sur les mots de Seifer.
-Tant que tu voudras de moi.
Zell sourit à son tour, soudain euphorique. Puis, quand Seifer lui fit signe à nouveau de le rejoindre, il obtempéra avec plaisir, se blottissant contre le torse large du sabreur en soupirant d'aise.
-Pourquoi j'ai la vague impression qu'un truc pas net viens de se passer entre vous ? Demanda Irvine en se grattant la joue.
-La ferme et vas éteindre la lumière Irvine, grommela Seifer.

[Le Fauve] [Le Goût de la Mako]

[1] Ka: Rhôôô……
[2] Kin : a quoi vous pensiez encore ?
[3] Kin : C'est moi ou ils passent leurs vies la bas ?