-Zell ? Zell répond moi, appela Seifer, une main sur le front de son
compagnon.
-qu'est ce qu'il a exactement ? Demanda Linoa en se tordant les mains.
-Je.. Je ne sais pas
Il tremble, il est brûlant
-Il est blessé ? Demanda Irvine.
-Je ne sais pas, répéta Seifer.
Les paupières de Zell frémirent a ce moment et Seifer se pencha
a nouveau sur lui, guettant son réveil.
-Zell ? c'est moi Seifer
Les yeux s'ouvrirent lentement et Seifer dut retenir le hurlement qui lui montait.
Les yeux bleu clair de son cadet étaient redevenu du même rouge
que lors de l'agression de Kefka. Mais
quelque part au fond des prunelles
écarlates, ce n'était pas la fureur et la soif de sang qui prédominait,
juste de la fatigue et de la peur.
-Ze
Commença Seifer en portant la main au visage du jeune homme.
Le hurlement strident de Zell fit reculer tout ses amis. Avant que Seifer ai
pu le retenir, Zell s'était rué hors du lit, volant en fait, mais,
porté par son élan, heurta le mur de plein fouet et retomba au
sol, sonné.
-Ho, par les Espers Céleste, grogna Kyros en se précipitant vers
lui, SORTEZ TOUS DE CETTE PIECE.
-attend on vas t'aider, proposa Selphie.
Elle avait déjà les mains sur l'épaule de Zell quand Kyros
changea.
Ce ne fut pas entièrement, comme dans les mauvais films d'horreur, mais
son visage se modifia rapidement. Bien qu'étant toujours humain, son
visage se fit plus félin, ses yeux noir prirent des teintes rougeâtres
et de fines rayures blanches apparurent sur sa peau, la ou sa tunique dévoilait
ses épaules mince.
Puis il ouvrit la bouche et feula.
Selphie s'écarta vivement, tombant en arrière pour éviter
les crocs étincelants.
-Sortez d'ici, ordonna une dernière fois Kyros, sa voix étrangement
déformée, VITE.
Il fut enfin obéit.
Laguna échangea un regard gêné avec Ward avant de se tourner
à nouveau vers les jeunes gens devant lui, tous plus ou moins entassés
sur le canapé et les fauteuils libres. Tous avaient le regard fixe, un
peu perdu, de celui qui vient d'avoir un grand choc et commence juste à
assimiler les cinq premières secondes.
-Ils ont l'air de le prendre plutôt bien non ? Risqua Laguna a l'attention
de Ward qui haussa les épaules.
-un de mes meilleurs amis se retrouve a ressembler a un monstre cruel et sadique
et je
Squall se tut soudain en voyant le regard de son père. Les yeux bleu
gris avaient prit des reflets dorés et, comme Kyros quelques minutes
plus tôt, son visage avait aussi changé
Semblant.. plus jeune.
Mais son regard
/soumet toi enfant, le Père gronde/
Squall tourna violemment la tête, cherchant l'origine de la voix, mais
une brusque tension sur le collier autour de son cou ramena son attention à
Laguna. L'ancien soldat fixa un moment son fils avant de baisser les yeux sur
le bijou dans sa main. Il soupira et le relâcha avec un dernier regard
à son fils.
-Ne parle plus jamais d'Adel ainsi.
Kyros épargna a Squall le déboîtement de sa mâchoire,
entrant a ce moment la. Il poussa un profond soupir et avança d'un pas
las vers le canapé ou Ward et Laguna étaient assis. Laguna se
tourna vers lui, l'interrogeant du regard. Kyros lui sourit et leva les yeux
vers Fujin, la seule qui semblait à peu près dans son état
normal dans le lot.
-Fujinko
appelle tes parents, je ne peux pas le soigner.
L'albinos hocha la tête et sortit son portable de sa poche, s'écartant
de quelques pas pour téléphoner.
-On pourrais avoir droit à des explications ? réclama Seifer.
-Non, gronda Kyros en plissant ses yeux maintenant aussi rouge que ceux de Zell.
-que faites vous ici d'ailleurs, reprit Laguna, Je croyais que les Kramers allaient
vous empêcher de venir.
-Ok, coupa Irvine a son tour, quel est le complot mondial pour lequel tout le
monde est au courant sauf la bande de couillons que nous sommes ?!!!!
L'éclat de voix d'Irvine sembla réveiller ses amis qui se tournèrent
tous vers les trois adultes en face d'eux, attendant les explications. Ils soupirèrent
tout les trois de concerts et Laguna regarda alternativement Ward puis Kyros
avant de se lancer.
-vous avez le choix les enfants. Ou, vous sortez maintenant de cette pièce,
prenez l'Hydre, retournez à la BGU et oubliez tout de Zell et de cette
histoire. Avec de la chance, vous pourrez vivre en paix longtemps et sans ennui
notable
Ou vous restez ici, et vous êtes embarqué dans une
pire GALERE que celle d'Ultimécia. Croyez moi, ça fait plus que
deux cents ans que je la subit. C'est la porte.. ou les ennuis.
Les amis se consultèrent tous du regard.
Trois secondes.
-Zell est notre ami, déclara Quistis d'un ton autoritaire.
-Zell est mon PETIT ami, corrige Seifer avec un regard noir.
-Je te l'avais dit, souffla Kyros à Laguna.
-C'est PAS le moment Ky ! Grogna Laguna, Fujinko ?
-Papa et maman arrivent, ils sont a Centra, déclara Fujin en raccrochant,
maman a dit de poser le plus de pièges à rêves possible
autour de lui et de déterrer Geyser du trou à rat qui lui sert
de labo.
Laguna hocha la tête avant de se tourner vers ses compagnons.
-Ward, file moi chercher le rat à collerette, Ky, Fu, vous vous occupez
des pièges, je vous rejoint dès que j'ai finit avec eux.
-C'est moi ou on vient encore de nous mettre un vent ? fit Selphie d'une petite
voix d'enfant perdu.
-Vous tous, écoutez, nous n'avons pas le temps d'expliquer, Zell est
en danger de mort, alors vous restez dans le palais, vous êtes sage et
promis dès que Zell va mieux on vous explique.
Sur ce, Laguna disparut à son tour dans la chambre de Zell, suivant Fujin
et Kyros.
-Là c'était un vent Selphie, déclara Seifer après
quelques secondes de silence.
Selphie s'étira longuement, délassant ses muscles fatigués
par des heures de pilotage. Son dos n'était qu'un amas de nuds
et de points douloureux. Elle fit quelques étirements supplémentaires,
puis repartit à petites foulées dans les couloirs du palais. Ca
ne se faisait peut être pas de courir ainsi dans une suite présidentielle,
mais elle avait besoin de se défouler et sans Serre de combat
Continuant son petit footing, elle passa entre deux gardes qui faisaient leur
ronde de nuit, leur adressant un grand sourire, comme ils la fixaient avec étonnement.
-Bonsoir !!
-Heu bonsoir
-vous avez l'heure ? Demanda t'elle sans cesser de courir sur place.
-Onze heures du soir, répondit l'autre garde après un rapide coup
d'il à sa montre.
-Merci ! Bonne nuit ! S'exclama Selphie avant de repartir à petites foulées.
-Mademoiselle attendez !
Selphie tourna vivement sur la pointe du pied, faisant à nouveau face
aux deux gardes et leur jeta un regard interrogatif.
-Oui ?
-Heu, si vous voulez courir, allez plutôt au jardin d'hiver. Il est assez
grand pour ça et
Vous serez.. .Tranquille
Acheva le garde
en suivant la jeune fille sautillante du regard.
-D'accord, c'est ou ?
Le garde dut s'arracher au mouvement hypnotique des petits bonds de Selphie
et secoua la tête avant de montrer une direction.
-Vous allez tout droit pour l'ascenseur, c'est au troisième étage
à gauche en sortant.
-Merci beaucoup ! s'exclama Selphie avant de disparaître en courant.
Les deux gardes la regardèrent s'éloigner, plus que perplexe et
l'un d'eux finit par se tourner vers son ami.
-C'est qui cette môme ?
-Une copine du fils du président
répondit son camarade en
reprenant sa ronde.
-Attend, elle a combattu Ultimécia ?
-Ouaip.
-Tu es en train de me dire qu'elle a sauvé le monde ?
-Ouaip
-Tu me fais marcher ?
-Non.
-Allez, avoue.
-Non non.
-Gauche droite, droite, feinte, coup de pied, je bloque et droite !
Selphie ramena son nunchaku, le bloquant sous son bras d'un geste habitué,
et ferma les yeux quelques secondes avant de se remettre en mouvement. Contrairement
a ce que pensaient beaucoup de gens, manier son arme ne consistait pas uniquement
à donner des coups avec un des bâtons tout en tenant l'autre. Elle
avait longuement pratiqué les arts martiaux, comme Zell, et, si elle
n'avait finalement pas choisi les gants comme arme de prédilection, c'était
uniquement à cause de son manque d'allonge. N'importe qui ayant eut à
lutter contre Selphie sans son nunchaku pouvait certifier qu'elle était
presque aussi coriace avec ses poings que son congénère zébulon.
Selphie replia à nouveau son arme sous son bras et se plaça en
position d'attaque, faisant face à un adversaire invisible, une main
en avant, l'autre sous son arme.
-Trois deux un.. Mouvement.
Elle desserra son bras, faisant tomber son arme directement dans sa paume, et
la lança en un large arc de cercle avant d'enchaîner avec un coup
de pied latéral, puis, achever un tour complet sur elle même, un
nouveau coup de nunchaku. Alors qu'elle atterrissait souplement, son pied glissa
sur un objet rond, et elle manqua de s'étaler au sol, ne se rattrapant
que d'extrême justesse sur une main et les genoux, se faisant un beau
bleu par la même occasion.
-MAIS AIEUUUUUUUUH !!!! Brama t'elle, faisant partager sa douleur au reste du
monde, mais qui est ce qui sème des billes ici ?!!
Elle redressa sur ses genoux, remuant rapidement son poignet ankylosé
par le choc et chercha l'objet fautif du regard. Ce n'était pas une bille.
On aurait plutôt dit un cylindre de métal. Selphie posa son arme
près d'elle et le ramassa, le levant à la lumière pour
mieux l'observer. C'était une balle de fusil.
Une balle pulsar.
Selphie fourra machinalement la balle dans sa poche de poitrine et commença
a se relever. Elle aperçut une seconde balle dans le mouvement et alla
la ramasser, se demandant qui diable pouvait laisser des balles aussi rare traîner.
Pendant cinq minutes, elle joua au petit Poucet, ramassant une douzaine de balles
pulsar dans les allées du jardin d'Hiver. Le Jardin était splendide,
et lui rappelait quelque peu la Serre de Combat, les monstres en moins et les
pas japonais en plus[1]. Le plafond et la
majorité des murs étaient uniquement composé de verre,
l'architecture fine, presque invisible, s'effaçait sur le ciel étoilé
d'Eshtar. Selphie regarda les constellations, momentanément distraite
de sa quête des balles pulsar, quand son pied heurta un objet dur et lourd.
Elle baissa aussitôt les yeux et reconnut, sans doute possible, l'arme
d'Irvine.
Le Steel gun était ouvert, l'emplacement des munitions complètement
vide. Selphie se pencha vivement et ramassa l'arme quand la voix de son petit
ami s'éleva.
-Laisse le là.
Selphie regarda de tout les côtés avant de le repérer, assis
sur un banc de pierres, accoudé sur ses genoux. Son chapeau était
jeté à côté de lui, ses cheveux, libérés
de sa queue de cheval, lui retombaient devant les yeux. Il semblait
Fatigué
-Irvine ? Ca va pas ?
-Jette cette arme loin de moi, répondit Irvine en montrant le fusil dans
les mains de Selphie.
Selphie jeta un regard étonné à son fiancé, puis
à l'arme entre ses doigts et finit par la poser à ses pieds avant
d'aller vers lui. Elle ramassa le chapeau, s'assit à sa place et s'appuya
contre Irvine, fixant son profil avec inquiétude.
-Irvine, qu'est ce qui se passe ? Ca va pas ?
Irvine haussa les épaules d'un air distant, fixant le vide devant lui.
La petite brune passa ses bras autour du sien et tira légèrement.
-Irviiiiine regarde moi, qu'est ce qui te prend ?
Le cow boy lui jeta un rapide regard avant de se frotter les mains, comme embarrassé.
-Je
Je ne veux plus utiliser le steel gun.
-KWA ?!! Tu rigoles ? Tu l'adores c'est ta meilleure arme!
-Justement Selphie, reprit Irvine, j'ai faillit tuer Zell.
-hein ?
-A Horizon, tu te rappelles ? J'ai faillit le tuer !
-Mais
Mais tu l'as raté non ?
-non
Il n'aurait pas esquivé, je l'aurais eut
J'aurais su
qu'il bougeait aussi vite, j'aurais pu anticiper et le tuer. Sans savoir ce
que j'avais fait
J'aurais pu tuer mon meilleur ami !!!!
-Irvine
Murmura Selphie, peu sure de ce qu'elle devait dire.
-C'est comme
C'est comme avec Edéa, continua Irvine, les épaules
basses. Si elle n'avait pas eut la magie, si elle n'avait pas arrêté
les balles, je l'aurais tuée. Elle a été comme ma mère
et je l'aurais tuée !!!
-Irvine
Je
Selphie se mordit la lèvre. Que pouvais t'elle dire ? Les inquiétudes
d'Irvine étaient légitimes. Ils avait réellement faillit
tuer deux des personnes qu'il aimait le plus au monde
Lors de l'avènement
d'Ultimécia. Selphie et les autres ne se souvenaient pas de la Matrone..
Mais Irvine. Il avait eut tout ses souvenirs, il était leur mémoire
du passé
Et il avait reçu l'ordre de tuer Edéa. Sur
le coup, le reste de l'équipe s'était demandé pourquoi
il avait eut l'air de flancher au moment de tirer
Maintenant elle comprenait.
Est ce qu'elle aurait eut le cran de le faire ? Prendre une arme, épauler
et tirer sur la femme qui l'avait élevée?
Non.
Elle n'aurait pas put.
Ca lui aurait déchiré le cur.
Et pourtant Irvine l'avait fait.
La respiration rageuse d'Irvine attira son attention et elle compris qu'il se
retenait de pleurer, de rage ou de tristesse, elle ne pouvait le dire. Alors
elle jeta ses bras autour du cou du jeune homme, l'attira dans son giron et
le berça, oscillant d'avant en arrière, au rythme d'une vieille
chanson que même les G-F n'avaient put lui faire oublier.
Le plafond était très joli.
Si on aimait les étendues plates et blanches.
Immaculées.
Lisses.
Sans intérêt.
Seifer baissa les yeux en soupirant, laissant son regard tomber sur le couple
blottit sur le canapé en face de son fauteuil.
Nida ne faisait pas attention à lui, plongé dans une discussion
à voix basse avec sa petite amie blonde. Quistis lui répondait
d'un air absent, perdue dans ses pensées, mais, à son attitude,
Seifer voyait bien qu'elle cherchait le réconfort auprès de Nida.
Depuis le temps que Seifer la voyait seule, il aurait dut être content
qu'elle ait enfin accroché un garçon gentil et visiblement amoureux
d'elle. Mais les voir tout les deux
si intime
Ca lui rappelais la
trop brève étreinte qu'il avait partagé avec Zell
Et l'état de son petit ami, gisant dans la pièce à côté.
-Seifer ? Ou vas tu ? Demanda Quistis en relevant les yeux.
-Voir Zell, grommela Seifer sans se retourner, passant la porte dans le même
mouvement.
-Seif
commença la blonde avant de se faire interrompre par le clac
de la porte.
Elle soupira lourdement et se laissa aller en arrière, s'appuyant contre
le bras de Nida.
-Ca iras ?
Quistis haussa les épaules d'un air perdu.
-Je ne sais pas
Tout le monde est tellement nerveux
-Je parlais de toi Quistis
-Ca.. ira, répondit la jeune femme avec un petit sourire, quand tout
seras redevenu comme avant
-Quis, ça ne reviendras probablement jamais comme avant
Contra
Nida.
-Je voudrais pouvoir espérer
Soupira Quistis.
L'asiatique caressa tendrement les bras dénudés de sa petite amie
et déposa un tendre baiser sur sa tempe avant de l'attirer contre lui.
-Mais on peut toujours espérer que Zell s'en sorte.. je lui fais confiance
pour ça, il est plus coriace qu'un T-Rex
-Idiot, murmura Quistis appuyant sa tête sur l'épaule du jeune
homme.
-tu as froid ? Demanda t'il en sentant la chair de poule sur les bras de Quistis.
-Un peu
Nida tendit le bras derrière lui et tira sur le plaid qui recouvrait
le canapé, le rabattant sur Quistis. Il la reprit ensuite contre lui,
la faisant s'appuyer sur son épaule.
-Essaye de dormir un peu
Promis, reprit il quand elle fit mine de protester,
je te réveille dès qu'il y a du nouveau.
Quistis hocha la tête, ramena ses jambes sous elle et se blottit contre
Nida, résolue à ne faire qu'un petit somme.
Seifer referma la porte derrière lui et se dirigea d'un pas ferme vers
le lit au centre de la pièce. Fujin et Kyros, assis de part et d'autre
de Zell, levèrent les yeux des ouvrages entre leurs mains. Le président
était installé au pied du lit, sur le tapis même et se démenait
sur son propre bricolage, qui, bien que Seifer n'y connaisse rien, semblait
moins bien ficelé que ceux des deux autres.
-Pas un mot, grommela le président sans même lever les yeux de
son piège à rêve, je sais, je ne suis pas doué avec
ces trucs.
-Comme avec tout ce que tu dois faire de tes dix doigts, rétorqua Kyros.
-Mon il, tu aimes ce que je fais de mes dix doigts.
-LAGUNA ! Protesta Kyros, HOOOOOOO DISPARAIS OUSTE !
-Vous devriez aller voir Squall, conseilla Seifer.
Laguna fronça les sourcils, levant la tête pour croiser le regard
de Seifer. Celui ci frissonna instinctivement quand il vit les yeux de l'ancien
soldat, ambré comme ceux d'un félin.
-Il y a un problème avec Squall ? S'enquit le président en se
relevant.
-Il.. s'est disputé avec Linoa
Avant d'arriver ici. Une grosse
dispute.
Laguna plissa les yeux, rappelant à nouveau un félin à
Seifer puis se leva d'un mouvement souple, débarrassé de toute
la pseudo arthrite.
-Je vais essayer de raccommoder Squall et sa sorcière, soupira t'il.
Seifer s'écarta de son chemin et le suivit du regard jusqu'à ce
qu'il soit sortit de la pièce. L'ancien soldat galbadien avait changé.
La première, et unique d'ailleurs, fois ou Seifer l'avait rencontré,
il n'avait crut voir en lui qu'un homme vieillissant, un peu fantasque, tête
en l'air, bavard.
Le contraire de l'homme qui venait de sortir d'un pas fier et ferme, comme un
vainqueur en territoire conquis.
-Seifer ?
Le blond se tourna a contre cur en direction de la voix et vit Fujin lui
tendre un piège à rêve blanc.
-Accroche ça au dessus du lit, demanda t'elle.
Seifer prit le mobile délicatement, craignant de le briser par mégarde,
puis grimpa sur une chaise pour le fixer au plafond. Kyros l'imita quelques
secondes plus tard, suspendant un piège à rêve rouge et
noir.
-Et maintenant ?
-On en refait, répondit Fujin en sortant d'on ne sait ou des plumes blanches
et du fil argent.
-On pourrait espérer que dans un palais présidentiel du pays
le plus technologiquement avancé au monde il y aurait UNE boite de café,
grommela Squall en ouvrant tout les placards a sa portée, mais non
-Deuxième porte à gauche.
Squall fit un bond de deux mètres de haut en entendant la voix et réatterrit
avec un parfait volte face, le propulsant juste devant son père.
-Papa ?!!!
-repos jeune homme, je ne te savais pas si nerveux, sourit Laguna en ouvrant
le dit placard, extirpant une boite carrée.
Squall se frotta la nuque, un peu mal à l'aise sans trop savoir pourquoi.
Il regarda Laguna faire apparaître comme par magie une cafetière
de sa cachette dans le mur puis préparer assez de café pour tenir
éveillé un régiment de soldats. Le président posa
une tasse fumante sur une table, s'assit tout en posant une seconde et fit signe
au jeune homme de s'asseoir.
-Il paraît que tu t'es disputé avec Linoa ? Entama le père
comme son fils s'asseyait.
Squall hésita un bref moment avant d'hocher la tête.
-Hm.
-Une grosse dispute ?
-Hm.
-Squall, tu sais pour résoudre des problèmes il faut savoir en
parler.
-Et si je n'ai pas envie d'en parler.
-Et bien, fit Laguna en sirotant son café, si tu arrives à résoudre
cette dispute seul, je te laisse.
Squall foudroya son père du regard.
Et se recroquevilla sur lui même quand Laguna lui rendit son regard.
/On ne fixe pas le Père de cette manière, Lionceau/
-papa c'est quoi cette voix ? Laissa échapper Squall.
Il vit un flou de mouvement quand Laguna se saisit à nouveau du pendentif,
le gardant dans son poing serré avant de répondre.
-Ne t'en fais pas. Tu ne risques rien.. Prend le comme une Gardian Force supplémentaire.
-Qui ca ?
Laguna se contenta de sourire d'un air mystérieux tout en faisant osciller
le pendentif entre ses doigts.
-Je te le dirais plus tard
Alors ? tu ne veux toujours pas en parler ?
Squall soupira puis se frotta le visage des deux mains avant de répondre.
-J'ai agit comme un idiot avec Linoa.
-Si ça peut te rassurer, agir comme un idiot avec les femmes, c'est génétique.
-Ca ne me rassure pas, rétorqua Squall en roulant des yeux.
-Raconte tout à ton vieux père.
Le jeune homme s'accouda à la table, posa son menton sur la paume de
ses mains et déclama une vérité universelle.
-Je suis stupide.
-Si tu l'admets c'est un progrès, nota très sérieusement
Laguna, mais ça ne m'explique rien.
-J'ai vu Linoa et Seifer ensemble, dans notre cabine et j'ai cru qu'elle
qu'elle me trompait avec lui
-Ce qui n'est pas le cas, conclut Laguna.
-J'ai été stupidement jaloux, ronchonna Squall en posant son front
sur la table assez peu délicatement.
Laguna laissa échapper un petit ricanement et Squall se retint de justesse
de le lui faire ravaler.
-Quoi ? Se contenta t'il de demander d'une voix agacée.
-Rien rien, tu me rappelles moi même quand j'ai atteint la puberté
Mais tu sais, la jalousie ça prouve quelque chose
-Quoi donc ? Demanda Squall, la voix étouffée par son blouson.
-Tu tiens à Linoa.. .Plus que tout
-Je n'avais pas besoin d'être jaloux pour le savoir
-Tu t'es excusé auprès d'elle ?
Squall se redressa en secouant la tête, puis passa une main dans ses cheveux
rebelles.
-Je ne sais pas comment faire
-Encore une preuve qu'être pas doué est de famille, marmonna Laguna
pour lui même, tu veux un conseil de vieux sage?
Squall haussa les épaules.
-Vas la voir, jette toi à genoux et supplie la de te pardonner.
-Je m'écrase quoi ?
Laguna lui jeta un regard amusé par dessus sa tasse.
-Qui a fait une crise de jalousie par erreur ?
-Moi, avoua Squall en rougissant.
-Et qui voudrait se faire pardonner ?
-Moi, admit Squall.
-Donc ?
-Je vais ramper, marmonna Squall en se levant.
-Je viens avec toi, au cas où elle te balancerait un ultima sans te laisser
le temps de t'expliquer.
Sur le coup, Squall ne sut pas si son père était sérieux
ou pas.
-Idiot, crétin, abruti, stupide jaloux sans cervelle !
Linoa ferma la porte de la salle de bain plus brusquement qu'il n'était
nécessaire et se dirigea vers le lavabo, trop furieuse pour prêter
même un regard au carrelage luxueux qui recouvrait les murs. Elle ouvrit
le robinet d'eau froide et s'aspergea vigoureusement le visage, remettant ses
idées en place. Au bout de quelques instants d'ablutions glacées,
elle rouvrit les yeux, croisant son propre regard dans le miroir au dessus du
lavabo.
-Et je répète au féminin, idiote, crétine, abrutie,
stupide jalouse sans cervelle.
La sorcière continua de se traiter de tout les noms en refermant le robinet.
-Mais pourquoi je lui ai crié dessus ? Et pourquoi je lui ai dit ça
? Gémit t'elle en se frottant de nouveau le visage.
Elle vida le lavabo et croisa nouveau le regard de son image dans le miroir.
Ses yeux étaient encore rouges d'avoir pleuré et la fatigue se
lisait sur ses traits. Elle frotta sa tempe puis passa sa main dans ses cheveux
emmêlés.
-J'ai besoin de repos
Et de parler à Squall
Elle fixa à nouveau son image avant de reprendre.
-Je ne veux pas le perdre.
Tu ne le perdras pas.
La sorcière sursauta et fit un brusque mouvement en arrière quand
des volutes sombres se formèrent sur la surface du miroir.
-Qu'est ce que
Tu veux Squall ? Susurra une des volutes, oscillant au rythme de ses
paroles.
Pour toi toute seule ?
-Qui êtes vous ? s'exclama Linoa, le cur battant.
Elle sentait quelque chose faiblir au loin. Comme une résistance qui
lâcherait prise. Une fissure dans un mur qui laisserait passer la lumière
Ou la magie.
Veux tu Squall ?
Réponds
-Ou.. Oui
Murmura Linoa, le cur battant.
Nous pouvons t'aider petite fille
-Comment ? Demanda la sorcière en sentant ses pouvoirs lui revenir peu
à peu.
Nous te ferons belle, mille fois plus que tu ne l'es déjà.
Et forte, la plus puissante de toute les sorcières que ce monde aie porté
Et Squall sera à toi pour toujours
à jamais
Il ne
te quittera plus, il sera entièrement à toi.
-Comment est-ce possible ?
Regarde le miroir, tu verras comme tu seras belle.. Belle et forte
Linoa hésita, nouant ses mains nerveusement avant d'approcher d'un pas
vers le miroir froid. Son propre reflet l'imita quand elle mit machinalement
une mèche en arrière.
Puis ce ne fut plus une adolescente brune qui la regardait, mais une femme plantureuse,
à la chevelure blanche et aux yeux d'or pur, comme des pupilles de chat.
Ses ailes de plumes noires couvraient son dos comme une cape de soie et la robe
qu'elle portait mettait en valeur son corps sculptural.
Elle connaissait cette femme.
Regarde comme tu serais jolie
Regarde comme nous serons, répéta la femme, belles,
puissantes, immortelles.
-Ultimécia, murmura Linoa en portant la main aux bagues à son
cou.
Viens, siffla une des volutes, viens avec nous et Squall sera à
toi.
Viens, murmura Ultimécia en tendant la main.
Linoa recula d'un pas quand le bras translucide de la sorcière passa
le miroir.
Donne moi juste la main, enjoignit Ultimecia.
Viens
Allez viens..
Viens..
Viens
Viens
Linoa déplia le bras lentement, hésitant. Elle commença
a tendre la main, tremblant, vers la nécromancienne
Et croisa le regard ambré de la sorcière qu'elle croyait morte
et qui avait gâché tant de vie.
-Non.
Elle referma la main en un poing furieux.
-NON ! répéta t'elle plus fermement.
Le visage calme d'Ultimecia se métamorphosa instantanément en
un masque de colère et de haine quand elle se jeta sur son alter ego,
toutes griffes dehors.
COMMENT OSES-TU ?!!!
-SIDERAL !!!!
-Et maintenant ? soupira Seifer tout en accrochant le dernier piège
à rêves.
La jeune fille assise près de Zell lui fit signe de prendre un siège
sans détourner le regard de son malade.
-Il faut attendre, déclara t'elle en posant sa main sur le front de Zell,
Kyros et moi ne pouvons rien faire d'autre.
-Attendre quoi ? Maugréa Seifer en se laissant tomber sur la chaise désignée.
-Ma mère saura le soigner
J'espère.
Seifer hocha la tête et s'enfonça derechef sur la chaise, le dos
à peu près aussi consistant qu'une méduse. Kyros et Fujin
semblaient épuisés, comme s'ils avaient fait un marathon. Pourtant
ils s'étaient contentés de tresser des pièges à
rêves.
-A quoi servent les pièges à rêves exactement ?
Kyros se hissa de sa position, étalé sur le lit qu'il était,
avant de répondre d'une voix lasse.
-Ca filtre les rêves. Zell est prisonnier d'un rêve spécial,
il ne peut pas en sortir
-Quand.. quand il a prit des somnifères une fois.. Il disait
Qu'il
n'arrivait plus a se réveiller
Expliqua Seifer, ça a un
rapport ?
Kyros haussa la tête et s'étira longuement avant de reprendre.
-Ce rêve est en fait un monde spirituel auquel on accède ou en
dormant, ou par certaines méthodes de concentration.
-Un monde spirituel, répéta Seifer.
-Nous lui donnons plusieurs noms, continua Fujin en épongeant la sueur
sur le visage de Zell. En général, c'est la Terre promise.
Seifer fronça les sourcils, dubitatif devant leurs dires.
-On dirais un nom pour le Paradis.
-Ca l'est en un sens, reprit Kyros, imagine
fit il en s'asseyant de manière
à faire face à Seifer, joignant les mains devant lui. Tu as la
planète, là ou nous vivons. D'accord ?
-Heu oui mais
Seifer sursauta quand Kyros déplia les mains, faisans apparaître
une réplique lumineuse de leur planète.
-Les êtres humains, les animaux, les monstres, les plantes, naissent,
grandissent, font des expériences, des erreurs, et, un jour
Meurent.
Seifer vit des créature apparaîtrent à la surface du globe,
évoluer, habités par d'étranges étincelles vertes.
Puis s'effondrer au sol, mourant.
-Leurs corps retournent à la terre. Mais les connaissances accumulées
ne disparaissent pas. Elles voyagent jusqu'à ce monde spirituel, la Terre
Promise, et sont assimilé par le flot de la connaissance, aussi nommé
Rivière de la Vie.
-Et
Qu'est-ce qui arrive après à ces connaissances ?
-La majorité est insufflée dans les nouveaux-nés. C'est
la part des instincts. Certains monstres reçoivent aussi la connaissance
de la magie. D'autres connaissances jaillissent de la terre à l'état
brut.
-Les sources de magie, murmura Seifer.
-Exactement.
-Et le reste ?
Kyros soupira et jeta un rapide regard à Fujin.
-Le reste
ce sont les connaissances d'êtres à part. Qui veillent
sur la planète et la protègent.
-Des.. Êtres à Part ?
-Sauveurs du monde légendaire, héros mystérieux, princesses
sacrifiées pour le bien du monde
Ils sont des centaines tu sais,
déclara Fujin.
Seifer secoua la tête et plongea ses mains dans ses courts cheveux, poussant
un profond soupir.
-On dirait un jeu vidéo[2]
-Pense ce que tu veux Seifer
Déclara Fujin en souriant mais c'est
la vé
Seifer vit l'il unique de Fujin s'écarquiller, un cri passa les
lèvres de la jeune fille et son corps s'arqua brutalement. Alors qu'elle
s'agitait violemment, Seifer vit la main de Zell refermée sur le poignet
de Fujin à lui briser les os.
-Fu qu'est ce qui se passe ?!!!
-Il essaye de se réveiller ! S'exclama Fujin.
-Je croyais qu'il ne pouvait pas ! S'exclama Seifer en se précipitant
a son secours.
-Il est en train de forcer le passage, expliqua Kyros, les sourcils froncés.
Seifer réussit à desserrer la prise de Zell et libérer
la jeune fille. Mais alors qu'il reposait la main de Zell, celui-ci s'assit
brusquement et le saisit par le col, le regard fiévreux et délirant.
-S.. Seif
-Hola Zell ?!! Tu es réveillé ?!!¨
-Li..Noa
Est en.. Danger
-Quoi ? glapit Seifer.
-Aide la
-Qu'est ce qui se passe ?!!!
-Ult
Ultimécia
la veut
Murmura Zell avant de retomber,
sans force, dans les bras de Seifer.
-ZELL ?!!! Zell répond moi !!!
-Seifer, va chercher Linoa, ordonna Kyros en le repoussant en arrière.
-Mais
-On s'occupe de lui, assura Fujin, file ! VITE !
Seifer regarda Fujin, penchée au dessus de Zell, puis Kyros qui réarrangeait
les pièces à rêves, puis Zell, toujours étendu sur
le lit, immobile.
-Encore là ?!!! FILE VITE ! Ordonna Fujin en montrant la porte de sa
main intacte.
Il ne se le fit pas dire une troisième fois.
Père et fils se figèrent quand les murs tremblèrent violemment,
jetant à bas quelques tableaux et pots de fleurs décoratifs. Squall
vit avec surprise son père renifler l'air ambiant, comme un fauve aux
aguets.
-Bon sang la barrière est brisé !
-SIDERAL !
-LINOA ! S'exclama Squall en se ruant en direction de la voix, sans écouter
son père lui ordonner d'être prudent.
Il se rua de toutes ses forces vers la salle de bain et tambourina sur la porte.
-LINOA !! LINOA REPOND MOI !!!
Il finit par dégainer sa gunblade et donna un coup précis sur
la poignée, fracassant à demi la porte dans le processus, avant
de se ruer dans la pièce. Les murs étaient noircis par le sort
utilisé et le miroir brisé en morceaux. Linoa était agenouillée
au sol, en larmes, bras et jambes lacérés par les éclats
de verre.
-LINOA ! hurla t'il à nouveau en se laissant tomber à ses côtés.
La jeune sorcière releva vivement la tête, surprise d'entendre
la voix de Squall, mais, une fois persuadée que ce n'était pas
une illusion, elle se jeta à son cou.
-Pardon pardon.. Je voulais pas dire ça Squall je t'en supplie pardonne
moi
Squall la fixa d'un air stupéfait, les mains sur ses épaules.
-Mais, Linoa c'est pas de ta faute
Linoa arrête. Linoa, c'est moi
qui doit dire pardon arrête !
Laguna, arrivé peu après son fils, observait l'état du
miroir quand la porte se rouvrit brusquement devant Seifer, la gunblade à
la main.
-Zell a dit qu'elle était en danger, qu'est ce qui s'est passé
? Demanda le blond en fixant tour à tour la sorcière et son chevalier.
-Et ca vous amuse ?
Les deux épéistes se tournèrent vers Laguna debout près
des débris du miroir, fixant le plus grand morceau.
-Ca vous amuse de torturer cette pauvre fille ? reprit l'ancien soldat.
Une silhouette translucide se détacha lentement du matériau réfléchissant,
semblable à une espèce de petit fantôme ou de diablotin.
Que le Lion lui même se déplace est un honneur, siffla le
fantôme d'un air ironique,
-Cet endroit est tabou, vous n'avez pas le droit d'intervenir, gronda Laguna.
L'esprit ricana, un long son qui figea le sang dans les veines de Squall et
Seifer, mais Laguna ne broncha pas, se penchant sur le débris de miroir.
-Allez vous en
nous avons tout les droits d'être ici, rétorqua le fantôme
en étirant son corps pour mieux faire face au président, nous
avons une ancre dans ce palais
-Cet esper ne sera pas pour vous !!! Protesta Laguna.
Il est déjà presque à nous.. Jenova goûteras bientôt
son âme
L'air siffla quand Laguna donna un coup vif du tranchant de la main, traversant
l'esprit qui hurla, le sifflement faisant vibrer les vitres et les tympans des
spectateurs, avant de disparaître dans les débris du miroir. Que
Laguna s'empressa d'écraser avec un entrain meurtrier. Il ne se calma
que quand il eut réduit les morceaux en échardes scintillante
et se tourna lentement vers les adolescents.
-On retourne dans le salon, VITE, s'ils ont réussis a passer, d'autre
ne vont pas tarder
-Passer quoi ? s'enquit Seifer en aidant Squall à relever Linoa toujours
sous le choc.
-La barrière anti-nécromancien, répondit Laguna en les
précédant dans les couloirs.
[Baffe et coup de théâtre] [Il était plusieurs fois]
[1] Pour ceux qui ne savent pas, un pas
japonais c'est une pierre plate placé sur la pelouse pour marcher sans
écraser les plantes
[2] Très loin, dans un autre univers, une joueuse lâcha
sa manette et partit en courant dans la maison, hurlant que sa console était
hantée.