Etre à Part

Chapitre 15 : Réalités

Série : Final fantasy 8 et assimilés
Autrice : Kineko, j'avais pourtant dit que j'arrêtais les fics à minuit
Genre : Sérieux, suite du jeu, interprétation TRES libre du scénar, yaoi, OOC majeur sur tout le monde, c'est grave, stress à donf !! OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIS
Couple : Squall+Linoa Irvine+Selphie, Cid+Edea Seifer+Zell Kyros+Laguna Vincent+Lucrezia Chicobo+Mumba… HEU NON oubliez le dernier
Disclaimer : Pas mes miens. Non madame. Mais je fais comme si ^-^
Autre : Merci à Lady, correctrice officielle, et Lied et Medea, bêta bêta lectrices. Et Square tant que j'y suis pour ce jeu merveilleusement bâclé qu'est FF8, mine a idée pour les fanficeurs.

-Zell ? Zell répond moi, appela Seifer, une main sur le front de son compagnon.
-qu'est ce qu'il a exactement ? Demanda Linoa en se tordant les mains.
-Je.. Je ne sais pas… Il tremble, il est brûlant…
-Il est blessé ? Demanda Irvine.
-Je ne sais pas, répéta Seifer.
Les paupières de Zell frémirent a ce moment et Seifer se pencha a nouveau sur lui, guettant son réveil.
-Zell ? c'est moi Seifer…
Les yeux s'ouvrirent lentement et Seifer dut retenir le hurlement qui lui montait. Les yeux bleu clair de son cadet étaient redevenu du même rouge que lors de l'agression de Kefka. Mais… quelque part au fond des prunelles écarlates, ce n'était pas la fureur et la soif de sang qui prédominait, juste de la fatigue et de la peur.
-Ze… Commença Seifer en portant la main au visage du jeune homme.
Le hurlement strident de Zell fit reculer tout ses amis. Avant que Seifer ai pu le retenir, Zell s'était rué hors du lit, volant en fait, mais, porté par son élan, heurta le mur de plein fouet et retomba au sol, sonné.
-Ho, par les Espers Céleste, grogna Kyros en se précipitant vers lui, SORTEZ TOUS DE CETTE PIECE.
-attend on vas t'aider, proposa Selphie.
Elle avait déjà les mains sur l'épaule de Zell quand Kyros changea.
Ce ne fut pas entièrement, comme dans les mauvais films d'horreur, mais son visage se modifia rapidement. Bien qu'étant toujours humain, son visage se fit plus félin, ses yeux noir prirent des teintes rougeâtres et de fines rayures blanches apparurent sur sa peau, la ou sa tunique dévoilait ses épaules mince.
Puis il ouvrit la bouche et feula.
Selphie s'écarta vivement, tombant en arrière pour éviter les crocs étincelants.
-Sortez d'ici, ordonna une dernière fois Kyros, sa voix étrangement déformée, VITE.
Il fut enfin obéit.

Laguna échangea un regard gêné avec Ward avant de se tourner à nouveau vers les jeunes gens devant lui, tous plus ou moins entassés sur le canapé et les fauteuils libres. Tous avaient le regard fixe, un peu perdu, de celui qui vient d'avoir un grand choc et commence juste à assimiler les cinq premières secondes.
-Ils ont l'air de le prendre plutôt bien non ? Risqua Laguna a l'attention de Ward qui haussa les épaules.
-un de mes meilleurs amis se retrouve a ressembler a un monstre cruel et sadique et je…
Squall se tut soudain en voyant le regard de son père. Les yeux bleu gris avaient prit des reflets dorés et, comme Kyros quelques minutes plus tôt, son visage avait aussi changé… Semblant.. plus jeune. Mais son regard…
/soumet toi enfant, le Père gronde/
Squall tourna violemment la tête, cherchant l'origine de la voix, mais une brusque tension sur le collier autour de son cou ramena son attention à Laguna. L'ancien soldat fixa un moment son fils avant de baisser les yeux sur le bijou dans sa main. Il soupira et le relâcha avec un dernier regard à son fils.
-Ne parle plus jamais d'Adel ainsi.
Kyros épargna a Squall le déboîtement de sa mâchoire, entrant a ce moment la. Il poussa un profond soupir et avança d'un pas las vers le canapé ou Ward et Laguna étaient assis. Laguna se tourna vers lui, l'interrogeant du regard. Kyros lui sourit et leva les yeux vers Fujin, la seule qui semblait à peu près dans son état normal dans le lot.
-Fujinko… appelle tes parents, je ne peux pas le soigner.
L'albinos hocha la tête et sortit son portable de sa poche, s'écartant de quelques pas pour téléphoner.
-On pourrais avoir droit à des explications ? réclama Seifer.
-Non, gronda Kyros en plissant ses yeux maintenant aussi rouge que ceux de Zell.
-que faites vous ici d'ailleurs, reprit Laguna, Je croyais que les Kramers allaient vous empêcher de venir.
-Ok, coupa Irvine a son tour, quel est le complot mondial pour lequel tout le monde est au courant sauf la bande de couillons que nous sommes ?!!!!
L'éclat de voix d'Irvine sembla réveiller ses amis qui se tournèrent tous vers les trois adultes en face d'eux, attendant les explications. Ils soupirèrent tout les trois de concerts et Laguna regarda alternativement Ward puis Kyros avant de se lancer.
-vous avez le choix les enfants. Ou, vous sortez maintenant de cette pièce, prenez l'Hydre, retournez à la BGU et oubliez tout de Zell et de cette histoire. Avec de la chance, vous pourrez vivre en paix longtemps et sans ennui notable… Ou vous restez ici, et vous êtes embarqué dans une pire GALERE que celle d'Ultimécia. Croyez moi, ça fait plus que deux cents ans que je la subit. C'est la porte.. ou les ennuis.
Les amis se consultèrent tous du regard.
Trois secondes.
-Zell est notre ami, déclara Quistis d'un ton autoritaire.
-Zell est mon PETIT ami, corrige Seifer avec un regard noir.
-Je te l'avais dit, souffla Kyros à Laguna.
-C'est PAS le moment Ky ! Grogna Laguna, Fujinko ?
-Papa et maman arrivent, ils sont a Centra, déclara Fujin en raccrochant, maman a dit de poser le plus de pièges à rêves possible autour de lui et de déterrer Geyser du trou à rat qui lui sert de labo.
Laguna hocha la tête avant de se tourner vers ses compagnons.
-Ward, file moi chercher le rat à collerette, Ky, Fu, vous vous occupez des pièges, je vous rejoint dès que j'ai finit avec eux.
-C'est moi ou on vient encore de nous mettre un vent ? fit Selphie d'une petite voix d'enfant perdu.
-Vous tous, écoutez, nous n'avons pas le temps d'expliquer, Zell est en danger de mort, alors vous restez dans le palais, vous êtes sage et promis dès que Zell va mieux on vous explique.
Sur ce, Laguna disparut à son tour dans la chambre de Zell, suivant Fujin et Kyros.
-Là c'était un vent Selphie, déclara Seifer après quelques secondes de silence.

Selphie s'étira longuement, délassant ses muscles fatigués par des heures de pilotage. Son dos n'était qu'un amas de nœuds et de points douloureux. Elle fit quelques étirements supplémentaires, puis repartit à petites foulées dans les couloirs du palais. Ca ne se faisait peut être pas de courir ainsi dans une suite présidentielle, mais elle avait besoin de se défouler et sans Serre de combat…
Continuant son petit footing, elle passa entre deux gardes qui faisaient leur ronde de nuit, leur adressant un grand sourire, comme ils la fixaient avec étonnement.
-Bonsoir !!
-Heu bonsoir…
-vous avez l'heure ? Demanda t'elle sans cesser de courir sur place.
-Onze heures du soir, répondit l'autre garde après un rapide coup d'œil à sa montre.
-Merci ! Bonne nuit ! S'exclama Selphie avant de repartir à petites foulées.
-Mademoiselle attendez !
Selphie tourna vivement sur la pointe du pied, faisant à nouveau face aux deux gardes et leur jeta un regard interrogatif.
-Oui ?
-Heu, si vous voulez courir, allez plutôt au jardin d'hiver. Il est assez grand pour ça et… Vous serez.. .Tranquille… Acheva le garde en suivant la jeune fille sautillante du regard.
-D'accord, c'est ou ?
Le garde dut s'arracher au mouvement hypnotique des petits bonds de Selphie et secoua la tête avant de montrer une direction.
-Vous allez tout droit pour l'ascenseur, c'est au troisième étage à gauche en sortant.
-Merci beaucoup ! s'exclama Selphie avant de disparaître en courant.
Les deux gardes la regardèrent s'éloigner, plus que perplexe et l'un d'eux finit par se tourner vers son ami.
-C'est qui cette môme ?
-Une copine du fils du président… répondit son camarade en reprenant sa ronde.
-Attend, elle a combattu Ultimécia ?
-Ouaip.
-Tu es en train de me dire qu'elle a sauvé le monde ?
-Ouaip
-Tu me fais marcher ?
-Non.
-Allez, avoue.
-Non non.
-Gauche droite, droite, feinte, coup de pied, je bloque et droite !
Selphie ramena son nunchaku, le bloquant sous son bras d'un geste habitué, et ferma les yeux quelques secondes avant de se remettre en mouvement. Contrairement a ce que pensaient beaucoup de gens, manier son arme ne consistait pas uniquement à donner des coups avec un des bâtons tout en tenant l'autre. Elle avait longuement pratiqué les arts martiaux, comme Zell, et, si elle n'avait finalement pas choisi les gants comme arme de prédilection, c'était uniquement à cause de son manque d'allonge. N'importe qui ayant eut à lutter contre Selphie sans son nunchaku pouvait certifier qu'elle était presque aussi coriace avec ses poings que son congénère zébulon. Selphie replia à nouveau son arme sous son bras et se plaça en position d'attaque, faisant face à un adversaire invisible, une main en avant, l'autre sous son arme.
-Trois deux un.. Mouvement.
Elle desserra son bras, faisant tomber son arme directement dans sa paume, et la lança en un large arc de cercle avant d'enchaîner avec un coup de pied latéral, puis, achever un tour complet sur elle même, un nouveau coup de nunchaku. Alors qu'elle atterrissait souplement, son pied glissa sur un objet rond, et elle manqua de s'étaler au sol, ne se rattrapant que d'extrême justesse sur une main et les genoux, se faisant un beau bleu par la même occasion.
-MAIS AIEUUUUUUUUH !!!! Brama t'elle, faisant partager sa douleur au reste du monde, mais qui est ce qui sème des billes ici ?!!
Elle redressa sur ses genoux, remuant rapidement son poignet ankylosé par le choc et chercha l'objet fautif du regard. Ce n'était pas une bille. On aurait plutôt dit un cylindre de métal. Selphie posa son arme près d'elle et le ramassa, le levant à la lumière pour mieux l'observer. C'était une balle de fusil.
Une balle pulsar.
Selphie fourra machinalement la balle dans sa poche de poitrine et commença a se relever. Elle aperçut une seconde balle dans le mouvement et alla la ramasser, se demandant qui diable pouvait laisser des balles aussi rare traîner. Pendant cinq minutes, elle joua au petit Poucet, ramassant une douzaine de balles pulsar dans les allées du jardin d'Hiver. Le Jardin était splendide, et lui rappelait quelque peu la Serre de Combat, les monstres en moins et les pas japonais en plus[1]. Le plafond et la majorité des murs étaient uniquement composé de verre, l'architecture fine, presque invisible, s'effaçait sur le ciel étoilé d'Eshtar. Selphie regarda les constellations, momentanément distraite de sa quête des balles pulsar, quand son pied heurta un objet dur et lourd. Elle baissa aussitôt les yeux et reconnut, sans doute possible, l'arme d'Irvine.
Le Steel gun était ouvert, l'emplacement des munitions complètement vide. Selphie se pencha vivement et ramassa l'arme quand la voix de son petit ami s'éleva.
-Laisse le là.
Selphie regarda de tout les côtés avant de le repérer, assis sur un banc de pierres, accoudé sur ses genoux. Son chapeau était jeté à côté de lui, ses cheveux, libérés de sa queue de cheval, lui retombaient devant les yeux. Il semblait… Fatigué…
-Irvine ? Ca va pas ?
-Jette cette arme loin de moi, répondit Irvine en montrant le fusil dans les mains de Selphie.
Selphie jeta un regard étonné à son fiancé, puis à l'arme entre ses doigts et finit par la poser à ses pieds avant d'aller vers lui. Elle ramassa le chapeau, s'assit à sa place et s'appuya contre Irvine, fixant son profil avec inquiétude.
-Irvine, qu'est ce qui se passe ? Ca va pas ?
Irvine haussa les épaules d'un air distant, fixant le vide devant lui. La petite brune passa ses bras autour du sien et tira légèrement.
-Irviiiiine regarde moi, qu'est ce qui te prend ?
Le cow boy lui jeta un rapide regard avant de se frotter les mains, comme embarrassé.
-Je… Je ne veux plus utiliser le steel gun.
-KWA ?!! Tu rigoles ? Tu l'adores c'est ta meilleure arme!
-Justement Selphie, reprit Irvine, j'ai faillit tuer Zell.
-hein ?
-A Horizon, tu te rappelles ? J'ai faillit le tuer !
-Mais… Mais tu l'as raté non ?
-non… Il n'aurait pas esquivé, je l'aurais eut… J'aurais su qu'il bougeait aussi vite, j'aurais pu anticiper et le tuer. Sans savoir ce que j'avais fait… J'aurais pu tuer mon meilleur ami !!!!
-Irvine… Murmura Selphie, peu sure de ce qu'elle devait dire.
-C'est comme… C'est comme avec Edéa, continua Irvine, les épaules basses. Si elle n'avait pas eut la magie, si elle n'avait pas arrêté les balles, je l'aurais tuée. Elle a été comme ma mère et je l'aurais tuée !!!
-Irvine… Je…
Selphie se mordit la lèvre. Que pouvais t'elle dire ? Les inquiétudes d'Irvine étaient légitimes. Ils avait réellement faillit tuer deux des personnes qu'il aimait le plus au monde… Lors de l'avènement d'Ultimécia. Selphie et les autres ne se souvenaient pas de la Matrone.. Mais Irvine. Il avait eut tout ses souvenirs, il était leur mémoire du passé… Et il avait reçu l'ordre de tuer Edéa. Sur le coup, le reste de l'équipe s'était demandé pourquoi il avait eut l'air de flancher au moment de tirer… Maintenant elle comprenait. Est ce qu'elle aurait eut le cran de le faire ? Prendre une arme, épauler et tirer sur la femme qui l'avait élevée?
Non.
Elle n'aurait pas put.
Ca lui aurait déchiré le cœur.
Et pourtant Irvine l'avait fait.
La respiration rageuse d'Irvine attira son attention et elle compris qu'il se retenait de pleurer, de rage ou de tristesse, elle ne pouvait le dire. Alors elle jeta ses bras autour du cou du jeune homme, l'attira dans son giron et le berça, oscillant d'avant en arrière, au rythme d'une vieille chanson que même les G-F n'avaient put lui faire oublier.

Le plafond était très joli.
Si on aimait les étendues plates et blanches.
Immaculées.
Lisses.
Sans intérêt.
Seifer baissa les yeux en soupirant, laissant son regard tomber sur le couple blottit sur le canapé en face de son fauteuil.
Nida ne faisait pas attention à lui, plongé dans une discussion à voix basse avec sa petite amie blonde. Quistis lui répondait d'un air absent, perdue dans ses pensées, mais, à son attitude, Seifer voyait bien qu'elle cherchait le réconfort auprès de Nida. Depuis le temps que Seifer la voyait seule, il aurait dut être content qu'elle ait enfin accroché un garçon gentil et visiblement amoureux d'elle. Mais les voir tout les deux… si intime… Ca lui rappelais la trop brève étreinte qu'il avait partagé avec Zell… Et l'état de son petit ami, gisant dans la pièce à côté.
-Seifer ? Ou vas tu ? Demanda Quistis en relevant les yeux.
-Voir Zell, grommela Seifer sans se retourner, passant la porte dans le même mouvement.
-Seif… commença la blonde avant de se faire interrompre par le clac de la porte.
Elle soupira lourdement et se laissa aller en arrière, s'appuyant contre le bras de Nida.
-Ca iras ?
Quistis haussa les épaules d'un air perdu.
-Je ne sais pas… Tout le monde est tellement nerveux…
-Je parlais de toi Quistis…
-Ca.. ira, répondit la jeune femme avec un petit sourire, quand tout seras redevenu comme avant…
-Quis, ça ne reviendras probablement jamais comme avant… Contra Nida.
-Je voudrais pouvoir espérer… Soupira Quistis.
L'asiatique caressa tendrement les bras dénudés de sa petite amie et déposa un tendre baiser sur sa tempe avant de l'attirer contre lui.
-Mais on peut toujours espérer que Zell s'en sorte.. je lui fais confiance pour ça, il est plus coriace qu'un T-Rex…
-Idiot, murmura Quistis appuyant sa tête sur l'épaule du jeune homme.
-tu as froid ? Demanda t'il en sentant la chair de poule sur les bras de Quistis.
-Un peu…
Nida tendit le bras derrière lui et tira sur le plaid qui recouvrait le canapé, le rabattant sur Quistis. Il la reprit ensuite contre lui, la faisant s'appuyer sur son épaule.
-Essaye de dormir un peu… Promis, reprit il quand elle fit mine de protester, je te réveille dès qu'il y a du nouveau.
Quistis hocha la tête, ramena ses jambes sous elle et se blottit contre Nida, résolue à ne faire qu'un petit somme.

Seifer referma la porte derrière lui et se dirigea d'un pas ferme vers le lit au centre de la pièce. Fujin et Kyros, assis de part et d'autre de Zell, levèrent les yeux des ouvrages entre leurs mains. Le président était installé au pied du lit, sur le tapis même et se démenait sur son propre bricolage, qui, bien que Seifer n'y connaisse rien, semblait moins bien ficelé que ceux des deux autres.
-Pas un mot, grommela le président sans même lever les yeux de son piège à rêve, je sais, je ne suis pas doué avec ces trucs.
-Comme avec tout ce que tu dois faire de tes dix doigts, rétorqua Kyros.
-Mon œil, tu aimes ce que je fais de mes dix doigts.
-LAGUNA ! Protesta Kyros, HOOOOOOO DISPARAIS OUSTE !
-Vous devriez aller voir Squall, conseilla Seifer.
Laguna fronça les sourcils, levant la tête pour croiser le regard de Seifer. Celui ci frissonna instinctivement quand il vit les yeux de l'ancien soldat, ambré comme ceux d'un félin.
-Il y a un problème avec Squall ? S'enquit le président en se relevant.
-Il.. s'est disputé avec Linoa… Avant d'arriver ici. Une grosse dispute.
Laguna plissa les yeux, rappelant à nouveau un félin à Seifer puis se leva d'un mouvement souple, débarrassé de toute la pseudo arthrite.
-Je vais essayer de raccommoder Squall et sa sorcière, soupira t'il.
Seifer s'écarta de son chemin et le suivit du regard jusqu'à ce qu'il soit sortit de la pièce. L'ancien soldat galbadien avait changé. La première, et unique d'ailleurs, fois ou Seifer l'avait rencontré, il n'avait crut voir en lui qu'un homme vieillissant, un peu fantasque, tête en l'air, bavard.
Le contraire de l'homme qui venait de sortir d'un pas fier et ferme, comme un vainqueur en territoire conquis.
-Seifer ?
Le blond se tourna a contre cœur en direction de la voix et vit Fujin lui tendre un piège à rêve blanc.
-Accroche ça au dessus du lit, demanda t'elle.
Seifer prit le mobile délicatement, craignant de le briser par mégarde, puis grimpa sur une chaise pour le fixer au plafond. Kyros l'imita quelques secondes plus tard, suspendant un piège à rêve rouge et noir.
-Et maintenant ?
-On en refait, répondit Fujin en sortant d'on ne sait ou des plumes blanches et du fil argent.

-On pourrait espérer que dans un palais présidentiel du pays le plus technologiquement avancé au monde il y aurait UNE boite de café, grommela Squall en ouvrant tout les placards a sa portée, mais non…
-Deuxième porte à gauche.
Squall fit un bond de deux mètres de haut en entendant la voix et réatterrit avec un parfait volte face, le propulsant juste devant son père.
-Papa ?!!!
-repos jeune homme, je ne te savais pas si nerveux, sourit Laguna en ouvrant le dit placard, extirpant une boite carrée.
Squall se frotta la nuque, un peu mal à l'aise sans trop savoir pourquoi. Il regarda Laguna faire apparaître comme par magie une cafetière de sa cachette dans le mur puis préparer assez de café pour tenir éveillé un régiment de soldats. Le président posa une tasse fumante sur une table, s'assit tout en posant une seconde et fit signe au jeune homme de s'asseoir.
-Il paraît que tu t'es disputé avec Linoa ? Entama le père comme son fils s'asseyait.
Squall hésita un bref moment avant d'hocher la tête.
-Hm.
-Une grosse dispute ?
-Hm.
-Squall, tu sais pour résoudre des problèmes il faut savoir en parler.
-Et si je n'ai pas envie d'en parler.
-Et bien, fit Laguna en sirotant son café, si tu arrives à résoudre cette dispute seul, je te laisse.
Squall foudroya son père du regard.
Et se recroquevilla sur lui même quand Laguna lui rendit son regard.
/On ne fixe pas le Père de cette manière, Lionceau/
-papa c'est quoi cette voix ? Laissa échapper Squall.
Il vit un flou de mouvement quand Laguna se saisit à nouveau du pendentif, le gardant dans son poing serré avant de répondre.
-Ne t'en fais pas. Tu ne risques rien.. Prend le comme une Gardian Force supplémentaire.
-Qui ca ?
Laguna se contenta de sourire d'un air mystérieux tout en faisant osciller le pendentif entre ses doigts.
-Je te le dirais plus tard… Alors ? tu ne veux toujours pas en parler ?
Squall soupira puis se frotta le visage des deux mains avant de répondre.
-J'ai agit comme un idiot avec Linoa.
-Si ça peut te rassurer, agir comme un idiot avec les femmes, c'est génétique.
-Ca ne me rassure pas, rétorqua Squall en roulant des yeux.
-Raconte tout à ton vieux père.
Le jeune homme s'accouda à la table, posa son menton sur la paume de ses mains et déclama une vérité universelle.
-Je suis stupide.
-Si tu l'admets c'est un progrès, nota très sérieusement Laguna, mais ça ne m'explique rien.
-J'ai vu Linoa et Seifer ensemble, dans notre cabine et j'ai cru qu'elle… qu'elle me trompait avec lui…
-Ce qui n'est pas le cas, conclut Laguna.
-J'ai été stupidement jaloux, ronchonna Squall en posant son front sur la table assez peu délicatement.
Laguna laissa échapper un petit ricanement et Squall se retint de justesse de le lui faire ravaler.
-Quoi ? Se contenta t'il de demander d'une voix agacée.
-Rien rien, tu me rappelles moi même quand j'ai atteint la puberté… Mais tu sais, la jalousie ça prouve quelque chose…
-Quoi donc ? Demanda Squall, la voix étouffée par son blouson.
-Tu tiens à Linoa.. .Plus que tout…
-Je n'avais pas besoin d'être jaloux pour le savoir…
-Tu t'es excusé auprès d'elle ?
Squall se redressa en secouant la tête, puis passa une main dans ses cheveux rebelles.
-Je ne sais pas comment faire…
-Encore une preuve qu'être pas doué est de famille, marmonna Laguna pour lui même, tu veux un conseil de vieux sage?
Squall haussa les épaules.
-Vas la voir, jette toi à genoux et supplie la de te pardonner.
-Je m'écrase quoi ?
Laguna lui jeta un regard amusé par dessus sa tasse.
-Qui a fait une crise de jalousie par erreur ?
-Moi, avoua Squall en rougissant.
-Et qui voudrait se faire pardonner ?
-Moi, admit Squall.
-Donc ?
-Je vais ramper, marmonna Squall en se levant.
-Je viens avec toi, au cas où elle te balancerait un ultima sans te laisser le temps de t'expliquer.
Sur le coup, Squall ne sut pas si son père était sérieux ou pas.

-Idiot, crétin, abruti, stupide jaloux sans cervelle !
Linoa ferma la porte de la salle de bain plus brusquement qu'il n'était nécessaire et se dirigea vers le lavabo, trop furieuse pour prêter même un regard au carrelage luxueux qui recouvrait les murs. Elle ouvrit le robinet d'eau froide et s'aspergea vigoureusement le visage, remettant ses idées en place. Au bout de quelques instants d'ablutions glacées, elle rouvrit les yeux, croisant son propre regard dans le miroir au dessus du lavabo.
-Et je répète au féminin, idiote, crétine, abrutie, stupide jalouse sans cervelle.
La sorcière continua de se traiter de tout les noms en refermant le robinet.
-Mais pourquoi je lui ai crié dessus ? Et pourquoi je lui ai dit ça ? Gémit t'elle en se frottant de nouveau le visage.
Elle vida le lavabo et croisa nouveau le regard de son image dans le miroir. Ses yeux étaient encore rouges d'avoir pleuré et la fatigue se lisait sur ses traits. Elle frotta sa tempe puis passa sa main dans ses cheveux emmêlés.
-J'ai besoin de repos… Et de parler à Squall…
Elle fixa à nouveau son image avant de reprendre.
-Je ne veux pas le perdre.
Tu ne le perdras pas.
La sorcière sursauta et fit un brusque mouvement en arrière quand des volutes sombres se formèrent sur la surface du miroir.
-Qu'est ce que…
Tu veux Squall ? Susurra une des volutes, oscillant au rythme de ses paroles.
Pour toi toute seule ?
-Qui êtes vous ? s'exclama Linoa, le cœur battant.
Elle sentait quelque chose faiblir au loin. Comme une résistance qui lâcherait prise. Une fissure dans un mur qui laisserait passer la lumière…
Ou la magie.
Veux tu Squall ?
Réponds…

-Ou.. Oui… Murmura Linoa, le cœur battant.
Nous pouvons t'aider petite fille…
-Comment ? Demanda la sorcière en sentant ses pouvoirs lui revenir peu à peu.
Nous te ferons belle, mille fois plus que tu ne l'es déjà.
Et forte, la plus puissante de toute les sorcières que ce monde aie porté…
Et Squall sera à toi pour toujours… à jamais… Il ne te quittera plus, il sera entièrement à toi.

-Comment est-ce possible ?
Regarde le miroir, tu verras comme tu seras belle.. Belle et forte…
Linoa hésita, nouant ses mains nerveusement avant d'approcher d'un pas vers le miroir froid. Son propre reflet l'imita quand elle mit machinalement une mèche en arrière.
Puis ce ne fut plus une adolescente brune qui la regardait, mais une femme plantureuse, à la chevelure blanche et aux yeux d'or pur, comme des pupilles de chat. Ses ailes de plumes noires couvraient son dos comme une cape de soie et la robe qu'elle portait mettait en valeur son corps sculptural.
Elle connaissait cette femme.
Regarde comme tu serais jolie…
Regarde comme nous serons, répéta la femme, belles, puissantes, immortelles.
-Ultimécia, murmura Linoa en portant la main aux bagues à son cou.
Viens, siffla une des volutes, viens avec nous et Squall sera à toi.
Viens, murmura Ultimécia en tendant la main.
Linoa recula d'un pas quand le bras translucide de la sorcière passa le miroir.
Donne moi juste la main, enjoignit Ultimecia.
Viens…
Allez viens..
Viens..
Viens…
Viens…

Linoa déplia le bras lentement, hésitant. Elle commença a tendre la main, tremblant, vers la nécromancienne…
Et croisa le regard ambré de la sorcière qu'elle croyait morte et qui avait gâché tant de vie.
-Non.
Elle referma la main en un poing furieux.
-NON ! répéta t'elle plus fermement.
Le visage calme d'Ultimecia se métamorphosa instantanément en un masque de colère et de haine quand elle se jeta sur son alter ego, toutes griffes dehors.
COMMENT OSES-TU ?!!!
-SIDERAL !!!!

-Et maintenant ? soupira Seifer tout en accrochant le dernier piège à rêves.
La jeune fille assise près de Zell lui fit signe de prendre un siège sans détourner le regard de son malade.
-Il faut attendre, déclara t'elle en posant sa main sur le front de Zell, Kyros et moi ne pouvons rien faire d'autre.
-Attendre quoi ? Maugréa Seifer en se laissant tomber sur la chaise désignée.
-Ma mère saura le soigner… J'espère.
Seifer hocha la tête et s'enfonça derechef sur la chaise, le dos à peu près aussi consistant qu'une méduse. Kyros et Fujin semblaient épuisés, comme s'ils avaient fait un marathon. Pourtant ils s'étaient contentés de tresser des pièges à rêves.
-A quoi servent les pièges à rêves exactement ?
Kyros se hissa de sa position, étalé sur le lit qu'il était, avant de répondre d'une voix lasse.
-Ca filtre les rêves. Zell est prisonnier d'un rêve spécial, il ne peut pas en sortir…
-Quand.. quand il a prit des somnifères une fois.. Il disait… Qu'il n'arrivait plus a se réveiller… Expliqua Seifer, ça a un rapport ?
Kyros haussa la tête et s'étira longuement avant de reprendre.
-Ce rêve est en fait un monde spirituel auquel on accède ou en dormant, ou par certaines méthodes de concentration.
-Un monde spirituel, répéta Seifer.
-Nous lui donnons plusieurs noms, continua Fujin en épongeant la sueur sur le visage de Zell. En général, c'est la Terre promise.
Seifer fronça les sourcils, dubitatif devant leurs dires.
-On dirais un nom pour le Paradis.
-Ca l'est en un sens, reprit Kyros, imagine… fit il en s'asseyant de manière à faire face à Seifer, joignant les mains devant lui. Tu as la planète, là ou nous vivons. D'accord ?
-Heu oui mais…
Seifer sursauta quand Kyros déplia les mains, faisans apparaître une réplique lumineuse de leur planète.
-Les êtres humains, les animaux, les monstres, les plantes, naissent, grandissent, font des expériences, des erreurs, et, un jour… Meurent.
Seifer vit des créature apparaîtrent à la surface du globe, évoluer, habités par d'étranges étincelles vertes. Puis s'effondrer au sol, mourant.
-Leurs corps retournent à la terre. Mais les connaissances accumulées ne disparaissent pas. Elles voyagent jusqu'à ce monde spirituel, la Terre Promise, et sont assimilé par le flot de la connaissance, aussi nommé Rivière de la Vie.
-Et… Qu'est-ce qui arrive après à ces connaissances ?
-La majorité est insufflée dans les nouveaux-nés. C'est la part des instincts. Certains monstres reçoivent aussi la connaissance de la magie. D'autres connaissances jaillissent de la terre à l'état brut.
-Les sources de magie, murmura Seifer.
-Exactement.
-Et le reste ?
Kyros soupira et jeta un rapide regard à Fujin.
-Le reste… ce sont les connaissances d'êtres à part. Qui veillent sur la planète et la protègent.
-Des.. Êtres à Part ?
-Sauveurs du monde légendaire, héros mystérieux, princesses sacrifiées pour le bien du monde… Ils sont des centaines tu sais, déclara Fujin.
Seifer secoua la tête et plongea ses mains dans ses courts cheveux, poussant un profond soupir.
-On dirait un jeu vidéo[2]
-Pense ce que tu veux Seifer… Déclara Fujin en souriant mais c'est la vé…
Seifer vit l'œil unique de Fujin s'écarquiller, un cri passa les lèvres de la jeune fille et son corps s'arqua brutalement. Alors qu'elle s'agitait violemment, Seifer vit la main de Zell refermée sur le poignet de Fujin à lui briser les os.
-Fu qu'est ce qui se passe ?!!!
-Il essaye de se réveiller ! S'exclama Fujin.
-Je croyais qu'il ne pouvait pas ! S'exclama Seifer en se précipitant a son secours.
-Il est en train de forcer le passage, expliqua Kyros, les sourcils froncés.
Seifer réussit à desserrer la prise de Zell et libérer la jeune fille. Mais alors qu'il reposait la main de Zell, celui-ci s'assit brusquement et le saisit par le col, le regard fiévreux et délirant.
-S.. Seif…
-Hola Zell ?!! Tu es réveillé ?!!¨
-Li..Noa… Est en.. Danger…
-Quoi ? glapit Seifer.
-Aide la…
-Qu'est ce qui se passe ?!!!
-Ult… Ultimécia… la veut… Murmura Zell avant de retomber, sans force, dans les bras de Seifer.
-ZELL ?!!! Zell répond moi !!!
-Seifer, va chercher Linoa, ordonna Kyros en le repoussant en arrière.
-Mais…
-On s'occupe de lui, assura Fujin, file ! VITE !
Seifer regarda Fujin, penchée au dessus de Zell, puis Kyros qui réarrangeait les pièces à rêves, puis Zell, toujours étendu sur le lit, immobile.
-Encore là ?!!! FILE VITE ! Ordonna Fujin en montrant la porte de sa main intacte.
Il ne se le fit pas dire une troisième fois.

Père et fils se figèrent quand les murs tremblèrent violemment, jetant à bas quelques tableaux et pots de fleurs décoratifs. Squall vit avec surprise son père renifler l'air ambiant, comme un fauve aux aguets.
-Bon sang la barrière est brisé !
-SIDERAL !
-LINOA ! S'exclama Squall en se ruant en direction de la voix, sans écouter son père lui ordonner d'être prudent.
Il se rua de toutes ses forces vers la salle de bain et tambourina sur la porte.
-LINOA !! LINOA REPOND MOI !!!
Il finit par dégainer sa gunblade et donna un coup précis sur la poignée, fracassant à demi la porte dans le processus, avant de se ruer dans la pièce. Les murs étaient noircis par le sort utilisé et le miroir brisé en morceaux. Linoa était agenouillée au sol, en larmes, bras et jambes lacérés par les éclats de verre.
-LINOA ! hurla t'il à nouveau en se laissant tomber à ses côtés.
La jeune sorcière releva vivement la tête, surprise d'entendre la voix de Squall, mais, une fois persuadée que ce n'était pas une illusion, elle se jeta à son cou.
-Pardon pardon.. Je voulais pas dire ça Squall je t'en supplie pardonne moi…
Squall la fixa d'un air stupéfait, les mains sur ses épaules.
-Mais, Linoa c'est pas de ta faute… Linoa arrête. Linoa, c'est moi qui doit dire pardon arrête !
Laguna, arrivé peu après son fils, observait l'état du miroir quand la porte se rouvrit brusquement devant Seifer, la gunblade à la main.
-Zell a dit qu'elle était en danger, qu'est ce qui s'est passé ? Demanda le blond en fixant tour à tour la sorcière et son chevalier.
-Et ca vous amuse ?
Les deux épéistes se tournèrent vers Laguna debout près des débris du miroir, fixant le plus grand morceau.
-Ca vous amuse de torturer cette pauvre fille ? reprit l'ancien soldat.
Une silhouette translucide se détacha lentement du matériau réfléchissant, semblable à une espèce de petit fantôme ou de diablotin.
Que le Lion lui même se déplace est un honneur, siffla le fantôme d'un air ironique,
-Cet endroit est tabou, vous n'avez pas le droit d'intervenir, gronda Laguna.
L'esprit ricana, un long son qui figea le sang dans les veines de Squall et Seifer, mais Laguna ne broncha pas, se penchant sur le débris de miroir.
-Allez vous en…
nous avons tout les droits d'être ici, rétorqua le fantôme en étirant son corps pour mieux faire face au président, nous avons une ancre dans ce palais…
-Cet esper ne sera pas pour vous !!! Protesta Laguna.
Il est déjà presque à nous.. Jenova goûteras bientôt son âme…
L'air siffla quand Laguna donna un coup vif du tranchant de la main, traversant l'esprit qui hurla, le sifflement faisant vibrer les vitres et les tympans des spectateurs, avant de disparaître dans les débris du miroir. Que Laguna s'empressa d'écraser avec un entrain meurtrier. Il ne se calma que quand il eut réduit les morceaux en échardes scintillante et se tourna lentement vers les adolescents.
-On retourne dans le salon, VITE, s'ils ont réussis a passer, d'autre ne vont pas tarder…
-Passer quoi ? s'enquit Seifer en aidant Squall à relever Linoa toujours sous le choc.
-La barrière anti-nécromancien, répondit Laguna en les précédant dans les couloirs.

[Baffe et coup de théâtre] [Il était plusieurs fois]

[1] Pour ceux qui ne savent pas, un pas japonais c'est une pierre plate placé sur la pelouse pour marcher sans écraser les plantes
[2] Très loin, dans un autre univers, une joueuse lâcha sa manette et partit en courant dans la maison, hurlant que sa console était hantée.