Il était encore tôt ce matin là, quand les rares promeneurs
de Konoha virent passer en courant une tornade brune et blanche. Tout le monde
connaissait Yuhi Kurenaï, une des kunoichis[1] les
plus douée de sa génération, synonyme de femme idéale pour la majorité des
ninjas célibataires (voire déjà mariés) de Konoha. Tout le monde admirait sa
beauté, sa prestance, son intelligence, ses techniques, son calme.
Calme absent ce jour là, alors qu’elle se ruait en courant,
complètement paniquée, vers le lotissement de son ami Iruka. Asuma, son petit
ami, avait abandonné sa poursuite depuis un moment, suivant à allure plus
modérée, prenant note de ne plus lui servir que du déca. Il vit, au loin, sa
compagne grimper les escaliers puis s’engouffrer dans l’appartement d’Iruka.
Bah, d’ici qu’il atteigne l’immeuble, il pouvait finir sa cigarette.
-IRUKA !!!
Craignant que son ami ne l’ai pas entendu venir malgré le
vacarme qu’elle faisait, Kurenaï se débarrassa rapidement de ses chaussures,
l’une, puis l’autre, sautillant dans le couloir le temps de vaincre une lanière
récalcitrante. Puis, pieds nus, elle arriva dans le salon. Un rapide coup d’œil
lui signala un lit défait, installé sur le canapé, mais vide. Elle s’inquiéta
derechef à cette vue, craignant le pire.
-Zut, il est déjà repartit ! IRUKA !!!
Sans ralentir, elle ressortit du salon, se précipita vers la
chambre et en ouvrit la porte en grand, reprenant une goulée d’air avant de
reprendre la parole.
-Iruka ! Je cherche Kakashi, tu sais où il…
Elle referma la bouche en voyant deux têtes émerger de sous
la couette, une brune encore à moitié endormie et une argenté qui ne valait pas
beaucoup mieux. Kurenaï poussa un soupir de soulagement et approcha du lit, se
laissant retomber sur le bord pour reprendre son souffle. Elle avait tellement
craint que Kakashi ait décidé d’aller enlever Naruto de sa prison. Il s’était
calmé depuis son adolescence plutôt rebelle, mais était encore sujet à des
impulsions totalement inconscientes.
-Il y a des images mentales que je n’avais pas besoin et
vous deux dans le même lit n’en fais pas partie, soupira Kurenaï.
-On t’obliges pas à regarder, grommela Kakashi alors
qu’Iruka retournait sous la couverture en ronchonnant.
-Debout vous deux, le procès de Naruto va commencer,
Les deux hommes poussèrent un profond soupir mais
commencèrent à se lever, tachant de ne pas s’emmêler les pinceaux au passage.
-Je vais vous faire du café, habillez-vous vite, fit Kurenaï
en se levant.
Elle sortit de la chambre d’Iruka, soulagée d’avoir retrouvé
Kakashi et se dirigea vers la cuisine. Au passage, elle ramassa les vêtements
de Kakashi et les plia correctement, refaisant aussi le lit. Quand elle arriva
à la cuisine, elle nota avec satisfaction qu’Iruka était beaucoup plus ordonné
que le reste des hommes qu’elle connaissait. Tout était à sa place, la vaisselle
faite, les aliments non périmés. Il avait même prit la peine d’accrocher au mur
une des photos de leur bande au complet. Pendant que le café chauffait, elle
observa attentivement la photo. Elle datait d’un moment déjà, quand ils avaient
une quinzaine d’années. En fait, si elle se souvenait bien, ça avait été pour
les quatorze ans d’Iruka, comme en témoignait le gâteau largement entamé
qu’Asuma et Gai tentaient de subtiliser plus ou moins discrètement, pendant
qu’Obito[2], déjà
éméché, essayait de faire boire Kakashi et Iruka et se faisait copieusement
enguirlander par Kurenaï. Leur bande s’était formée sur le tard, comme celle de
leurs élèves. Ils s’étaient rarement parlés durant leurs années d’académie,
sauf, bien sûr, elle et Kakashi. Elle avait poussé son cadet à se faire des
amis. D’abord Iruka, sale gosse turbulent à l’époque, qui s’était nettement
calmé une fois que Kakashi l’avait accepté comme ami. Puis Obito, un jeune chuunin,
envoyé surveiller les deux amis et les empêcher de faire leurs bêtises et qui,
finalement, y avait participé. Gai aussi, l’éternel rival de Kakashi et,
quoiqu’ils en disent tout les deux, les meilleurs amis au monde. Et puis Asuma,
venu de la même équipe que Gai, qui avait trainé sa carcasse aux alentours de
la bande, toujours en train de roupiller quelque part, non loin de l’agitation.
Elle avait été la seule fille de la troupe, ce qui, à la puberté, avait posé
quelques problèmes. Et puis les années avaient passé. Obito était mort en
mission. Ils étaient tous devenu chuunins, avaient grandis, élevés leurs pupilles
comme leurs propres enfants. Kurenaï soupira puis sortit quatre tasses, versant
le liquide noir et caféiné. Par l’odeur alléché, Iruka et Kakashi arrivèrent
aussitôt, le brun tachant de refaire sa queue de cheval.
-Comment tu te sens Iruka ? Demanda Kurenaï en lui
tendant sa tasse.
-Pas trop bien… Avoua Iruka en soupirant se laissant tomber
sur sa chaise, je m’inquiète pour Naruto. Ho, bonjour Asuma, fit il quand le
petit ami de Kurenaï entra à son tour.
Le barbu grogna un salut autour de son mégot, puis tendit le
bras par dessus de la tête d’Iruka, interceptant la tasse de Kurenaï avant
qu’elle puisse y boire.
-Si c’est pas du déca, interdit.
-Asuma ! Protesta la brune en fronçant ses yeux rouges.
-Tu es déjà trop nerveuse, dis lui que j’ai raison Kakashi.
-Il a raison, fit Kakashi, buvant sa propre tasse avant de
remonter son masque.
-Vous vous êtes ligués contre moi, râla Kurenaï, comme
d’habitude quand Kakashi et Asuma s’entendaient pour la taquiner.
-Allons y, coupa Iruka, on risque d’être en retard.
-Vite vite vite, marmonna Shikamaru, attendant sur le palier
que Chouji ait mis ses chaussures. Tu as tout ?
-Je crois, oui, fit Chouji, tapotant ses poches pleines de
nourriture.
-Bon, alors on y v…
-Une minute jeune gens…
Les deux amis se figèrent au son grave de la voix du père de
Chouji et se tournèrent vers lui, debout dans l’entrée, sa masse
impressionnante occupant presque tout l’espace. Les deux amis se sentirent
soudain très très petits.
-Heu, bonjour papa, t’es levé tôt, risqua Chouji.
-Je dois assister à la réunion préparatoire pour le procès,
répondit l’homme, fronçant les sourcils, ou comptez-vous aller tout les
deux ?
-Nous entraîner, répondit Shikamaru, priant pour que son
expression impassible ne le lâche pas.
-Vous vous entraînez beaucoup en ce moment, plus que
d’habitude… C’est étonnant avec votre ami en prison.
Shikamaru essaya de rester de marbre, mais Chouji, peu
habitué à maîtriser ses émotions, lui jeta un regard paniqué. Voyant ça, son
père soupira puis ébouriffa les cheveux de son fils de sa grande main.
-Quoique vous fassiez, soyez prudent, d’accord ?
Shikamaru échangea un regard avec Chouji, puis hocha la tête
et parti en courant, suivit par Chouji. Ils coururent jusqu’au magasin de fleurs
que tenait la mère d’Ino, attendant que leur équipière les rejoigne. Ce qu’elle
fit volontiers, après une dernière injure à son père.
-JE FAIS CE QUE JE VEUX, DEBRIS !!!
-Dispute du matin, chagrin, marmonna Shikamaru.
-Je vais te chagriner autre chose si tu me lâche pas,
rétorqua Ino en remontant son sac à dos sur ses épaules, allez on y va !!!
-Il est l’heure d’y aller.
Hanabi, en train de faire ses devoirs sur une table basse,
leva les yeux de son parchemin et salua son père d’un signe de tête, alors
qu’Hinata et Neji restaient concentrés sur leur partie de go. Hiashi fronça les
sourcils et approcha de sa fille et son neveu.
-Vous n’êtes pas prêt ?
-Nous n’avons pas l’intention d’assister au procès de
Naruto, Père, déclara Hinata en posant une pierre.
Surpris d’entendre sa fille s’opposer à lui, surtout aussi
volontairement et sans bégayer, le chef du clan Hyûga resta silencieux quelques
secondes.
-Je pensais que tu voudrais savoir ce qu’il en sera du sort
du jeune Uzumaki, fit il d’un ton légèrement intrigué.
-Que je sois là ou pas Père, cela reviendra au même. Je
refuse de voir un de mes amis être accusé et condamné sans vraie raison.
-Je vois, fit Hiashi avant de se tourner vers son neveu,
Neji, veille sur Hanabi et Hinata.
-Oui Hyûga-sama, répondit Neji avec un hochement de tête.
Sur ce, l’homme aux yeux blancs se détourna et sortit de la
pièce, rejoignant le reste du clan. Neji et Hinata les entendirent s’éloigner
puis se levèrent d’un bond, défaisant rapidement le kimono qu’ils portaient au
dessus de leurs vêtements habituels. Pendant que Neji faisait le guet,
surveillant qu’aucun serviteur ne les espionnait, Hinata alla rechercher leurs
armes et affaires, cachées sous la table d’Hanabi.
-Voilà Hanabi, on y va, souvient toi, si Père te demande ou
nous sommes…
-Neji Ni-san t’a emmené t’entraîner à la zone 12 et vous
serez de retour assez tard.
-Voilà, n’oublie pas de mettre de l’onguent sur ta jambe à
midi si je ne suis pas rentrée.
-Oui Onee-san.
-Hinata-sama, souffla Neji, agacé, il faut y aller, les
autres vont nous attendre.
-Et surtout, ne dis à personne ce que je t’ai dis hier,
continua Hinata en rangeant un paquet de nourriture dans son sac à dos.
Hanabi laissa échapper un sourire quand leur cousin, las
d’attendre Hinata, vint la chercher et la souleva par la taille, la hissant sur
son épaule.
-Soit sage Hanabi, lâcha t’il avant de sortir, hinata
protestant faiblement sur son dos.
-Soyez prudent ! Enjoignit Hanabi avant de retourner à
ses devoirs.
-Kiba ?
Le brun, alors en train de préparer son sac, se figea et
échangea un regard affolé avec Akamaru, avant de se remettre au lit, rabattant
la couverture sur lui pour cacher ses vêtements.
-Kiba ? Reprit Kegawa avant d’ouvrir la porte
coulissante de la chambre de son fils.
Elle soupira en le voyant encore couché, lui tournant
ostensiblement le dos. Elle avança en silence, ses pieds nus ne faisant aucun
bruit et s’agenouilla près de lui.
-Kiba, ton père et moi allons à la réunion.
Aucune réponse du brun.
-Est-ce que tu veux venir ?
-Nan, grommela Kiba au bout d’un moment.
-Je m’en doutais, murmura Kegawa pour elle-même. Kiba… Ce
soir, rentre tôt à la maison. Je dois te parler. C’est très important, tu
comprends ?
-Hmmm.
-Promet moi d’être à la maison ce soir ?
-Mouais.
-Akamaru, je compte sur toi pour le lui rappeler, fit Kegawa
au jeune chien assis près du futon de Kiba.
-YIP !
-Soyez sage, fit Kegawa une dernière fois avant de se
relever, coupant court à ses envies d’embrasser son fils une dernière fois.
Elle ressortit, toujours aussi silencieuse et Kiba attendit
de longues minutes d’être sur qu’elle soit partie. Une fois certain, il
repoussa les couvertures et finit hâtivement son sac avant de soulever Akamaru,
le glissant dans son blouson.
-On va être à la bourre !
-Arf !
-Passez une bonne journée Aburame-sama, salua son épouse,
entourée de ses suivantes.
-Shino n’est pas là ? S’inquiéta t’il, ne voyant pas
son héritier à ses côtés.
-Je crains ne pas l’avoir vus aujourd’hui cher époux,
déclara sa femme, un brin ennuyée, désirez vous que j’envoie une de mes
suivantes le chercher ?
-Non, je vais m’en occuper. Passez une bonne journée
Aburame-dono, salua t’il avant de sortir de la maison principale.
Le chef du clan Aburame, suivit de ses conseillers et
cousins, se dirigea ensuite vers l’aile ou son fils résidait. Arrivant près de
sa chambre, il vit sa silhouette familière se découper en ombre chinoise sur
les panneaux de papiers.
-Shino, appela t’il d’un ton sec.
La silhouette ne bougea pas, mais une autre, plus petite,
vint s’agenouiller près de la porte et l’ouvrir. Mushiko s’inclina respectueusement
devant son maître.
-Aburame-sama.
-Mushiko-chan. Pourquoi mon fils n’est il pas prêt à
partir ?
La jeune fille prit une expression embarrassée et répondit
en hésitant.
-C’est que… voyez vous Aburame-sama… Shino ne veux pas assister
au procès de son ami… Il… Est contre cette idée…
Le chef de la famille Aburame haussa un sourcil de derrière
ses lunettes de soleil.
-Es-tu en train de me dire que mon fils ‘boude’? S’enquit
il, estomaqué, ou du moins autant qu’un Aburame peut l’être.
-En fait… Oui, répondit Mushiko avec un sourire penaud.
Le père de Shino soupira, agacé, mais un de ses conseillers
se pencha à son oreille, lui signalant qu’ils allaient être en retard.
-Bien, nous en reparlerons ce soir Shino, lança t’il. Allons
y !
-Passez une bonne journée Aburame-sama, salua Mushiko avant
de refermer le panneau.
Elle se tourna vers l’autre occupant de la chambre avec un
soupir soulagé.
-C’est bon, il n’y a vu que du feu… Lâchez la cohésion.
Aussitôt, l’essaim en forme de Shino placé au centre de la
pièce s’écoula en un tas d’insectes grouillant.
-Il ne reste plus qu’à espérer qu’il s’en sorte… Ca vous
dirait une partie de carte en attendant ?
Les insectes bourdonnèrent d’enthousiasme.
Comme la veille, Sasuke avait très mal dormi et avait décidé
d’arriver en avance. Il s’était assis sur une balançoire, désertée par les
enfants à cette heure de la journée, et attendait le reste de la bande, se balançant
lentement. C’était étrange comme tout à Konoha lui rappelait Naruto. Où qu’il
porte le regard, il voyait un objet, un lieu qui lui rappelait le blond. La
roche des Hokages, de nombreuses fois peinturlurées par Naruto. Les ponts,
qu’en été, le blond utilisait comme plongeoir pour se rafraîchir. Les balançoires
même, ayant subis elles aussi l’énergie de Naruto, s’amusant à se balancer de
plus en plus haut, au risque de tomber, ses cheveux faisant comme un second
soleil au dessus de Sasuke.
La vie avec Naruto, ce n’était que des fous rires et des
cris. Et une fois qu’on y était habitué… Ca manquait.
Shino fut le premier à arriver, puis l’équipe d’Ino, se
chamaillant déjà de bon matin. Les cousins Hyûgas, à leur tour et enfin, juste
à l’heure, Kiba, écarlate de sa course.
-Ma mère a pas voulu me lâcher. Désolé, s’excusa t’il.
-C’est bon, rétorqua Shikamaru. Tu es à l’heure. Tout le
monde est prêt ?
Devant l’acquiescement général, il distribua l’ordre de
déplacement et donna le signal du départ.
Le bruit de la clef dans la serrure fit intérieurement
bondir Okori. Intérieurement, car elle se força à ne pas bouger, ni modifier la
posture d’autiste de Naruto. Si elle calculait bien, si elle faisait attention,
elle pourrait peut être s’enfuir. La porte s’ouvrit, personne n’entra.
Elle bondit avec un cri sauvage, prête à disparaître.
Mais alors qu’elle passait la porte, deux mains solides l’attrapèrent
par le col, la stoppant net.
Elle sentit des fudas être collés à la peau du gamin, la
paralysant, puis les moines ninjas le déshabillèrent, changeant ses vêtements
habituels contre un kimono blanc, et l’enchaînèrent à des liens de fudas,
incassables pour elle. Elle tenta de se débattre jusqu’au bout.
Jusqu’au moment ou ils posèrent sur son visage un bandeau de
fudas.
Alors, elle recula dans l’esprit de Naruto, se lovant autour
de lui, essayant de le rassurer de sa présence.
Le tribunal était plein quand Kakashi et ses amis entrèrent,
et ils passèrent quelques minutes à essayer de trouver des places, jusqu’à ce que
Sakura se lève sur son banc, leur faisant signe d’approcher.
-Je vous ai gardé des places Senseï, expliqua t’elle quand
son professeur fut à portée d’oreille.
Kakashi la remercia d’un hochement de tête, notant d’un coup
d’oeil que Tenten et Lee étaient là aussi, accompagné de leur professeur qui se
disputait avec Ebisu pour savoir lequel des deux défendrait Naruto. La dispute
fut avortée par Jiraiya, qui déclara qu’il serait l’avocat du gamin, ce à quoi
les deux professeurs rétorquèrent qu’il était perdu. Soupirant des disputes de
ses amis, Kakashi se laissa tomber sur le banc, imité par Iruka.
-Maintenant, il ne reste qu’à espérer, marmonna t’il.
Sortir de Konoha fut le plus dur. Il fallait échapper à la
surveillance des gardes de la porte, mais grâce à quelques illusions habilement
placées et une fausse autorisation de la main de Shikamaru, les adolescents
furent hors de la ville relativement rapidement.
-On est sortit, soupira Kiba, et maintenant ?
-Akamaru sait où est le territoire des renards ?
-Yep, je vais lui demander de nous guider, déclara Kiba
avant de s’agenouiller, échangeant quelques aboiements avec le chien. Par ici,
reprit il en montrant une direction.
Aussitôt, les amis repartirent, à la suite d’Akamaru cette
fois ci. Alors qu’ils s’enfonçaient dans la forêt, vers une portion qu’ils
n’avaient jamais explorée, Sasuke crut sentir des yeux l’observer. Mais chaque
fois qu’il tournait la tête, il ne voyait qu’un corbeau picorer une branche ou
un hibou fermer les yeux.
-Ils nous observent déjà, signala t’il à Shikamaru.
-Les tengus… Ils doivent avoir prévenus les yohkos…
Rapidement, d’autres animaux apparurent. Des cerfs, toute
une harde de jeunes mâles aux bois acérés, un loup qui les suivit longuement du
regard. Ino crut voir une femme se promener, un luth sur l’épaule, mais quand
ils descendirent voir, ils ne trouvèrent que des empreintes de chat sauvage.
-Les bakemonos nous ont repérés, grimaça Shikamaru,
agenouillé près des traces de chat.
-C’est flippant… Marmonna Kiba, fourrant ses mains dans ses
poches ou étaient cachés deux kunaïs, je les sens qui nous regardent… Ils
parlent de nous.
-Tu comprends ce qu’ils disent ? S’enquit Ino.
Kiba secoua la tête.
-Non, pas vraiment… seulement le loup… Il a dit un truc
comme…On verra si ce sera de la bouffe ou des alliés.
Toute la bande sursauta quand un hibou battit furieusement
des ailes sur un arbre les surplombant. Quand les adolescents lui dédièrent un
regard furieux, il se contenta d’hululer un rire, puis disparut en silence.
-Les hiboux aussi ce sont des bakemonos ? S’enquit
Chouji.
-D’après les rêves de Naruto, oui, répondit Shino.
-Surtout qu’un hibou en plein jour, marmonna Neji avant de
repérer Hinata s’éloigner. Hinata-sama ?
-Il.. Il y a quelque chose là, signala la jeune fille en
montrant une drôle de pierre verticale, envahie par la mousse et le lierre.
La jeune fille arracha les plantes qui couvraient la pierre,
grattant des ongles sur la surface rugueuse mais régulière. Quand elle
s’écarta, au bout de quelques minutes, les amis entouraient une statue de
yohko, décapitée par un coup d’épée. Ce fut Akamaru qui déterra la tête ronde
que Shikamaru reposa à son emplacement.
-Une statue rituelle, marmonna Shikamaru, les voyageurs
déposaient des offrandes ici pour s’attirer la protection des yohkos. On est
sur la bonne route.
-Alors continuons, déclara Sasuke.
Hinata hocha la tête mais défit d’abord son sac à dos,
sortant la nourriture qu’elle avait empaqueté le matin même. Elle déballa le
papier aluminium, et disposa au pied de la statue quelques petits boudins
frits.
-Qu’est ce que tu fais encore ? Grommela Neji.
-Ce sont des Inari zushis[3],
répondit Hinata, j’ai lu quelque part que c’était des offrandes traditionnelles
à Inari, le dieu-renard.
-Laisse-la faire, fit Shikamaru, coupant Neji qui allait râler,
ça ne nous feras pas de mal. On repart !
La petite troupe se remit en formation et reprit son chemin,
cherchant d’autres indices de présence des yohkos. Hinata, chargée de surveiller
leurs arrières avec Neji, jeta un dernier coup d’œil à la statue et poussa un
petit cri d’alarme.
-Quoi ? Fit Kiba, sortant déjà ses kunais.
-Là bas ! Fit Hinata, montrant la statue du doigt.
Deux renards croquaient à belle dent les sushis, se régalant
visiblement, sous le regard sévère d’un troisième renard, grand jusqu’à la
hanche d’Hinata et muni de trois belles queues ondoyantes.
-Les yohkos ! S’exclamèrent d’une même voix Kiba et
Hinata, juste avant de retourner sur leurs pas en bondissant.
-ATTENDEZ ! Les interpella Shikamaru, ne partez pas
comme ça !!
Kiba, fut le premier au sol et repartir directement à quatre
pattes vers la statue et les yohkos. Les deux ichibis, le sentant venir,
abandonnèrent le repas et déguerpirent, alors que le sanbi, loin de les suivre,
se rua sur Kiba, lui assenant un vigoureux coup d’épaule sur l’estomac,
l’envoyant bouler dans la poussière. Akamaru, qui suivait son maître de près,
intervint à temps pour empêcher le yohko de le mordre et le renard déguerpit à
son tour à la suite de ses congénères. Hinata s’agenouilla près de Kiba sitôt
arrivée.
-Est-ce que ça va ?
-Ouais, ouais, j’ai juste effrayé la mère je crois.
-Ils s’enfuient ! Lança Sasuke en dépassant les deux
équipiers.
-Dites, ça vous arrive de réfléchir avec votre tête ?
S’enquit Shikamaru alors que tous ses camarades se ruaient à la poursuite des
yohkos.
La renarde, presque rouge sur le vert de la forêt, était
aisément repérable, aussi ne mirent ils pas beaucoup de temps à la retrouver et
la pourchasser. Se sentant traquée, la renarde prit soudain une forme humaine,
ramassant ses petits au passage et accéléra, quasiment impossible à suivre.
-Mais c’est pas vrai !! Madame !! Attendez !!
S’exclama Kiba.
-Sanbi no yohko, renchérit Shikamaru, nous ne vous voulons
aucun mal, revenez !
Kiba sauta par-dessus un buisson.
Et stoppa net, ses amis le percutant par derrière.
-Préviens quand tu t’arrêtes bon sang ! Râla Ino.
-Tention, Chouji arrive !
-Qu’est ce qui se passe ? Grommela Shikamaru en se
frayant un chemin vers Kiba.
-Il se passe.. Ca, fit Kiba, montrant la femme en face de
lui
Une grande femme aux cheveux roux, aux yeux rouges, les
joues zébrés d’écarlate, fixait les adolescents sans un mot, les jaugeant
sévèrement, le regard froid.
Ses quatre queues cachaient presque la troupe de yohkos aux
aguets derrière elle, prêt à sauter sur les intrus.
-Je suis Ran, finit elle par déclarer, Yonbi no Yohko, Reine
de la forêt.
-On est mal, marmonna Sasuke.
La renarde sourit et les amis frissonnèrent en reconnaissant
le sourire à moitié psychopathe de Naruto au combat.
-Vous n’avez pas idée…
[réactions à chaud][La tombe du Myôbu]