Neuf rêves

13 Les yeux de la forêt

 Série : Naruto
Autrice : Kineko, la voix dans la forêt
Genre : Sérieux, angst, ré interprétation de perso et d'évènements, spoiler probable et modification de l'histoire à partir de la troisième épreuve de l'examen des ninjas.
Couple : Kakashi+Iruka en sous entendu graveleux, Kurenaï+Asuma
Disclaimer: Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : Okori, Ran et Mushiko sont à moi. J’envisage de faire de Yoruno une cible à fléchettes, interressés ?

Il était encore tôt ce matin là, quand les rares promeneurs de Konoha virent passer en courant une tornade brune et blanche. Tout le monde connaissait Yuhi Kurenaï, une des kunoichis[1] les plus douée de sa génération, synonyme de femme idéale pour la majorité des ninjas célibataires (voire déjà mariés) de Konoha. Tout le monde admirait sa beauté, sa prestance, son intelligence, ses techniques, son calme.
Calme absent ce jour là, alors qu’elle se ruait en courant, complètement paniquée, vers le lotissement de son ami Iruka. Asuma, son petit ami, avait abandonné sa poursuite depuis un moment, suivant à allure plus modérée, prenant note de ne plus lui servir que du déca. Il vit, au loin, sa compagne grimper les escaliers puis s’engouffrer dans l’appartement d’Iruka. Bah, d’ici qu’il atteigne l’immeuble, il pouvait finir sa cigarette.
 
-IRUKA !!!
Craignant que son ami ne l’ai pas entendu venir malgré le vacarme qu’elle faisait, Kurenaï se débarrassa rapidement de ses chaussures, l’une, puis l’autre, sautillant dans le couloir le temps de vaincre une lanière récalcitrante. Puis, pieds nus, elle arriva dans le salon. Un rapide coup d’œil lui signala un lit défait, installé sur le canapé, mais vide. Elle s’inquiéta derechef à cette vue, craignant le pire.
-Zut, il est déjà repartit ! IRUKA !!!
Sans ralentir, elle ressortit du salon, se précipita vers la chambre et en ouvrit la porte en grand, reprenant une goulée d’air avant de reprendre la parole.
-Iruka ! Je cherche Kakashi, tu sais où il…
Elle referma la bouche en voyant deux têtes émerger de sous la couette, une brune encore à moitié endormie et une argenté qui ne valait pas beaucoup mieux. Kurenaï poussa un soupir de soulagement et approcha du lit, se laissant retomber sur le bord pour reprendre son souffle. Elle avait tellement craint que Kakashi ait décidé d’aller enlever Naruto de sa prison. Il s’était calmé depuis son adolescence plutôt rebelle, mais était encore sujet à des impulsions totalement inconscientes.
-Il y a des images mentales que je n’avais pas besoin et vous deux dans le même lit n’en fais pas partie, soupira Kurenaï.
-On t’obliges pas à regarder, grommela Kakashi alors qu’Iruka retournait sous la couverture en ronchonnant.
-Debout vous deux, le procès de Naruto va commencer,
Les deux hommes poussèrent un profond soupir mais commencèrent à se lever, tachant de ne pas s’emmêler les pinceaux au passage.
-Je vais vous faire du café, habillez-vous vite, fit Kurenaï en se levant.
Elle sortit de la chambre d’Iruka, soulagée d’avoir retrouvé Kakashi et se dirigea vers la cuisine. Au passage, elle ramassa les vêtements de Kakashi et les plia correctement, refaisant aussi le lit. Quand elle arriva à la cuisine, elle nota avec satisfaction qu’Iruka était beaucoup plus ordonné que le reste des hommes qu’elle connaissait. Tout était à sa place, la vaisselle faite, les aliments non périmés. Il avait même prit la peine d’accrocher au mur une des photos de leur bande au complet. Pendant que le café chauffait, elle observa attentivement la photo. Elle datait d’un moment déjà, quand ils avaient une quinzaine d’années. En fait, si elle se souvenait bien, ça avait été pour les quatorze ans d’Iruka, comme en témoignait le gâteau largement entamé qu’Asuma et Gai tentaient de subtiliser plus ou moins discrètement, pendant qu’Obito[2], déjà éméché, essayait de faire boire Kakashi et Iruka et se faisait copieusement enguirlander par Kurenaï. Leur bande s’était formée sur le tard, comme celle de leurs élèves. Ils s’étaient rarement parlés durant leurs années d’académie, sauf, bien sûr, elle et Kakashi. Elle avait poussé son cadet à se faire des amis. D’abord Iruka, sale gosse turbulent à l’époque, qui s’était nettement calmé une fois que Kakashi l’avait accepté comme ami. Puis Obito, un jeune chuunin, envoyé surveiller les deux amis et les empêcher de faire leurs bêtises et qui, finalement, y avait participé. Gai aussi, l’éternel rival de Kakashi et, quoiqu’ils en disent tout les deux, les meilleurs amis au monde. Et puis Asuma, venu de la même équipe que Gai, qui avait trainé sa carcasse aux alentours de la bande, toujours en train de roupiller quelque part, non loin de l’agitation. Elle avait été la seule fille de la troupe, ce qui, à la puberté, avait posé quelques problèmes. Et puis les années avaient passé. Obito était mort en mission. Ils étaient tous devenu chuunins, avaient grandis, élevés leurs pupilles comme leurs propres enfants. Kurenaï soupira puis sortit quatre tasses, versant le liquide noir et caféiné. Par l’odeur alléché, Iruka et Kakashi arrivèrent aussitôt, le brun tachant de refaire sa queue de cheval.
-Comment tu te sens Iruka ? Demanda Kurenaï en lui tendant sa tasse.
-Pas trop bien… Avoua Iruka en soupirant se laissant tomber sur sa chaise, je m’inquiète pour Naruto. Ho, bonjour Asuma, fit il quand le petit ami de Kurenaï entra à son tour.
Le barbu grogna un salut autour de son mégot, puis tendit le bras par dessus de la tête d’Iruka, interceptant la tasse de Kurenaï avant qu’elle puisse y boire.
-Si c’est pas du déca, interdit.
-Asuma ! Protesta la brune en fronçant ses yeux rouges.
-Tu es déjà trop nerveuse, dis lui que j’ai raison Kakashi.
-Il a raison, fit Kakashi, buvant sa propre tasse avant de remonter son masque.
-Vous vous êtes ligués contre moi, râla Kurenaï, comme d’habitude quand Kakashi et Asuma s’entendaient pour la taquiner.
-Allons y, coupa Iruka, on risque d’être en retard.
 
-Vite vite vite, marmonna Shikamaru, attendant sur le palier que Chouji ait mis ses chaussures. Tu as tout ?
-Je crois, oui, fit Chouji, tapotant ses poches pleines de nourriture.
-Bon, alors on y v…
-Une minute jeune gens…
Les deux amis se figèrent au son grave de la voix du père de Chouji et se tournèrent vers lui, debout dans l’entrée, sa masse impressionnante occupant presque tout l’espace. Les deux amis se sentirent soudain très très petits.
-Heu, bonjour papa, t’es levé tôt, risqua Chouji.
-Je dois assister à la réunion préparatoire pour le procès, répondit l’homme, fronçant les sourcils, ou comptez-vous aller tout les deux ?
-Nous entraîner, répondit Shikamaru, priant pour que son expression impassible ne le lâche pas.
-Vous vous entraînez beaucoup en ce moment, plus que d’habitude… C’est étonnant avec votre ami en prison.
Shikamaru essaya de rester de marbre, mais Chouji, peu habitué à maîtriser ses émotions, lui jeta un regard paniqué. Voyant ça, son père soupira puis ébouriffa les cheveux de son fils de sa grande main.
-Quoique vous fassiez, soyez prudent, d’accord ?
Shikamaru échangea un regard avec Chouji, puis hocha la tête et parti en courant, suivit par Chouji. Ils coururent jusqu’au magasin de fleurs que tenait la mère d’Ino, attendant que leur équipière les rejoigne. Ce qu’elle fit volontiers, après une dernière injure à son père.
-JE FAIS CE QUE JE VEUX, DEBRIS !!!
-Dispute du matin, chagrin, marmonna Shikamaru.
-Je vais te chagriner autre chose si tu me lâche pas, rétorqua Ino en remontant son sac à dos sur ses épaules, allez on y va !!!
 
-Il est l’heure d’y aller.
Hanabi, en train de faire ses devoirs sur une table basse, leva les yeux de son parchemin et salua son père d’un signe de tête, alors qu’Hinata et Neji restaient concentrés sur leur partie de go. Hiashi fronça les sourcils et approcha de sa fille et son neveu.
-Vous n’êtes pas prêt ?
-Nous n’avons pas l’intention d’assister au procès de Naruto, Père, déclara Hinata en posant une pierre.
Surpris d’entendre sa fille s’opposer à lui, surtout aussi volontairement et sans bégayer, le chef du clan Hyûga resta silencieux quelques secondes.
-Je pensais que tu voudrais savoir ce qu’il en sera du sort du jeune Uzumaki, fit il d’un ton légèrement intrigué.
-Que je sois là ou pas Père, cela reviendra au même. Je refuse de voir un de mes amis être accusé et condamné sans vraie raison.
-Je vois, fit Hiashi avant de se tourner vers son neveu, Neji, veille sur Hanabi et Hinata.
-Oui Hyûga-sama, répondit Neji avec un hochement de tête.
Sur ce, l’homme aux yeux blancs se détourna et sortit de la pièce, rejoignant le reste du clan. Neji et Hinata les entendirent s’éloigner puis se levèrent d’un bond, défaisant rapidement le kimono qu’ils portaient au dessus de leurs vêtements habituels. Pendant que Neji faisait le guet, surveillant qu’aucun serviteur ne les espionnait, Hinata alla rechercher leurs armes et affaires, cachées sous la table d’Hanabi.
-Voilà Hanabi, on y va, souvient toi, si Père te demande ou nous sommes…
-Neji Ni-san t’a emmené t’entraîner à la zone 12 et vous serez de retour assez tard.
-Voilà, n’oublie pas de mettre de l’onguent sur ta jambe à midi si je ne suis pas rentrée.
-Oui Onee-san.
-Hinata-sama, souffla Neji, agacé, il faut y aller, les autres vont nous attendre.
-Et surtout, ne dis à personne ce que je t’ai dis hier, continua Hinata en rangeant un paquet de nourriture dans son sac à dos.
Hanabi laissa échapper un sourire quand leur cousin, las d’attendre Hinata, vint la chercher et la souleva par la taille, la hissant sur son épaule.
-Soit sage Hanabi, lâcha t’il avant de sortir, hinata protestant faiblement sur son dos.
-Soyez prudent ! Enjoignit Hanabi avant de retourner à ses devoirs.
 
-Kiba ?
Le brun, alors en train de préparer son sac, se figea et échangea un regard affolé avec Akamaru, avant de se remettre au lit, rabattant la couverture sur lui pour cacher ses vêtements.
-Kiba ? Reprit Kegawa avant d’ouvrir la porte coulissante de la chambre de son fils.
Elle soupira en le voyant encore couché, lui tournant ostensiblement le dos. Elle avança en silence, ses pieds nus ne faisant aucun bruit et s’agenouilla près de lui.
-Kiba, ton père et moi allons à la réunion.
Aucune réponse du brun.
-Est-ce que tu veux venir ?
-Nan, grommela Kiba au bout d’un moment.
-Je m’en doutais, murmura Kegawa pour elle-même. Kiba… Ce soir, rentre tôt à la maison. Je dois te parler. C’est très important, tu comprends ?
-Hmmm.
-Promet moi d’être à la maison ce soir ?
-Mouais.
-Akamaru, je compte sur toi pour le lui rappeler, fit Kegawa au jeune chien assis près du futon de Kiba.
-YIP !
-Soyez sage, fit Kegawa une dernière fois avant de se relever, coupant court à ses envies d’embrasser son fils une dernière fois.
Elle ressortit, toujours aussi silencieuse et Kiba attendit de longues minutes d’être sur qu’elle soit partie. Une fois certain, il repoussa les couvertures et finit hâtivement son sac avant de soulever Akamaru, le glissant dans son blouson.
-On va être à la bourre !
-Arf !
 
-Passez une bonne journée Aburame-sama, salua son épouse, entourée de ses suivantes.
-Shino n’est pas là ? S’inquiéta t’il, ne voyant pas son héritier à ses côtés.
-Je crains ne pas l’avoir vus aujourd’hui cher époux, déclara sa femme, un brin ennuyée, désirez vous que j’envoie une de mes suivantes le chercher ?
-Non, je vais m’en occuper. Passez une bonne journée Aburame-dono, salua t’il avant de sortir de la maison principale.
Le chef du clan Aburame, suivit de ses conseillers et cousins, se dirigea ensuite vers l’aile ou son fils résidait. Arrivant près de sa chambre, il vit sa silhouette familière se découper en ombre chinoise sur les panneaux de papiers.
-Shino, appela t’il d’un ton sec.
La silhouette ne bougea pas, mais une autre, plus petite, vint s’agenouiller près de la porte et l’ouvrir. Mushiko s’inclina respectueusement devant son maître.
-Aburame-sama.
-Mushiko-chan. Pourquoi mon fils n’est il pas prêt à partir ?
La jeune fille prit une expression embarrassée et répondit en hésitant.
-C’est que… voyez vous Aburame-sama… Shino ne veux pas assister au procès de son ami… Il… Est contre cette idée…
Le chef de la famille Aburame haussa un sourcil de derrière ses lunettes de soleil.
-Es-tu en train de me dire que mon fils ‘boude’? S’enquit il, estomaqué, ou du moins autant qu’un Aburame peut l’être.
-En fait… Oui, répondit Mushiko avec un sourire penaud.
Le père de Shino soupira, agacé, mais un de ses conseillers se pencha à son oreille, lui signalant qu’ils allaient être en retard.
-Bien, nous en reparlerons ce soir Shino, lança t’il. Allons y !
-Passez une bonne journée Aburame-sama, salua Mushiko avant de refermer le panneau.
Elle se tourna vers l’autre occupant de la chambre avec un soupir soulagé.
-C’est bon, il n’y a vu que du feu… Lâchez la cohésion.
Aussitôt, l’essaim en forme de Shino placé au centre de la pièce s’écoula en un tas d’insectes grouillant.
-Il ne reste plus qu’à espérer qu’il s’en sorte… Ca vous dirait une partie de carte en attendant ?
Les insectes bourdonnèrent d’enthousiasme.
 
Comme la veille, Sasuke avait très mal dormi et avait décidé d’arriver en avance. Il s’était assis sur une balançoire, désertée par les enfants à cette heure de la journée, et attendait le reste de la bande, se balançant lentement. C’était étrange comme tout à Konoha lui rappelait Naruto. Où qu’il porte le regard, il voyait un objet, un lieu qui lui rappelait le blond. La roche des Hokages, de nombreuses fois peinturlurées par Naruto. Les ponts, qu’en été, le blond utilisait comme plongeoir pour se rafraîchir. Les balançoires même, ayant subis elles aussi l’énergie de Naruto, s’amusant à se balancer de plus en plus haut, au risque de tomber, ses cheveux faisant comme un second soleil au dessus de Sasuke.
La vie avec Naruto, ce n’était que des fous rires et des cris. Et une fois qu’on y était habitué… Ca manquait.
Shino fut le premier à arriver, puis l’équipe d’Ino, se chamaillant déjà de bon matin. Les cousins Hyûgas, à leur tour et enfin, juste à l’heure, Kiba, écarlate de sa course.
-Ma mère a pas voulu me lâcher. Désolé, s’excusa t’il.
-C’est bon, rétorqua Shikamaru. Tu es à l’heure. Tout le monde est prêt ?
Devant l’acquiescement général, il distribua l’ordre de déplacement et donna le signal du départ.
 
Le bruit de la clef dans la serrure fit intérieurement bondir Okori. Intérieurement, car elle se força à ne pas bouger, ni modifier la posture d’autiste de Naruto. Si elle calculait bien, si elle faisait attention, elle pourrait peut être s’enfuir. La porte s’ouvrit, personne n’entra.
Elle bondit avec un cri sauvage, prête à disparaître.
Mais alors qu’elle passait la porte, deux mains solides l’attrapèrent par le col, la stoppant net.
Elle sentit des fudas être collés à la peau du gamin, la paralysant, puis les moines ninjas le déshabillèrent, changeant ses vêtements habituels contre un kimono blanc, et l’enchaînèrent à des liens de fudas, incassables pour elle. Elle tenta de se débattre jusqu’au bout.
Jusqu’au moment ou ils posèrent sur son visage un bandeau de fudas.
Alors, elle recula dans l’esprit de Naruto, se lovant autour de lui, essayant de le rassurer de sa présence.
 
Le tribunal était plein quand Kakashi et ses amis entrèrent, et ils passèrent quelques minutes à essayer de trouver des places, jusqu’à ce que Sakura se lève sur son banc, leur faisant signe d’approcher.
-Je vous ai gardé des places Senseï, expliqua t’elle quand son professeur fut à portée d’oreille.
Kakashi la remercia d’un hochement de tête, notant d’un coup d’oeil que Tenten et Lee étaient là aussi, accompagné de leur professeur qui se disputait avec Ebisu pour savoir lequel des deux défendrait Naruto. La dispute fut avortée par Jiraiya, qui déclara qu’il serait l’avocat du gamin, ce à quoi les deux professeurs rétorquèrent qu’il était perdu. Soupirant des disputes de ses amis, Kakashi se laissa tomber sur le banc, imité par Iruka.
-Maintenant, il ne reste qu’à espérer, marmonna t’il.
 
Sortir de Konoha fut le plus dur. Il fallait échapper à la surveillance des gardes de la porte, mais grâce à quelques illusions habilement placées et une fausse autorisation de la main de Shikamaru, les adolescents furent hors de la ville relativement rapidement.
-On est sortit, soupira Kiba, et maintenant ?
-Akamaru sait où est le territoire des renards ?
-Yep, je vais lui demander de nous guider, déclara Kiba avant de s’agenouiller, échangeant quelques aboiements avec le chien. Par ici, reprit il en montrant une direction.
Aussitôt, les amis repartirent, à la suite d’Akamaru cette fois ci. Alors qu’ils s’enfonçaient dans la forêt, vers une portion qu’ils n’avaient jamais explorée, Sasuke crut sentir des yeux l’observer. Mais chaque fois qu’il tournait la tête, il ne voyait qu’un corbeau picorer une branche ou un hibou fermer les yeux.
-Ils nous observent déjà, signala t’il à Shikamaru.
-Les tengus… Ils doivent avoir prévenus les yohkos…
Rapidement, d’autres animaux apparurent. Des cerfs, toute une harde de jeunes mâles aux bois acérés, un loup qui les suivit longuement du regard. Ino crut voir une femme se promener, un luth sur l’épaule, mais quand ils descendirent voir, ils ne trouvèrent que des empreintes de chat sauvage.
-Les bakemonos nous ont repérés, grimaça Shikamaru, agenouillé près des traces de chat.
-C’est flippant… Marmonna Kiba, fourrant ses mains dans ses poches ou étaient cachés deux kunaïs, je les sens qui nous regardent… Ils parlent de nous.
-Tu comprends ce qu’ils disent ? S’enquit Ino.
Kiba secoua la tête.
-Non, pas vraiment… seulement le loup… Il a dit un truc comme…On verra si ce sera de la bouffe ou des alliés.
Toute la bande sursauta quand un hibou battit furieusement des ailes sur un arbre les surplombant. Quand les adolescents lui dédièrent un regard furieux, il se contenta d’hululer un rire, puis disparut en silence.
-Les hiboux aussi ce sont des bakemonos ? S’enquit Chouji.
-D’après les rêves de Naruto, oui, répondit Shino.
-Surtout qu’un hibou en plein jour, marmonna Neji avant de repérer Hinata s’éloigner. Hinata-sama ?
-Il.. Il y a quelque chose là, signala la jeune fille en montrant une drôle de pierre verticale, envahie par la mousse et le lierre.
La jeune fille arracha les plantes qui couvraient la pierre, grattant des ongles sur la surface rugueuse mais régulière. Quand elle s’écarta, au bout de quelques minutes, les amis entouraient une statue de yohko, décapitée par un coup d’épée. Ce fut Akamaru qui déterra la tête ronde que Shikamaru reposa à son emplacement.
-Une statue rituelle, marmonna Shikamaru, les voyageurs déposaient des offrandes ici pour s’attirer la protection des yohkos. On est sur la bonne route.
-Alors continuons, déclara Sasuke.
Hinata hocha la tête mais défit d’abord son sac à dos, sortant la nourriture qu’elle avait empaqueté le matin même. Elle déballa le papier aluminium, et disposa au pied de la statue quelques petits boudins frits.
-Qu’est ce que tu fais encore ? Grommela Neji.
-Ce sont des Inari zushis[3], répondit Hinata, j’ai lu quelque part que c’était des offrandes traditionnelles à Inari, le dieu-renard.
-Laisse-la faire, fit Shikamaru, coupant Neji qui allait râler, ça ne nous feras pas de mal. On repart !
La petite troupe se remit en formation et reprit son chemin, cherchant d’autres indices de présence des yohkos. Hinata, chargée de surveiller leurs arrières avec Neji, jeta un dernier coup d’œil à la statue et poussa un petit cri d’alarme.
-Quoi ? Fit Kiba, sortant déjà ses kunais.
-Là bas ! Fit Hinata, montrant la statue du doigt.
Deux renards croquaient à belle dent les sushis, se régalant visiblement, sous le regard sévère d’un troisième renard, grand jusqu’à la hanche d’Hinata et muni de trois belles queues ondoyantes.
-Les yohkos ! S’exclamèrent d’une même voix Kiba et Hinata, juste avant de retourner sur leurs pas en bondissant.
-ATTENDEZ ! Les interpella Shikamaru, ne partez pas comme ça !!
Kiba, fut le premier au sol et repartir directement à quatre pattes vers la statue et les yohkos. Les deux ichibis, le sentant venir, abandonnèrent le repas et déguerpirent, alors que le sanbi, loin de les suivre, se rua sur Kiba, lui assenant un vigoureux coup d’épaule sur l’estomac, l’envoyant bouler dans la poussière. Akamaru, qui suivait son maître de près, intervint à temps pour empêcher le yohko de le mordre et le renard déguerpit à son tour à la suite de ses congénères. Hinata s’agenouilla près de Kiba sitôt arrivée.
-Est-ce que ça va ?
-Ouais, ouais, j’ai juste effrayé la mère je crois.
-Ils s’enfuient ! Lança Sasuke en dépassant les deux équipiers.
-Dites, ça vous arrive de réfléchir avec votre tête ? S’enquit Shikamaru alors que tous ses camarades se ruaient à la poursuite des yohkos.
La renarde, presque rouge sur le vert de la forêt, était aisément repérable, aussi ne mirent ils pas beaucoup de temps à la retrouver et la pourchasser. Se sentant traquée, la renarde prit soudain une forme humaine, ramassant ses petits au passage et accéléra, quasiment impossible à suivre.
-Mais c’est pas vrai !! Madame !! Attendez !! S’exclama Kiba.
-Sanbi no yohko, renchérit Shikamaru, nous ne vous voulons aucun mal, revenez !
Kiba sauta par-dessus un buisson.
Et stoppa net, ses amis le percutant par derrière.
-Préviens quand tu t’arrêtes bon sang ! Râla Ino.
-Tention, Chouji arrive !
-Qu’est ce qui se passe ? Grommela Shikamaru en se frayant un chemin vers Kiba.
-Il se passe.. Ca, fit Kiba, montrant la femme en face de lui
Une grande femme aux cheveux roux, aux yeux rouges, les joues zébrés d’écarlate, fixait les adolescents sans un mot, les jaugeant sévèrement, le regard froid.
Ses quatre queues cachaient presque la troupe de yohkos aux aguets derrière elle, prêt à sauter sur les intrus.
-Je suis Ran, finit elle par déclarer, Yonbi no Yohko, Reine de la forêt.
-On est mal, marmonna Sasuke.
La renarde sourit et les amis frissonnèrent en reconnaissant le sourire à moitié psychopathe de Naruto au combat.
-Vous n’avez pas idée…

[réactions à chaud][La tombe du Myôbu]


[1] Kunoichi : Nom des femmes ninja, une espèce anagramme du kanji onna, femme en japonais
[2] Obito est un des personnages mystères de Naruto. Il est mentionné  plusieurs reprises comme étant un ami de Kakashi, mais on ne sait ni son sexe, ni ce qu’il a fait et comment il est mort. Quand on saura, je sent que cette fic ne sera plus plausible du tout ^^
[3] Les inaris zushis existent vraiment, il s’agit de petite poche de tofu frit,  fourré de riz sucré ou d’autres garnitures. Les renards sont réputés être friant d’Inari-zushis (ou inari-sushis) et on en fait des offrandes au Japon dans les temples d’Inari. Si vous voulez voir à quoi ca ressemble http://www.fujifood.co.uk/recipie_book_pocket_sushi.html
Pour d’autre renseignement (site anglais)
http://www.jadedragon.com/archives/cooking/inarizus.html