N’importe qui aurait croisé Sakura et Sasuke, et se sentant
un brin suicidaire, aurait lancé une boutade sur les amoureux qui se baladent
ensemble côte à côte. N’importe qui, sauf Sakura elle même. Elle savait que si
Sasuke la raccompagnait chez elle, ce n’était pas par pur élan sentimental,
mais surtout parce que, protecteur comme il était de ses compagnons, il voulait
s’assurer qu’elle rentre chez elle en un seul morceau, ou du moins en morceaux
suffisamment intact pour être recousus. Le brun gardait le silence, plongé dans
ses pensées et fixait le sol en marchant, la boucle plissée boudeusement. Plus
elle y réfléchissait, plus elle trouvait les révélations de la lignée de
Konoha… Evidente. Elle avait vu d’autres clans de ninjas dotés de pouvoirs
extraordinaires, mais Konoha, avec Oto, était un des villages les plus récents.
Les autres clans avaient eut des siècles pour se développer et Oto avait eut
recours à la chirurgie et la mécanique pour augmenter les pouvoirs de ninjas,
mais Konoha, avec à peine deux siècles d’existence, n’avait bénéficié ni de
l’un, ni de l’autre. Un tel vivier de lignées héréditaires ne pouvait
s’expliquer qu’avec un ancêtre commun, surpuissant et non humain.
Toujours est-il que ça devait faire un choc à ceux qui
venaient de découvrir leurs origines. Kyûbi no Yohko avait été, et était
toujours, tellement crainte et haïe par les ninjas, apprendre qu’on faisait
partie de sa famille devait être perturbant. Un bref moment, Sakura se demanda
ce que ça devait être de ne pas être humain… Ou pas entièrement. Est-ce que ses
amis percevaient le monde différemment d’elle ? Qu’est ce qu’ils avaient
de différents ? Shino avait eut l’air de bien prendre la chose, mais elle
avait entendu tellement de gens parler de lui comme un monstre, avec tous ces
insectes dans son corps, l’injure ne lui faisait probablement pas grand-chose.
Chouji n’avait rien dis, quand à Shikamaru, elle ne savait jamais ce qu’il
pensait. Les cousins Hyûga… Ca, c’était une autre histoire. Hinata n’avait
probablement pas encore saisit toute les implications, plus inquiète pour Kiba
que pour elle, quand à Neji… Pareil que pour Shikamaru, il était
indéchiffrable. Kiba et Ino avaient paniqués, chacun à leur manière, mais pour
des raisons facilement compréhensible. Quinze ans auparavant, pendant la guerre
contre Kyûbi, les clans Yamanaka et Inuzuka avaient été quasiment décimés.
Seuls leurs parents avaient survécus. Ino avait aussi perdu un frère, son aîné
de deux ans, qu’elle n’avait jamais connue, ayant été un bébé à l’époque.
Apprendre que la perte de sa famille était du à quelqu’un de son sang… Ce
devait être affreux comme situation.
Le fil de ses pensées ramena aussitôt Sakura à Sasuke, qui
marchait près d’elle. Il avait lui aussi perdu toute sa famille, non pas à
cause de Kyûbi, mais de son propre frère. Il croyait être seul à jamais et
voilà qu’il apprenait qu’il avait toujours une famille, bien plus étendue qu’il
le pensait. Peut être que ce serait le seul bienfait de toute cette
histoire : Socialiser Sasuke.
Sakura ne put retenir un petit ricanement étranglé à la
conclusion, ce qui attira l’attention du brun.
-Sakura ?
-Rien, rien, fit elle en secouant la main, cachant son
sourire derrière l’autre, j’ai juste… Eut une image mentale.
Sasuke haussa un sourcil, mais ne dis rien, autant habituer
aux farces de Naruto qu’aux monologues mentaux de Sakura.
-Tu le prends plutôt bien, remarqua t’il en reprenant sa
route.
-De quoi ? Fit Sakura.
-L’ascendance de yohkos.
-Ho... Sasuke. Mettons les choses au point. Cela fait trois
ans que je suis ninja, d’accord ? En trois ans, j’ai vu des personnes
capables de maîtriser les éléments, de changer d’aspects, avec des yeux qui
tournent rouge et déchiffrent les techniques, qui ont des insectes dans le
corps, qui se transforment, qui lisent les pensées, font apparaître des
créatures grandes comme des immeubles, alors NON, une ascendance de yohko, ça
ne m’étonne pas le MOINS du monde ! Mais bon sang Sasuke, je ne suis pas
issue d’une famille noble, pas même ninja ! J’ai arrêté de m’étonner de
votre monde il y a des années !
Sasuke cligna bêtement des yeux, déstabilisé par l’éclat de
voix de Sakura. Il lui emboîta docilement le pas quand elle reprit sa route.
-Ca va mieux ? Risqua t’il après quelques minutes de
trajets.
-Etonnement, oui. Désolée, s’excusa Sakura, les nerfs.
-Hm…. On est arrivé, nota Sasuke en s’arrêtant devant chez
Sakura.
La jeune fille hocha la tête mais resta sur le pas de la
porte, devant Sasuke, tête baissée.
-Sasuke… Pour demain…
-Hm ?
-Je… Promets moi de sauver Naruto…
-Tu tiens à lui ? S’enquit Sasuke, curieux du
changement d’attitude de Sakura envers Naruto.
Sakura eut un petit sourire amer.
-Pas dans ‘ce’ sens là. Je… Je l’ai toujours maltraité,
alors que… Qu’il était toujours là pour m’aider… Mais je veux me rattraper. Je
ferais tout ce que je peux pour… pour l’aider. J’aurais voulu venir avec vous…
-Kakashi-senseï a raison. C’est trop dangereux pour toi.
-Sois prudent alors…
Sasuke resta silencieux quelques secondes, puis hocha la
tête.
-Promis.
-J’ai encore du mal à digérer la nouvelle, marmonna Iruka.
-Tu veux aller boire un verre ?
-Ce n’est pas le moment d’être soûl et commencer à bramer
sur tout les toits ce qu’on vient d’apprendre, Kakashi.
-Juste.
-Et… pourquoi tu me suis au fait ? S’enquit Iruka tout
en grimpant les escaliers de son immeuble.
-Je m’assure que mon seul ami rentre bien chez lui ce soir.
Iruka roula des yeux.
-Kakashi, je ne suis pas ton seul ami, tu as aussi Gai…
Le ninja au sharingan dédia un regard dubitatif à Iruka qui
corrigea.
-Bon, c’est ton meilleur ennemi si tu préfères. Et puis…
Kurenaï.
-Ce n’est pas pareil Iruka.
-D’accord, d’accord. Asuma ?
-On se bourre la gueule ensemble de temps en temps, ça
compte ?
-Ca dépend, rétorqua Iruka en ouvrant sa porte, qui
paye ?
-Lui.
-Alors c’est un ami, conclut Iruka avant de se tourner vers
Kakashi, le fixant en silence.
Le ninja s’appuya nonchalamment contre le mur, bras croisés,
l’air tout à fait paisible et détendu.
Iruka le connaissait trop bien pour savoir que ce n’était
qu’une façade.
-Tu veux pas rester seul hein ?
-Hm. Kurenaï dort chez Asuma ce soir. Je ne veux pas aller
les embêter.
Iruka secoua la tête d’un air las et poussa la porte grande
ouverte, faisant signe à Kakashi d’entrer.
-Je vais te faire un lit sur le canapé. Entre.
-Je suis rentré, marmonna Kiba sans entrain, tout en
refermant la porte.
Immédiatement, les chiots sortirent de leur cachette pour se
précipiter sur leur compagnon de jeu. Ils reculèrent tous quand Kiba gronda,
sourdement, le genre de grognement qui indique très clairement que ce n’est pas
le moment de tirer la queue du chien. Avec des couinements apeurés, les chiots
déguerpirent se réfugier dans les pattes de leurs mères, à la grande surprise
de Kegawa, venue accueillir son fils.
-Et bien Kiba, ça te prend souvent de terroriser les
chiots ?
L’adolescent rangea ses chaussures sans répondre. Intriguée
par le silence de son fils, qu’elle n’avait jamais entendu que quand il était
gravement malade, Kegawa vint s’agenouiller près de lui.
-Kiba, est ce que ça va ?
Kiba se força à répondre un mouais pas convaincant avant de
se relever, dézippant son blouson et faisant descendre Akamaru de ses épaules.
-Akamaru commence à être un peu grand pour que tu le portes
Kiba, fit Kegawa en tapotant le crâne du jeune chien.
-Et après ? Rétorqua son fils.
Cette fois, le père de Kiba se pencha par la porte, dédiant
un regard stupéfait à son fils.
-Tu t’es fait envoyer sur les roses par une fille,
Kiba ? S’enquit il, un bol de riz à la main.
-Nan.
-Par un garçon alors ?
-MAIS T’AS FINIT DE SOUS ENTENDRE QUE JE SUIS PEDE,
OUI ?!!! Explosa Kiba avant de se diriger d’un pas furieux vers sa
chambre, claquant la paroi de bois et de papier d’un geste brusque.
Ses parents échangèrent un long regard abasourdi avant que
Tsume ne se redresse, touillant distraitement son bol.
-La crise d’adolescence, notre chiot grandit on dirait…
-Il doit sentir qu’on lui cache des choses, soupira Kegawa
en prenant un chiot sur ses genoux, lui gratouillant pensivement le ventre.
-Keg’, je vais aller lui parler.
-Si Kiba va faire sa crise d’adolescence comme ton frère et
toi, vaut mieux attendre qu’il se soit calmé.
Kegawa se leva, relâchant le chiot, et soupira en
réordonnant sa veste de kimono.
-Je lui parlerais demain. Après le procès.
-Tu lui diras tout ?
-Je ne sais pas. Je verrais à ce moment là. Allez,
retournons à table.
-Je suis rentré…
Le père de Chouji releva la tête de son assiette et sourit
en voyant les trois adolescents sur le pas de la porte.
-Bienvenue à la maison ! Bonjour Shikamaru, bonjour
Ino, vous avez passé une bonne journée ?
-On a pas arrêté de s’entraîner, râla Ino, je ne veux plus
voir une leçon d’espionnage de ma vie.
-Ca te sera utile pour entrer en catimini dans la chambre
des garçons, plaisanta le père de Chouji.
Sa femme lui adressa un regard de reproche avant de poser
trois assiettes supplémentaires sur la table. Sachant d’avance que protester
était inutile, Shikamaru et Ino s’assirent de chaque côté de Chouji, qui
achevait déjà sa première part.
-vous allez bien ? Demanda soudain la mère de Chouji en
resservant son fils, inquiète du manque de dispute entre Ino et Shikamaru.
-Oui Madame, répondit Shikamaru, juste un peu préoccupés.
-A cause du petit Uzumaki, hein ? Fit le père de
Chouji. Ha, je vous comprend va… Il n’était pas si terrible ce gosse…
-Tu savais que c’était Kyûbi no yohko, papa ? Demanda
Chouji entre deux bouchées.
L’homme blond sourit d’un air fataliste.
-Tout les adultes savaient, mais c’était la volonté du
Sandaime qu’on ne dise rien.
-Parlons d’autres choses, coupa la mère de Chouji, mangez
plus que ça vous deux, vous n’avez que la peau sur les os.
Ino et Shikamaru jetèrent un regard désespéré à la montagne
de nourriture devant eux et soupirèrent de concert devant la tache qui les
attendait : Participer à un repas des Akimichi.
-Je suis rentré.
-Bienvenue à la maison Shino-sa… S’exclama Mushiko. Shino ?
Shino, est ce que ça va ? S’exclama t’elle en se précipitant près de son
ami, sans prendre le temps de mettre ses chaussures pour aller dans l’entrée.
-Pourquoi ça n’irais pas ? Rétorqua Shino
Mushiko tendit les mains vers Shino et éparpilla les
insectes massés sur les joues de Shino N’importe qui d’autre aurait eut un haut
le cœur, ou, connaissant leur faim de chakra, aurait hésité à les toucher, mais
pas Mushiko. Enfant, elle avait joué avec Shino, ne s’inquiétant pas de sentir
les insectes ramper sur son corps ou dans ses cheveux. Ils s’étaient nourris
aux ruches de la maison, sous le regard bienveillant des abeilles. Sa famille
servait les Aburame depuis des décennies, presque des siècles. Comme eux, ils
étaient en symbiose avec un insecte. Une larve, lovée entre leurs poumons,
réparait leurs blessures. Mushiko avait eut cinq ans quand on lui avait
implanté la larve et depuis, elle ne craignait aucun insecte de Shino
-Les insectes kikai boivent tes larmes Shino
Shino porta la main à sa joue, sentant ses petits gardes du
corps s’affairer sur sa peau. Il retira ses lunettes, surpris de voir les
insectes amassés sur les verres, nettoyant l’humidité. Mushiko le fixait,
inquiète de voir son ami dans cet état. Il ne hurlait pas, n’hoquetait pas,
mais les larmes coulaient, ce qui n’était pas arrivé en plus de dix ans. Et
puis, soudain, Mushiko sentit les bras de Shino se refermer sur elle et ses
cheveux crépu lui caresser la joue. Stupéfaite par l’étreinte, Mushiko resta
immobile un long moment, avant d’oser lever les mains, enlaçant son ami
d’enfance.
-Shino…
-Juste un petit moment Mushiko…
-Tes parents sont là, Shino, allons dans ta chambre, tu me
raconteras, d’accord ?
-Je ne peux pas…
-Ouais, c’est ça, et ma larve fait du kabuki[1],
viens, fit Mushiko, entraînant son ami par la main.
En bonne apprentie ninja, nouvelle « génie » de sa
génération, Hanabi Hyûga avait déjà la main sur le kunaï caché sous son
oreiller quand la porte de sa chambre s’ouvrit doucement. Mais lorsqu’elle
reconnut les cheveux mauves de sa sœur, elle le lâcha aussitôt, s’asseyant
vivement.
-Hinata ‘Nee-san !
-C’est l’heure de la consultation Hanabi, souffla Hinata en
entrant, suivie par Neji qui referma le panneau en silence.
La petite fille hocha la tête et repoussa ses couvertures,
dévoilant sa jambe bandée. Elle laissa sa grande sœur la soigner, défaisant la
bande, puis vérifiant la fracture à l’aide du byakugan, avant d’appliquer un
baume sur sa cuisse.
Hanabi aimait sa sœur. Ca pourrait sembler logique dans
n’importe quelle autre famille, mais pas chez les Hyûgas. Quand deux enfants
naissaient aux Hyûgas, le cadet était aussitôt envoyé dans la Soke. Durant
longtemps, Hanabi était restée cloîtrée dans les bâtiments de la Soke, avec
Neji comme seule compagnie. Leur mère à Hinata et elle était morte quand Hanabi
avait trois ou quatre ans. C’était à ce moment là qu’elle avait rencontré
Hinata pour la première fois. Elle se souvenait d’une petite fille en kimono
sombre, venue du groupe de la branche aîné. Une petite fille qui lui essuya les
yeux, puis la fit se moucher, avant de la prendre par la main et la ramener
vers leur père. A partir de ce jour là, Hanabi avait toujours suivit sa sœur
partout, même à l’académie parfois, se blottissant sous son bureau et écoutant
le cours avec elle. Elle l’avait suivi pendant les séances d’entraînement que
son père lui faisait subir. Séance qu’elle avait un jour interrompue, frappant
leur père quand Hinata était tombée à genoux, crachant du sang. Ce jour là, il
avait vu le potentiel d’Hanabi, il avait entrapercue la ninja qu’elle
deviendrais un jour, peut être plus puissante que Neji même. Il avait alors
destitué Hinata, lui préférant sa cadette, plus douée. Hinata avait alors été
reléguée à la branche cadette. Et Hanabi n’avait pas pu la suivre. Mais elle
attendait impatiemment le jour ou elle serait diplômé de l’académie à son tour,
ou elle deviendrais ninja et ou elle pourrait quitter les Hyûgas. Encore
quelques mois de patience et ce seras finit. Hinata, Neji et elle partiront
définitivement de chez les Hyûgas Peut être même qu’elle arriverait enfin à
caser Hinata et Naruto, après tout les efforts qu’elle faisait pour ça, ce
serais dommage...
-Voilà Hanabi, encore deux jours et tu pourras te lever
normalement.
-Merci Onee-san !
-Tu n’as pas de malaise ? De nausée ? De
vertige ?
-Nan, nan, nan, répondit Hanabi alors que Neji roulait des
yeux derrière Hinata.
Hanabi eut un petit rire qu’elle étouffa aussitôt à deux
mains, soucieuse de ne pas réveiller le reste de la famille. Hinata lui sourit,
ordonnant ses cheveux rapidement. Elle allait se lever quand Hanabi la retint
par la manche et traça, du bout des doigts, les cernes sous ses yeux.
-Tu as pleuré Onee-san ?
-Ce.. ce n’est rien Hanabi…
-Qui t’a fait pleurer encore ? C’est toi
Neji-ni-san ? Demanda t’elle d’un ton soupconneux et féroce malgré ses
onze ans.
-Je suis innocent, grogna Neji.
-Alors c’est à cause de Naruto-ni-san ?
Hinata soupira, puis se pencha sur sa sœur, lui caressant la
joue.
-Hanabi, tu voudrais faire quelques choses pour aider
Naruto-kun ?
-Bien sur !!!
-Alors écoute….
Iruka soupira tout en se déshabillant. Kakashi était bien
bordé sur le canapé, enfoui sous plusieurs couvertures. Comment le grand ninja
arrivait à dormir, recroquevillé sur la banquette, c’était un mystère. Iruka
enfila un pantalon de pyjama, puis ouvrit son lit et s’assit dessus, défaisant
sa queue de cheval. Il resta quelque minutes assis, accoudé sur ses genoux,
réfléchissant à sa journée. Il avait appris tellement de chose sur Naruto, sur
Kyûbi, sur Konoha. Il croyait tout connaître de l’adolescent blond, depuis le
temps qu’il l’avait sous sa garde, et voilà qu’il découvrait tout un pan qu’il
avait ignoré. Comment avait il fait pour rater tout ça ? Est-ce qu’il
avait été un mauvais tuteur ? Est-ce que Naruto ne lui avais jamais fait
confiance ? Ca faisait mal de penser ça, de penser que l’adolescent ne
l’avait peut être jamais vraiment aimé. Il se secoua vivement à ces pensées.
Mais qu’est ce que c’était que ces doutes ? Naruto l’aimait !
Point ! C’était comme son frère, ou son fils, en tout cas, c’était sa famille.
Ils étaient tout deux capables de tout pour se protéger mutuellement. Et si,
demain, le conseil déclarait Naruto coupable, ça allait barder. Iruka ferait
TOUT pour le sortir de là. Sur cette bonne résolution, Iruka s’allongea et
remonta la couverture sur lui, éteignant la lumière de l’autre main.
Dix minutes plus tard, il était réveillé par un bruit de
porte qui s’ouvre.
Kakashi était debout dans l’encadrement de la porte, une
main sur la poignée. Iruka nota qu’il était torse nu, montrant sa peau couturée
de cicatrices. L’une d’elle traversait son torse de bas en haut, et continuait
sur la joue du ninja. Il ne portait pas son masque non plus, dévoilant la
balafre qui barrait son œil gauche, de son front jusqu’au menton, coupant sa
bouche au coin des lèvres. Sans son bandeau pour tenir ses cheveux, la
chevelure rebelle retombait sur le visage et la nuque de Kakashi, accentuant sa
ressemblance avec son père. Se gardant bien de le lui faire remarquer, Iruka
s’assit dans son lit, adressant un gentil sourire à son ami.
-Tu n’arrives pas à dormir ?
Kakashi haussa les épaules, ce qu’Iruka traduisit par oui.
-Allez, viens.
Kakashi éteignit la lumière du couloir et se dirigea
lentement vers le lit d’Iruka. Celui ci s’était poussé sur le côté et sentit le
lit s’affaisser quand Kakashi allongea ses soixante-sept kilos et quelques[2] à ses
côtés. Pendant quelques minutes, les deux hommes remuèrent sans cesse, tachant
de trouver une position la plus confortable et la moins compromettante
possible.
Ce qui ne servit à rien.
Le lendemain, ils étaient affalés l’un sur l’autre, Kakashi
blottit contre le dos d’Iruka, les bras passés autour de sa taille.