Neuf vies

Chapitre 1 : Scènes d'intérieur

Série : Naruto
Autrice : Kineko, Evil inside
Genre : Sérieux, suite de 'Neuf rêves'
Couple : rien de changé depuis Neuf rêves
Disclaimer : Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : vous devriez commencer à savoir lesquels sont à moi, non ?

Iruka referma doucement la porte de la chambre et se tourna vers la petite foule entassée dans son salon. Il leur sourit gentiment et approcha du canapé ou Kakashi était installé, fixant anxieusement son ami.
-Il dort, déclara Iruka. Il était épuisé. J'ai retiré tout les fudas qu'il avait sur la peau et soigné ses brûlures avec ta pommade Hyûga-sama.
Hinata poussa un soupir de soulagement, imitée par le reste de la bande, ainsi que leurs professeurs, venus eux aussi prendre des nouvelles de Naruto.
-Et mentalement ? Demanda Kurenaï, juchée sur l'accoudoir près de Kakashi.
Iruka haussa les épaules.
-Il est perturbé, ça, c'est sur. Pour lui, il y a à peine une heure, il agressait Yoruno. Il ne sait pas ce qui s'est passé pendant les deux derniers jours.
-Et pour Okori-dono ? Fit Shikamaru, il est au courant qu'elle l'a possédé ou pas ?
-J'ai préféré ne pas mettre ça sur le tapis. Il est assez bouleversé comme ça. On verra demain s'il se sent mieux.
Iruka s'assit près de Kakashi et poussa un profond soupir.
-Je n'arrive pas à croire que c'est finit, murmura t'il, les yeux dans le vague.
-Ho, pas encore, corrigea Kurenaï. Il y aura encore l'enquête sur Yoruno, son procès, où Okori-dono devras témoigner et la peine que Naruto devras purger.
-Oui, mais Naruto est hors de danger, c'est ça qui compte, fit joyeusement Sakura.
-Exactement, fit Kakashi avant de se relever, tirant sur son pantalon, bon, il est temps de rentrer.
-Mais Senseï, commença Sakura.
-Tututut Sakura, Naruto se repose, on ne peut rien de plus pour le moment. Laisse le dormir, il en a besoin.
-Tu pourras venir le voir demain, suggéra Iruka, je serais là lundi aussi. Passez quand vous voulez, ajouta t'il à l'attention des amis de Naruto.
-Et ton travail ? S'étonna Kakashi alors que les adolescents sortaient un à un, saluant leurs professeurs.
-Je prends un jour de congé, j'en ai pas mal en avance.
-Tu travailles trop Iruka, soupira Kurenaï avant de déposer un baiser sur sa joue, à demain.
-A demain Kurenaï.
Finalement Sasuke fut le dernier à repartir, s'attardant près de la porte, comme s'il hésitait à sortir. Il finit par revenir vers Iruka, repliant nerveusement les mains, les essuyant parfois sur son pantalon.
-Heu.... Iruka-senseï… Je…
-Tu veux rester ici cette nuit Sasuke ? Fit gentiment le professeur. Je peux te faire un lit sur le canapé…
-Non… Non ça ira… Merci… Je… Je passerais demain… Rendre son journal à Naruto. A demain Senseï.
-A demain Sasuke, passe une bonne nuit.
Iruka regarda l'adolescent s'éloigner puis referma sa porte. Il retourna s'asseoir sur son canapé et retira son bandeau frontal, défaisant sa couette trop serrée. Il resta quelques minutes assis, le regard pensif, avant de se décider à se relever et retourner dans la chambre, vérifier que Naruto n'avait besoin de rien.
***
-Je suis rentré… Marmonna Kiba, s'armant de courage pour affronter l'orage qui lui tomberait dessus, à peine aurait il posé un pied dans la maison.
-Bienvenue à la maison, fit Kegawa, debout dans l'entrée, ses chiennes attendant autour d'elle.
-Heu… Maman… Je…
-Tu as faim ? Fit sa mère.
-Un peu… répondit Kiba, surpris de ne pas s'être déjà fait enguirlander.
-Je vais te réchauffer à manger, viens.
Kiba suivit sa mère, se demandant ce qu'il lui prenait pour qu'elle soit aussi calme malgré les derniers évènements. Il s'assit à la table de la cuisine, regardant sa mère réchauffer un reste du dîner de la veille, le tout sans un mot, ni même un geste d'agacement.
-Maman ? Finit-il par demander, s'inquiétant pour elle.
-Oui ?
-Heu… Tu.... tu es fâchée ?
-Qu'est ce que tu sais sur Kyûbi-dono ? Fit Kegawa sans se retourner.
-Heu… Ben, c'est notre ancêtre. La mère du premier et du deuxième Hokage. C'est un yohko. Et elle est super canon.
-Kiba ! fit sa mère en se tournant vers lui, les sourcils haussé tellement haut qu'ils se perdaient dans sa chevelure.
-Quoi ?
-C'est tout ce que tu sais ?
-Ouais… Y'a autre chose ? S'enquit Kiba.
Kegawa se tourna à nouveau vers ses fourneaux, transvasant la nourriture chaude dans une assiette avant de diriger vers son fils, s'asseyant face à lui.
-Non, finit elle par répondre.
-Pourquoi vous m'avez rien dis ? Demanda t'il soudain, la question lui brûlant la langue depuis qu'il avait appris le secret de Konoha.
-Parce que… J'avais peur Kiba.
-Peur ?
-Que tu fasses comme.... comme Kiba. Que tu quittes ta famille pour partir dans la forêt. Comme lui.
-Je ne savais même pas que papa avait un frère…
-Si ça ne tenait qu'à moi, tu n'aurais jamais su, grommela Kegawa en flattant la tête d'une de ses chiennes.
-J'aurais voulu savoir.
-Ho bien sur. Et tu aurais fait quoi si je t'avais dit la vérité à douze ans ? Rétorqua Kegawa.
-Heu…
-Tu aurais refusé de m'écouter, d'apprendre que Kyûbi-dono, qui avait massacré notre famille, était de ton sang. Où tu serais partit. Avec Kiba. Je voulais attendre que tu sois plus grand. Plus responsable. Je t'aurais dis la vérité le jour de tes dix-huit ans.
-Trop tard.
-J'ai vu. Je voulais… Je voulais commencer à t'en parler ce soir.
-C'est pour ça que tu voulais que je rentre tôt ?
-Oui, répondit Kegawa, grattant toujours le crâne de sa plus vieille chienne.
Kiba baissa les yeux sur son assiette, déjà largement entamée par Akamaru, qui loin d'être perturbé par les dernières révélations, se goinfrait comme d'habitude à même le plat de son maître.
-Merci maman.
Kegawa dédia un regard surpris à son fils qui lui rendit un sourire canaille.
-Merci d'avoir au moins voulu me le dire.
-Finis de manger, sale gosse, ordonna affectueusement Kegawa, Et va prendre un bain. Tes vêtements sentent le fauve encore pire que d'habitude.
-C'est oncle Kiba, fit Kiba après s'être reniflé le manteau, il a pas du prendre un bain en quinze ans.
-Le pire, c'est que ça n'est probablement pas faux, grommela Kegawa à ses chiennes.
***
-Je suis rentré ! Lança Chouji.
-Nous sommes là aussi, précisèrent Ino et Shikamaru.
-INO !!
-SHIKAMARU !
-CHOUJI !
Devant le cri du cœur des parents d'Ino, et des mères de Chouji et Shikamaru, les trois équipiers envisagèrent brièvement une retraite anticipée avant de voir leurs géniteurs se précipiter dans l'entrée, les entourant avec sollicitude et vérifiant leurs bonnes santés.
-Vous allez bien ? Vous n'êtes pas blessé ? S'enquit la mère d'Ino.
-Tout va bien Maman, répondit Ino, on a rien, on s'est même pas battu......Papa, je te dis que ça va ! Ajouta t'elle alors que son père palpait ses jambes, cherchant la moindre égratignure.
-vous êtes allés chez les yohkos ! S'exclama la mère de Shikamaru, je n'arrive pas à croire que vous ayez fait ça !
-Chérie, calme-toi, fit le père de Shikamaru…
-Qui sais si ces affreux renards ne l'ont pas ensorcelés ?!
-T'es ensorcelé ? Demanda le père au fils.
-Non, répondit Shikamaru.
-Tu vois chérie.
-Et ce ne sont pas d'affreux renards, ajouta Shikamaru.
-Jeune homme, ne contredis pas ta mère ! Protesta celle ci.
-Ils n'ont fait que venger l'un des leurs. A défaut de les approuver, comprenez-les mère. Qu'auriez vous fait si c'était moi que Yoruno-san avait torturé et assassiné ?
La mère de Shikamaru ouvrit la bouche, un doigt levé, prête à argumenter avec son fils.
Mais elle se tû, incapable de le contredire, pour la première fois de sa vie.
-C'était un coup vicieux, Shikamaru, lui glissa son père à voix basse.
-Mais ça marche.
Le père de Shikamaru sourit puis ébouriffa la couette de son fils avant de lui donner un petit coup sur le crâne.
-En tout cas, tu es de corvée de nettoyage des étables[1] pour les deux prochaines semaines. Ca t'apprendra à partir sans prévenir.
-Et galère, ronchonna Shikamaru, écoutant les parents d'Ino et Chouji infliger des punitions équivalentes à leurs rejetons.
***
-Je suis rentrée.
Hinata et Neji sursautèrent tout deux quand un cri se fit entendre, en même temps qu'une porte s'ouvrant à la volée.
-HINATA NEE-CHAN !
En quelques secondes, Hanabi avait traversé toute la maison des Hyûgas, bousculant les serviteurs et s'était jetée au cou de sa sœur. Hinata eut à peine le temps de saisir sa sœur par la taille, la juchant sur sa hanche pour éviter de basculer.
-Hanabi, tu es trop grande pour ça maintenant…
-Nee-san Nee-san, ça va ? Tu es blessée ?
-Non, je vais bien Hanabi, je n'ai rien…
-Tu me raconteras les Yohkos ?
-Oui Hanabi…
La fillette sourit puis tendit les bras vers Neji, l'attrapant par le col pour le forcer à la prendre dans ses bras.
-'Nii-san ! Tu vas bien aussi ? T'as pas l'air blessé…
-Je vais bien Hanabi-sama.
-Et Naruto 'Nii-san ? Demanda l'enfant alors qu'Hinata laissait Neji la prendre, comment va t'il ?
-Il est très fatigué, répondit Hinata, mais il va bien. Tout va bien.
-C'est une information très intéressante, Hinata, fit une voix grave venant du fond du couloir.
Hinata se figea au son de la voix de son père et jeta un regard atterré à Neji. Lequel serra la mâchoire, s'attendant au déluge de reproches venant du chef du clan.
-Bienvenue à la maison, fit simplement celui ci en approchant, ignorant les autres membres du clan venant épier par les portes du couloir. La prochaine fois que vous partez vous entraîner, veuillez me prévenir en personne, plutôt que de confier la tâche à Hanabi. Je vous rappelle que vous faites désormais partie de la bunke, alors qu'elle est héritière de la soke. Elle n'est plus votre subordonnée.
-Oui Hyûga-sama, fit Neji en reposant Hanabi au sol.
-Ou... Oui Père, balbutia Hinata.
-En ce qui concerne votre action auprès des Yohkos, déclara un vieux Hyûga aux cheveux blanchis par le temps.
Le chef de clan lui jeta un simple regard et le vieil homme recula, surpris de voir cet homme, façonné par des années de conseils autoritaires, se retourner contre lui.
-Ce que les membres de la bunke font de leur temps libre, tant qu'il ne met ni le clan, ni Konoha en danger, est leur seule préoccupation. Neji. Hinata.
-Oui Hyûga-sama ?
-Veuillez raccompagner Hanabi à sa chambre. Qu'elle se repose. Si sa jambe est guérie, nous reprendrons l'entraînement demain.
-… Oui Père, fit Hinata avec une inclinaison du torse. Merci Père, ajouta t'elle dans un souffle.
***
-Je suis rentré, fit Shino en retirant ses chaussures.
Il patienta quelques secondes, s'attendant à voir Mushiko arriver aussitôt, le chignon en pétard, l'accueillant d'un sourire, de son pépiement d'oiseau, puis lui rapporter rapidement les derniers ragots de la maisonnée.
Rien.
Juste la porte menant à la salle de réception qui s'ouvrit en silence, le volet glissant sur le pas avec un chuintement discret.
Puis son père, presque aussi grand que le chef du clan Akimichi, mais mince, tout en longueur, sortir de la pièce, baissant la tête au passage pour ne pas se cogner.
Shino se redressa, tâchant de faire bonne figure devant son père.
Celui ci s'arrêta devant lui, le jaugeant longuement avant de lever la main.
La gifle envoya voler les lunettes de Shino sur le mur, éclatant un des verres. Shino entendit un petit cri de stupeur et y reconnut la voix de Mushiko, au milieu du murmure des serviteurs. C'était la première fois que son père portait la main sur lui. Shino avait toujours été un enfant sage, obéissant, faisant honneur à sa famille. Jamais il n'avait eut de fessée, comme celles que Mushiko et son frère avaient parfois subies, à cause de leurs bêtises incessantes.
La première gifle qu'il n'ait jamais reçu de son père. Il n'avait pas mal. Enfin, pas tant que ça, il avait reçut bien pire au cours de ses missions.
Ce qui faisait le plus mal, c'était l'impression d'avoir déçu son père.
- Kagerô[2] -dono, trancha soudain une voix claire au milieu du murmure rauque des serviteurs et Aburame.
Le chef du clan Aburame se tourna vers son épouse, debout derrière lui et qui le fixait froidement, son éventail de métal à la main.
-Kagerô-dono, reprit t'elle, avisez vous de frapper mon fils encore une seule fois, et vous le regretterez amèrement.
-Dame Aburame, je vous prierais de faire preuve envers moi de la politesse due à votre époux.
-Pas tant que vous agirez comme un rustre envers notre fils unique ! Coupa la mère de Shino, frappant de l'éventail contre sa paume. Shino n'a fait que ce qu'il estimait juste, ce qui l'était par ailleurs. Il a fait preuve de loyauté envers un ami, de talent en formant un clone d'insectes que même vous n'avez pus repérer et de courage en allant droit vers le danger. Loyauté, force et courage. Ce sont des qualités que votre clan, ainsi que tous les clans de Konoha tiennent en haute estime, vous n'avez pas le droit de les lui reprocher !
-Il s'est mis inconsidérément en danger.
-Et bien punissez-le pour ça ! Pas parce qu'il ose désobéir au nom de la justice !
Le père de Shino essaya de soutenir le regard de son épouse, mais s'avéra vite vaincu. Après une vingtaine d'années passées dans le clan Aburame, le regard facetté de ses membres n'impressionnait plus sa femme. Il jeta néanmoins un regard à la silhouette en jaune derrière son épouse mais celle ci déploya son éventail de lames devant les yeux de son mari.
-Ne châtiez pas Mushiko. Elle n'a fait qu'obéir aux ordres de Shino, comme elle y est obligée par son statut de servante.
-Très bien. Shino, tu es consigné dans ta chambre jusqu'à nouvel ordre. J'aviserais de ta punition plus tard. Mushiko… Mes ordres passent avant ceux de Shino désormais, est-ce compris ?
-Oui Aburame-sama, répondit rapidement Mushiko en s'inclinant.
-Bien. Dispersez vous, ordonna t'il aux membres de son clan venu assister à la dispute.
Pendant que les nombreux cousins de Shino et son père s'éloignaient, le jeune homme approcha de sa mère, encore estomaqué de l'avoir vu tenir tête à son père.
-Mère…
-Comment va ta joue ?
-Ca va Mère, répondit Shino en frottant sa joue douloureuse, Hinata m'a donné de quoi soigner les coups.
-Bien, dans ce cas, tu devrais regagner ta chambre rapidement. Mushiko, occupe toi de lui.
-Merci Mère.
***
-Je suis rentré…
Sasuke retira ses chaussures, puis monta la petite marche menant au reste de la maison. Il alla à la cuisine, fouilla un moment le temps de trouver un bol propre. Il y avait du lait au frigo, encore frais, et un reste de céréales. Il les avala mécaniquement, parce qu'il avait un peu faim, et que midi était largement passé. Puis il posa le bol dans l'évier, se promettant de faire la vaisselle le soir. Il alla ensuite au salon, qu'il traversa en silence, jusqu'à la chambre qu'il avait choisie, après le massacre de son clan.
La maison était trop grande maintenant. Cela faisait des années qu'il n'avait pas ouvertes les portes menant aux autres chambres. La sienne, celle de ses parents, de son oncle et sa femme, de leur fille. Celles de ses grands-parents. Le jardin d'hiver que sa mère avait installé devait être en friche maintenant. Et puis la bibliothèque enfouie sous la poussière, tout comme le bureau de son père.
Il ne vivait que dans quelques pièces. Le salon, la petite chambre juste derrière, avec sa salle de bain, la cuisine.
C'était tout son univers.
Il débarrassa son lit des vêtements sales et propres dispersés dessus, puis jeta les shurikens tombés des vêtements par dessus son épaule, s'assurant que le lit était désarmé avant de se laisser tomber dessus tout habillé.
Il remonta la couverture sur lui, se blottit contre son oreiller et éteignit la lumière.
La maison était toujours aussi silencieuse qu'avant.
Mais Sasuke savait que d'ici quelques jours, une tornade blonde reviendrait y mettre du bruit, des cris et de l'animation.
Aussi, pour la première fois en deux jours, Sasuke Uchiha s'endormit sans problème.
***
La nuit tombait sur Konoha.
Konoha n'est pas une grande ville, à peine plus qu'un village, mais pas une métropole animée. Après dix heures du soir, il est dur d'y trouver de quoi se distraire, et les noctambules sont forcés de se rabattre sur quelques bars obscurs, ou l'on sert de l'alcool fort et l'on peut jouer au mah-jong toute la nuit.
Il n'y avait personne dans les rues pour empêcher la femme d'avancer.
Personne pour lui faire des propositions graveleuses, ou lui conseiller de rentrer chez elle.
Personne pour s'étonner de son kimono démodé, blanc comme la mort et brodé de sang.
Personne pour s'horrifier de voir son ombre s'étaler en quatre vagues ondoyantes derrière elle.
A chaque croisement, la femme s'arrêtait, fixant toutes les directions avec insistance avant de reprendre sa route d'un pas déterminé, ses chausses de bois claquant en rythme sur le pavé. Le temps passa, marqué par le martèlement de ses getas sur le sol et qui ne laissait pourtant dans la poussière que l'empreinte de coussinets délicats, de la taille d'un sabot.
La femme stoppa une dernière fois, devant un immeuble et leva les yeux. Un étage. Deux étages. Trois étages.
Là.
Lentement, prenant garde à ne pas abîmer son vêtement ou se prendre les pieds dedans, elle monta les escaliers jusqu'à son but.Arrivée là-haut, elle prit le temps d'arranger les plis de son kimono, faisant disparaître poussière et faux plis d'un revers de la main. Puis, enfin, elle leva une longue main blanche et frappa deux coups à la lourde porte de bois, marquée de quatre caractères.
Umino Iruka.
***
La porte s'ouvrit juste assez pour qu'Iruka puisse reconnaître son visiteur et lui refermer la porte au nez au besoin.
-Oui ?
Il manqua paniquer en voyant la femme sur son pallier, avec ses cheveux roux, ses yeux rouges et les traces sous ses yeux. Il lui fallut tout son self-control pour se souvenir qu'Okori, la terrible renarde à neuf queues, était actuellement dans le corps de son pupille, lui même profondément endormi sur son lit.
Ce n'était pas Okori devant sa porte, mais elle lui ressemblait étonnement.
-Puis-je entrer ? Finit par dire la renarde, brisant le silence qui s'étirait pendant qu'Iruka la dévisageait.
-Heu… Je…
-Je ne suis pas là pour combattre, fit elle, je suis juste venue voir Mère.
-vous êtes... Ran, compris Iruka, ouvrant la porte plus grand pour laisser entrer la renarde.
Ran hocha la tête en passant près de lui. Elle retira ses getas, puis avança dans l'entrée, remuant ses orteils engourdis d'avoir utilisé des chaussures.
-Et vous ? Qui êtes vous Umino Iruka ?
Elle n'avait pas la voix aussi grave qu'Okori. Et puis, elle était plus petite. Okori était grande, mince et athlétique. Ran avait des formes....Et bien, plus généreuses. Plus harmonieuses que celle de la Kyûbi.
-Je… Je suis le tuteur de Naruto… Je m'occupe de lui depuis six ans maintenant, ajouta t'il en refermant la porte.
Il s'imagina la scène vue de l'extérieur, complètement surréaliste. Lui qui détestait les yohkos plus que tout, lui qui les craignait autant qu'il aimait Naruto, accueillait chez lui une renarde, venue visiter sa mère.
-Je ne sais pas si vous devriez être ici Ran-dono, déclara t'il.
-Peut être. Nire-san est du même avis que vous. Mais je veux voir Mère.
-Naruto dort, reprit Iruka, suivant la renarde alors qu'elle partait à la recherche du jeune homme, ouvrant les portes au hasard. Vous ne devriez pas le réveiller.
-Ce n'est pas lui que je viens voir, rétorqua sèchement Ran, trouvant enfin la bonne pièce.
Iruka se demanda s'il aurait le courage de saisir la renarde et la jeter hors de chez lui. Ou d'ameuter les anbus peut être, mais ils mettraient trop de temps à venir. Il allait demander à Ran de s'en aller quand le corps sur son lit remua, s'asseyant lentement.
-Naruto, murmura t'il.
-Ran, fit une voix trop grave pour une femme, mais trop claire pour un homme, cesse d'effrayer Iruka-senseï. Il ne veut que les meilleurs intérêts du renardeau.
Et devant les yeux ébahis d'Iruka, l'image de femme froide et hautaine de Ran vola en éclat, quand la renarde se jeta sur le lit, les bras tendus en avant, un cri aux lèvres.
-MAMA !
A la lumière venant du couloir, il vit qu'Okori avait reprit son aspect de femme, assise en tailleur. Ran, perdant sa forme humaine par à coup, semblait hésiter entre la femme en larme sur les genoux de sa mère, ou une renarde gémissant, le museau blottit contre le sein d'Okori. Emu malgré lui, Iruka recula d'un pas, refermant la porte derrière lui.
Ce qui arriverait maintenant ne dépendait pas de lui.
Seulement d'une mère et de sa fille.

[Retour à la réalité]

[1] Donnée officielle: Le clan Nara élève des cerfs, c'est dit à un moment dans le manga. D'ailleurs, le prénom de Shikamaru viens de Shika : Cerf, daim ou faon en japonais.
[2] Kagerô : Libellule… Oui bon je sais, c'est pas très viril, mais mon dico est limité en nom d'insecte.