Iruka referma doucement la porte de la chambre et se tourna vers la petite
foule entassée dans son salon. Il leur sourit gentiment et approcha du
canapé ou Kakashi était installé, fixant anxieusement son
ami.
-Il dort, déclara Iruka. Il était épuisé. J'ai retiré
tout les fudas qu'il avait sur la peau et soigné ses brûlures avec
ta pommade Hyûga-sama.
Hinata poussa un soupir de soulagement, imitée par le reste de la bande,
ainsi que leurs professeurs, venus eux aussi prendre des nouvelles de Naruto.
-Et mentalement ? Demanda Kurenaï, juchée sur l'accoudoir près
de Kakashi.
Iruka haussa les épaules.
-Il est perturbé, ça, c'est sur. Pour lui, il y a à peine
une heure, il agressait Yoruno. Il ne sait pas ce qui s'est passé pendant
les deux derniers jours.
-Et pour Okori-dono ? Fit Shikamaru, il est au courant qu'elle l'a possédé
ou pas ?
-J'ai préféré ne pas mettre ça sur le tapis. Il
est assez bouleversé comme ça. On verra demain s'il se sent mieux.
Iruka s'assit près de Kakashi et poussa un profond soupir.
-Je n'arrive pas à croire que c'est finit, murmura t'il, les yeux dans
le vague.
-Ho, pas encore, corrigea Kurenaï. Il y aura encore l'enquête sur
Yoruno, son procès, où Okori-dono devras témoigner et la
peine que Naruto devras purger.
-Oui, mais Naruto est hors de danger, c'est ça qui compte, fit joyeusement
Sakura.
-Exactement, fit Kakashi avant de se relever, tirant sur son pantalon, bon,
il est temps de rentrer.
-Mais Senseï, commença Sakura.
-Tututut Sakura, Naruto se repose, on ne peut rien de plus pour le moment. Laisse
le dormir, il en a besoin.
-Tu pourras venir le voir demain, suggéra Iruka, je serais là
lundi aussi. Passez quand vous voulez, ajouta t'il à l'attention des
amis de Naruto.
-Et ton travail ? S'étonna Kakashi alors que les adolescents sortaient
un à un, saluant leurs professeurs.
-Je prends un jour de congé, j'en ai pas mal en avance.
-Tu travailles trop Iruka, soupira Kurenaï avant de déposer un baiser
sur sa joue, à demain.
-A demain Kurenaï.
Finalement Sasuke fut le dernier à repartir, s'attardant près
de la porte, comme s'il hésitait à sortir. Il finit par revenir
vers Iruka, repliant nerveusement les mains, les essuyant parfois sur son pantalon.
-Heu.... Iruka-senseï
Je
-Tu veux rester ici cette nuit Sasuke ? Fit gentiment le professeur. Je peux
te faire un lit sur le canapé
-Non
Non ça ira
Merci
Je
Je passerais demain
Rendre son journal à Naruto. A demain Senseï.
-A demain Sasuke, passe une bonne nuit.
Iruka regarda l'adolescent s'éloigner puis referma sa porte. Il retourna
s'asseoir sur son canapé et retira son bandeau frontal, défaisant
sa couette trop serrée. Il resta quelques minutes assis, le regard pensif,
avant de se décider à se relever et retourner dans la chambre,
vérifier que Naruto n'avait besoin de rien.
***
-Je suis rentré
Marmonna Kiba, s'armant de courage pour affronter
l'orage qui lui tomberait dessus, à peine aurait il posé un pied
dans la maison.
-Bienvenue à la maison, fit Kegawa, debout dans l'entrée, ses
chiennes attendant autour d'elle.
-Heu
Maman
Je
-Tu as faim ? Fit sa mère.
-Un peu
répondit Kiba, surpris de ne pas s'être déjà
fait enguirlander.
-Je vais te réchauffer à manger, viens.
Kiba suivit sa mère, se demandant ce qu'il lui prenait pour qu'elle soit
aussi calme malgré les derniers évènements. Il s'assit
à la table de la cuisine, regardant sa mère réchauffer
un reste du dîner de la veille, le tout sans un mot, ni même un
geste d'agacement.
-Maman ? Finit-il par demander, s'inquiétant pour elle.
-Oui ?
-Heu
Tu.... tu es fâchée ?
-Qu'est ce que tu sais sur Kyûbi-dono ? Fit Kegawa sans se retourner.
-Heu
Ben, c'est notre ancêtre. La mère du premier et du deuxième
Hokage. C'est un yohko. Et elle est super canon.
-Kiba ! fit sa mère en se tournant vers lui, les sourcils haussé
tellement haut qu'ils se perdaient dans sa chevelure.
-Quoi ?
-C'est tout ce que tu sais ?
-Ouais
Y'a autre chose ? S'enquit Kiba.
Kegawa se tourna à nouveau vers ses fourneaux, transvasant la nourriture
chaude dans une assiette avant de diriger vers son fils, s'asseyant face à
lui.
-Non, finit elle par répondre.
-Pourquoi vous m'avez rien dis ? Demanda t'il soudain, la question lui brûlant
la langue depuis qu'il avait appris le secret de Konoha.
-Parce que
J'avais peur Kiba.
-Peur ?
-Que tu fasses comme.... comme Kiba. Que tu quittes ta famille pour partir dans
la forêt. Comme lui.
-Je ne savais même pas que papa avait un frère
-Si ça ne tenait qu'à moi, tu n'aurais jamais su, grommela Kegawa
en flattant la tête d'une de ses chiennes.
-J'aurais voulu savoir.
-Ho bien sur. Et tu aurais fait quoi si je t'avais dit la vérité
à douze ans ? Rétorqua Kegawa.
-Heu
-Tu aurais refusé de m'écouter, d'apprendre que Kyûbi-dono,
qui avait massacré notre famille, était de ton sang. Où
tu serais partit. Avec Kiba. Je voulais attendre que tu sois plus grand. Plus
responsable. Je t'aurais dis la vérité le jour de tes dix-huit
ans.
-Trop tard.
-J'ai vu. Je voulais
Je voulais commencer à t'en parler ce soir.
-C'est pour ça que tu voulais que je rentre tôt ?
-Oui, répondit Kegawa, grattant toujours le crâne de sa plus vieille
chienne.
Kiba baissa les yeux sur son assiette, déjà largement entamée
par Akamaru, qui loin d'être perturbé par les dernières
révélations, se goinfrait comme d'habitude à même
le plat de son maître.
-Merci maman.
Kegawa dédia un regard surpris à son fils qui lui rendit un sourire
canaille.
-Merci d'avoir au moins voulu me le dire.
-Finis de manger, sale gosse, ordonna affectueusement Kegawa, Et va prendre
un bain. Tes vêtements sentent le fauve encore pire que d'habitude.
-C'est oncle Kiba, fit Kiba après s'être reniflé le manteau,
il a pas du prendre un bain en quinze ans.
-Le pire, c'est que ça n'est probablement pas faux, grommela Kegawa à
ses chiennes.
***
-Je suis rentré ! Lança Chouji.
-Nous sommes là aussi, précisèrent Ino et Shikamaru.
-INO !!
-SHIKAMARU !
-CHOUJI !
Devant le cri du cur des parents d'Ino, et des mères de Chouji
et Shikamaru, les trois équipiers envisagèrent brièvement
une retraite anticipée avant de voir leurs géniteurs se précipiter
dans l'entrée, les entourant avec sollicitude et vérifiant leurs
bonnes santés.
-Vous allez bien ? Vous n'êtes pas blessé ? S'enquit la mère
d'Ino.
-Tout va bien Maman, répondit Ino, on a rien, on s'est même pas
battu......Papa, je te dis que ça va ! Ajouta t'elle alors que son père
palpait ses jambes, cherchant la moindre égratignure.
-vous êtes allés chez les yohkos ! S'exclama la mère de
Shikamaru, je n'arrive pas à croire que vous ayez fait ça !
-Chérie, calme-toi, fit le père de Shikamaru
-Qui sais si ces affreux renards ne l'ont pas ensorcelés ?!
-T'es ensorcelé ? Demanda le père au fils.
-Non, répondit Shikamaru.
-Tu vois chérie.
-Et ce ne sont pas d'affreux renards, ajouta Shikamaru.
-Jeune homme, ne contredis pas ta mère ! Protesta celle ci.
-Ils n'ont fait que venger l'un des leurs. A défaut de les approuver,
comprenez-les mère. Qu'auriez vous fait si c'était moi que Yoruno-san
avait torturé et assassiné ?
La mère de Shikamaru ouvrit la bouche, un doigt levé, prête
à argumenter avec son fils.
Mais elle se tû, incapable de le contredire, pour la première fois
de sa vie.
-C'était un coup vicieux, Shikamaru, lui glissa son père à
voix basse.
-Mais ça marche.
Le père de Shikamaru sourit puis ébouriffa la couette de son fils
avant de lui donner un petit coup sur le crâne.
-En tout cas, tu es de corvée de nettoyage des étables[1]
pour les deux prochaines semaines. Ca t'apprendra à partir sans prévenir.
-Et galère, ronchonna Shikamaru, écoutant les parents d'Ino et
Chouji infliger des punitions équivalentes à leurs rejetons.
***
-Je suis rentrée.
Hinata et Neji sursautèrent tout deux quand un cri se fit entendre, en
même temps qu'une porte s'ouvrant à la volée.
-HINATA NEE-CHAN !
En quelques secondes, Hanabi avait traversé toute la maison des Hyûgas,
bousculant les serviteurs et s'était jetée au cou de sa sur.
Hinata eut à peine le temps de saisir sa sur par la taille, la
juchant sur sa hanche pour éviter de basculer.
-Hanabi, tu es trop grande pour ça maintenant
-Nee-san Nee-san, ça va ? Tu es blessée ?
-Non, je vais bien Hanabi, je n'ai rien
-Tu me raconteras les Yohkos ?
-Oui Hanabi
La fillette sourit puis tendit les bras vers Neji, l'attrapant par le col pour
le forcer à la prendre dans ses bras.
-'Nii-san ! Tu vas bien aussi ? T'as pas l'air blessé
-Je vais bien Hanabi-sama.
-Et Naruto 'Nii-san ? Demanda l'enfant alors qu'Hinata laissait Neji la prendre,
comment va t'il ?
-Il est très fatigué, répondit Hinata, mais il va bien.
Tout va bien.
-C'est une information très intéressante, Hinata, fit une voix
grave venant du fond du couloir.
Hinata se figea au son de la voix de son père et jeta un regard atterré
à Neji. Lequel serra la mâchoire, s'attendant au déluge
de reproches venant du chef du clan.
-Bienvenue à la maison, fit simplement celui ci en approchant, ignorant
les autres membres du clan venant épier par les portes du couloir. La
prochaine fois que vous partez vous entraîner, veuillez me prévenir
en personne, plutôt que de confier la tâche à Hanabi. Je
vous rappelle que vous faites désormais partie de la bunke, alors qu'elle
est héritière de la soke. Elle n'est plus votre subordonnée.
-Oui Hyûga-sama, fit Neji en reposant Hanabi au sol.
-Ou... Oui Père, balbutia Hinata.
-En ce qui concerne votre action auprès des Yohkos, déclara un
vieux Hyûga aux cheveux blanchis par le temps.
Le chef de clan lui jeta un simple regard et le vieil homme recula, surpris
de voir cet homme, façonné par des années de conseils autoritaires,
se retourner contre lui.
-Ce que les membres de la bunke font de leur temps libre, tant qu'il ne met
ni le clan, ni Konoha en danger, est leur seule préoccupation. Neji.
Hinata.
-Oui Hyûga-sama ?
-Veuillez raccompagner Hanabi à sa chambre. Qu'elle se repose. Si sa
jambe est guérie, nous reprendrons l'entraînement demain.
-
Oui Père, fit Hinata avec une inclinaison du torse. Merci Père,
ajouta t'elle dans un souffle.
***
-Je suis rentré, fit Shino en retirant ses chaussures.
Il patienta quelques secondes, s'attendant à voir Mushiko arriver aussitôt,
le chignon en pétard, l'accueillant d'un sourire, de son pépiement
d'oiseau, puis lui rapporter rapidement les derniers ragots de la maisonnée.
Rien.
Juste la porte menant à la salle de réception qui s'ouvrit en
silence, le volet glissant sur le pas avec un chuintement discret.
Puis son père, presque aussi grand que le chef du clan Akimichi, mais
mince, tout en longueur, sortir de la pièce, baissant la tête au
passage pour ne pas se cogner.
Shino se redressa, tâchant de faire bonne figure devant son père.
Celui ci s'arrêta devant lui, le jaugeant longuement avant de lever la
main.
La gifle envoya voler les lunettes de Shino sur le mur, éclatant un des
verres. Shino entendit un petit cri de stupeur et y reconnut la voix de Mushiko,
au milieu du murmure des serviteurs. C'était la première fois
que son père portait la main sur lui. Shino avait toujours été
un enfant sage, obéissant, faisant honneur à sa famille. Jamais
il n'avait eut de fessée, comme celles que Mushiko et son frère
avaient parfois subies, à cause de leurs bêtises incessantes.
La première gifle qu'il n'ait jamais reçu de son père.
Il n'avait pas mal. Enfin, pas tant que ça, il avait reçut bien
pire au cours de ses missions.
Ce qui faisait le plus mal, c'était l'impression d'avoir déçu
son père.
- Kagerô[2] -dono, trancha soudain une
voix claire au milieu du murmure rauque des serviteurs et Aburame.
Le chef du clan Aburame se tourna vers son épouse, debout derrière
lui et qui le fixait froidement, son éventail de métal à
la main.
-Kagerô-dono, reprit t'elle, avisez vous de frapper mon fils encore une
seule fois, et vous le regretterez amèrement.
-Dame Aburame, je vous prierais de faire preuve envers moi de la politesse due
à votre époux.
-Pas tant que vous agirez comme un rustre envers notre fils unique ! Coupa la
mère de Shino, frappant de l'éventail contre sa paume. Shino n'a
fait que ce qu'il estimait juste, ce qui l'était par ailleurs. Il a fait
preuve de loyauté envers un ami, de talent en formant un clone d'insectes
que même vous n'avez pus repérer et de courage en allant droit
vers le danger. Loyauté, force et courage. Ce sont des qualités
que votre clan, ainsi que tous les clans de Konoha tiennent en haute estime,
vous n'avez pas le droit de les lui reprocher !
-Il s'est mis inconsidérément en danger.
-Et bien punissez-le pour ça ! Pas parce qu'il ose désobéir
au nom de la justice !
Le père de Shino essaya de soutenir le regard de son épouse, mais
s'avéra vite vaincu. Après une vingtaine d'années passées
dans le clan Aburame, le regard facetté de ses membres n'impressionnait
plus sa femme. Il jeta néanmoins un regard à la silhouette en
jaune derrière son épouse mais celle ci déploya son éventail
de lames devant les yeux de son mari.
-Ne châtiez pas Mushiko. Elle n'a fait qu'obéir aux ordres de Shino,
comme elle y est obligée par son statut de servante.
-Très bien. Shino, tu es consigné dans ta chambre jusqu'à
nouvel ordre. J'aviserais de ta punition plus tard. Mushiko
Mes ordres
passent avant ceux de Shino désormais, est-ce compris ?
-Oui Aburame-sama, répondit rapidement Mushiko en s'inclinant.
-Bien. Dispersez vous, ordonna t'il aux membres de son clan venu assister à
la dispute.
Pendant que les nombreux cousins de Shino et son père s'éloignaient,
le jeune homme approcha de sa mère, encore estomaqué de l'avoir
vu tenir tête à son père.
-Mère
-Comment va ta joue ?
-Ca va Mère, répondit Shino en frottant sa joue douloureuse, Hinata
m'a donné de quoi soigner les coups.
-Bien, dans ce cas, tu devrais regagner ta chambre rapidement. Mushiko, occupe
toi de lui.
-Merci Mère.
***
-Je suis rentré
Sasuke retira ses chaussures, puis monta la petite marche menant au reste de
la maison. Il alla à la cuisine, fouilla un moment le temps de trouver
un bol propre. Il y avait du lait au frigo, encore frais, et un reste de céréales.
Il les avala mécaniquement, parce qu'il avait un peu faim, et que midi
était largement passé. Puis il posa le bol dans l'évier,
se promettant de faire la vaisselle le soir. Il alla ensuite au salon, qu'il
traversa en silence, jusqu'à la chambre qu'il avait choisie, après
le massacre de son clan.
La maison était trop grande maintenant. Cela faisait des années
qu'il n'avait pas ouvertes les portes menant aux autres chambres. La sienne,
celle de ses parents, de son oncle et sa femme, de leur fille. Celles de ses
grands-parents. Le jardin d'hiver que sa mère avait installé devait
être en friche maintenant. Et puis la bibliothèque enfouie sous
la poussière, tout comme le bureau de son père.
Il ne vivait que dans quelques pièces. Le salon, la petite chambre juste
derrière, avec sa salle de bain, la cuisine.
C'était tout son univers.
Il débarrassa son lit des vêtements sales et propres dispersés
dessus, puis jeta les shurikens tombés des vêtements par dessus
son épaule, s'assurant que le lit était désarmé
avant de se laisser tomber dessus tout habillé.
Il remonta la couverture sur lui, se blottit contre son oreiller et éteignit
la lumière.
La maison était toujours aussi silencieuse qu'avant.
Mais Sasuke savait que d'ici quelques jours, une tornade blonde reviendrait
y mettre du bruit, des cris et de l'animation.
Aussi, pour la première fois en deux jours, Sasuke Uchiha s'endormit
sans problème.
***
La nuit tombait sur Konoha.
Konoha n'est pas une grande ville, à peine plus qu'un village, mais pas
une métropole animée. Après dix heures du soir, il est
dur d'y trouver de quoi se distraire, et les noctambules sont forcés
de se rabattre sur quelques bars obscurs, ou l'on sert de l'alcool fort et l'on
peut jouer au mah-jong toute la nuit.
Il n'y avait personne dans les rues pour empêcher la femme d'avancer.
Personne pour lui faire des propositions graveleuses, ou lui conseiller de rentrer
chez elle.
Personne pour s'étonner de son kimono démodé, blanc comme
la mort et brodé de sang.
Personne pour s'horrifier de voir son ombre s'étaler en quatre vagues
ondoyantes derrière elle.
A chaque croisement, la femme s'arrêtait, fixant toutes les directions
avec insistance avant de reprendre sa route d'un pas déterminé,
ses chausses de bois claquant en rythme sur le pavé. Le temps passa,
marqué par le martèlement de ses getas sur le sol et qui ne laissait
pourtant dans la poussière que l'empreinte de coussinets délicats,
de la taille d'un sabot.
La femme stoppa une dernière fois, devant un immeuble et leva les yeux.
Un étage. Deux étages. Trois étages.
Là.
Lentement, prenant garde à ne pas abîmer son vêtement ou
se prendre les pieds dedans, elle monta les escaliers jusqu'à son but.Arrivée
là-haut, elle prit le temps d'arranger les plis de son kimono, faisant
disparaître poussière et faux plis d'un revers de la main. Puis,
enfin, elle leva une longue main blanche et frappa deux coups à la lourde
porte de bois, marquée de quatre caractères.
Umino Iruka.
***
La porte s'ouvrit juste assez pour qu'Iruka puisse reconnaître son visiteur
et lui refermer la porte au nez au besoin.
-Oui ?
Il manqua paniquer en voyant la femme sur son pallier, avec ses cheveux roux,
ses yeux rouges et les traces sous ses yeux. Il lui fallut tout son self-control
pour se souvenir qu'Okori, la terrible renarde à neuf queues, était
actuellement dans le corps de son pupille, lui même profondément
endormi sur son lit.
Ce n'était pas Okori devant sa porte, mais elle lui ressemblait étonnement.
-Puis-je entrer ? Finit par dire la renarde, brisant le silence qui s'étirait
pendant qu'Iruka la dévisageait.
-Heu
Je
-Je ne suis pas là pour combattre, fit elle, je suis juste venue voir
Mère.
-vous êtes... Ran, compris Iruka, ouvrant la porte plus grand pour laisser
entrer la renarde.
Ran hocha la tête en passant près de lui. Elle retira ses getas,
puis avança dans l'entrée, remuant ses orteils engourdis d'avoir
utilisé des chaussures.
-Et vous ? Qui êtes vous Umino Iruka ?
Elle n'avait pas la voix aussi grave qu'Okori. Et puis, elle était plus
petite. Okori était grande, mince et athlétique. Ran avait des
formes....Et bien, plus généreuses. Plus harmonieuses que celle
de la Kyûbi.
-Je
Je suis le tuteur de Naruto
Je m'occupe de lui depuis six ans
maintenant, ajouta t'il en refermant la porte.
Il s'imagina la scène vue de l'extérieur, complètement
surréaliste. Lui qui détestait les yohkos plus que tout, lui qui
les craignait autant qu'il aimait Naruto, accueillait chez lui une renarde,
venue visiter sa mère.
-Je ne sais pas si vous devriez être ici Ran-dono, déclara t'il.
-Peut être. Nire-san est du même avis que vous. Mais je veux voir
Mère.
-Naruto dort, reprit Iruka, suivant la renarde alors qu'elle partait à
la recherche du jeune homme, ouvrant les portes au hasard. Vous ne devriez pas
le réveiller.
-Ce n'est pas lui que je viens voir, rétorqua sèchement Ran, trouvant
enfin la bonne pièce.
Iruka se demanda s'il aurait le courage de saisir la renarde et la jeter hors
de chez lui. Ou d'ameuter les anbus peut être, mais ils mettraient trop
de temps à venir. Il allait demander à Ran de s'en aller quand
le corps sur son lit remua, s'asseyant lentement.
-Naruto, murmura t'il.
-Ran, fit une voix trop grave pour une femme, mais trop claire pour un homme,
cesse d'effrayer Iruka-senseï. Il ne veut que les meilleurs intérêts
du renardeau.
Et devant les yeux ébahis d'Iruka, l'image de femme froide et hautaine
de Ran vola en éclat, quand la renarde se jeta sur le lit, les bras tendus
en avant, un cri aux lèvres.
-MAMA !
A la lumière venant du couloir, il vit qu'Okori avait reprit son aspect
de femme, assise en tailleur. Ran, perdant sa forme humaine par à coup,
semblait hésiter entre la femme en larme sur les genoux de sa mère,
ou une renarde gémissant, le museau blottit contre le sein d'Okori. Emu
malgré lui, Iruka recula d'un pas, refermant la porte derrière
lui.
Ce qui arriverait maintenant ne dépendait pas de lui.
Seulement d'une mère et de sa fille.
[1] Donnée officielle: Le clan Nara
élève des cerfs, c'est dit à un moment dans le manga. D'ailleurs,
le prénom de Shikamaru viens de Shika : Cerf, daim ou faon en japonais.
[2] Kagerô : Libellule
Oui bon je sais, c'est
pas très viril, mais mon dico est limité en nom d'insecte.