Neuf rêves

06 Otsume

Série : Naruto
Autrice : Kineko, may the Fox be with me
Genre : Sérieux, angst, ré interprétation de perso et d'évènements, spoiler probable et modification de l'histoire à partir de la troisième épreuve de l'examen des ninjas. ATTENTION !!!! Référence très explicite à des scènes olé-olé et Okori a du mal à intégrer le concept de 'pudeur'. Que les chastes, les innocents et les pudibonds se détournent des lignes qui vont suivre… Y'en a parmi mes lecteurs au fait ?
Couple : Houla, oui, mais surprise Okori+ ?
Disclaimer: Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : Okori, Natsuo, Minami et Otsume sont à moi, Namekuji aussi, mais c'est comme Yoruno, je le donne à qui n'en veut, gratos, et j'offre le papier cadeau.

'Natsuo, viens vite ! Un renard !
-Tu n'en a jamais vu ou quoi ?
-Grand comme un poney et avec quatre queues ?!
Okori ouvrit péniblement un œil, voyant un kimono brun dans son champ de vision, couvert du manteau de paille des paysans, puis un second approcher, s'agenouillant près d'elle. Elle se sentait faible, mais faible. Après des jours de marche dans la neige, affamée et épuisée, elle s'était écroulée, incapable de bouger le moindre muscle. Evidemment, chercher des noises aux Dames des Neiges, sur leur propre territoire et qui plus est, en hiver, n'était pas très malin, mais elle voulait cette forêt. Elle l'avait repérée depuis près de vingt ans, attirée par son odeur de pins et le gibier en abondance. Elle avait, petit à petit, chassé les monstres et créatures y vivant et seules les filles de glaces lui résistaient encore.
-Seigneur, c'est un Yohko !
Sans rire, pensa Okori en roulant des yeux.
-Il n'est pas mort ! J'ai vu ses yeux bouger ! Reprit la femme.
-Inari-sama nous maudirait si nous laissions mourir son serviteur, va vite à la maison chercher le traîneau ! Ordonna son époux en retirant son manteau pour l'étendre sur le dos de la renarde.
-Tout de suite ! Répondit la femme en l'imitant, se levant ensuite pour courir chez eux.

Quand Okori reprit conscience, elle était allongée sur un tas de foin, dans une petite pièce qui devait être une réserve. Il y avait quelques jarres et caisses, contenant de la nourriture, de l'eau-de-vie, de la viande séchée, un lapin tout juste tué suspendu au plafond et qui la fit saliver. Elle abandonna l'idée de se nourrir quand elle voulut se lever. Ses pattes ne la portaient plus, le bout presque insensible était enveloppé de linges sentant le camphre. Sur son dos, on avait posé une lourde couverture de futon et un bol contenant de la soupe froide était à portée de museau. Avec difficulté, la renarde rampa jusqu'au bol et lapa la nourriture, trop affamée pour se soucier d'un éventuel empoisonnement. Elle léchait les derniers restes quand un petit cri d'étonnement la fit sursauter.
-Ho !
C'était une jeune fille, de quinze ou seize ans, aux longs cheveux noirs et aux jolis yeux en amande. Elle avait ouvert le panneau mural séparant la remise du reste de la maison, probablement alertée par le bruit.
-Père, mère ! Yohko-sama est réveillé !
Des exclamations, que Okori identifia comme les voix de ses sauveurs, se firent entendre et un couple d'age mur arriva à son tour, encadrant la jeune fille.
-Yohko-sama ! Vous êtes réveillé ! Nous avons eu peur pour votre vie.
-Cela fait des jours que vous dormiez, nous allions chercher un prêtre au temple pour vous soigner, mais Inari soit loué, vous allez mieux.
-Il a mangé la soupe froide, je vais vous resservir Yohko-sama, fit la jeune fille en reprenant le bol vide, mettant sans crainte ses mains à portée des crocs d'Okori.
-Je suis une femelle, signala la renarde, faisant de nouveau sursauter la famille.
-Je… Je vous prie de m'excuser Yohko-sama, implora l'homme en s'inclinant, je n'ai pas oser vérifier… Enfin je…
-Je comprends. Qui êtes vous ?
-Natsuo, Yohko-dono, et voici mon épouse, Minami et notre fille, Otsume . Nous vous avons trouvée affamée et inconsciente dans la neige.
-Je me souviens… Ces pestes de dames des neiges m'ont égarée.
La jeune fille revint à ce moment là et posa un bol de soupe bouillante devant la renarde affaiblie.
-Voilà Yohko-dono, j'y ai ajouté des herbes qui accélèreront votre convalescence.
-Je ne sens pas mes pattes, s'inquiéta Okori en fixant les lourds pansements.
-Vous aviez les doigts gelés Yohko-dono, intervint Minami, j'ai fait de mon mieux et je ne pense pas qu'on devra vous amputer, mais il faudra rester allongée pendant un certain temps.
Rassurée, Okori hocha la tête et fit un sort au bol de soupe, s'endormant ensuite presque aussitôt.'

Shino pencha le carnet sur le côté, lisant les notes que Naruto avait ajoutées dans la marge, comme après coup.
-'Bizarre comme la famille d'Otsume respecte Okori alors qu'avant les humains la détestaient… Je voudrais bien demander des explications là dessus, mais bon, je doute qu'on me raconte, à moi, réincarnation de Kyûbi, les mœurs des renards et des hommes qui les aiment.'
-Sage résolution, nota Shikamaru avec un brin d'ironie. Personne n'aurait put le renseigner sur les yohkos à Konoha de toute façon.
-Bah, pourquoi ? S'étonna Lee.
-C'est limite si le mot 'yohko' n'a pas été barré du vocabulaire, expliqua patiemment Shikamaru.
-Tu sais des choses sur les renards pourtant Shikamaru, nota Chouji.
-Mammifère carnivore pouvant se nourrir de manière omnivore au besoin, à queue touffue et museau pointu. Sa taille varie entre 90 et 120 cm et son poids entre 3,5 et 6,8 kg. La saison des naissances se situe au printemps et une femelle met au monde entre un et six petits, la moyenne étant généralement…
-Pas ceux-là ! Les autres, les kitsunes ! S'emporta Ino en le menaçant du poing.
-Ho, il fallait préciser, se moqua le brun.
-Je vais le tuer, gronda Ino.
-Je le tiens et tu le boxes, ajouta Sakura.
-Ino, Sakura, ça suffit, ordonna Sasuke, Shikamaru, tu pourrais nous éclairer ?
-Désolé, je ne sais pas grand chose d'eux, sinon ce qu'on en dit dans les contes pour enfant… Et bien sûr, Kyûbi No Yohko.
-On n'avance pas, soupira Kiba.
-Il doit bien y avoir un moyen d'en apprendre plus ! Protesta Sakura, les histoires des anciens ou…
-Les anciens et les adultes refusent de parler de Kitsune, intervint à nouveau Shikamaru. Depuis Kyûbi No Yohko, ils nient jusqu'à l'existence même des kitsunes.
- Ouais, pas une bonne idée à mon avis, grommela Kiba en gratouillant le crâne d'Akamaru.
-Existence ? Répéta Ino.
Kiba et Shikamaru échangèrent un regard avant que le jounin s'affale sur son lit d'herbe, croisant les jambes.
-Tu leur dis, j'ai pas envie de me fatiguer.
-Flemmard, grogna le garçon chien avant de reprendre à voix haute. Y'a une colonie de Kitsune sur les terre de Konoha.
De grands cris de protestations retentirent dans la pièce, faisant couiner Akamaru de douleur.
-Pas la peine de crier comme ça !
-Comment ça se fait que personne ne nous en ai jamais rien dit !
-Parce que nous ne sommes que des enfants, expliqua posément Shikamaru, les yeux clos.
-Il s'agit du clan de Kyûbi no Yohko, mais depuis sa mort, ils évitent le contact avec les humains, continua Kiba, les chiens de mon père les rencontrent parfois en chassant… Et c'est pas les renards qui en prennent plein la gueule.
-Le clan de Kyûbi est toujours là… Murmura Sasuke. Dans la forêt de pin, celle ou Okori avait élu domicile… Shino…
-Je continue.

'Quand elle se réveilla, plus tard dans la nuit, la remise était devenue glaciale. En tendant l'oreille, elle entendit le mugissement du vent. Il avait dû recommencer à neiger et la température avait baissé à nouveau. Okori allait se rouler en boule, avec difficulté, quand la porte de la remise glissa, laissant apparaître Otsume , une autre couverture dans les bras.
-Yohko-dono ? Je vous amène une couverture.
La jeune fille retira ses socques, puis enfila les getas à porter dans la remise et vint placer la couverture sur l'énorme renard, tentant de la couvrir entièrement.
-Le froid m'a réveillé, j'ai pensé que vous alliez en souffrir.
-Hm… Et toi, n'auras tu pas froid ?
-Oh, je ne pourrai pas me rendormir, je vais rallumer le feu et préparer le repas de demain, ça m'occupera.
-Reste avec moi.
La jeune fille hésita mais la renarde sortit deux queues de sous les couvertures, les claquant l'une contre l'autre et suscitant ainsi une belle flamme rouge.
-Elle ne brûleras rien et subsistera jusqu'à demain, allonge toi contre moi, tu me tiendras chaud.
-Oui Yohko-dono.
-Appelle moi Okori.
-Oui Okori-dono.

-Par tout les kamis, que de neige ! S'exclama Otsume , debout à la porte de la maison.
-Cela fait presque quatre siècles que j'existe et j'ai rarement vue autant de neige, déclara Okori, assise près d'elle et contemplant les champs de neige qui arrivaient sous la poitrine de la jeune fille.
Apparemment, les Dames des Neiges avaient mis les moyens pour l'achever. Si elle n'avait pas été recueillie par Otsume et sa famille, elle aurait succombé aux trois derniers jours de tempête.
-Et pourtant il faut aller au temple… soupira Otsume , ajustant son chapeau et le manteau de paille.
-Que fais-tu là bas ? S'étonna la renarde, es-tu Miko ?
Otsume secoua la tête en souriant.
-J'aide les prêtres au ménage et à soigner les indigents. Ils ont beaucoup fait l'année dernière pendant l'épidémie, quand j'ai dû soigner père et mère.
-Je vois. Mais tu ne seras pas là bas avant ce soir.
-Je passerai la nuit la bas alors.
La renarde se secoua et sauta dans la neige, s'y enfonçant jusqu'au garrot. Aussitôt, la mère d'Otsume se précipita.
-Okori-dono ! Vos pattes !
-Je vais mieux Minami ! Mes pattes se portent bien et j'ai besoin de me défouler. J'accompagne Otsume au temple et j'en profiterai pour chasser.
La femme hésita, mais finit par donner son accord et la renarde partit, précédant la jeune fille pour lui tracer la route. Au bout de deux heures de trajet cependant, la renarde finit par stopper et bondit sur place, faisant demi-tour pour chercher la jeune fille qui peinait à la suivre.
-On n'y arrivera pas ainsi, grimpe sur mon dos, petite tortue.
-Hein ?! Mais jamais je n'oserais Okori-dono, ce serait sacrilège de vous utiliser comme moyen de transport…
-Fais ce que je te dis, ordonna Okori en s'aplatissant au sol.
La jeune fille hésita puis s'assit sur le dos de la renarde, s'accrochant de toutes ses forces au cou musclé.
-Tiens toi bien, je vais aller vite.
Aussitôt dit, la renarde s'élança, courant si vite qu'elle ne s'enfonçait pas dans la neige. Otsume poussa d'abord un cri de surprise, crispant ses petits poings dans la fourrure rousse et brune, mais elle se détendit rapidement, s'émerveillant de la vitesse à laquelle les paysages défilaient.
-C'est merveilleux Okori-dono ! Vous êtes extraordinaire !
-Et tu n'as rien vu ! Assura la renarde avant de bondir, passant cette fois de cimes en cimes, accompagnée de ses hurlements de défi et du rire de la jeune fille.
Après une heure de cavalcade, Okori ralentit pour reprendre son souffle et jeta un regard à la jeune fille, toujours sur son dos, les joues rosies par l'aventure et le froid. Elles échangèrent un regard et se remirent à rire, jusqu'à ce que l'humaine se remette lentement, retirant son chapeau de paille et cherche un point de repère.
-Heu... Okori-dono ?
-Oui Otsume?
-On a dépassé le temple.
Et elles se remirent à rire.

Au printemps, Okori quitta la petite famille pour se trouver une tanière, mais resta en contact avec eux, venant leurs rendre de fréquentes visites, leur donnant une partie de sa chasse. La guerre qu'elle avait menée, pendant l'hiver, contre les femmes des neiges, avait chassées celles ci dans un autre territoire, rendant l'hiver plus doux et attirant sur la renarde la reconnaissance des hommes qui vivaient là. Même les prêtres l'accueillaient volontiers les nuits de blizzard, la laissant se reposer la nuit et s'émerveillant des flammes éternelles qu'elle laissait dans leurs temples en guise de remerciements.
Au printemps donc, alors que la jeune renarde chassait un cerf, elle reconnut le pas de son amie, claquant contre les pierres du chemin. Décidant qu'elle pourrait toujours retrouver le cerf, Okori bondit joyeusement vers le chemin, agitant joyeusement ses queues.
-Bonjour Otsume ! Comment ça va ?
La jeune fille sursauta et essuya rapidement ses yeux avant de se tourner vers la renarde, devenue son amie depuis l'hiver.
-Okori-dono… Bonjour…
-Ca ne va pas ? S'inquiéta la renarde en venant renifler ses joues salées par les larmes.
-Si, si, j'ai juste un rhume des foin, mentit la jeune fille.
La renarde s'assit devant elle, fronçant les sourcils.
-Je n'aime pas le mensonge Otsume , qu'est ce qui s'est passé ? Où as tu déchiré ta manche ? Ajouta t'elle en remarquant l'accroc à l'épaule, Otsume étant habituellement si soigneuse.
La jeune fille hoqueta, n'osant lever les yeux et se jeta soudain sur la renarde, entourant son cou de ses bras et enfouissant son visage dans la fourrure soyeuse, pleurant toute les larmes de son corps.
-Mais, mais… Otsume ! Que se passe t'il ? Hoooo, du calme du calme !
Okori se creusa la cervelle, cherchant comment réconforter la jeune fille et décida qu'elle aurait besoin de mains pour lui tapoter le dos. Elle agita ses queues, faisant apparaître autour d'elles une petite maison traditionnelle, quelques serviteurs pour leur faire du thé, et se transformant elle même en femme.
-Allons allons…
-O... Okori-dono ? S'étonna Otsume au milieu de ses larmes, mais comment ?
-C'est un de mes pouvoirs, éluda rapidement la renarde avec un geste de la main, dis moi ce qui se passe…
Otsume se redressa, s'étonnant de sentir les tatamis sous ses jambes au lieu des pierres du chemin et s'essuya les yeux de la manche.
-C'est… C'est au village… Le fils du chef…
-Qu'est ce qui se passe ? Tes parents ne vont pas être expulsés hein ?
-Peut être… si… Si je…
-Otsume, respire un bon coup et explique moi calmement.
-Il veut que, en échange de la maison et de la paix de mes parents, je... il veut que je… Il a essayé de… reprit Otsume, cherchant ses mots.
Il n'en fallut pas plus à la renarde pour comprendre.
-Il a essayé d'abuser de toi, acheva t'elle d'une voix neutre, provoquant une nouvelle crise de larmes de l'humaine.
-J'ai réussit à lui échapper, mais j'ai trop peur Okori-dono ! S'il vient à la maison, que vais-je faire ? Lui céder ?
-Ho, alors ça pas question ! S'emporta la renarde, ta famille est sous ma protection et qu'il y pose un doigt et je lui arracherais ! Je vais aller écorcher ce fils de crapaud !
-Non ! Okori-dono ! S'affola Otsume, saisissant la renarde par le kimono. Si vous le tuez, mes parents seront expulsés, ou pire, mis a mort !
-Mais je ne vais pas le laisser te tripoter comme une prostitué ou… Ou peut être bien que si… Acheva la renarde avec un sourire cruel.
La jeune fille lâcha son amie avec un regard horrifié.
-Okori-dono !
-Ne t'inquiètes pas, je me charge de lui et je te jure qu'il ne mourras pas et te laisseras en paix. Maintenant, parle moi de lui, je dois tout savoir. Toi, sert nous du thé et ces petits trucs sucrés drôlement bon.
-Des manjis, traduisit Otsume au serviteur décontenancé, habituée au vocabulaire décalé de son amie.
-Voilà, des man-trucs. Allez vite !'

Shino stoppa brièvement dans son récit, contemplant un dessin brouillon qui, après examen attentif, représentait Naruto, un kunai dans chaque main et un autre entre les dents, proclamant que ceux qui liraient la suite avait intérêt à avoir envie de mourir et bien fait leur testament.

'Quelques heures plus tard, alors que Otsume était assise sur le palier de sa maison, essuyant encore ses larmes, elle entendit un cheval approcher. Elle se redressa, prête à accueillir le visiteur, quand elle reconnut le cavalier.
-Namekuji-san !
-Bonjour Otsume , je savais que tu serais ici.
-Ho non, mais que faites vous ici ?
-Et bien, fit le jeune homme, faisant tourner son cheval près de la jeune fille, je suis venu te rappeler notre accord.
-Je n'ai jamais donné mon accord ! Protesta la jeune fille.
-Te voilà bien insolente Otsume , gronda sévèrement le jeune homme, dois-je te rappeler qui est le maître de ces terres ?
-N… Non Seigneur, mais…
-Mais quoi ?
-Je… Emmenez- moi seigneur…
Cette fois, le jeune homme eut un sursaut de surprise.
-T'emmener ?!
-Je n'oserai jamais revoir mes parents si je me donne à vous, je préfèrerais mourir. Je vous en prie, emmenez-moi.
Le jeune seigneur pesa longuement le pour ou le contre, puis avisant la jambe d'Otsume qui apparaissait au bas du kimono, blanche et fine, il ne résista pas.
-Très bien, alors, monte vite, ou je te prends sur le champ.
La jeune fille acquiesça et grimpa derrière le jeune homme, s'agrippant à sa taille. Le noble frémit en sentant les petites mains d'Otsume sur son torse et fouetta son cheval, pressé de posséder la jeune femme. Il avait à peine disparut que la porte d'entrée coulissa, laissant apparaître le père d'Otsume.
-Ils sont partis.
-J'espère qu'elle sait ce qu'elle fait, s'inquiéta sa femme.
-J'espère aussi, ajouta Otsume, assise dans l'ombre, en arrière.

-Je serai dans mes appartements, qu'on ne me dérange pas, ordonna le jeune seigneur en poussant sa compagne devant lui. D'ailleurs, je ne veux personne dans les environs, déguerpissez !
Les serviteurs et suivantes acceptèrent et s'éparpillèrent, les servantes adressant des regards compatissants à la jolie femme.
Qui n'était autre qu'Okori, métamorphosée en Otsume. Elle sentit les jeunes filles passer près d'elle et grimaça. Aucune n'était vierge, et certaines sentaient encore le sexe et le sang. Quand aux hommes, si aucun n'avait subit les mêmes outrages, ils portaient de nombreuses trace de coups. Un bref moment, la renarde fut tentée de se retourner et d'arracher la gorge de Namekuji mais elle se retint, se remémorant la promesse faite à Otsume qu'elle ne tuerait pas le jeune homme. Le noble la mena à sa chambre et tira les panneaux extérieurs, cachant la vue de dehors.
-Bien, nous y sommes ma belle.
-Seigneur…
-Déshabille toi, ordonna t'il d'un ton sec, défaisant sa ceinture.
Okori retint la remarque acerbe qui lui venait et tourna le dos au noble, dénouant sa propre ceinture. Elle avait prévu de faire une belle peur au jeune homme pour le décourager. Peut être se transformer en sans-visage, ces fantômes de femmes noyées qui errent sur les berges, ou bien… tiens oui, mettre un visage de monstre sur son ventre, quand elle se tournerais, il aurait la peur de sa vie. Elle allait mettre son plan à exécution quand le jeune homme approcha soudainement et l'attrapa par derrière, couvrant un de ses seins de sa main. Surprise, Okori essaya de se dégager.
-Veux tu cesser de bouger ? Gronda t'il, caressant le téton du pouce.
Okori se figea, non pas par obéissance mais parce que, mine de rien, c'était foutrement agréable ça.
-Bien, sois sage et tu aimeras sûrement ça, reprit Namekuji, repoussant le kimono de l'autre main pour lui embrasser les épaules.
Avec un grognement de plaisir, Okori inclina la tête et plissa les yeux, se débarrassant rapidement de ses vêtements.
-Hooo, je veux plus, murmura t'elle avec de se retourner et se jeter sur le jeune homme, les faisant tout deux chuter au sol, plus et maintenant !'

Shino se tut.
-Et ben quoi ? Continue !
-Attendez, fit il en relisant ce qui suivait.
Il secoua la tête, stupéfait, et remonta ses lunettes pour relire une troisième fois le passage.
Puis il rougit.
Très vite et très fort.
-Shino-kun ? S'inquiéta Hinata.
-On... heu... on va passer cette partie, marmonna le brun en rabaissant ses lunettes.
Il allait tourner la page quand Kiba lui prit le cahier des mains, cherchant le passage incriminé.
-Ho, allez ça doit pas être si… terrible… Ho… pu…tain…
Kiba lu le passage à son tour, passa au vermillon soutenu et rendit brutalement le carnet à Shino.
-Passe le passage.
-Qu'est ce qu'il y a d'écrit ? S'enquit Tenten.
-Tu veux pas savoir ! Rétorquèrent les deux camarades d'une même voix.

'-PITIE ! ASSEZ ! S'écria le jeune homme en s'écartant de la femme, tombant presque hors du futon.
-Quoi déjà ? S'étonna Okori en s'agenouillant.
-Mais c'est la sixième fois ! Protesta t'il, épuisé.
Il frissonna quand la jeune fille devant lui éclata d'un rire moqueur, se roulant sur les draps trempés de sueur.
-Tu as mordu plus que tu pouvais avaler, on dirait.
-Mordu ?! Moi ? C'est toi qui m'as mordu ! Protesta le jeune homme, portant la main à la plus profonde des plaies, sur son épaule, qui saignait encore.
-Oups, fit la renarde, mutine en roulant sur le ventre, s'étirant sensuellement.
-Je ne te reconnais plus Otsume, marmonna le noble, reculant comme Okori approchait de lui à quatre pattes, prête à recommencer, un regard prédateur aux lèvres.
-Je te fais peur ? Demanda la renarde en se redressant, exposant son corps nu aux yeux du jeune qui se sentit réagir malgré sa fatigue.
-N..Non…
-Alors on recommence ?
-Laisse moi me reposer… Je t'en prie.
-C'est toi qui supplie maintenant nobliau ? S'étonna Okori en le renversant sur le dos, s'installant sans complexe sur son ventre.
-Ce n'est pas possible, tu n'es pas Otsume… Qui es-tu ? Qu'est tu ?!
Encore une fois, Okori éclata de rire, la tête rabattue en arrière, ses ongles traçant de longues traces rouges sur le torse de son amant.
-Tu es plus malin que je ne le croyais Namekuji, finit elle par dire. Devine ce que je suis…
-Un démon… Une onna-yama…Une fantôme de suicidée ou… ou…
Okori se hissa sur les genoux, cambrant les reins et lui jeta un regard narquois.
-Non non, plus simple…
-Un... Une…Ho Kami, murmura le jeune homme d'une voix tremblante en voyant les queues d'Okori se déployer au dessus d'elle comme un éventail de serpents, une Yohko !!!
Autour du sourire cruel et pervers de la renarde, son corps se métamorphosa progressivement en celui de la Yohko, surplombant toujours le noble terrorisé.
-Otsume et ses parents sont sous ma protection, nobliau dépravé, tu les as offensé autant que tu m'a offensée en faisant une proposition aussi écoeurante à Otsume.
-Yohko-sama ! Pardonnez moi ! Brailla le jeune homme, au secours !!!!
-Appelle tes serviteurs si tu veux, tu les as chassés pour jouir en toute tranquillité. Je devrais te tuer pour laver l'affront que tu as fait à la famille d'Otsume, tu sais.
Elle sentit l'odeur de l'urine du jeune homme lui parvenir et sourit deux fois plus, l'humiliant avec plaisir.
-Mais tu m'as fait un joli cadeau, tu sais, je n'imaginais pas que le sexe était aussi agréable… Pour ça, je te laisse vivre. Mais, brutalise encore une seule personne, homme ou femme, par des coups ou des viols, et je viendrai personnellement te trancher les couilles et te les faire avaler, avant de te pendre avec tes propres entrailles. Compris ? Demanda la renarde, pressant sa truffe contre le visage de Namekuji.
-Oui !! Promis je ne ferais plus jamais de mal à quiconque ! Je me repentirai, je ferais un pèlerinage !!! Je deviendrai moine !
-Alors je te laisse vivre…Et qui sait… On pourrait remettre ça un jour que tu seras plus endurant…
Sur ce, Okori reprit l'apparence d'Otsume et enfila son kimono avant de saluer moqueusement le noble prostré au sol, sous le choc. Elle sortit de la pièce et chercha son chemin dans les grands couloirs de la demeure seigneuriale, mise de bonne humeur par son dépucelage et la leçon qu'elle venait de donner au jeune homme. Au détour d'un couloir, elle rencontra un petit groupe de servantes qui la dévisagèrent avec surprise.
-Bonjour !
-Otsume-chan ? Est-ce que ça va ? S'exclama l'une d'elle en se précipitant vers elle. Je suis désolée, je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher, pardonne moi…
-Ca va, ça va, assura Okori.
-Ton kimono est ouvert, fit la jeune servante, tendant les mains pour le refermer.
-Laisse ma belle, je ne suis pas Otsume.
Sous les yeux stupéfaits des servantes, Okori rassembla sa chevelure, la tournicota pour en faire un chignon et finit par y planter une branche d'arbre apparue comme par magie, alors que les traits d'Otsume se modifiaient pour devenir ceux d'Okori et que les marques de ses joues réapparaissaient.
-Mais.. Qui.. .Et le jeune maître ?
-Ho, lui, il ne vous touchera plus jamais, et si jamais il recommençait, allez en parler à Otsume, elle me transmettra le message.
-Mais qui êtes vous Ma Dame ? Redemanda la servante comme Okori s'éloignait, le kimono toujours ouvert.
La renarde stoppa puis se tourna à demi, écartant sa robe pour montrer ses fesses et les quatre queues qui s'y rattachaient.
-Okori, Yonbi no Yohko, Maîtresse de cette forêt et protectrice de ceux qui y vivent !'

Shino ferma le livre, toujours écarlate et leva les yeux vers ses amis, observant les diverses réactions à sa lecture. Kiba se roulait par terre, les mains sur les oreilles en criant 'trop d'information, trop d'information !!!!', Iruka balbutiait des 'quiquequoicomment' à la suite, Kakashi s'éventait avec le Paradis du Batifolage et à peu près tout le monde était sous le choc.
-Je voulais pas connaître les rêves érotiques de Naruto, gémit Kiba.
-Moi non plus, assura Sasuke, plus traumatisé qu'il ne voulait bien l'admettre.
-Si ca peut vous rassurer, marmonna Shino en rouvrant le livre, il a été aussi choqué que vous.
'Si Okori m'envoie ces rêves exprès, je jure que je lui arracherai les poils un à un à la cire ! J'ai déjà assez de problème avec ma vie amoureuse comme ça pour avoir des souvenirs de sexe dans le rôle d'une FEMME ! Ew ew ew ! Je ne pourrai plus jamais regarder Sasuke dans les yeux après ça !!!'
-Qu'est ce que j'ai a voir la dedans ? Grommela le brun. Non oubliez, je veux pas savoir finalement.
-Elle avait l'air drôlement chaude Okori en tout cas, finit par dire Kiba.
-Les yohkos sont des êtres aimant le contact, surtout sexuel, expliqua Shikamaru, son impassibilité totalement faussée par son front écarlate. Ils sont réputés n'avoir aucune pudeur, ni tabou concernant le sexe, et épuisent souvent leurs partenaires, parfois à mort.
-Pas de précision ! S'exclama Ino, pas de précision ! J'en sais déjà trop.
-Moi, c'est Naruto que je ne pourrai jamais plus voir en face, marmonna Sakura. Hinata, ça va ?
-Homondieuhomondieuhomondieuhomon, murmurait la jeune fille sous le choc.
-Elle s'en remettra, déclara Neji en se frottant les joues.
-Finalement ce n'était pas la peine de lui expliquer le coup des fleurs et des abeilles, marmonna Kakashi avant de se faire frapper avec son propre livre. Aie ! Iruka ! Mais j'y suis pour rien ! C'est pas moi qui lui ai mis ces idées en tête !
-Tu lis le Paradis du Batifolage devant lui tout les jours !
-Mais aie, aie !
-Iruka-senseï, si c'était ça, Sasuke et Sakura auraient le même genre de rêve vous savez.
-SHIKAMARU ! S'exclamèrent d'une même voix les intéressés
Shino roula des yeux et tourna la page, reprenant sa lecture.
-'Nuit de samedi à dimanche : Dieu merci demain c'est repos. Si les rêves continuent à ce rythme, je vais m'endormir en plein entrainement. Bref, sans rire. Cinquième rêve….

[Shuukaku][Kozuki]