Neuf rêves

07 Kozuki [1]

Série : Naruto
Autrice : Kineko, maitre Renarde.
Genre : Sérieux, angst, ré interprétation de perso et d'évènements, spoiler probable et modification de l'histoire à partir de la troisième épreuve de l'examen des ninjas.
Couple : Okori+Kinro (perso original)
Disclaimer: Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : Okori, Kinro, la vieille, Koma, Soma et Kozuki sont à moi, Yoruno à vendre, pas cher, presque pas servit.

Il faisait trop chaud en ce soir d'été. Trop chaud pour la yohko à cinq queues qui se traînait hors de sa tanière. Ca devenait si dur d'avancer, de marcher, de courir… Son propre corps la trahissait, après cinq siècles d'existence. Une vieille Nibi arriva en trottinant derrière elle, venant renifler ses flancs.
-Vous ne devriez pas bouger ma Dame.
-J'ai soif, grommela Okori sans s'arrêter, émergeant dans l'air moite de la nuit.
Rampant toujours avec difficultés, Okori avança vers l'eau, buvant longuement. Puis, sa peine nullement allégée, elle entra dans l'eau, flottant avec délice dans l'eau fraîche.
-Okori-dono ! Couina la vieille femelle en sautant nerveusement sur la berge, ce n'est pas prudent dans votre état ! Revenez voyons !
-La paix la vieille, ordonna Okori en nageant plus profond, ne sentant plus le poids qui lui alourdissait les entrailles.
La vieille renarde sembla hésiter, puis déguerpit en criant, laissant Okori flotter paisiblement, dormant à demi. Quand elle revint, quelques minutes plus tard, elle était accompagnée d'un sanbi gris aux yeux rouge. Celui ci approcha de l'eau, baissant le museau vers l'onde sombre et soupira.
-Okori-san, ce n'est pas raisonnable.
-Je suis connue pour être raisonnable moi ? Depuis quand ? Rétorqua la grande renarde d'un ton insolent.
-Depuis que vous portez vos premiers petits, répondit le renard gris, s'asseyant posément au sol.
-Kinro [2] , tu m'agaces.
-Ce sont aussi mes enfants Okori-san, j'aimerais les élever et ne pas les pleurer avant leur naissance.
-Et moi j'aimerais ne plus les porter, rétorqua Okori en revenant vers la rive, retournant à la pesanteur.
Elle se hissa avec peine sur la terre ferme, aidée de Kinro qui prit pour l'occasion l'apparence d'un bel homme aux longs cheveux d'argent. L'imitant, Okori devint une grande femme noble, son ventre bombé semblant presque proche d'éclater.
-Aie, gémit t'elle en se massant les reins.
-Tout va bien Okori-dono ? S'affola aussitôt la vieille renarde.
Okori soupira tout en massant ses reins.
-Oui oui, la vieille, ça devient juste difficile de me lever avec un tel poids…
-Vous en avez au moins trois d'une ventrée Okori-dono, déclara la renarde, se transformant en vieille servante pour aider Okori à retourner dans la tanière.
Pour une fois, Okori ne répondit pas au sage conseil, poussant un long gémissement.
-Okori-san ? Fit Kinro.
-Ow.
-Tout va bien Ma Dame ?
-OW.
-Les petits arrivent ?!
-_OW_
-Inari-sama… Kinro-dono ! Vite, faites de la tanière une pièce civilisée, allez allez!
-Oui la vieille !

Quand Kinro fut enfin autorisé à voir sa femme et leurs enfants, il trouva la gobi penchée au dessus des trois petites boules de poils qui tétaient avidement.
-Okori-san ?
-Ca vient de moi ? Ces toutes petites choses ?
Le sanbi lécha le museau de sa femme, puis s'assit près d'elle, observant ses enfants.
-Ils sont tout petits… Minuscules… Celui la me ressemble.. Un peu… au niveau des oreilles.
-Ils te ressemblent tout les trois Okori-san, fit Kinro, ce sont tes enfants.
-Mais si, regarde, celui la, il a ta forme de museau… Ou alors c'est celui de mon père.
Kinro roula des yeux, amusé malgré lui par l'émerveillement de la jeune maman.
-J'ai du mal à croire que c'est ta première portée Okori-san.
-Moi aussi…
-Je veux dire… tu a cinq cent douze ans…
-Cinq cent treize, corrigea Okori, poussant du museau le plus petit des renardeaux pour qu'il trouve ses mamelles.
-La plupart des yohkos de ton age ont déjà été mère des dizaines de fois…
-Kinro, tu m'as déjà vu en action, j'ai l'air d'une yohko normale ?
-Non. Après tout, tu m'as choisi comme époux, alors que je ne suis qu'un sanbi et que tu avais des yonbi et gobi comme prétendant…
-Tu me plais plus. Hé ! Regarde la fille ! Ca va être une aventurière elle, comme sa maman ! T'enfuis pas Kozuki, reste là.
-Tu lui donnes un nom ? S'étonna Kinro.
-Ben oui, pourquoi ?
-Okori…elle restera une ichibi.
La gobi redressa la tête d'un geste brusque en entendant la phrase qu'elle ne voulait pas entendre. Celle qui signait l'arrêt de mort d'un de ses enfants.
-Non…
-Elle ne vivra qu'une dizaine d'années… Ne t'attache pas à elle… Les garçons par contre…
Pendant que Kinro s'extasiait sur les yeux de ses fils, cherchant le nom à leur donner, Okori garda le regard fixé sur la petite boule de poils rousse qui tétait.

Une lune s'était écoulée, et Okori du se rendre à la raison. Alors que Soma et Koma [3] , les deux males, ne grandissaient que très peu, la petite Kozuki avait déjà ouvert ses yeux et oreilles, et commençait à ramper, ignorée de tous, sauf de sa mère qui la couvait avec attention, la ramenant au nid quand elle s'éloignait trop.
-Reviens là Kozuki…
-Mama…
-Oui,maman est là… Murmura Okori, ramenant la minuscule petite renarde entre ses pattes.
Kozuki gazouilla, se blottissant entre les pattes de sa mère et s'endormit là, ses frères encore assoupis contre le ventre maternel.
-Vous devriez la laisser partir Okori-dono, fit une voix dans l'ombre.
-C'est ma fille la vieille, elle est encore trop petite…
-Ho, elle sera plus vieille que moi bien avant moi, rétorqua la vieille renarde en approchant.
-Tu vas la réveiller ! Silence !
-Ca dort comme une pierre à cet age Okori-dono, continua la vieille sur le même ton. Vous ne devriez pas la couver ainsi.Elle sera adulte dans moins d'un an.
-Non ! C'est une erreur ! Elle sera une nibi ! Je sens sa force se développer de jour en jour et…
La vieille soupira en secouant la tête.
-Elle ne sera jamais une nibi. Elle n'a pas assez de pouvoirs pour se faire entendre des humains, ni même faire venir les flammes. Il sera préférable de la laisser aller ou elle veut.Ne vous attachez pas…
-C'est ma fille !
-Nous avons toutes eut un jour un enfant sans pouvoir Okori-dono. La seule chose à faire est de les laisser vivre leur vie d'animal.
-Je ne l'abandonnerais jamais ! Disparais ! Laisse-moi avec mes enfants !

-Mama…
-Je suis là Kozuki… Je suis là… Murmura Okori en caressant la fourrure de sa fille.
La très vieille renarde soupira de soulagement, apercevant à peine la silhouette de sa mère au travers de sa cataracte.
-Maman est là… Tout va bien ma fille.
-Koma ? Soma ?
-Ils sont dehors avec papa…
Kozuki soupira de nouveau, sa respiration sifflante.
-Kozuki… Est pas normale, hein ?
-Pourquoi tu dis ça ma puce ?
-Kozuki va mourir, souffla la vieille renarde, mais mama est toujours jeune. Kozuki vieillit, mais pas Koma et Soma. Kozuki a eut des bébés. Et les bébés de Kozuki ont eut des bébés aussi. Mais Koma et Soma sont encore des bébés.
-Non, c'est pas toi ma puce. C'est nous qui ne sommes pas normaux… Murmura Okori en caressant la nuque de sa fille.
-Mais Kozuki, elle est contente… elle a pas vécu longtemps, mais elle a vécu comme il fallait. Mama ?
-Oui Kozuki ?
-Un bébé du bébé de Kozuki… Elle est comme mama… Elle sera encore toute petite quand sa mama va mourir…
-Je vais m'en occuper Kozuki… Promis.
-Merci mama… Soupira une dernière fois Kozuki. Merci.

-Je te l'avais dit Okori-san.
Okori détourna les yeux de la petite tombe devant elle. Kinro approchait, ses deux fils dans les bras.
-elle a vécu onze ans… c'est déjà beaucoup pour une ichibi.
-elle a vécu sa vie Kinro.
-Tu n'aurais pas souffert si tu ne t'étais pas attachée à elle.
-Soma sera un nibi, déclara soudain Okori en approchant de son époux. Il mourra dans moins de deux siècles… Et je le verrais mourir aussi…
-Et bien… Oui… mais…
-Est ce que je ne dois pas m'attacher à lui aussi ? Fit Okori en se penchant vers Kinro, lui prenant Soma des bras.
-Mais ce n'est pas pareil Okori-san… Il va vivre plus longtemps et…
-Kinro… Kozuki était ma fille… mon enfant, au même titre que Koma et Soma. Je ne peux pas ne pas les aimer. Ou m'attacher. N'essaye pas de me faire changer d'avis. Je souffrirais en les voyant mourir, c'est vrai. Mais je ne vais pas les aimer moins pour autant. Je vivrais comme il faut. Et pas autrement.'

-'c'est étrange. Pendant les rêves, je ne suis pas spectateur, mais acteur. Ce que vit Okori,je le vis aussi,ce qu'elle ressent, ce qu'elle découvre… tout ça, je le vis aussi. Sa grossesse, son accouchement (urk, les femmes subissent vraiment toutes ça ?!), sa joie d'avoir les enfants et… Et puis Kozuki. La petite puce. J'ai jamais pensé à être papa un jour… Je ne sais pas si ça me plairait, si je serais un bon père ou pas… Mais quand je pense à Kozuki… J'ai l'impression de savoir un peu ce que ça serait. Un vrai père et une vraie mère, ça doit pouvoir aimer son enfant, peut importe ce à quoi il ressemble…
Qui étaient mes parents pour que j'aie grandi seul ? Jamais personne ne m'en a parlé.On m'a juste dis qu'ils étaient mort tout les deux. Je ne connais même pas leur nom… Uzumaki, c'était le nom de mon père ou de ma mère ? Et lequel a choisi le prénom de Naruto ?
Est-ce que j'ai eut des parents au moins ? Ou juste des géniteurs qui m'ont 'fabriqué' pour avoir un réceptacle pour le Kyûbi ?'
-J'aurais du lui dire…
Shino releva les yeux de sa lecture et interrogea Kakashi du regard. Le professeur semblait l'image même de l'abattement. Epaules basses, tête baissée, il fixait d'un regard morne l'herbe devant lui. Il finit par secouer la tête et se leva, époussetant son pantalon.
-Je vais prendre l'air, continuez sans moi, grommela t'il en s'éloignant d'un pas rapide, desserrant son col d'un geste nerveux.
Iruka tenta de le retenir, mais son aîné l'esquiva aisément et accéléra sa fuite. Iruka hésita, jeta un regard aux adolescents, puis se leva à son tour.
-On reviens, attendez nous pour continuer !
-Faudrait savoir, protesta Shikamaru.
-Qu'est ce qu'ils ont ? Demanda Kiba en les suivant du regard.
Sakura jeta un regard à Sasuke.
-Sasuke, tu crois que…
-Que je ne veux pas en savoir plus, ni même imaginer ce qu'il y a entre eux, déclara Sasuke d'un ton froid.
-Sasuke, je ne pensais pas forcément à ça, protesta Sakura.
-A quoi alors ? S'enquit Neji.
-Kakashi-senseï sait des choses sur la famille de Naruto, vous vous rappelez hier ? Apparemment c'était un ami de son père. Un ami proche…
-Il sait des choses sur Naruto que nous ignorons, compris Shikamaru.

-Kakashi ! Kakashi attend ! Mais c'est pas vrai, KAKASHI !
-Iruka, s'il te plait, gronda Kakashi sans se retourner, laisse moi seul un moment.
Le brun obéissait habituellement à son aîné.c'était ainsi depuis leur enfance, quand Kakashi l'aidait à préparer leurs mauvais coups en commun. C'était peut être lui qui en avait l'idée, mais c'était le jeune chuunin qui les exécutaient, suffisamment discret pour ne pas laisser de preuves derrière lui. Mais cette fois, Iruka n'obéit pas. Il dépassa rapidement son ami et se planta devant lui, l'obligeant à s'arrêter.
-Non.
-Iruka….
-C'est au sujet d'Inori-senseï. Kakashi écoute…
-J'aurais du le dire à Naruto.
- On n'en avait pas le droit. Tu te souviens ce qu'a dit le Sandaime.
-'Pas tant que Naruto n'est pas suffisamment mûr pour comprendre', cita Kakashi d'un ton amer. Mais… Commença Kakashi avant de passer sa main dans ses cheveux en pétard, quand j'entends ce qu'il dit… Je voulais lui éviter de souffrir Iruka…Je croyais même avoir réussi et… Et en fait… J'ai rien pu faire pour l'aider.
-Kakashi…
-J'avais juré à Inori-senseï de m'occuper de lui s'il lui arrivait malheur. D'être comme un frère… Et qu'est ce que j'ai fait ?! RIEN !
-Tu es trop dur envers toi. Tu ignorais que Naruto avait survécu toutes ces années… Et puis, tu n'avais que quatorze ans quand Inori et Hayashi [4] sont mort. Tu n'aurais jamais pu t'occuper d'un bébé. Jamais su non plus.
-J'aurais du faire quelque chose. Et lui dire…
Iruka eut un petit sourire et posa sa main sur la nuque de Kakashi, le forçant à le regarder.
-Kakashi. Dès que tout est finit, je te promets qu'on raconte tout à Naruto. Sa vie, son héritage, tout.
-Qu'est ce que je ferais sans toi, grommela le ninja au sharingan.
-Ho, tu serais probablement un criminel recherché de rang S ou un truc du genre.
-Je t'aime aussi.
-Retournons avec les gosses, déclara Iruka après avoir copieusement rougit et injurié son meilleur ami.
Quand les deux hommes arrivèrent à portée d'oreilles des élèves, ce fut pour entendre un grand débat entre les filles et les garçons concernant l'instinct maternel de Kyûbi.
-Elever un renardeau voué à la mort est stupide.
-Ca peut te sembler stupide Shikamaru, mais pas à moi, rétorqua Ino.
-Ni moi, ajouta Sakura.
-Mais, elle sait qu'ils vont vite mourir, pourquoi elle veut quand même élever les ichibis ? Demanda Kiba, désemparé.
-C'est quelque chose que les hommes ne comprendront peut être jamais, murmura Hinata.
-Quoi donc ?
-L'instinct maternel.
-Le quoi ? Répéta Kiba.
-Kiba, quand une chienne à des petits, tu les lui retirerait avant le sevrage ?
-Pour me faire arracher les mains à coup de crocs ?!!!
-C'est ça l'instinct maternel, expliqua doucement Hinata.
-Ha… Mais je ne comprends toujours pas Okori…
-C'est comme… Comme si elle mettait au monde un enfant gravement malade, et qu'elle sait qu'il mourra avant ses un an. Ca reste quand même son bébé. Son enfant. Elle ne va pas s'en désintéresser pour autant.
-Je comprends toujours pas…
-Alors reste ignare, c'est une question d'hormone, déclara Ino.
-Les enfants, les enfants, c'est bon… On se calme.
-Ha ! On vous attendait Senseï !
-Excusez nous, déclara Iruka en se rasseyant, vous pouvez reprendre.
-Heu.. Kakashi-senseï, débuta Sakura en hésitant, encouragée du regard par ses amis, heu…c'est au sujet… De la famille de Naruto…
-La famille de Naruto ?
-Oui, s'enhardit Sakura, apparemment vous savez des choses sur eux et…
-Ils sont tous morts, Fin. Aburame-kun, continue.
-Mais, protesta la jeune fille.
-Sakura, reprit son professeur après un bref soupir, je raconterais ce que je sais à Naruto et personne d'autre. S'il désire vous mettre au courant, il le fera, point.
-Bon, ça suffit, coupa Iruka en voyant Sakura protester à nouveau. Il faut faire vite, le procès de Naruto est demain et on a toujours rien. Shino, continue s'il te plait.
-Oui Senseï.
Le brun tourna une page, remonta ses lunettes d'un doigt et reprit sa lecture.
-'Dimanche à lundi. Suis en retard, j'écrirais ce soir.
Note à soi : Ne jamais se mettre un yohko à dos.'

[Otsume] [Les chênes de Konoha]

[1]Kozuki: Petite lune
[2]Kinro: Argenté
[3]Soma: Mauvaise herbe et Koma: petit démon
[4]Hayashi :Forêt