Neuf rêves

09 Le mariage de la renarde

 Série : Naruto
Autrice : Kineko, célibataire endurcie.
Genre : Sérieux, angst, ré interprétation de perso et d'évènements, spoiler probable et modification de l'histoire à partir de la troisième épreuve de l'examen des ninjas.
Couple : Okori+Toge, Okori+Nire, Okori+Shinichi… La vache, elle n’arrête pas…
Disclaimer : Naruto et tous les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont à Masashi Kishimoto.
Autre : Okori, Ran, Nire, Shinichi, Hikaru et Kurumi sont à moi, je mets Toge en cadeau pour qui prendras Yoruno !

-A table ! Claironna Lee en se penchant sur Sakura, lui tendant une part de brochettes, pour toi Sakura-chan.
-Merci Lee.
-Brochette de canard, tes préférées, précisa Lee avant de tendre sa part à Neji.
Sakura rosit légèrement, se demandant comment diable Lee savait il pour ses brochettes, puis décidant, comme toutes les fois ou il lui avait fait le coup, de ne pas chercher à comprendre. Évidemment, Lee était bien moins séduisant que Sasuke, mais elle ne pouvait contredire le fait qu’avoir un homme aux petits soins pour elle… Ca changeait de Sasuke en fait. Son coéquipier était certes toujours là pour la protéger, ou pour l’aider durant les missions, mais... Alors qu’elle entamait sa première brochette, elle observa Sasuke à la dérobée. Il avait grandi depuis la création de l’équipe 7. Moralement autant que physiquement. Il n’avait pas encore tout à fait surmonté son obsession pour la vengeance, ni sa haine pour son frère, mais il s’ouvrait aux autres, petit à petit. Elle se souvenait encore quand Naruto l’avait ramené après sa fugue vers Oto, suivit de Chouji, Neji, Kiba et Shikamaru, en sang. Comment Naruto l’avait jeté au sol. Et puis la dispute qui avait suivis, à laquelle tous avaient assistés, sans mot dire, écoutant Naruto et Sasuke régler leurs comptes. Elle avait découvert des facettes cachées de ses coéquipiers ce jour là. Un Naruto beaucoup plus sombre, plus adulte qu’elle ne le croyait, à la fois protecteur et agressif, et un Sasuke obnubilé par son but, violent et, disons le franchement, complètement égoïste. Ils ne s’étaient pas parlés pendant des mois après cette mission, mais elle avait fait la navette entre eux deux, visitant Naruto et les autres à l’hôpital, tenant compagnie à Sasuke, assigné à résidence. Elle avait vu le brun s’enfermer dans un mutisme boudeur, qui se mua petit à petit en culpabilité. Sakura se souviendrait toujours de son regard, quand elle entrait, escortée d’un ou deux anbus. De cette inquiétude visible, palpable presque, pendant qu’elle donnait des nouvelles des autres. De son soulagement quand Neji se réveilla du coma, quand Chouji pu quitter l’hôpital après trois mois de soins, quand Kiba pu de nouveau marcher, quand Shikamaru cessa peu à peu de se réveiller en poussant des hurlements à réveiller les morts. Et quand, après six mois à ne pas avoir parlé à Sasuke, Naruto vint avec elle et lui pardonna sa traîtrise.
Comme le blond le disait souvent : Sasuke ne pouvait pas s’empêcher d’être gentil. Oh, il le cachait très bien, derrière ses airs de solitaire et d’intouchable prince des glaces, mais il n’était jamais le dernier à courir au secours de leurs amis.
Se sentant observé, Sasuke leva les yeux et interrogea Sakura du regard. Celle ci eut juste un petit sourire et secoua la tête en guise de réponse, puis, comme Shino reprenait son récit, elle se détourna et écouta religieusement.
-‘Nuit de lundi à mardi. Okori est une obsédé.’
-C’est pas nouveau.
-Kiba, la ferme.
 
‘Okori ajusta les branches piquées dans ses cheveux puis se tourna vers Ran, qui attendait derrière elle.
-De quoi j’ai l’air ?
-De la sœur de la mariée, déclara Ran après un examen attentif.
-Impeccable, allons y, ou ta petite-nièce va nous tuer.
-Kurumi[1] se marie, gloussa Ran en suivant sa mère hors du terrier.
-Et à un humain, ajouta Okori sur le même ton, marchant au milieu des nombreux yohkos de son clan.
-Qu’en dis Toge[2]-san ?
-Il n’en dis rien, rétorqua Okori en prenant résolument le chemin du village, Ran sur les talons. Kurumi est MON arrière petite-fille, issue de Kinro. Il n’a aucun lien avec elle et n’a même pas participé à son éducation. Mon très cher deuxième époux n’a rien à voir avec le choix de mari des femmes de mon clan.
-Mama, pourquoi tu l’as épousé ?
-Parce que lui casser la figure ne suffisait pas à éviter la guerre entre nos clans, soupira Okori. Nire[3] !
A l’appel de son nom, un yohko releva le nez de sa contemplation/méditation/sieste. Il bondit sur ses pattes en reconnaissant Okori et vint s’incliner devant elle, devenant un jeune homme élancé aux courts cheveux blonds.
-Okori-san, prête pour le mariage je vois.
-Nire, je te confie le clan pendant mon absence, je serais de retour demain au plus tard. Ran viens avec moi.
-Tout iras bien Okori-san, mais ne tombez pas sous le charme d’un bel humain, prévint il, faussement sévère, j’en serais jaloux.
-Nire-san, objecta Ran, tu n’as rien à craindre, Mama t’aime énormément !
Okori échangea un regard avec le jeune yohko qui affichait à peine deux queues et promettait de devenir un gobi. Elle l’avait épousé un peu après son second mariage, au grand déplaisir de Toge qui aurait préféré rester seul époux de la plus puissante yohko du coin. Mais Nire était gentil, serviable et loyal, des qualités qu’elle avait aimées en Kinro, et qu’elle retrouvait dans ce tout jeune homme au sourire franc. Oubliant l’étiquette, comme il lui arrivait souvent, elle déposa un petit baiser sur les lèvres de son époux avant de reprendre sa route, suivie de sa fille ricanante.
-Ran !
-Mais il est si mignon quand il sourit béatement ! Dommage que tu l’ai vu avant Mama, des comme ça, on n’en trouve pas tout les siècles.
-Ha, bah je vais profiter du mariage de Kurumi pour essayer de te caser alors.
-Mama !’
 
-‘Je doute. Franchement, je doute. Okori ne peut PAS être Kyûbi no Yohko. Pas en étant aussi…. Gentille est pas le mot qui convient… elle est trop… trop humaine pour être inhumaine.  J’envie presque Nire d’être son époux, si j’étais…’
Shino stoppa de lire.
-Un problème ? s’enquit aussitôt Sasuke.
-Juste du mal à lire son écriture, répondit Shino avant de reprendre ‘si j’avais l’âge, j’irais presque à la demander en mariage. Franchement, des filles qui savent se défendre, qui ont de l’humour, qui sont bien foutues et qui aiment les gosses, y’en a combien à Konoha ?’
-Mmm, marmonna Shikamaru.
-Shika ? Qu’est ce qu’il y a ? S’inquiéta aussitôt Ino.
-Et bien… Hinata ne sait pas se défendre, Sakura n’a pas d’humour, Tenten n’est pas très bien foutue et Ino n’aime pas les gosses.
-SHIKAMARU ! Rugirent trois voix et protesta faiblement une quatrième.
-Ca, c’est du pur suicide, commenta Kiba alors que les filles se jetaient sur Shikamaru à bras raccourcis.
-Qu’il repose en paix, ajouta Neji avec un micro sourire d’amusement.
-J’essaye de lire, déclara Shino avec un regard noir aux filles.
 
‘-Okori-dono !
-Kurumi-chan ! Protesta une jeune fille en retenant la renarde par le kimono, je n’ai pas finie, revient !
-Ne dérange pas ta robe, fit Okori en entrant dans la pièce, suivie de Ran.
-Vous avez pu venir Okori-dono !
-J’ai promis d’être là pour ton mariage, non ? S’étonna la renarde en s’agenouillant sur le coussin que lui amena une jeune fille.
-Oui, mais… J’ai eut peur que Toge-dono… Proteste, expliqua la renarde, alors que son aide pestait sur sa manie de faire apparaître ses queues à tout bout de champ.
-Il n’a rien à dire Kurumi, la tranquillisa Okori, maintenant laisse cette pauvre fille t’habiller convenablement.
La jeune renarde rosit d’embarras et se tint tranquille. Okori la regarda avec amusement et un petit pincement au cœur. Certes, Kurumi était grande, mais ce n’était qu’une nibi, avec de la chance, elle et son époux finiraient leurs jours ensembles. Si Okori avait d’abord été réticente à laisser son arrière-petite-fille épouser un humain, l’affection que se portaient les jeunes gens, ainsi que le courage du gamin, venu en personne demander lui la main de Kurumi, l’avaient convaincu.
-Tu es très jolie Kurumi, finit elle par dire, alors que l’amie de Kurumi achevait enfin son obi.
-Merci Okori-dono, rougit Kurumi avant de s’asseoir en face de son ancêtre. Heu… Okori-dono, je voulais… je voulais savoir…
-Je t’écoute…
-Je...Je suis très heureuse d’épouser Hikaru[4], mais… Vous allez me manquer Okori-dono. Tout le clan va… me manquer…
-Mais pourquoi ça ? Ne me dis pas qu’Hikaru t’a interdit de venir nous voir de temps en temps ?
-Ho non ! bien sûr que non, c’est juste que… Ce ne sera pas pareil, je ne pourrais plus courir dans la forêt avec Ran-chan, ou… chasser ou…
-Ha… Ca, je t’avais prévenu Kurumi, fit Okori en caressant les cheveux de sa descendante. Les hommes ont une expression pour ça, ‘le mariage de la renarde’. Elle est heureuse d’épouser l’homme qu’elle aime, mais elle est triste de quitter son clan, alors elle rit et pleure en même temps.
-On viendras tous te voir Kurumi-chan, fit Ran, et puis, il faudra que tu nous présentes tes enfants !
-A ce sujet là, commença Okori, Kurumi. Un jour, tu auras un enfant d’Hikaru, ne rougis pas, je sais très bien que tu y as déjà pensé. Mais Kurumi, n’oublie pas une chose. Cet enfant ne sera pas humain. Regarde moi.
Kurumi releva le menton et fixa son ancêtre, légèrement inquiète.
-Il aura de l’homme en lui, mais aussi du renard, alors ne l’élève pas comme un homme, ni comme un renard. 
-Pourquoi ?
Okori soupira.
-Je ne sais pas ce que donne le métissage entre un homme et un renard. Certaines légendes parlent de renards, d’autres d’hommes, d’autres encore d’hommes aux pouvoirs de renards. Kumuri, ne laisse pas les hommes saints approcher de ton enfant, même s’il n’est pas un yohko, il peut en posséder des parcelles de pouvoirs. Les objets sacrés, les fudas pourraient le blesser. C’est compris ?
-Oui Okori-dono.
-Alors, allons y. c’est le moment.
 
Les renardes furent introduites dans la plus grande pièce de la maison, ou les humains s’affairaient aux derniers préparatifs du mariage, les époux se plaçant devant le prêtre pour lui présenter les cadeaux et offrandes. Impressionnées malgré elles par l’activité frénétique de la maison, Okori et Ran observèrent le tout à distance prudente du prêtre, qui les fixait d’un regard courroucé.
-Que sommes nous censés faire ? S’enquit Ran.
-Je n’en sais strictement rien, je ne connais pas les coutumes humaines, rétorqua Okori. Franchement, tout ce foin pour rien. Ils devraient faire comme les yohkos tiens, une promesse d’élever les renardeaux ensemble, et de se sauter jusqu’à ce qu’on trouve mieux où que la mort nous sépare.
-Mama, tu choques le prêtre.
-Tant mieux, c’est fait pour, rétorqua Okori avec un sourire narquois.
Ran lui adressa un regard qu’elle voulut sévère mais qui sortit amusé avant de lui désigner discrètement un jeune homme approchant. Habitude aidant, les yohkos le déshabillèrent du regard avec gourmandise avant que le jeune homme ne s’incline devant elle. Il portait un beau kimono sombre et ses cheveux bruns étaient soigneusement noués sur le haut de son crâne. Nullement gêné par le regard appréciateurs des renardes sur son humble personne, il se redressa et leur sourit avant de se présenter.
-Je suis Shinichi[5], le frère aîné d’Hikaru. Je suis très honoré de vous rencontrer Nanabi no Yohko.
-Très honorée Shinichi-san, mais je vous prie de m’appeler Okori.
-J’aimerais vous remercier d’accorder la main de Kurumi-san à mon frère, je le surveillerais pour qu’il prenne soin d’elle.
-Ho, il a intérêt, rétorqua Okori avec un petit sourire, ou c’est moi qui viendra mettre les choses au point.
-Okori-dono ! Protesta Kurumi, alors que son époux pâlissait dangereusement.
-Je plaisantais, ricana Okori en voyant les expressions déconfites des jeunes gens.
-Je n’en suis pas si sûr, marmonna Hikaru en s’épongeant le front.
-Très perceptif ce jeune homme, confia Okori à Shinichi.
Loin de s’inquiéter pour son frère, celui ci semblait immensément s’amuser de sa déconfiture.
-Ca lui mettras peut être la tête à l’endroit, Okori-dono, permettez que je vous mène à vos places à Ran-dono et vous.
-Je suivrais un beau jeune mâle partout.’
 
-‘Note : Subtilité, les yohkos ne connaissent pas du tout la signification de ce mot.’
-C’est LUI qui dis ça ? Grommela Neji en finissant ses yakitoris.
La déclaration fut suivie de rire plus ou moins étouffés et Shino reprit sa lecture après avoir acceptée une brochette de la part d’Hinata.
 
‘Le soir tombait sur le village, devenue une petite ville depuis les siècles qu’Okori résidait dans les environs. Un peu plus de trois siècles s’étaient écoulés depuis qu’elle y avait rencontré Otsume et sa famille, mais cela semblait si proche. La renarde contemplait les toits qui s’élevaient plus loin, vers le centre ville, s’étonnant des changements quand un petit raclement de gorge signala la présence d’un témoin.
-Que puis-je pour vous Shinichi-san ? Demanda Okori en se tournant vers l’humain.
Celui ci cligna bêtement des paupières avant de s’approcher.
-Vous m’avez entendu venir ?
-Shinichi-san, je suis un yohko, je savais que vous approchiez. Je sais aussi que cela faisait cinq minutes que vous attendiez à l’écart.
Pris en flagrant délit, Shinichi eut la décence de rosir et baisser les yeux.
-Veuillez m’excuser Okori-dono, je n’ai pas pu m’en empêcher. Je vous trouve… Fascinante.
-Fascinante ? Répéta Okori en penchant la tête.
-Oui, je…Je n’ai pas souvent l’occasion de fréquenter des yohkos. A vrai dire… Quand Hikaru m’a annoncé qu’il aimait une renarde et voulait l’épouser… Sans offense Okori-dono, mais j’ai crut qu’il était devenu fou.
-Vraiment ?
-Oui, je pensais que Kurumi-san l’avait ensorcelé et qu’elle l’abandonnerait le cœur brisé mais… Je suis heureux de m’être trompé sur son compte. Kurumi-san est charmante. Il faut dire qu’avec une ancêtre telle que vous…
-Compliment admirable.
-Je vous remercie.
-Et quand on fait un tel compliment, Shinichi-san, c’est en général pour obtenir des faveurs...  Personnelles…
Shinichi eut un petit sourire gêné.
-Je vous prie de m’excuser Okori-dono, je me suis laissé emporter, mais vous êtes une très belle femme et… Avec le mariage de mon frère, je me sens… un peu seul.
Okori sourit gentiment tout en prenant la main de Shinichi.
-Venez.
-Ou ça ?
-Votre chambre. A moins que vous préfèreriez essayer les buissons à la méthode yohko ?’
 
Shino se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux et poussa un profond soupir.
-Il a encore écrit une scène olé-olé ? Demanda Kiba.
-Non, répondit Shino en inclinant le livre, il l’a dessiné cette fois.
-Trop d’information, déclara Ino.
-Vous avez tort, ça vaut bien le ‘paradis du batifolage’, déclara Kakashi après être allé jeter un coup d’œil au dessin.
-Faut que j’ai une conversation avec Jiraiya-sama, moi, grommela Iruka avant de faire asseoir Kakashi d’une traction sur sa ceinture et s’appuyer à nouveau sur lui.
Shino les fixa quelques secondes de derrière ses lunettes noires, se demandant si les deux professeurs se rendaient compte de leur position, quasiment affalés l’un sur l’autre, puis décida de ne rien dire et reprit sa lecture.
 
‘Okori se retourna à nouveau, prenant soin de ne pas écraser Nire endormi près d’elle. Elle s’allongea, poussa un profond soupir puis se redressa et retourna consciencieusement sa couche de fougères fraîches avant de se recoucher. Après quelques minutes, elle se tourna à nouveau puis fourragea du museau dans la paillasse avant de se donner quelques coups de langue sur le poil. Elle se sentait étrangement nerveuse depuis le mariage de Kurumi. Deux semaines avaient passées et elle avait à peine trouvé le sommeil depuis. Agacée, Okori s’étira longuement, bailla et se coucha à nouveau, hésitant à réveiller Nire pour faire l’amour. Après moult tergiversation, elle décida que non. Elle allait bientôt être en chaleur et Toge voulait à tout prix qu’elle lui donne un fils, scellant ainsi définitivement le rapprochement de leurs territoires. Son second époux serait capable de contester la pérennité de l’enfant si elle avait lutiné Nire juste avant. C’était bizarre que ses chaleurs n’arrivent pas d’ailleurs, elles auraient pourtant du commencer un peu après le mariage de Kurumi. Le stress probablement. Voilà, ça devait être ça. Ca expliquait aussi les nausées et ses douleurs au vent…
Nausées.
Douleurs au ventre.
Sautes d’humeur.
Okori bondit sur ses pattes et observa son ventre attentivement.
Mamelles qui ressortent.
Hu ho.
-Ho merde ! Couina t’elle, réveillant sûrement les autres couples dans les terriers voisins.
-Okori-san, marmonna Nire, allongé contre elle les yeux fermés, j’essaye de dormir, vous m’avez pas laissé reposer de la nuit à vous lever, vous tourner, grommeler…
-Nire, je suis enceinte !
Le renard blond redressa aussitôt la tête, les oreilles dressées et un immense sourire aux babines.
-C’est vrai ?
-Pas de toi.
-Ho.
L’expression du jeune renard retomba légèrement.
-Toge-san ?
-Non plus.
-Non plus ?!Couina Nire en se redressant d’un bond. Mais qui alors ?
-Un humain.
-Ho. Le mariage de Kurumi c’est ça ?
Okori hocha lentement la tête, sous le choc de la découverte.
-C’est quand même pas de l’époux de Kurumi ? Continua Nire d’un ton soupçonneux.
-Non.
-Ouf.
-Son grand frère.
-Ha.
Okori tourna ses yeux rouges vers ceux de son mari.
-Comment tu le prends ?
-Ho… Ca va. Vous êtes amoureuse de lui ?
Okori posa son menton sur ses pattes avec un soupir.
-Il a du charme, mais… Bon sang, c’est un enfant !
-Pourquoi n’avez vous pas empêché votre grossesse ? Vous savez faire depuis le temps, non ?
-Je ne pensais pas que ça marcherait ! Je n’étais même pas sûre que l’hybridation était possible et puis…
-Okori-san, Okori-san! Du calme. Calme. C’est mauvais pour le bébé de s’énerver.
-Tu as raison, fit Okori avant de pousser un long glapissement. Ho, Inari-sama, je suis enceinte d’un humain !
-C’est moi le cocu et c’est vous qui paniquez.
-Tu m’encourages à vous faire cocu Toge-san et toi.
-Seulement si je peux regarder.
La réplique eut son effet habituel : Faire sourire Okori. Nire en profita pour se blottir contre Okori et lui lécher le museau.
-Calmée ?
-Oui. Merci.
-Que comptez-vous faire ? Avorter ?
-Je ne peux pas Nire… Je ne pourrais jamais tuer un de mes enfants.
-Alors, il va falloir prévenir Toge-san… Et le père du bébé.
-Demain, trancha Okori.
-Bien sûr.
-Ce soir, je veux un autre genre de confrontation.
 
-‘D’accord, les yohkos ont peut être des moeurs très libre, mais bon sang, EST CE QUE OKORI ET NIRE PEUVENT PENSER A AUTRE CHOSE QU’AU CUL ?! Chaque fois que je les vois ensemble, ils sont soit en train de s’envoyer en l’air, soit d’en parler. C’est saoulant à la fin ! Surtout quand je ressent tout ce qu’Okori ressent !’
-On en a déjà parlé, je crois, tu peux sauter ce genre de passage ? Implora Ino.
-Avec plaisir, grommela Shino en tournant la page.
 
‘-Je REFUSE que ce bâtard vienne au monde ! Gronda le gobi couleur crème envers la nanabi devant lui.
-TOGE-SAN ! Je vous interdis de traiter un de mes enfants de bâtards !
-Vous m’avez été infidèle ! Avec un humain qui plus est !
-Si vous désirez parler de fidélité, je vous parlerais volontiers de ces renardes que vous lutinez allègrement dans votre territoire, répliqua Okori, se redressant de toute sa taille au dessus du gobi.
A ces mots, Toge se tu, non sans lancer un regard furibond à sa femme.
-J’aurais espéré que vous me donniez un héritier avant d’aller courir les humains.
-On n’en reparlera quand vous serez plus doué pour le sexe. Shinichi-san ne devrais pas tarder, continua Okori sans se préoccuper des protestations virulentes de Toge. Nous déciderons ensemble, tout les quatre, de l’avenir du bébé. Et C’EST AINSI ! Ajouta t’elle comme le gobi ouvrait de nouveau la bouche.
-Mama, fit Ran en pointant le museau dans l’immense tanière, Shinichi-san est dehors.
-Bien, fit Okori avec un geste des queues, fais le entrer.
La tanière se métamorphosa en grande maison, peuplée des enfants d’Okori sous forme humaine. Elle même, ainsi que ses époux, devinrent humain, et s’assirent sur des coussins, Okori encadrée de ses mâles. Ils n’attendirent pas longtemps que Ran revienne, introduisant un jeune humain en costume de voyage, passablement inquiet. Shinichi salua poliment les yohkos, s’inclinant bas, avant de se redresser, n’osant poser la question de sa convocation.
Okori prit une profonde inspiration avant de se lancer.
-Shinichi-san, merci d’être venu aussi vite.
-Je vous en prie Okori-dono, que puis-je pour vous ? Y as t’il un problème avec mon frère ?
-Non Shinichi-san, c’est… A votre sujet… Shinichi-san... Je…
Okori jeta un regard implorant à Nire qui lui fit signe de continuer.
-Shinichi-san, je suis enceinte.
Petit silence.
-De vous, précisa Okori après coup.
Nouveau silence, que Shinichi mis à profit pour fixer Okori, yeux ronds et mâchoire ballante.
-Shinichi-san ? Respirez, ne vous évanouissez pas.
-Je… Je vais être papa….
Okori et Nire laissèrent échapper un petit rire amusé du ton émerveillé de Shinichi avant que celui ci se reprenne, s’inclinant profondément.
-Je vous prie de m’excuser Okori-dono ! L’émotion. Que… Que comptez-vous faire ?
-Je n’avorterais pas, répondit Okori d’un ton sans ambages. Je mettrais au monde cet enfant, comme n’importe lequel de mes autres enfants. Néanmoins… Je suis inquiète pour son avenir. J’ignore ce qu’il sera… De qui il tiendra… Et si je pourrais m’occuper d’un petit humain…
-Okori-dono ! S’exclama soudain Shinichi. Permettez moi de venir vivre à la colonie des Yohkos ! Je prendrais soin de notre enfant s’il le faut ! J’ai élevé Hikaru, je pourrais le refaire avec notre fils, ou notre fille.
Les trois yohkos fixèrent l’humain, tous stupéfaits. Okori commençait à sourire quand Toge frappa du poing sur le plancher.
-Je m’y oppose !
-Toge-san, protesta Nire.
-Tais toi Nibi ! Je n’autoriserais jamais la venue d’un humain dans ce clan !
-Toge-san, je vous prierais de vous taire, ordonna Okori.
-Reprenez vos esprits Okori-san ! Epouser un nibi était déjà une telle folie et maintenant, porter l’enfant d’un humain et l’autoriser à vivre parmi nous ?! Ce n’est que foliiiiiiiiiiiiiie !
Le couinement de Toge s’acheva aussi brusquement qu’il avait commencé quand Okori resserra à nouveau son poing sur ses parties intimes.
-Toge-san, reprit Okori d’une voix douce et posée, je suis peut être votre épouse, mais je suis aussi votre Reine, et nanabi alors que vous n’êtes que gobi. Mes décisions importent plus que les vôtres, mes désirs sont vos ordres et si je dis que Shinichi pourra vivre parmi les yohkos et élever notre enfant, il le pourra sans que vous ayez quoique ce soit à dire. Me suis-je bien faîtes comprendre ? Ajouta t’elle en serrant derechef le poing.
-Oui ! Couina Toge, craignant pour sa virilité.
-Bien, fit Okori d’un ton doucereux avant de se tourner vers Shinichi qui fixait la scène, abasourdi. Shinichi-san ?
-Oui, Okori-dono ?
-Voulez-vous m’épouser ?’
 
-Moi je veux ! Moi je veux ! S’exclama Kiba en agitant la main.
-KIBA ! Gronda Shino.
-Soit sérieux Kiba, réprimanda Shikamaru, nous parlons d’un yohko qui est probablement Kyûbi no Yohko. Essaye de réfléchir plus loin que ton nez ! Elle est peut être sympathique et amusante dans les rêves de Naruto, mais elle a quand même massacré des dizaines de ninjas il y a quinze ans. Reste objectif.
-Mais…Et si ce n’était pas Kyûbi no Yohko, objecta intelligemment Hinata, aidant Tenten et Chouji à rassembler les restes du repas.
-Et qui se serais d’autre ?
-Heu… Je ne sais pas… Avoua l’adolescente.
-‘Je devrais peut être en parler à Kakashi-senseï. Ou a Iruka-senseï. Je verrais demain si je peux… Si je trouve un moment…’
Iruka et Kakashi échangèrent un regard horrifié.
-Mardi. Qu’est ce qui s’est passé mardi ? Demanda Iruka.
-J’étais en mission de rang B. Seul, les gosses sont restés à Konoha. Et toi ?
-Examen des genins, j’ai été pris jusqu’à mardi soir.
Avec un bel ensemble, les deux professeurs poussèrent un grognement dépité, se prenant le front dans la main.
-Ce n’est pas de votre faute Senseï, fit Sakura en leur tapotant l’épaule.
-Si j’avais su…
-Avec des si on met Konoha en bouteille, rétorqua Shikamaru. Shino. Continue.
-‘Nuit de mardi à mercredi. Personne ne voudra jamais me croire…’

[Les chênes de Konoha][Les fondateurs]


[1] Kurumi : Noix
[2] Toge : Epine, écharde
[3] Nire : Orme
[4] Hikaru : Briller
[5] Shinichi : Heuuuu, exactement, je ne sais pas, mais ca vient de Shinjitsu : Vérité