-A table ! Claironna Lee en se penchant sur Sakura, lui tendant une part de brochettes, pour toi Sakura-chan.
-Merci Lee.
-Brochette de canard, tes préférées, précisa Lee avant de tendre
sa part à Neji.
Sakura rosit légèrement, se
demandant comment diable Lee savait il pour ses brochettes, puis décidant,
comme toutes les fois ou il lui avait fait le coup, de ne pas chercher à comprendre.
Évidemment, Lee était bien moins séduisant que Sasuke,
mais elle ne pouvait contredire le fait qu’avoir un homme aux petits soins pour
elle… Ca changeait de Sasuke en fait. Son coéquipier
était certes toujours là pour la protéger, ou pour l’aider durant les missions,
mais... Alors qu’elle entamait sa première brochette, elle observa Sasuke à la dérobée. Il avait grandi depuis la création de
l’équipe 7. Moralement autant que physiquement. Il n’avait pas encore tout à
fait surmonté son obsession pour la vengeance, ni sa haine pour son frère, mais
il s’ouvrait aux autres, petit à petit. Elle se souvenait encore quand Naruto l’avait ramené après sa fugue vers Oto, suivit de Chouji, Neji, Kiba et Shikamaru,
en sang. Comment Naruto l’avait jeté au sol. Et puis
la dispute qui avait suivis, à laquelle tous avaient assistés, sans mot dire,
écoutant Naruto et Sasuke
régler leurs comptes. Elle avait découvert des facettes cachées de ses
coéquipiers ce jour là. Un Naruto beaucoup plus
sombre, plus adulte qu’elle ne le croyait, à la fois protecteur et agressif, et
un Sasuke obnubilé par son but, violent et, disons le
franchement, complètement égoïste. Ils ne s’étaient pas parlés pendant des mois
après cette mission, mais elle avait fait la navette entre eux deux, visitant Naruto et les autres à l’hôpital, tenant compagnie à Sasuke, assigné à résidence. Elle avait vu le brun
s’enfermer dans un mutisme boudeur, qui se mua petit à petit en culpabilité. Sakura se souviendrait toujours de son regard, quand elle
entrait, escortée d’un ou deux anbus. De cette
inquiétude visible, palpable presque, pendant qu’elle donnait des nouvelles des
autres. De son soulagement quand Neji se réveilla du
coma, quand Chouji pu quitter l’hôpital après trois
mois de soins, quand Kiba pu de nouveau marcher,
quand Shikamaru cessa peu à peu de se réveiller en
poussant des hurlements à réveiller les morts. Et quand, après six mois à ne
pas avoir parlé à Sasuke, Naruto
vint avec elle et lui pardonna sa traîtrise.
Comme le blond le disait souvent : Sasuke
ne pouvait pas s’empêcher d’être gentil. Oh, il le cachait très bien, derrière ses
airs de solitaire et d’intouchable prince des glaces, mais il n’était jamais le
dernier à courir au secours de leurs amis.
Se sentant observé, Sasuke leva
les yeux et interrogea Sakura du regard. Celle ci eut
juste un petit sourire et secoua la tête en guise de réponse, puis, comme Shino reprenait son récit, elle se détourna et écouta
religieusement.
-‘Nuit de lundi à mardi. Okori est
une obsédé.’
-C’est pas nouveau.
-Kiba, la ferme.
‘Okori ajusta les branches piquées
dans ses cheveux puis se tourna vers Ran, qui
attendait derrière elle.
-De quoi j’ai l’air ?
-De la sœur de la mariée, déclara Ran
après un examen attentif.
-Impeccable, allons y, ou ta petite-nièce va nous tuer.
-Kurumi[1] se
marie, gloussa Ran en suivant sa mère hors du
terrier.
-Et à un humain, ajouta Okori sur
le même ton, marchant au milieu des nombreux yohkos
de son clan.
-Qu’en dis Toge[2]-san ?
-Il n’en dis rien, rétorqua Okori
en prenant résolument le chemin du village, Ran sur
les talons. Kurumi est MON arrière petite-fille,
issue de Kinro. Il n’a aucun lien avec elle et n’a
même pas participé à son éducation. Mon très cher deuxième époux n’a rien à
voir avec le choix de mari des femmes de mon clan.
-Mama, pourquoi tu l’as
épousé ?
-Parce que lui casser la figure ne suffisait pas à éviter la
guerre entre nos clans, soupira Okori. Nire[3] !
A l’appel de son nom, un yohko
releva le nez de sa contemplation/méditation/sieste. Il bondit sur ses pattes
en reconnaissant Okori et vint s’incliner devant
elle, devenant un jeune homme élancé aux courts cheveux blonds.
-Okori-san, prête pour le mariage
je vois.
-Nire, je te confie le clan
pendant mon absence, je serais de retour demain au plus tard. Ran viens avec moi.
-Tout iras bien Okori-san, mais ne
tombez pas sous le charme d’un bel humain, prévint il, faussement sévère, j’en
serais jaloux.
-Nire-san, objecta Ran, tu n’as rien à craindre, Mama
t’aime énormément !
Okori échangea un regard avec le
jeune yohko qui affichait à peine deux queues et
promettait de devenir un gobi. Elle l’avait épousé un
peu après son second mariage, au grand déplaisir de Toge qui aurait préféré
rester seul époux de la plus puissante yohko du coin.
Mais Nire était gentil, serviable et loyal, des
qualités qu’elle avait aimées en Kinro, et qu’elle
retrouvait dans ce tout jeune homme au sourire franc. Oubliant l’étiquette,
comme il lui arrivait souvent, elle déposa un petit baiser sur les lèvres de
son époux avant de reprendre sa route, suivie de sa fille ricanante.
-Ran !
-Mais il est si mignon quand il sourit béatement ! Dommage
que tu l’ai vu avant Mama, des comme ça, on n’en
trouve pas tout les siècles.
-Ha, bah je vais profiter du mariage de Kurumi
pour essayer de te caser alors.
-Mama !’
-‘Je doute. Franchement, je doute. Okori
ne peut PAS être Kyûbi no Yohko.
Pas en étant aussi…. Gentille est pas le mot qui convient… elle est trop… trop
humaine pour être inhumaine. J’envie
presque Nire d’être son époux, si j’étais…’
Shino stoppa de lire.
-Un problème ? s’enquit
aussitôt Sasuke.
-Juste du mal à lire son écriture, répondit Shino avant de reprendre ‘si j’avais l’âge, j’irais presque
à la demander en mariage. Franchement, des filles qui savent se défendre, qui
ont de l’humour, qui sont bien foutues et qui aiment les gosses, y’en a combien
à Konoha ?’
-Mmm, marmonna Shikamaru.
-Shika ? Qu’est ce qu’il y
a ? S’inquiéta aussitôt Ino.
-Et bien… Hinata ne sait pas se
défendre, Sakura n’a pas d’humour, Tenten n’est pas très bien foutue et Ino n’aime pas les
gosses.
-SHIKAMARU ! Rugirent trois voix et protesta faiblement
une quatrième.
-Ca, c’est du pur suicide, commenta Kiba
alors que les filles se jetaient sur Shikamaru à bras
raccourcis.
-Qu’il repose en paix, ajouta Neji
avec un micro sourire d’amusement.
-J’essaye de lire, déclara Shino
avec un regard noir aux filles.
‘-Okori-dono !
-Kurumi-chan ! Protesta une
jeune fille en retenant la renarde par le kimono, je n’ai pas finie,
revient !
-Ne dérange pas ta robe, fit Okori
en entrant dans la pièce, suivie de Ran.
-Vous avez pu venir Okori-dono !
-J’ai promis d’être là pour ton mariage, non ? S’étonna
la renarde en s’agenouillant sur le coussin que lui amena une jeune fille.
-Oui, mais… J’ai eut peur que Toge-dono…
Proteste, expliqua la renarde, alors que son aide pestait sur sa manie de faire
apparaître ses queues à tout bout de champ.
-Il n’a rien à dire Kurumi, la
tranquillisa Okori, maintenant laisse cette pauvre
fille t’habiller convenablement.
La jeune renarde rosit d’embarras et se tint tranquille. Okori la regarda avec amusement et un petit pincement au
cœur. Certes, Kurumi était grande, mais ce n’était
qu’une nibi, avec de la chance, elle et son époux
finiraient leurs jours ensembles. Si Okori avait
d’abord été réticente à laisser son arrière-petite-fille épouser un humain,
l’affection que se portaient les jeunes gens, ainsi que le courage du gamin,
venu en personne demander lui la main de Kurumi,
l’avaient convaincu.
-Tu es très jolie Kurumi, finit
elle par dire, alors que l’amie de Kurumi achevait
enfin son obi.
-Merci Okori-dono, rougit Kurumi avant de s’asseoir en face de son ancêtre. Heu… Okori-dono, je voulais… je voulais savoir…
-Je t’écoute…
-Je...Je suis très heureuse d’épouser Hikaru[4], mais…
Vous allez me manquer Okori-dono. Tout le clan va… me
manquer…
-Mais pourquoi ça ? Ne me dis pas qu’Hikaru t’a interdit de venir nous voir de temps en
temps ?
-Ho non ! bien sûr que non, c’est juste que… Ce ne sera
pas pareil, je ne pourrais plus courir dans la forêt avec Ran-chan,
ou… chasser ou…
-Ha… Ca, je t’avais prévenu Kurumi,
fit Okori en caressant les cheveux de sa descendante.
Les hommes ont une expression pour ça, ‘le mariage de la renarde’. Elle est
heureuse d’épouser l’homme qu’elle aime, mais elle est triste de quitter son
clan, alors elle rit et pleure en même temps.
-On viendras tous te voir Kurumi-chan,
fit Ran, et puis, il faudra que tu nous présentes tes
enfants !
-A ce sujet là, commença Okori, Kurumi. Un jour, tu auras un enfant d’Hikaru,
ne rougis pas, je sais très bien que tu y as déjà pensé. Mais Kurumi, n’oublie pas une chose. Cet enfant ne sera pas
humain. Regarde moi.
Kurumi releva le menton et fixa
son ancêtre, légèrement inquiète.
-Il aura de l’homme en lui, mais aussi du renard, alors ne
l’élève pas comme un homme, ni comme un renard.
-Pourquoi ?
Okori soupira.
-Je ne sais pas ce que donne le métissage entre un homme et
un renard. Certaines légendes parlent de renards, d’autres d’hommes, d’autres
encore d’hommes aux pouvoirs de renards. Kumuri, ne
laisse pas les hommes saints approcher de ton enfant, même s’il n’est pas un yohko, il peut en posséder des parcelles de pouvoirs. Les
objets sacrés, les fudas pourraient le blesser. C’est
compris ?
-Oui Okori-dono.
-Alors, allons y. c’est le moment.
Les renardes furent introduites dans la plus grande pièce de
la maison, ou les humains s’affairaient aux derniers préparatifs du mariage,
les époux se plaçant devant le prêtre pour lui présenter les cadeaux et
offrandes. Impressionnées malgré elles par l’activité frénétique de la maison, Okori et Ran observèrent le tout
à distance prudente du prêtre, qui les fixait d’un regard courroucé.
-Que sommes nous censés faire ? S’enquit Ran.
-Je n’en sais strictement rien, je ne connais pas les
coutumes humaines, rétorqua Okori. Franchement, tout
ce foin pour rien. Ils devraient faire comme les yohkos
tiens, une promesse d’élever les renardeaux ensemble, et de se sauter jusqu’à
ce qu’on trouve mieux où que la mort nous sépare.
-Mama, tu choques le prêtre.
-Tant mieux, c’est fait pour, rétorqua Okori
avec un sourire narquois.
Ran lui adressa un regard qu’elle
voulut sévère mais qui sortit amusé avant de lui désigner discrètement un jeune
homme approchant. Habitude aidant, les yohkos le
déshabillèrent du regard avec gourmandise avant que le jeune homme ne s’incline
devant elle. Il portait un beau kimono sombre et ses cheveux bruns étaient
soigneusement noués sur le haut de son crâne. Nullement gêné par le regard
appréciateurs des renardes sur son humble personne, il se redressa et leur
sourit avant de se présenter.
-Je suis Shinichi[5], le
frère aîné d’Hikaru. Je suis très honoré de vous
rencontrer Nanabi no Yohko.
-Très honorée Shinichi-san, mais
je vous prie de m’appeler Okori.
-J’aimerais vous remercier d’accorder la main de Kurumi-san à mon frère, je le surveillerais pour qu’il
prenne soin d’elle.
-Ho, il a intérêt, rétorqua Okori
avec un petit sourire, ou c’est moi qui viendra mettre les choses au point.
-Okori-dono ! Protesta Kurumi, alors que son époux pâlissait dangereusement.
-Je plaisantais, ricana Okori en
voyant les expressions déconfites des jeunes gens.
-Je n’en suis pas si sûr, marmonna Hikaru
en s’épongeant le front.
-Très perceptif ce jeune homme, confia Okori
à Shinichi.
Loin de s’inquiéter pour son frère, celui ci semblait
immensément s’amuser de sa déconfiture.
-Ca lui mettras peut être la tête à l’endroit, Okori-dono, permettez que je vous mène à vos places à Ran-dono et vous.
-Je suivrais un beau jeune mâle partout.’
-‘Note : Subtilité, les yohkos
ne connaissent pas du tout la signification de ce mot.’
-C’est LUI qui dis ça ? Grommela Neji
en finissant ses yakitoris.
La déclaration fut suivie de rire plus ou moins étouffés et Shino reprit sa lecture après avoir acceptée une brochette
de la part d’Hinata.
‘Le soir tombait sur le village, devenue une petite ville depuis
les siècles qu’Okori résidait dans les environs. Un
peu plus de trois siècles s’étaient écoulés depuis qu’elle y avait rencontré Otsume et sa famille, mais cela semblait si proche. La
renarde contemplait les toits qui s’élevaient plus loin, vers le centre ville,
s’étonnant des changements quand un petit raclement de gorge signala la
présence d’un témoin.
-Que puis-je pour vous Shinichi-san ?
Demanda Okori en se tournant vers l’humain.
Celui ci cligna bêtement des paupières avant de s’approcher.
-Vous m’avez entendu venir ?
-Shinichi-san, je suis un yohko, je savais que vous approchiez. Je sais aussi que
cela faisait cinq minutes que vous attendiez à l’écart.
Pris en flagrant délit, Shinichi
eut la décence de rosir et baisser les yeux.
-Veuillez m’excuser Okori-dono, je
n’ai pas pu m’en empêcher. Je vous trouve… Fascinante.
-Fascinante ? Répéta Okori en
penchant la tête.
-Oui, je…Je n’ai pas souvent l’occasion de fréquenter des yohkos. A vrai dire… Quand Hikaru
m’a annoncé qu’il aimait une renarde et voulait l’épouser… Sans offense Okori-dono, mais j’ai crut qu’il était devenu fou.
-Vraiment ?
-Oui, je pensais que Kurumi-san
l’avait ensorcelé et qu’elle l’abandonnerait le cœur brisé mais… Je suis
heureux de m’être trompé sur son compte. Kurumi-san
est charmante. Il faut dire qu’avec une ancêtre telle que vous…
-Compliment admirable.
-Je vous remercie.
-Et quand on fait un tel compliment, Shinichi-san,
c’est en général pour obtenir des faveurs...
Personnelles…
Shinichi eut un petit sourire
gêné.
-Je vous prie de m’excuser Okori-dono,
je me suis laissé emporter, mais vous êtes une très belle femme et… Avec le
mariage de mon frère, je me sens… un peu seul.
Okori sourit gentiment tout en
prenant la main de Shinichi.
-Venez.
-Ou ça ?
-Votre chambre. A moins que vous préfèreriez essayer les
buissons à la méthode yohko ?’
Shino se sentit rougir jusqu’à la
racine des cheveux et poussa un profond soupir.
-Il a encore écrit une scène olé-olé ? Demanda Kiba.
-Non, répondit Shino en inclinant
le livre, il l’a dessiné cette fois.
-Trop d’information, déclara Ino.
-Vous avez tort, ça vaut bien le ‘paradis du batifolage’,
déclara Kakashi après être allé jeter un coup d’œil
au dessin.
-Faut que j’ai une conversation avec Jiraiya-sama,
moi, grommela Iruka avant de faire asseoir Kakashi d’une traction sur sa ceinture et s’appuyer à
nouveau sur lui.
Shino les fixa quelques secondes
de derrière ses lunettes noires, se demandant si les deux professeurs se
rendaient compte de leur position, quasiment affalés l’un sur l’autre, puis
décida de ne rien dire et reprit sa lecture.
‘Okori se retourna à nouveau,
prenant soin de ne pas écraser Nire endormi près
d’elle. Elle s’allongea, poussa un profond soupir puis se redressa et retourna consciencieusement
sa couche de fougères fraîches avant de se recoucher. Après quelques minutes,
elle se tourna à nouveau puis fourragea du museau dans la paillasse avant de se
donner quelques coups de langue sur le poil. Elle se sentait étrangement
nerveuse depuis le mariage de Kurumi. Deux semaines
avaient passées et elle avait à peine trouvé le sommeil depuis. Agacée, Okori s’étira longuement, bailla et se coucha à nouveau,
hésitant à réveiller Nire pour faire l’amour. Après
moult tergiversation, elle décida que non. Elle allait bientôt être en chaleur
et Toge voulait à tout prix qu’elle lui donne un fils, scellant ainsi
définitivement le rapprochement de leurs territoires. Son second époux serait
capable de contester la pérennité de l’enfant si elle avait lutiné Nire juste avant. C’était bizarre que ses chaleurs
n’arrivent pas d’ailleurs, elles auraient pourtant du commencer un peu après le
mariage de Kurumi. Le stress probablement. Voilà, ça
devait être ça. Ca expliquait aussi les nausées et ses douleurs au vent…
Nausées.
Douleurs au ventre.
Sautes d’humeur.
Okori bondit sur ses pattes et
observa son ventre attentivement.
Mamelles qui ressortent.
Hu ho.
-Ho merde ! Couina t’elle, réveillant sûrement les
autres couples dans les terriers voisins.
-Okori-san, marmonna Nire, allongé contre elle les yeux fermés, j’essaye de
dormir, vous m’avez pas laissé reposer de la nuit à vous lever, vous tourner, grommeler…
-Nire, je suis enceinte !
Le renard blond redressa aussitôt la tête, les oreilles
dressées et un immense sourire aux babines.
-C’est vrai ?
-Pas de toi.
-Ho.
L’expression du jeune renard retomba légèrement.
-Toge-san ?
-Non plus.
-Non plus ?!Couina Nire en se redressant d’un bond. Mais qui alors ?
-Un humain.
-Ho. Le mariage de Kurumi c’est
ça ?
Okori hocha lentement la tête,
sous le choc de la découverte.
-C’est quand même pas de l’époux de Kurumi ?
Continua Nire d’un ton soupçonneux.
-Non.
-Ouf.
-Son grand frère.
-Ha.
Okori tourna ses yeux rouges vers
ceux de son mari.
-Comment tu le prends ?
-Ho… Ca va. Vous êtes amoureuse de lui ?
Okori posa son menton sur ses
pattes avec un soupir.
-Il a du charme, mais… Bon sang, c’est un enfant !
-Pourquoi n’avez vous pas empêché votre grossesse ?
Vous savez faire depuis le temps, non ?
-Je ne pensais pas que ça marcherait ! Je n’étais même
pas sûre que l’hybridation était possible et puis…
-Okori-san, Okori-san! Du calme. Calme. C’est
mauvais pour le bébé de s’énerver.
-Tu as raison, fit Okori avant de
pousser un long glapissement. Ho, Inari-sama, je suis
enceinte d’un humain !
-C’est moi le cocu et c’est vous qui paniquez.
-Tu m’encourages à vous faire cocu Toge-san
et toi.
-Seulement si je peux regarder.
La réplique eut son effet habituel : Faire sourire Okori. Nire en profita pour se
blottir contre Okori et lui lécher le museau.
-Calmée ?
-Oui. Merci.
-Que comptez-vous faire ? Avorter ?
-Je ne peux pas Nire… Je ne
pourrais jamais tuer un de mes enfants.
-Alors, il va falloir prévenir Toge-san…
Et le père du bébé.
-Demain, trancha Okori.
-Bien sûr.
-Ce soir, je veux un autre genre de confrontation.
-‘D’accord, les yohkos ont peut
être des moeurs très libre, mais bon sang, EST CE QUE OKORI ET NIRE PEUVENT
PENSER A AUTRE CHOSE QU’AU CUL ?! Chaque fois que
je les vois ensemble, ils sont soit en train de s’envoyer en l’air, soit d’en
parler. C’est saoulant à la fin ! Surtout quand je ressent tout ce qu’Okori ressent !’
-On en a déjà parlé, je crois, tu peux sauter ce genre de
passage ? Implora Ino.
-Avec plaisir, grommela Shino en
tournant la page.
‘-Je REFUSE que ce bâtard vienne au monde ! Gronda le gobi couleur crème envers la nanabi
devant lui.
-TOGE-SAN ! Je vous interdis de traiter un de mes
enfants de bâtards !
-Vous m’avez été infidèle ! Avec un humain qui plus
est !
-Si vous désirez parler de fidélité, je vous parlerais
volontiers de ces renardes que vous lutinez allègrement dans votre territoire,
répliqua Okori, se redressant de toute sa taille au
dessus du gobi.
A ces mots, Toge se tu, non sans lancer un regard furibond à
sa femme.
-J’aurais espéré que vous me donniez un héritier avant
d’aller courir les humains.
-On n’en reparlera quand vous serez plus doué pour le sexe. Shinichi-san ne devrais pas tarder, continua Okori sans se préoccuper des protestations virulentes de
Toge. Nous déciderons ensemble, tout les quatre, de l’avenir du bébé. Et C’EST
AINSI ! Ajouta t’elle comme le gobi ouvrait de
nouveau la bouche.
-Mama, fit Ran
en pointant le museau dans l’immense tanière, Shinichi-san
est dehors.
-Bien, fit Okori avec un geste des
queues, fais le entrer.
La tanière se métamorphosa en grande maison, peuplée des
enfants d’Okori sous forme humaine. Elle même, ainsi
que ses époux, devinrent humain, et s’assirent sur des coussins, Okori encadrée de ses mâles. Ils n’attendirent pas
longtemps que Ran revienne, introduisant un jeune
humain en costume de voyage, passablement inquiet. Shinichi
salua poliment les yohkos, s’inclinant bas, avant de
se redresser, n’osant poser la question de sa convocation.
Okori prit une profonde inspiration
avant de se lancer.
-Shinichi-san, merci d’être venu
aussi vite.
-Je vous en prie Okori-dono, que
puis-je pour vous ? Y as t’il un problème avec mon frère ?
-Non Shinichi-san, c’est… A votre
sujet… Shinichi-san... Je…
Okori jeta un regard implorant à Nire qui lui fit signe de continuer.
-Shinichi-san, je suis enceinte.
Petit silence.
-De vous, précisa Okori après
coup.
Nouveau silence, que Shinichi mis
à profit pour fixer Okori, yeux ronds et mâchoire
ballante.
-Shinichi-san ? Respirez, ne
vous évanouissez pas.
-Je… Je vais être papa….
Okori et Nire
laissèrent échapper un petit rire amusé du ton émerveillé de Shinichi avant que celui ci se reprenne, s’inclinant
profondément.
-Je vous prie de m’excuser Okori-dono !
L’émotion. Que… Que comptez-vous faire ?
-Je n’avorterais pas, répondit Okori
d’un ton sans ambages. Je mettrais au monde cet enfant, comme n’importe lequel
de mes autres enfants. Néanmoins… Je suis inquiète pour son avenir. J’ignore ce
qu’il sera… De qui il tiendra… Et si je pourrais m’occuper d’un petit humain…
-Okori-dono ! S’exclama
soudain Shinichi. Permettez moi de venir vivre à la
colonie des Yohkos ! Je prendrais soin de notre
enfant s’il le faut ! J’ai élevé Hikaru, je
pourrais le refaire avec notre fils, ou notre fille.
Les trois yohkos fixèrent
l’humain, tous stupéfaits. Okori commençait à sourire
quand Toge frappa du poing sur le plancher.
-Je m’y oppose !
-Toge-san, protesta Nire.
-Tais toi Nibi ! Je
n’autoriserais jamais la venue d’un humain dans ce clan !
-Toge-san, je vous prierais de
vous taire, ordonna Okori.
-Reprenez vos esprits Okori-san !
Epouser un nibi était déjà une telle folie et
maintenant, porter l’enfant d’un humain et l’autoriser à vivre parmi nous ?! Ce n’est que foliiiiiiiiiiiiiie !
Le couinement de Toge s’acheva aussi brusquement qu’il avait
commencé quand Okori resserra à nouveau son poing sur
ses parties intimes.
-Toge-san, reprit Okori d’une voix douce et posée, je suis peut être votre
épouse, mais je suis aussi votre Reine, et nanabi
alors que vous n’êtes que gobi. Mes décisions
importent plus que les vôtres, mes désirs sont vos ordres et si je dis que Shinichi pourra vivre parmi les yohkos
et élever notre enfant, il le pourra sans que vous ayez quoique ce soit à dire.
Me suis-je bien faîtes comprendre ? Ajouta t’elle en serrant derechef le
poing.
-Oui ! Couina Toge, craignant pour sa virilité.
-Bien, fit Okori d’un ton doucereux
avant de se tourner vers Shinichi qui fixait la
scène, abasourdi. Shinichi-san ?
-Oui, Okori-dono ?
-Voulez-vous m’épouser ?’
-Moi je veux ! Moi je veux ! S’exclama Kiba en agitant la main.
-KIBA ! Gronda Shino.
-Soit sérieux Kiba, réprimanda Shikamaru, nous parlons d’un yohko
qui est probablement Kyûbi no Yohko.
Essaye de réfléchir plus loin que ton nez ! Elle est peut être sympathique
et amusante dans les rêves de Naruto, mais elle a
quand même massacré des dizaines de ninjas il y a
quinze ans. Reste objectif.
-Mais…Et si ce n’était pas Kyûbi
no Yohko, objecta intelligemment Hinata,
aidant Tenten et Chouji à
rassembler les restes du repas.
-Et qui se serais d’autre ?
-Heu… Je ne sais pas… Avoua l’adolescente.
-‘Je devrais peut être en parler à Kakashi-senseï.
Ou a Iruka-senseï. Je
verrais demain si je peux… Si je trouve un moment…’
Iruka et Kakashi
échangèrent un regard horrifié.
-Mardi. Qu’est ce qui s’est passé mardi ? Demanda Iruka.
-J’étais en mission de rang B. Seul, les gosses sont restés
à Konoha. Et toi ?
-Examen des genins, j’ai été pris
jusqu’à mardi soir.
Avec un bel ensemble, les deux professeurs poussèrent un
grognement dépité, se prenant le front dans la main.
-Ce n’est pas de votre faute Senseï,
fit Sakura en leur tapotant l’épaule.
-Si j’avais su…
-Avec des si on met Konoha en
bouteille, rétorqua Shikamaru. Shino.
Continue.
-‘Nuit de mardi à mercredi. Personne ne voudra jamais me
croire…’
[Les chênes de Konoha][Les fondateurs]