‘-Vous vous trouvez sur les terres d’Okori, Hachibi no
Yohko, déclinez vos identités et les raisons de votre intrusion.
Les cinq hommes autour du feu se levèrent d’un bond,
saisissant les couteaux courts attachés à leurs cuisses. Ils fouillèrent la
pénombre du sous.bois du regard avant de parvenir à discerner les renards qui
les encerclaient.
-Qui…
-Comment on l’a pas entendue venir ?!! S’exclama un
blond, les yeux levés vers la haute silhouette d’Okori.
Okori haussa un sourcil, alors que ses enfants et petits
enfants se pressaient autour d’elle, le poil hérissé, prêts à défendre leur
mère.
-Je répète, vous êtes sur mes terres, en sol consacré,
territoire des yohkos de la forêt de Konoha. Déclinez vos noms et les raisons
de votre présence.
Un des hommes, grand et brun, aux longs cheveux lisse fit
signe aux autres de ranger leurs armes.
- Taketaro Ichiro [1],
Yohko-dono. Salua t’il poliment. Veuillez nous excuser, nous cherchions un
abri, trois de mes hommes sont gravement blessés et nous craignons qu’ils ne
passent pas la nuit.
La Yohko changea son aspect en celui d’une geisha, richement
vêtue, et avança parmi les hommes, les dévisageant soigneusement. Ils étaient
en haillons, certains blessés, et semblaient épuisés. Dans les hardes qu’ils
portaient, elle reconnut le bandeau frontal des ninjas.
-Des ninjas ? Il n’y a pas de village caché ici
pourtant.
-Nous avons été chassés de chez nous, avoua Taketaro.
-Salopards du sable, grommela un blond élancé aux longs
cheveux en bataille.
-Et pour quelle raison avez vous été chassés ? demanda
Okori.
Taketaro jeta un regard à ses subordonnés et deux d’entres
eux reculèrent, allant protéger les trois blessés installés plus en arrière.
-Je préfèrerais ne pas parler de ça, Ma Dame.
-Et moi je préfèrerais vous l’entendre dire, rétorqua Okori.
Il y a dans cette forêt des humains et des renards sous ma protection. Je ne
veux pas qu’une bande de vauriens viennent saccager les champs, tuer les hommes
et violer les femmes.
-Pour qui tu nous prends Renarde ?!!! S’emporta un
brun.
-Inuzuka ! Ca suffit !
-Mais Taketaro, protesta t’il.
-Je vais vous dire les raisons Yohko-dono, reprit Taketaro.
J’ai refusé de tuer mes hommes et me faire seppuku.
La renarde, intriguée, haussa un sourcil.
-Cela me paraît être une action plus louable que
condamnable…
-Pour vous peut être, pas pour ces vieux cons de…
-UZUMAKI, tonna Taketaro, j’aimerais que toi et Inuzuka
cessiez de m’interrompre.
-Oui chef, maugréa le blond.
-Allez veiller sur Aburame, Hyuga et Nara, ordonna Taketaro.
-Bien chef.
Le chef des ninjas attendit que les deux hommes se soient
écartés avant de reprendre, désignant poliment une grosse pierre à la renarde
en guise de siège.
-Je suis désolé de ne pas avoir mieux à vous offrir Ma Dame,
mais je vous prie de prendre place.
Okori lui adressa un sourire malicieux et gloussa derrière
sa manche de kimono.
- Les galants hommes se font rare de nos jours… Ceci dit,
permettez moi plutôt de vous inviter chez moi.
Les hommes clignèrent des yeux, intrigué et il ne fallut pas
plus longtemps pour qu’ils se retrouvent dans une maison seigneuriale, emplie
de servantes aux cheveux fauves et aux kimono décorés de flammes, qui les
installèrent sur des coussins moelleux, allongeant les blessés sur des couches
confortable.
-Mes filles prendront soin de vos blessés, elles connaissent
les herbes qui soignent et apaisent la douleur.
-Je vois un ange, Taketaro, murmura un des blessés, un jeune
homme aux cheveux en pétard, provoquant des gloussements de Ran qui prenait
soin de lui.
-Repose toi Nara, je te jure que tu ne mourras pas.
-Je peux quand même garder l’ange ?
-Je ne dirais pas non, murmura la jeune fille.
-Ran, il ne survivrait pas a ton étreinte dans son état,
réprimanda Okori, soigne le d’abord.
-Oui mère !
-Reprenons Taketaro-san. J’admets ne pas être très au fait
des coutumes humaines, mais chasser quelqu’un parce qu’il veut vivre et ne pas
tuer m’interpelle.
-Nous sommes des ninjas Yohko-dono, notre rôle est
habituellement de tuer. Mais lors de notre dernière mission, nous avons surpris
une discussion que nous n’aurions pas du entendre.
Un grondement sourd se fit entendre et un des ninjas, un
homme blond, plus potelé que ses camarades, s’excusa en rougissant.
-Pardon Madame, expliqua t’il, nous avons pas mangé depuis
longtemps.
-Où ais-je la tête, je manque à mes devoirs. Les enfants,
amenez à manger à nos hôtes.
Pendant que les enfants d’Okori s’activaient, la renarde
redirigea son attention vers le chef.
-Un traître à notre village, très haut placé, faisait une
proposition aux ninjas du sable, pour détruire notre village. Mais quand nous
avons voulu l’accuser devant les nôtres, il a prétendu que nous étions les
traîtres et nous a fait bannir quand nous avons refusé le suicide collectif.
-Et votre village ?
Taketaro baissa les yeux, l’air encore plus sombre et triste
qu’avant.
-Les rumeurs nous ont appris que le village de l’Arbre Caché
n’existait plus. Nous n’avons plus de village, plus de famille et la plupart
d’entre nous ont perdus leurs femmes et enfants.
Du coin de l’œil, Okori vit un homme un peu plus âgé que les
autres, aux cheveux presque blanc, serrer ses baguettes à les briser, le regard
férocement fixé sur son bol.
-Je connais la douleur de perdre un enfant, déclara Okori,
posant sa main blanche sur celle du blond, le faisant sursauter. Considérez
vous comme mes invités autant que vous le souhaiterez.
-Nous ne voulons pas nous imposer…
-Taketaro-san, je serais heureuse de tous vous accueillir.
Ici, tout le monde est le bienvenu tant qu’il respecte les règles de notre
communauté. Si vous le préférez, je peux vous faire héberger au village, mais
nous avons l’habitude des humains.
-Je croyais que les yohkos ne se mêlait
qu’exceptionnellement aux hommes, s’étonna Nara, le plus alerte des blessés,
pendant que Ran refaisait ses pansements.
Okori gloussa derrière la manche de son kimono.
-Je suis une Yohko très particulière, sourit t’elle en
plissant les yeux. Deux de mes époux actuels sont humains, et je ne compte pas
mes amants.
-Comptez pour voir ? Demanda Uzumaki, venu épier la
conversation.
-Uzumaki ! Protesta son chef.
-Pourquoi cela ? Voudrais-tu t’ajouter à la
liste ? Demanda malicieusement la renarde.
-Ha, ma Dame, fit le blond avec un salut moqueur, si vous
aimez les grandes gueules qui en disent toujours trop et ne savent pas se
taire, je suis à vous, en compensation des soucis que mes amis vous causeront.
-Uzumaki pour l’amour de dieu TAIS TOI ! Supplia
Taketaro en se prenant le front dans la main.
-Votre jeune ami m’amuse, laissez le dire.
-Bientôt, vous souhaiterez qu’il se taise.’
-D’un côté, on sait maintenant que la grande gueule, c’est
génétique chez Naruto.
-Pas que chez Naruto, parvint à rétorquer Sakura, hébété.
-Prenons le tout logiquement, marmonna Shikamaru en se
secouant. Le village de l’arbre caché…
-C’est un village de ninja qui a été détruit par le sable il
y a près de deux cents ans, expliqua Iruka.
-Donc il existait vraiment et les dates concordent.
-Ben logique non ? fit Ino.
-Non, non, c’est une preuve supplémentaire que les rêves
sont plus ou moins vrais. Jusqu’à présent, on ne pouvait que conjecturer…
-Parle français.
-Faire comme si, traduisit Ino pour Kiba.
-Conjecturer qu’Okori vivait effectivement dans la forêt du
village de Konoha. Je trouvais que l’absence de ninjas sonnait faux, mais avec ça,
tout concorde.
-Mais ça signifie que vos ancêtres connaissaient
Okori ? Nota Sakura.
Un silence flotta sur la petite bande, jusqu’à ce que Kiba,
avec une clairvoyance stupéfiante, résume la pensée commune.
-Ho putain,
Shino, LIS !
‘-Okori !
OKORI !
-Uzumaki, tais toi veux tu ? Les renardeaux
dorment !
En un éclair, Okori redevint une femme et les enfants de ses
filles, endormis en tas au fond de la tanière, furent transformés en enfants
sagement assoupis dans leurs lits.
-C’est Taketaro père et fils ! Ils remettent ça !
-Ho, ces deux là, gronda la renarde en rassemblant ses
jupes, je n’ai jamais vu deux personnes se ressembler autant et s’entendre
aussi peu !
-Ce coup ci, c’est grave ! Le petit veux partir !
-PARDON ?!!! Glapit la renarde avant de se ruer dehors,
son amant préféré sur les talons.
Elle se retrouva rapidement au cœur de la clairière ou elle
avait rencontré les huit ninjas la première fois, une vingtaine d’année
auparavant. Ils étaient tous là, entourés des renards, des autres humains,
ainsi que des enfants que Okori leur avait donnés. Au centre de la clairière,
deux hommes bruns, se ressemblant énormément malgré la différence d’age,
essayaient chacun de se faire entendre en hurlant plus fort que l’autre.
-TAKETARO ! IL SUFFIT !
-Mère, reprit le plus jeune.
-Tane[2], tu
parleras quand je te le demanderais, Ichiro, peux tu m’expliquer ce qui se
passe ?
-Cet ingrat veut partir de la forêt !
-J’ai de bonnes raisons, père si vous daigniez les écouter…
-Je ne veux rien entendre ! Rugit Ichiro.
-Je veux les entendre. Ichiro, je te prie de te taire. Tane,
parle.
-Merci mère, fit le jeune homme avant de jeter un œil à ses
demi-frères et sœurs derrière lui, qui l’encouragèrent du regard, Mère, je
voudrais d’abord vous remercier. Vous m’avez mis au monde et nourris, éduqué
dans les affaires humaines et magiques et fait de moi l’homme que je suis…Mais
il me faut partir désormais.
-Partir ? Et ou ça ?
-Fonder un nouveau village.
Okori invoqua un siège sur lequel elle s’assit posément.
-Un nouveau village ? Pourquoi faire ? Celui de la
forêt ne te convient pas ?
-Non Mère, c’est un village de ninja que je veux
fonder !
Les adultes en restèrent bouche bée, Okori y comprise.
-Un village de NINJA ? Glapit la renarde, oubliant toute
bienséance.
-Oui Mère, reprit Tane, s’échauffant au fur et à mesure. La
contrée n’est pas sûre autour de la forêt de Konoha. Beaucoup de ninjas
renégats traînent, sans but ni envie. Je veux les unifier et en faire la plus
grande nation ninja qui existe.
-Ton fils est ambitieux, Taketaro, lança Akimichi, le ninja
blond et grassouillet.
-Ambitieux et stupide, rétorqua Ichiro, à quoi ça te
servira ?
-Peut être à vous rendre la fierté que vous avez perdu père,
et qui vous contraint à vivre en forêt et éviter les hommes.
Le silence retomba sur la clairière, le père et le fils se
défiant du regard, attendant que l’un des deux craque et détourne les yeux.
Finalement ce fut Okori qui brisa le moment.
-Tane, viens là mon fils.
Le jeune homme obéit et approcha, venant s’agenouiller
devant sa mère. Celle ci passa ses mains dans ses longs cheveux noirs en
soupirant.
-Tu grandis si vite mon enfant… Il me semble que c’était
hier seulement que tu sortais de mon ventre.
-Je suis désolé mère. Je voudrais rester avec vous, mais je
dois y aller.
-Les enfants quittent toujours le terrier. Comme je l’ai
fait moi aussi…Mais comment veux tu parvenir à ton but ? Seul ? Tu as
beau posséder quelques pouvoirs de mon sang, tu n’es pas un Yohko.
-Il ne part pas seul, mère, intervint un autre jeune homme,
un peu plus jeune que Tane, et aux cheveux argent en pétard, accompagné d’un
grand chien gris.
-Inuzuka Kani[3] !!!
Protesta son père, je peux savoir ce qui te prend ?!
-Je pars avec Tane, Mère ! Je le protègerai !
-Si tu part avec lui, c’est lui qui te protègera, Kani,
soupira Okori. Je crois que je ne peux rien dire…
-Alors bénissez nous mère.
Okori caressa le front de Tane en souriant.
-Taketaro Tane, écoute moi bien. Désormais, le symbole de ta
famille sera la branche de bambou, car un bon chef doit être comme lui. Plier
sans casser sous le poids des responsabilités. Utilise le pouvoir sur les
plantes que tu possèdes, en te souvenant que les plantes portent la vie et non
pas la mort. Plus tu verseras le sang, plus tu perdras tes pouvoirs de
guérison. Mais plus tu soigneras, plus ton sang sera fort.
-Merci mère.
-Ecarte toi maintenant. Kani ? Approche.
Le jeune homme s’agenouilla devant sa mère, imité par son
chien.
-Haaaa, et Nezumi[4] te
suit, bien sur.
-Frère d’âme et de sang mère !
-Dans votre cas, vous êtes plutôt lointain cousin, mais
passons. Puisqu’on ne peut vous séparer, ainsi sera ton pouvoir. Au plus fort
de la bataille, tu deviendras fauve et Nezumi deviendra homme. Mais prend garde
Kani, ne laisse pas le fauve en toi dominer l’humain.
-Oui mère.
-Ton symbole, ce sera les crocs que je trace sous tes yeux.
N’oublie pas en te regardant dans un miroir, que tu es un homme aux joues
tatouées et pas un fauve tigré.
-Oui mère.
Le jeune homme aux cheveux gris s’écarta, rejoignant son frère
aîné, mais quand Okori, après les avoir suivit du regard, revint devant elle,
ce fut pour voir les autres enfants des ninjas rassemblés devant elle en une
foule compacte.
-Nous partons tous Mère ! S’exclama une jeune femme
entourée de papillons.
-Choo[5] !
Ho Inari-sama, implora Okori en levant les bras au ciel.
-Mon pouvoir peut leur être utile ! Protesta la jeune
fille, fronçant ses immenses yeux noirs facettés.
-Et comment ? En aveuglant leurs ennemis par des nuées
de papillons ?!
-Et pourquoi pas ?
-Tu n’es pas une guerrière !
-Et bien je le deviendrai !
-Pourquoi faut il que mes filles héritent de moi ? Se
plaignit la renarde. Très bien, tu les aideras. Aburame Choo, ton symbole sera
le papillon et tu commanderas à toute la vermine qui règne dans les bois et les
maisons.
-Merci Mère.
-Et elle me remercie, j’ai toujours trouvé que ta fille
avait des goûts étranges concernant les animaux, Aburame !
-Qu’y puis-je ? Rétorqua le père de l’enfant, fataliste
invétéré.
-Ils auront besoin de quelqu’un pour les guider mère,
intervint un jeune homme brun, son arc à la main. Un stratège de l’ombre.
-Ho ? Et toi, Nara Hikage[6], tu
te proposes à ce poste ?
-Okori, intervint le père du gosse, il te bat aux échecs je
te rappelle !
-Toi, arrière. Je parle à notre fils.
-Oui chérie.
-Sois le stratège alors Hikage. Celui qui juge et qui
tranche. Ton symbole sera le cercle, coupé en deux, car tu devras faire des
choix qui n’incluront pas le compromis ! Et que la danse des ombres t’aide
dans ta tache.
-Merci Mère.
-Seirei[7], ce
n’est pas la peine d’ouvrir la bouche, je sais très bien que tu suivras ton
frère où qu’il aille, ajouta Okori en se tournant vers la fille aux cheveux
presque blancs debout derrière Hikage.
-Je ne suis pas d’accord ! Protesta Yamanaka, le père
de Seirei. Je refuse qu’elle parte !
-Mais père ! Protesta la jeune fille.
-J’ai déjà perdu un enfant, je refuse de te perdre toi et…
-SHINRANSHIN NO JUTSU ! S’exclama la jeune fille.
-Ho, ça y est ? Tu as mis au point ta technique ?
S’étonna Okori alors que la jeune fille s’effondrait, son esprit remplaçant
celui de son père.
-Mes pouvoirs de possession ne valent pas les vôtres, mère,
mais je peux quand même obtenir quelques résultats.
-Alors va ma belle, la fleur d’iris est ton symbole.
-Merci Mère.
-Et relâche ton père.
-Heu, oui Mère, grimaca Seirei.
Okori se tourna ensuite vers les deux jeunes filles
suivantes, vraies jumelles aux longs cheveux noir comme les dames de cours, aux
kimonos impeccables et d’apparence totalement identiques, si ce n’était les
yeux blanc de l’une et rouge de l’autre.
-Koosai… Hitomi…[8]
-Nous voyons au delà des choses mère, commença la fille aux
yeux blanc.
-Nos frères auront besoin de nos talents, acheva l’autre.
-Je peux voir les faiblesses et les forces d’un ennemi…
-Et moi déceler ses techniques secrètes.
-Je présume qu’essayer de vous faire changer d’avis ne
marchera pas ?
-Non, répondirent les jumelles d’une même voix.
-Alors allez y ! s’exclama la renarde en jetant son
éventail à Hitomi, toi, le uchiha sera son emblème et toi Koosai, ce sera le
miroir, ajouta t’elle en le jetant à l’autre fille.
-Merci Mère, saluèrent t’elles d’une seule voix à nouveau.
Une boule de chair rebondit soudain devant Okori qui resta
imperturbable. Même quand la boule se mua en un adolescent replet aux joues
rebondies et se tourna vers Tane et Kani avec une pose victorieuse.
-Regardez ! J’y arrive ! Vous aviez promis que
vous m’emmèneriez si j’y arrivais et…
-Mais pourquoi dieu utilises-tu ton pouvoir de métamorphose
pour te changer en des choses aussi vulgaires et peu ragoûtantes, Shiboo[9] ?
Murmura Okori, prenant le ciel à témoin.
L’adolescent glapit et fit demi tour, faisant face à sa
mère, embarrassé.
-Ben heu… C’est tout ce que j’ai trouvé comme technique
d’attaque ?
-Tane, Kani, c’est vrai que vous aviez promis de
l’emmener ?
-On ne pensait pas qu’il y arriverait mère, expliqua Tane,
embarrassé.
-Et bien il l’a fait ! Et vous êtes tenus par l’honneur
qu’il vienne. Si jamais il arrive malheur à vos frères et sœurs, c’est moi qui
viendrai dans votre village vous mettre une fessée ! Compris ?
-Oui mère, répondirent en chœur les jeunes gens, la sachant
très capable de mettre la menace à exécution.
-Bien.
Okori regarda ses enfants devant elle et s’adoucit, se
sentant étrangement vieille devant ces petits bouts d’homme et de femme, qui ne
vivraient pas un huitième de sa vie, mais qu’elle chérissait plus que ses
autres enfants.
-Alors comme ça, huit ninjas sont venu et huit repartiront.
C’était le destin. Que votre vie soit longue et glorieuse et que...
-Ils seront neuf ! S’exclama une petite voix.
Un éclair blond cavala entre les jambes d’Uzumaki qui poussa
un cri de surprise avant de courir à la poursuite du renardeau blond.
-TOPPUU[10] !
Veux tu bien revenir ici espèce de sac à puce !
-Attrape moi si tu veux vieux singe !
-Non mais, c’est pas des façons de parler à son père !
Le renardeau traversa la troupe de ses frères et sœurs,
faisant voler les kimonos des filles au passage et vint se réfugier sur les
genoux de sa mère, frétillant de la queue au point de manquer en tomber.
-Toppuu, qu’est ce que tu as dit ?
-Je pars avec eux.
-SUREMENT PAS ! Gronda Okori.
Tous sursautèrent au son de la voix de la renarde, quand
celle ci reprit sa forme animale, maintenant grande comme les pins les plus
haut.
-Et pourquoi ? S’exclama le renardeau, petite boule de
poil aux pieds de sa mère.
-Parce que tu es un Yohko ! Pas un homme ! Tout
ton sang est celui d’un renard !
-Mon sang oui mais pas mon cœur !
-Si tu pars, menaça Okori, je te retire les pouvoirs de
Yohko ! A quoi leur seras tu utiles sans pouvoir ?
-Je connais toutes les techniques de mon père, et une bonne
partie de celles de mes oncles. Même sans mes pouvoirs de Yohko, je leur serais
utile.
-Tu mourras sans tes pouvoirs, le monde est trop dangereux
pour un renardeau…
-Alors je serais humain, rétorqua le petit, devenant un
enfant d’une dizaine d’année, aux cheveux blonds hérissé vers l’arrière.
-Tu rejetterais ton héritage de renard ? Tes
pouvoirs ?
-Mes frères et mes sœurs sont puissants, mais pas autant que
moi.
Okori redevint humaine, brandissant un doigt sous le nez de
son fils préféré.
-Un peu de modestie Ichibi no Yohko ! La puissance
n’est pas qu’une affaire de dégâts ! Etre puissant, c’est être assez fort
pour protéger les tiens et ceux qui comptent pour toi, et non pas écraser sans
distinction les ennemis sur ton passage ! Est-ce que tu comprends ce que
je dis ?
-Heu….
-Sois fort pour protéger tes frères et sœurs, expliqua
Okori, caressant cette fois les cheveux de son fils qui lui ressemblait tant,
mais soit aussi suffisamment censé pour juger tes ennemis. Comprends leurs
motivations, comprends leurs cœurs, avant de décider de leur donner la mort ou
pas. Ne tue que lorsque tu dois te nourrir ou te défendre.
-C’est à l’encontre des lois des ninjas Mère, risqua Tane.
-Ce sont MES lois, celles que je vous dicte pour monter
votre village. Jugez les coupables justement, sans expédier leur procès.
Partagez les richesses également, que personne ne meure de faim. Aucun enfant
ne dois grandir seul, ni affronter trop tôt la vie, mais apprenez leurs à se
défendre et à protéger ceux qu’ils aiment. Maintenant allez. Filez avant que je
change d’avis et que je vous attache aux pins de Konoha pour vous empêcher de
partir !’
-‘Plus ça va, moins je comprends ce qui s’est passé il y a
quinze ans. Si une bonne partie des habitants de Konoha descendent de Kyûbi,
pourquoi est-ce qu’elle a attaqué le village ? Ce sont ses gosses bon
sang, NOUS sommes ses enfants !
C’est mon ancêtre.
J’avais pas capté, Kyûbi doit être mon arrière arrière ou arrière
arrière arrière grand mère. Et… Et les autres sont des cousins très éloignés,
mais des cousins.
J’ai une famille.
Bête comme chou hein, mais…. Ca me plait comme idée.
Dommage que je ne pourrais jamais leur dire. J’aimerais bien
voir leur tête si je leur apprenais ça.
Une famille…’
-Je crois que je suis en train d’hyperventiler, signala Ino
d’une petite voix.
-Respire Yamanaka-sama, conseilla Hinata.
-J’y arrive pas ! Couina Ino en s’éventant.
-Nous descendons d’Okori,déclara Shino le plus calmement
qu’il pu. Elle est notre ancêtre.
-Attendez, c’est pas possible, s’énerva Sakura, si vous êtes
descendant d’Okori,comment ça se fait qu’elle ait attaqué le village ?
Elle ne ferait pas de mal à ses gosses ! Et puis pourquoi personne ne vous
l’a dit ? Comment ça se fait que seul Naruto ai subit la colère des
villageois si vous aussi vous avez du sang de yohkos et…
-Peut être parce qu’ils ne le savent pas, coupa Kakashi.
-Tu étais au courant toi ? Demanda Iruka.
-Non, répondit Kakashi d’un ton bien trop calme, seul les
membres de la famille doivent savoir.
-Mais, reprit Iruka.
-La famille, Iruka. Pas les bâtards, souffla Kakashi.
Ceci fit taire le brun qui se mordilla la lèvre avant de se
tourner vers les adolescents.
Shino referma lentement le livre, décidant qu’il avait
besoin d’un petit moment pour se remettre de ses émotions quand il vit Kiba
bondir sur ses pieds et commencer à s’éloigner rapidement.
-Kiba ! Ou vas-tu ? L’interpella t’il en se levant
à son tour.
-Demander des explications à mon père ! Je veux savoir
pourquoi il ne m’a jamais rien dit !
Kiba fit un nouveau pas en avant.
Et se retrouva le nez dans l’herbe, Hinata maintenant ses
jambes, Akamaru assit sur son dos et Shino lui tirant les bras en arrière.
-Tu restes ici !
-Lâche moi Shino ! Protesta Kiba avec un grognement.
-Shino-kun a raison, intervint Hinata…
-J’ai du sang de bakemono et personne ne me l’a jamais
dis !
-Moi aussi Kiba, coupa calmement Shino, moi aussi.
Kiba se tu aussitôt, pris de cours et Shino en profita pour
le redresser, écartant Hinata et le chien.
-De nous tous, tu es celui qui le prend de la pire
manière ! A part Ino, ajouta Shino après réflexion.
La blonde lui aurait bien hurlé dessus si elle n’avait pas
été en train de s’étouffer.
Elle gagna une seconde raison de ne pas hurler sur Shino
quand Shikamaru la tourna vers lui et exécuta un superbe bouche à bouche.
Dix secondes plus tard, le temps nécessaire à Ino pour se remettre,
il était étalé au sol, bien content d’avoir réussi à esquiver la gifle d’Ino.
-D’accord. Nous avons du sang de yohko dans les veines,
déclara Shino en jetant un long regard à ses camarades. Mais jusqu’à présent,
ça ne nous a pas empêché de vivre. Au contraire ! Si nous n’avions pas eut
nos pouvoirs, nous serions mort pour la plupart !
-Shino a raison, trancha Shikamaru en se redressant. Ca ne
change rien pour nous.
-Et ça explique pourquoi les fudas nous blessent, précisa
Neji de son coin.
-En fait, tout est très logique, expliqua à son tour Iruka.
Le premier maître Hokage a abdiqué en faveur de son frère dès que Konoha est
entré dans une période de calme. Il a ensuite fondé l’ordre des médico-ninjas
dont font encore partis les Taketaro. Quand au second maître Hokage, c’était
ton arrière arrière-grand-père je crois Kiba.
Le garçon chien émit un petit gémissement atterré, enregistrant
l’information avec peine.Hinata, agenouillée près de lui, lui caressa les
cheveux, l’observant d’un air inquiet.
-Tout se vérifie, fit Shikamaru. Tout est vrai.
-Ce n’est pas possible, marmonna Sasuke.
Ses amis se tournèrent vers lui, mais il n’y prêta pas attention,
réfléchissant à voix basse.
-C’est illogique. Okori ne ferait jamais le moindre mal à
ses enfants, alors pourquoi as-t’elle attaqué Konoha ? Quelque chose sonne
faux.
Shikamaru ramassa le journal là ou Shino l’avait laissé
tombé. Il l’épousseta puis se releva et alla vers Shino et le lui tendis.
-Encore un rêve, c’est ça ?
-Le dernier, fit Shino avant de jeter un regard à Kiba.
Voyant Hinata prendre soin du petit brun, il pris le livre,
le rouvrit et chercha sa page avant de se rasseoir, lisant d’une voix
distincte.
-‘Nuit de mercredi à jeudi.
Maintenant, je sais tout.’
[Le mariage de la Renarde][Ikiru]